Adolphe Steg
Naissance | |
---|---|
Surnom |
Ady |
Nationalité | |
Activités | |
Enfants |
Philippe Gabriel Steg Jean-Michel Steg (d) |
Adolphe Steg, dit « Ady Steg », né le à Stary Verecky (Tchécoslovaquie), est un professeur agrégé de médecine français, titulaire de la chaire d'urologie de l'hôpital Cochin, membre titulaire de l'Académie nationale de médecine, membre du Conseil économique, social et environnemental, membre du Collège de la Haute autorité. Il est grand officier de la Légion d'honneur et grand-croix de l'ordre National du Mérite.
Éléments biographiques[modifier | modifier le code]
Enfance[modifier | modifier le code]
Ady Steg est né, le , à Stary Verecky (Tchécoslovaquie), dans une famille juive orthodoxe[1]. Son père, Mordechai (Martin) Steg, né le à Bistra (Autriche-Hongrie), quitte le village pour Paris en 1928, et y fait venir le reste de la famille (sa femme Feige née Mayer et trois enfants) en 1932. Ils habitent au 12, rue de Cotte dans le 12e arrondissement de Paris.
Ady Steg fait ses études primaires à l'École élémentaire des Hospitalières-Saint-Gervais dans le quartier du Pletzl et secondaires au lycée Voltaire à Paris.
Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]
Son père, Martin Steg, est interné[2], comme des milliers de juifs étrangers, à Beaune la Rolande, avant d'être déporté à Auschwitz par le convoi no 5 en date du [3],[4]. Il survit à la déportation et retourne à Paris.
En , élève au lycée Voltaire, il porte l'étoile jaune. Ce qui suscite, a-t-il dit, « l'émotion ou la consternation » de ses camarades, mais aussi la réaction de son professeur de lettres, M. Binon, qui ce jour-là, fait étudier le célèbre texte de Montesquieu De la tolérance[5].
Il échappe à la rafle du Vel’ d’Hiv, le à Paris ; avec des faux papiers et grâce à un passeur, il arrive à franchir la ligne de démarcation et gagner la zone libre, avec sa sœur Albertine.
Il est sauvé par l'Abbé Glasberg et son frère Vila Glasberg[6], qui l'hébergent au "château" de Bégué, à Cazaubon, dans le Gers. Par la suite l'Abbé Glasberg l'envoie au collège de Sarlat, en Dordogne.
Ady s'engage dans les FFI de Sarlat, puis au 3e Bataillon d'Armagnac dans le Gers.
Carrière[modifier | modifier le code]
Les activités du professeur Ady Steg ne sont pas seulement dans le domaine médical, mais aussi au service de la communauté juive très éprouvée par la Shoah.
Docteur en médecine[modifier | modifier le code]
Il fait ses études de médecine et se spécialise en urologie dans le service du professeur Pierre Aboulker à l'Hôpital Cochin. Il est Interne des hôpitaux de Paris en 1953, chef de clinique en 1957, chirurgien des hôpitaux de Paris en 1966. Il succède au professeur Pierre Aboulker et est nommé professeur titulaire de la chaire d’urologie et chef du service d’urologie de l’hôpital Cochin (1976-1990).
Il est élu président de la Société française d’urologie en 1986, président de l'Association française d’urologie (1987-1989)[7], et Secrétaire général de l’Association européenne d’urologie (1984-1992)[8].
Il est membre de l’Académie de chirurgie depuis 1981 et membre titulaire de l'Académie nationale de médecine depuis le [9],[10].
Il a notamment opéré le président Mitterrand de son cancer de la prostate, en et en .
Leader de la communauté juive[modifier | modifier le code]
Il remplit de nombreuses responsabilités au service de la communauté juive. Il est président de la section de Paris de l'Union des étudiants juifs de France, vice-président de l'Union mondiale des étudiants juifs (en), membre du comité directeur du Fonds social juif unifié, président du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF, 1970-1974)[11], et enfin président de l'Alliance israélite universelle (1985-2011) et président honoraire à partir de 2011[12].
Il est membre du Comité d’honneur français de la Fondation France-Israël, membre d’honneur du Conseil d’administration de la Fondation pour la mémoire de la Shoah[13].
Il est également vice-président de la Mission d'étude sur la spoliation des Juifs de France — mission Mattéoli[14].
Autres fonctions[modifier | modifier le code]
- Membre du Conseil économique, social et environnemental (1979-1983 et 1995-2010)[15]
- Membre de la Commission nationale consultative des droits de l'homme, depuis 2002[16]
- Membre du Collège de la Haute autorité (la HALDE) (2007-2011)[17].
