Agence Science-Presse

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L'Agence Science-Presse est une agence de presse québécoise fondée le afin d'alimenter les médias sur les sujets scientifiques et technologiques.

Entreprise à but non lucratif, elle est la seule agence de presse scientifique au Canada et la seule de toute la francophonie qui s'adresse aux grands médias plutôt qu'aux entreprises[1],[2].

La principale publication de l'agence a longtemps été le bulletin Hebdo-Science et technologie qui paraît chaque semaine. Les médias abonnés peuvent en réutiliser l'ensemble du contenu, qui consiste en des articles journalistiques et des brèves sur différents sujets à teneur scientifique. Mais depuis 1996, le site web a pris une importance considérable, au point de supplanter le bulletin: davantage de gens lisent désormais les textes de l'Agence Science-Presse via le site web[3]. Ainsi, le site internet de l'Agence a été visité près d'un million de fois en 2013, une fréquentation en constante augmentation et sa présence est forte sur les réseaux sociaux (plus de 11 000 abonnés sur Twitter)[réf. nécessaire].

Contexte

La science figure rarement parmi les priorités des grands médias[4],[5], ce qui fait que l'Agence Science-Presse a toujours évolué dans un contexte difficile. Pour des avancées dans un secteur (par exemple, une nouvelle page science hebdomadaire), on observe des reculs ailleurs[6].,[7] Tout lecteur de quotidiens peut de plus remarquer que l'information scientifique arrive loin dans l'ordre des priorités, après la politique, les arts, l'information locale, les sports... et parfois même l'horoscope quotidien.

Sur Internet par contre, l'Agence s'est retrouvée avec un avantage sur les autres médias: comme elle existait déjà, depuis 1978, en tant que productrice régulière d'informations scientifiques, cela a permis au site web d'entamer une production à peu de frais, et de la poursuivre sans interruption depuis, là où beaucoup d'autres efforts de vulgarisation scientifique sont au contraire apparus et disparus.

Historique

Au printemps 1978, trois Québécois, soit Gilles Provost, Jean-Marc Gagnon et Claude Hamel, se présentent à une réunion, à Ottawa, où on planifie la création d'un magazine scientifique pan-canadien, devant comprendre une version anglophone et une version francophone. Soutenant qu'un tel magazine existe déjà en français, au Québec, sous le nom de Québec Science, et qu'on ne souhaite pas lui faire compétition, le trio suggère qu'il vaudrait mieux créer un magazine en anglais, d'une part, et quelque chose d'autre en français d'autre part. Une partie des fonds prévus est donc allouée à la création de cette autre formule, qui deviendra l'Agence Science-Presse[8].

Pourquoi une agence de presse scientifique? Il était clair, a plus tard écrit Gilles Provost, un de ces trois Québécois, que Québec Science ne rejoignait qu’une mince couche de la population, assez sensibilisée aux sciences pour acheter un magazine spécialisé. Alors, qui d’autre rejoindre? La clientèle des journaux quotidiens ou, mieux encore, celle des hebdos régionaux, distribués gratuitement.

À l’époque, ces hebdos étaient florissants. Au cours des années 1980 et 1990, un grand nombre ont disparu ou ont été absorbés par les géants du monde des médias (Quebecor et Transcontinental). Mais entretemps, l'Agence avait diversifié ses opérations: la plus connue de ses créations est le magazine scientifique pour jeunes Les Débrouillards: né en 1982, il est devenu aujourd'hui une entité indépendante qui a lui-même engendré d'autres créations (émissions de télé, livres, site web, CD, etc.).

Au fil du temps, l'Agence a produit des bulletins pour les radios abonnées, des chroniques pour des journaux quotidiens comme Le Journal de Montréal et La Presse, une émission de télévision dans les années 1980 et une autre, baptisée Eureka, en 2007, des recherches pour des émissions scientifiques comme Z=MC2 (canal Z) et elle a contribué à la rédaction d'ouvrages de nature encyclopédique ou scolaire. L'Agence a également publié des livres de vulgarisation, dont une trilogie à l'occasion de son 25e anniversaire (2003)[9].

Une agence sur Internet

Le site web de l'Agence Science-Presse existe depuis 1996. Les autres sites d'actualité scientifique, comme Sciences et avenir, sont apparus plus tardivement, ou ont interrompu temporairement leurs opérations pendant cette période (comme Québec Science). Science-Presse serait donc le seul média d'information scientifique dans toute la francophonie à avoir entretenu un site web sans interruption depuis 1996[10].

Sur le web, elle s'est également distinguée des autres médias de science par son abondance d'hyperliens externes : là où beaucoup de médias ont choisi la stratégie de retenir le plus longtemps possible les visiteurs sur leur propre site par des hyperliens internes, l'ASP a en effet toujours eu pour caractéristique d'être ouverte sur les autres sites web (revues de presse[11] et liens à l'intérieur même des articles journalistiques).

En 2005, l'Agence a créé Science! on blogue[12], le premier réseau de blogues rédigés par des scientifiques en langue française. Ce travail a été complété par un livre en , intitulé également Science! on blogue[13].

Le premier directeur général de l'Agence a été Félix Maltais, qui a occupé ce poste de 1978 à 1994. C'est lui qui, en , a lancé une chronique hebdomadaire pour jeunes : cette chronique est devenue en 1982 un petit bulletin, Je me petit-débrouille, premier numéro de ce qui est aujourd'hui le magazine pour 9-13 ans Les Débrouillards. L'Agence a également été dirigée par Michel Marsolais (1994-1996) et Pascal Lapointe (1996-2006). La directrice actuelle est Josée Nadia Drouin.

Références

  1. Audrey Miller, "25 bougies pour l'Agence Science-Presse", L'Infobourg, .
  2. Ministère québécois du Développement économique, de l'innovation et de l'exportation, Communicateurs scientifiques, .
  3. Pascal Lapointe, Rapport d'activités de l'Agence Science-Presse ( au ), juin 2003.
  4. [PDF] Nathalie Kinnard, La science dans les quotidiens. La face cachée des journaux, dans Rédiger. Le magazine de la rédaction professionnelle, no 4, 2001.
  5. [PDF] Pascal Lapointe et Isabelle Burgun, "S'approprier la science", mémoire, .
  6. Isabelle Burgun, La science fait-elle toujours recette?, Agence Science-Presse, dossier Journalisme scientifique, .
  7. Pascal Lapointe, Quel avenir pour la science dans les journaux?, Agence Science-Presse, dossier Journalisme scientifique, .
  8. Gilles Provost, Science-Presse a vu le jour grâce aux Anglais, Agence Science-Presse, novembre 1998.
  9. Agence Science-Presse, Le sexe de la science, La science insolite et La science morte de rire, Québec, éditions MultiMondes, 2003, 121 pages, 137 pages et 172 pages.
  10. Valérie Cousinard, Agence Science-Presse: 10 ans tout net!, .
  11. L'Infobourg, Une revue de la presse éducative, .
  12. Science! on blogue.
  13. Pascal Lapointe et Josée Nadia Drouin, Science! on blogue. Le nouveau monde d'Internet, Québec, MultiMondes, 2007.

Voir aussi

Bibliographie

Lien externe