Adrienne-Catherine de Noailles

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Adrienne-Catherine de Noailles
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 72 ans)
Sépulture
Cimetière du Père-Lachaise, Grave of Froulay-Noailles (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Conjoint
Vue de la sépulture.

Adrienne Catherine de Noailles, comtesse de Tessé, née le et morte le , est une salonnière et auteure française. Elle est la fille du 4e duc de Noailles, la sœur du 5e duc de Noailles et la tante d'Adrienne de la Fayette. Elle tenait un salon et correspondait avec Thomas Jefferson au début du 19e siècle.

Biographie[modifier | modifier le code]

Le 20 juin 1755, elle épouse René Mans de Froulay de Tessé, comte de Tessé, dernier marquis de Lavardin (1736-1814), et petit-fils de René de Froulay de Tessé[1]. En février 1764, lors de sa tournée à Paris, Mozart lui dédie ses sonates pour piano et violon KV8 et KV9[2]. Léopold Mozart rapporte dans sa correspondance les présents qu'elle a offert à son fils :

"Mon Wolfgang a cependant reçu de Madame la Comtesse de Tessé une tabatière en or et une montre en or, précieuses en raison de leur petitesse" [3]

La Révolution[modifier | modifier le code]

Au début de la période révolutionnaire, elle s'établit à Paris pour s'intéresser à l'Assemblée, y assister et tenir un salon :

Dans le salon de Madame de Tessé, qui, selon les frères Goncourt, formulait depuis vingt ans des projets de monarchie constitutionnelle, «les opinions les plus avancées» se retrouvaient au milieu de ce que Guizot appelait «un petit groupe aux manières élégantes»[4].

Ce salon se tenait dans sa maison rue de Varenne dans le Faubourg Saint-Germain. Une chambre de l'Hôtel de Tessé a été donnée au Metropolitan Museum par Mme Herman N. Straus[5].

Lafayette, qui était son neveu, se rendait souvent dans sa maison de campagne, le château de Chaville, construit en 1766[6]. Thomas Jefferson a rencontré Madame de Tessé alors qu'il était ambassadeur en France entre 1785 et 1789, a commencé sa une longue correspondance avec elle après avoir visité Chaville.

Le Gouverneur Morris, reçu à Versailles le 5 mars 1789, lui a également rendu visite :

"Suis retourné à Paris et dîné avec Madame de Tessé, républicaine de la première heure. La comtesse, qui est une femme très sensée, a formé ses idées de gouvernement d'une manière qui ne convient, je pense, ni à la situation, ni aux circonstances, ni à la disposition de la France." [7]

Le 17 septembre 1789, il note :

"Elle est convertie à mes principes. Nous avons eu une joyeuse conversation de quelques minutes sur leurs affaires, dans laquelle je mêle de saines maximes de gouvernement à cette légèreté piquante dont cette nation raffole." [8]

Il la rencontre encore le 22 juillet 1792 :

"Plus tard dans la soirée, visite à Madame de Tessé. Elle est profondément engagée dans ses discussions politiques. Je trouve que les grands démocrates commencent à se refroidir un peu." [9]

Sa belle-sœur, Henriette-Anne-Louise d'Aguesseau, sa mère, Catherine de Cossé-Brissac, et sa nièce, Louise de Noailles, sont guillotinées le 22 juillet 1794.

L'après révolution[modifier | modifier le code]

En 1797, elle vivait en exil à Wittmoldt, dans le Holstein, près de la ville de Plön[10]. Adrienne de La Fayette habitait à proximité, à Lehmkuhlen. À Wittmoldt, Anastasie de Lafayette épouse Just Charles César de Fay de la Tour-Maubourg, le frère de Charles César de Fay de La Tour-Maubourg[11].

En 1804, elle vendit sa maison à Johannes Schuback [12] pour acheter une maison à Paris, au n °8, rue d'Anjou (aujourd'hui rue du Faubourg Saint-Honoré)[13].

De retour d'exil, Monsieur et Madame de Tessé retrouvèrent leur château de Lavardin, près de Mézières, et leur hôtel du Mans. Ce qui restait de leur immense fortune leur permettait à nouveau de vivre richement. On sait que dans les dernières années de sa vie, son mari a donné son hôtel particulier pour réaliser un séminaire et un évêché dans les départements de la Sarthe et de la Mayenne. Le comte de Tessé meurt à Paris le 21 janvier 1814, à l'âge de 78 ans[14].

Horticulture[modifier | modifier le code]

Elle était particulièrement intéressée par les plantes amérindiennes, que Jefferson lui avait offert pour son jardin. En 1788, la comtesse écrivit pour lui demander de lui envoyer un callicarpe d'Amérique et un plaqueminier de Virginie. Jefferson lui a également donné un spécimen d'arbre aux anémones.

En 1811, Jefferson reçoit des graines, qu'elle avait envoyées en 1809, de savonnier, un arbre originaire de Chine qu'il planta à Monticello. C'était le premier spécimen de ce type aux États-Unis. Jefferson a écrit :

"Je le chéris avec une attention particulière, car il me rappelle quotidiennement l'amitié avec laquelle vous m'avez honoré."

Il lui écrit plus tard :

"J'apprends avec grand plaisir la réussite de vos nouveaux jardins à Aulnay. Aucune occupation ne peut être plus délicieuse ou utile. Ils auront le mérite de vous faire oublier ceux de Chaville." [15]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Deux des nombreuses lettres entre Jefferson et Madame de Tessé :