Adélaïde de Bourgogne
Adélaïde de Bourgogne | |
Adélaïde de Bourgogne, selon un vitrail de l'église Saint-Denis de Toury, vers 1890, par l'atelier Lorin de Chartres. | |
Titre | |
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Impératrice du Saint-Empire | |
– (11 ans, 3 mois et 5 jours) |
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Prédécesseur | Anne de Provence |
Successeur | Théophano Skleraina |
Reine d'Italie | |
– (3 ans, 7 mois et 12 jours) |
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Prédécesseur | Berthe de Souabe |
Successeur | Willa de Toscane |
Reine de Germanie | |
– (21 ans, 6 mois et 27 jours) |
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Prédécesseur | Édith d'Angleterre |
Successeur | Théophano Skleraina |
Reine d'Italie | |
– (21 ans, 6 mois et 27 jours) |
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Prédécesseur | Willa de Toscane |
Successeur | Théophano Skleraina |
Biographie | |
Dynastie | Welf |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Orbe Royaume de Haute-Bourgogne |
Date de décès | |
Lieu de décès | Selz (Alsace) Duché de Souabe |
Père | Rodolphe II de Bourgogne |
Mère | Berthe de Souabe |
Fratrie | Conrad III de Bourgogne Burchard Ier de Lyon |
Conjoint | Lothaire II Otton Ier |
Enfants | Emma d'Italie Mathilde de Quedlinbourg Otton II |
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Sainte Adélaïde | |
Sainte Adélaïde et le roi Otton, sculptures du Maître de Naumbourg, cathédrale de Meissen. | |
Canonisation | 1097 par Urbain II |
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Vénéré par | Église catholique Église orthodoxe |
Fête | 16 décembre |
Attributs | impératrice donnant l’aumône et de la nourriture aux pauvres, souvent à côté d'un navire. |
Sainte patronne | des victimes d'abus, des mariées, des impératrices, des exilés, des problèmes en droit, de la parentalité, des parents de famille nombreuse, des princesses, des prisonniers, des seconds mariages, des beaux-parents, des veuves. |
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Adélaïde de Bourgogne, parfois nommée Alice, née à Orbe (Urba) en Haute-Bourgogne vers l'an 931 et morte à l'abbaye de Seltz en Alsace le , est une princesse des Welf bourguignons, fille du roi Rodolphe II et de Berthe de Souabe. Elle fut reine d'Italie de 947 à 950 par son premier mariage avec le roi Lothaire II. Veuve, elle se remaria en 951 à Otton Ier, roi de Germanie, et elle devint reine de Germanie et à nouveau reine d'Italie, puis impératrice du Saint-Empire en 962.
Elle a été canonisée par le pape Urbain II en 1097, sa fête est le 16 décembre.
Biographie
[modifier | modifier le code]Origines
[modifier | modifier le code]Adélaïde[1], parfois nommée Alice[2], dite de Bourgogne[3], naît vers 931[1], peut-être à Orbe[1] (actuel canton de Vaud), en Haute-Bourgogne.
Elle est la fille du roi Rodolphe II († ) et de son épouse Berthe († )[1], fille du duc Bouchard II de Souabe.
Mariages
[modifier | modifier le code]En 937[4], à l'âge de six ans, elle est mariée à Lothaire II, fils du roi d'Italie issu de la dynastie des Bosonides. Selon une chronique du XIe siècle, la Chronique de la Novalaise, son beau-père, Hugues d'Arles, l'aurait aussi, semble-t-il, déshonorée « avant même qu'elle ne fût parvenue à la couche de son fils »...
La jeune reine acquiert la réputation d'une grande bienfaitrice. Elle se retrouve veuve le , son mari ayant probablement été empoisonné par le puissant margrave Bérenger d'Ivrée. Ce dernier prend le pouvoir sur l'Italie à sa place et l'emprisonne après qu'elle eut refusé d'épouser son fils Aubert. Mais la reine réussit à appeler à son secours le roi de Germanie Otton Ier qui intervient, conquiert la ville de Pavie et détrône Bérenger en . Otton Ier, veuf depuis 946, l'épouse pour asseoir son influence sur l'Italie.