Ady Steg et Elie Wiesel[modifier | modifier le code]
Elie Wiesel met en exergue à son ouvrage Et où vas-tu? : '« Pour Ady Steg allié et ami E.W. »[18]"'
Distinctions[modifier | modifier le code]
- Grand officier de la Légion d'honneur (2000)[19],[20]
- Grand-croix de l'ordre national du Mérite (2006)[21]
- Docteur Honoris Causa de l'Université de Jérusalem (2001)
- Docteur Honoris Causa de l'Université d'Athènes
Famille[modifier | modifier le code]
Ady Steg est marié à Gilberte Nissim[22], médecin gynécologue, elle-même ancienne résistante[23].
Il a deux fils, Jean-Michel Steg, né en 1953[24] à Paris, Senior Advisor de la banque d'affaires américaine Greenhill & Co. (en), et Philippe Gabriel Steg, né en 1959 à Paris, professeur de cardiologie à l'université Paris-Diderot depuis 1994, cardiologue à l’hôpital Bichat-Claude-Bernard, chercheur à l’unité INSERM U-698.
Sa sœur Bitia (Albertine) Cherki, habite à Jérusalem en Israël et est la mère du Rabbin Ouri Cherki.
Son autre sœur, Rachel Malka Zucker (1923-2009), habitait à Haïfa en Israël.
Son grand frère, Henri (Yerihim Hayim), (1922-2016), résidait à Paris en France et avait été membre de la résistance, et militant actif de la LICA devenue depuis la LICRA.
Liens externes[modifier | modifier le code]
Notes et références[modifier | modifier le code]
- (en)The 450 years of history of the Steg Family
- Le motif d'internement indiqué sur la fiche de la police était: « En surnombre dans l'économie nationale. » Voir, Allocution de M. Jacques Chirac, Président de la République
- Serge Klarsfeld, Le Mémorial de la Déportation des Juifs de France, Paris, Beate et Serge Klarsfeld éditeurs, 1978.
- Serge Klarsfeld, Mémorial de la Déportation des Juifs de France, nouvelle édition, mise à jour, avec une liste alphabétique des noms, FFDJF (Fils et Filles des Déportés Juifs de France) éditeurs, 2012.
- http://fr.wikisource.org/wiki/Page:Montesquieu_-_Esprit_des_Lois_-_Tome_2.djvu/134
- Vila Glasberg, alias Victor Vermont, resistant, arrêté par la Gestapo le 16 août 1943, déporté et assassiné.
- http://www.urofrance.org/fileadmin/medias/histoire/congres-afu/livre-congres-afu.pdf
- (en) www.uroweb.org
- Décret du 29 novembre 2000 portant approbation d'une élection à l'Académie nationale de médecine
- www.academie-medecine.fr
- www.crif.org/fr/crif/histoire
- www.levenaiu.org
- www.fondationshoah.org
- Arrêté du 25 mars 1997 relatif à la mission d'étude sur la spoliation durant l'Occupation des biens appartenant aux juifs résidant en France
- Décret du 23 novembre 1995 portant désignation d'un membre au Conseil économique et social
- Arrêté du 27 septembre 2002 portant nomination à la Commission nationale consultative des droits de l'homme
- Décret du 8 septembre 2007 portant nomination des membres de la Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité
- Elie Wiesel. Et où vas-tu?. Seuil, Paris, 2004. (ISBN 2-02-067761-X).
- Décret du 30 décembre 2000 portant élévation aux dignités de grand'croix et grand officier
- Voir, Discours de M. Jacques Chirac, Président de la République, sur l'œuvre, la carrière et l'engagement du Professeur Adolphe Steg, Paris, le 26 février 2001
- Décret du 13 mai 2005 portant élévation aux dignités de grand'croix et de grand officier
- Née en 1924 à Salonique (Grèce)
- Voir Gilberte Nissim sur le site AJPN
- « Jean-Michel Steg - Who's Who », sur www.whoswho.fr (consulté le 16 mars 2017)
- Naissance en janvier 1925
- Naissance en Tchécoslovaquie
- Élève du lycée Voltaire (Paris)
- Président de l'Alliance israélite universelle
- Grand officier de la Légion d'honneur
- Grand-croix de l'ordre national du Mérite
- Urologue français
- Survivant de la Shoah
- Membre de l'Académie nationale de chirurgie
- Membre de l'Académie nationale de médecine
- Résistant français
- Judaïsme orthodoxe
- Hassidisme en France
- Docteur honoris causa