Abnégation

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L'abnégation est une vertu, une forme d'ascèse, de renoncement, d'abandon du bénéfice personnel pour le bien commun.

Concept[modifier | modifier le code]

L'abnégation est généralement défini comme une vertu, contraire de l'égoïsme, qui marque un renoncement au bénéfice personnel.

Utilisations[modifier | modifier le code]

Chez Schopenhauer[modifier | modifier le code]

Arthur Schopenhauer mobilise l'abnégation sous le sens d'une négation de la volonté de vivre, dans Le Monde comme volonté et comme représentation[1].

Chez Stuart Mill[modifier | modifier le code]

John Stuart Mill valorise l'abnégation comme une vertu. Dans De l'assujettissement des femmes, il soutient que l'abnégation caractérise les femmes, car elles sont élevées dans la croyance de la nécessité de leur effacement au profit de leur famille[2]

Chez Renan[modifier | modifier le code]

L'abnégation est considérée par Ernest Renan comme la cause de la victoire des Allemands sur les Français lors de la guerre franco-prussienne de 1870. Il écrit que « la victoire est toujours à l'abnégation. Le Germain conquit le monde, parce qu'il était capable de fidélité, c'est-à-dire d'abnégation »[3].

Chez Mauss[modifier | modifier le code]

Marcel Mauss traite, dans son Essai sur la nature et la fonction du sacrifice, du rôle social du sacrifice. Il fait de l'abnégation l'origine du sacrifice : « Dans tout sacrifice, il y a un acte d'abnégation, puisque le sacrifiant se prive et donne. Mais cette abnégation lui est souvent imposée comme un devoir. Car le sacrifice n'est pas toujours facultatif ; les dieux l'exigent »[4].

Chez Jankélévitch[modifier | modifier le code]

Vladimir Jankélévitch utilise le concept d'abnégation dans Le Je-ne-sais-quoi et le Presque-rien[5].

En sociologie du travail[modifier | modifier le code]

L'abnégation au travail est un sujet important de la sociologie du travail[6].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Suzanne Simha, Le bonheur : analyse de la notion, étude de textes : Aristote, Sénèque, Spinoza, Bentham, Nietzsche, Armand Colin, (ISBN 2-200-26942-0 et 978-2-200-26942-5, OCLC 420168865, lire en ligne)
  2. John Stuart Mill, De l'assujettissement des femmes, Avatar, (ISBN 2-908614-08-1 et 978-2-908614-08-4, OCLC 41663484, lire en ligne)
  3. P. E. Charvet, La reforme intellectuelle et morale, (ISBN 978-1-107-48692-8 et 1-107-48692-0, OCLC 894935710, lire en ligne)
  4. Marcel Mauss et Natacha Gagné, Essai sur la nature et la fonction du sacrifice, PUF, dl 2016, ©2016 (ISBN 978-2-13-059523-6 et 2-13-059523-5, OCLC 960841266, lire en ligne)
  5. Vladimir Jankélévitch, Le je-ne-sais-quoi et le presque-rien, Editions du Seuil, (ISBN 978-2-02-123028-4, 2-02-123028-7 et 978-2-02-123030-7, OCLC 938236317, lire en ligne)
  6. Maxime Quijoux, Néolibéralisme et autogestion, Éditions de l'IHEAL, (ISBN 978-2-915310-48-1, 2-915310-48-3 et 978-2-915310-74-0, OCLC 1229374559, lire en ligne)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles liés[modifier | modifier le code]

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