Le couple a quatre enfants, dont le futur empereur Otton II né en 955. Le , Adélaïde est couronnée impératrice du Saint-Empire avec son époux par le pape Jean XII à Rome. Elle met son influence auprès de l'empereur au service de l'Église et des pauvres. Elle favorise la réforme clunisienne.
Devenue une seconde fois veuve en mai 973, sa mésentente avec sa belle-fille Théophano provoque un premier éloignement de la cour par son fils Otton II. Après le décès de celui-ci, en décembre 983, elle doit pourtant s'allier avec sa bru pour arracher son petit-fils Otton III, encore mineur, à la garde d' Henri le Querelleur.
De la mort de Théophano en juin 991 à la majorité d'Otton III en 995, elle assure la régence de l'empire.
Retraite et mort
[modifier | modifier le code]On lui doit la fondation du monastère double de Seltz (Basse-Alsace), où elle se retire et meurt le 16/[1], l'année où son ami Gerbert d'Aurillac devient pape sous le nom de Sylvestre II.
Devenue sainte Adélaïde, elle est fêtée le 16 décembre dans le calendrier catholique. On l'invoque pour résoudre les problèmes familiaux.
Opéras
[modifier | modifier le code]Antonio Salvi a écrit en 1722 le livret d'un opéra intitulé Adelaide qui fut mis en musique notamment par Giuseppe Maria Orlandini, Antonio Vivaldi, Nicola Porpora ainsi que par Georg Friedrich Haendel - ce dernier sous le nom de Lotario.
Rossini a composé l'opéra « Adelaide di Borgogna » sur un livret de Giovanni Federico Schmidt. Il a été joué pour la première fois au Teatro Argentina de Rome le .
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Ernst Tremp Traduction : Emilien Grivel, « Adélaïde (sainte) » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
- « Sainte-Alice », sur cef.fr (consulté le ).
- (en) Charles Cawley, « Burgundy kingdom, kings », sur Medieval Lands, Foundation for Medieval Genealogy, 2006-2016.
- www rtn ch, RTN, Radio Télévision Neuchâtel, « Une future impératrice mariée à Colombier en 937 », sur www.rtn.ch, (consulté le ).
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Adélaïde de Bourgogne : genèse et représentations d'une sainteté impériale : actes du colloque international du Centre d'études médiévales-UMR 5594, Auxerre, 10 et , études réunies par Patrick Corbet, Monique Goullet et Dominique Iogna-Prat, Dijon : Éditions universitaires de Dijon ; Paris : Comité des travaux historiques et scientifiques, 2002 présentation et sommaire ; certaines contributions sont disponibles en ligne, notamment :
- Monique Goullet, De Hrotsvita de Gandersheim à Odilon de Cluny : images d'Adélaïde autour de l'an Mil, p. 43-54.
- Laurent Ripart, La tradition d’Adélaïde dans la maison de Savoie, p. 55-77.
- (it) Guido Castelnuovo, « Un regno, un viaggio, una principessa : l'imperatrice Adelaide e il regno di Borgogna (931 – 999) », dans Le storie e la memoria. In onore di Arnold Esch, éd. R. Delle Donne, A. Zorzi, Firenze, Firenze University Press, 2002, p. 215-234 [lire en ligne sur Reti Medievali] - [lire en ligne sur Internet Archive] - [lire en ligne sur Academia.edu].
- Parole et prière numéro 66 décembre 2015 page 184[réf. incomplète].
- « Adélaïde de Bourgogne » sur la base de données des personnalités vaudoises sur la plateforme « Patrinum » de la Bibliothèque cantonale et universitaire de Lausanne.
Liens externes
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- Ressource relative aux beaux-arts :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Britannica
- Brockhaus
- Collective Biographies of Women
- Den Store Danske Encyklopædi
- Deutsche Biographie
- Dictionnaire des femmes de l'ancienne France
- Dictionnaire historique de la Suisse
- Dizionario biografico degli italiani
- Dizionario di Storia
- Enciclopedia delle donne
- Gran Enciclopèdia Catalana
- Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne
- Store norske leksikon
- Treccani
- Impératrice du Saint-Empire du Xe siècle
- Première maison Welf
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- Personnalité du haut Moyen Âge par nom
- Naissance en 931
- Naissance à Orbe
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- Saint catholique fêté le 16 décembre