Abderrazak Kilani

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Abderrazak Kilani
Illustration.
Abderrazak Kilani en mars 2013.
Fonctions
Ministre délégué tunisien chargé des Relations avec l'Assemblée nationale constituante

(1 an, 2 mois et 17 jours)
Président Moncef Marzouki
Chef du gouvernement Hamadi Jebali
Gouvernement Jebali
Successeur Khaled Chouket (indirectement)
Biographie
Date de naissance (69 ans)
Lieu de naissance Tunis, Tunisie
Nationalité tunisienne
Diplômé de Université de Grenoble
Université de Lyon
Profession Avocat

Abderrazak Kilani (arabe : عبد الرزاق الكيلاني), né le à Tunis, est un avocat tunisienbâtonnier de l'Ordre national des avocats de Tunisie[1] puis membre du gouvernement Hamadi Jebali en qualité de ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé des Relations avec l'Assemblée nationale constituante[2], entre 2011 et 2013.

En 2013-2014, il est ambassadeur, représentant permanent de la Tunisie auprès de l'Office des Nations unies à Genève.

Biographie[modifier | modifier le code]

Fils d'un commerçant et agriculteur, Kilani grandit à Gabès. En 1978, il suit des études supérieures en droit privé et droit judiciaire[Quoi ?] à l'université de Grenoble[Laquelle ?], puis des études spécialisées en droit des assurances à l'université de Lyon. En 1990, il est élu président de l'Association tunisienne des jeunes avocats et, deux ans plus tard, fonde l'Union du Maghreb arabe des jeunes avocats[3].

À New York en 1992, sur invitation de Me Ramsey Clark, il est juge dans le procès des crimes de guerre et crimes contre l'humanité commis par le gouvernement de George Bush lors de la Seconde guerre du Golfe[3]. Membre élu du Conseil de l'Ordre national des avocats de Tunisie de 1998 à 2007, puis président de sa section régionale de Tunis, il est élu en 2010 comme bâtonnier de l'ordre national.

Kilani est aux premières loges de la révolution tunisienne qui mène à la chute du président Zine el-Abidine Ben Ali, le , après plus d'un mois de manifestations. Kilani participe à la manifestation des avocats à Tunis et somme le président, lors d'une conversation téléphonique historique, de cesser le carnage et de faire intervenir l'armée afin de protéger les manifestants des policiers[3].

Le lendemain, Ben Ali quitte le pays et fuit en Arabie saoudite, son armée refusant de le suivre[4]. En 2011, Kilani obtient la médaille d'honneur du barreau de Madrid, puis fonde et préside l'observatoire des élections Chahed[5]. En , il obtient le prix international des droits de l'homme Ludovic-Trarieux décerné par le Conseil des barreaux européens, en sa qualité de bâtonnier[6]. Le , il est désigné ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé des Relations avec l'Assemblée nationale constituante au sein du gouvernement tunisien[2] et se désiste alors de son poste de bâtonnier[7]. En , Kilani préside le 23e concours international de plaidoiries pour les droits de l'homme au Mémorial de Caen[8].

Le , il reçoit ses lettres de créance en tant qu'ambassadeur, représentant permanent de la Tunisie auprès de l'Office des Nations unies à Genève[9],[10], poste qu'il occupe durant un an. Il présente le sa candidature à l'élection présidentielle de 2014[11] et remporte 0,31 % des voix.

Le , le chef du gouvernement Hichem Mechichi nomme Abderrazak Kilani au poste de président de l'Instance générale des résistants, des martyrs et blessés de la révolution et des opérations terroristes[12].

Un mandat de dépôt est émis contre lui le par le juge d'instruction du tribunal militaire après une altercation avec des agents de sécurité à l'entrée de l'hôpital Habib-Bougatfa de Bizerte ; Kilani, membre du comité de défense de Noureddine Bhiri, souhaitait rendre visite à son client placé en résidence surveillée[13] et rappelle alors aux agents que les ordres administratifs doivent être légaux[14]. Le , le Conseil national des barreaux français annonce avoir saisi le rapporteur spécial des Nations unies sur l'indépendance des juges et des avocats[15]. Le barreau de Paris demande sa libération immédiate le [16] et Human Rights Watch dénonce le « une nouvelle étape alarmante dans la confiscation des libertés civiques depuis que le président tunisien Kaïs Saïed s'est arrogé des pouvoirs extraordinaires le 25 juillet 2021 »[17]. Amnesty International demande pour sa part sa libération immédiate, l'abandon des charges « dénuées de fondement » et la fin des poursuites de civils devant des tribunaux militaires[18]. Le , il est libéré sous conditions mais reste inculpé[19].

Outre la pratique du droit, Abderrazak Kilani est également président-fondateur de l'Association des anciens étudiants de Grenoble, ancien joueur (1967-1973) et ancien membre du bureau de l'Espérance sportive de Tunis, ainsi que membre fondateur et joueur de l'équipe de football des avocats.

Vie privée[modifier | modifier le code]

Ancien membre du bureau de la Fédération tunisienne de tennis, il est le père de trois garçons : son fils ainé Wael est champion de Tunisie de tennis (champion d'Afrique cadet en simple et junior en double)[20] et a étudié le business management à l'université de Floride du Sud[21] ; son plus jeune fils Majed est champion d'Afrique en catégorie cadets[22] ; son troisième fils Farès, vainqueur de la 11e Carthago Cup en [23], étudie et joue pour l'université Samford aux États-Unis[24].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Delphine Minoui, « Mettre un terme à la dictature de la corruption », Le Figaro,‎ (ISSN 0182-5852, lire en ligne).
  2. a et b « Composition du gouvernement de la République tunisienne », sur diplomatie.gouv.fr (consulté le ).
  3. a b et c « Abderrazak Kilani, le bâtonnier qui a hissé le barreau au cœur de la transition », sur leaders.com.tn, (consulté le ).
  4. Samy Ghorbal, « Indulgente avec Ben Ali, l'armée est sans merci contre les Trabelsi », sur nouvelobs.com, (consulté le ).
  5. M'hamed Jaibi, « Un autre réseau pour sécuriser le scrutin », La Presse de Tunisie,‎ (ISSN 0330-9991, lire en ligne).
  6. Yves Oschinsky, « Prix Ludovic Trarieux 2011. XVIe prix international des droits de l'homme. Bruxelles – 1er décembre 2011 », Les Annonces de la Seine,‎ (lire en ligne).
  7. « Tunisie - Qui succédera au bâtonnier Abderrazak Kilani ? », sur businessnews.com.tn, (consulté le ).
  8. « Finale du concours des avocats pour la défense des droits de l'homme »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur memorial-caen.fr, .
  9. « Les lettres de créance remises aux nouveaux ambassadeurs par Moncef Marzouki », sur businessnews.com.tn, (consulté le ).
  10. (en) « New permanent representative of Tunisia présents credentials »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur unog.ch, .
  11. « Abderrazak Kilani dépose sa candidature à la présidentielle », sur businessnews.com.tn, (consulté le ).
  12. « Abderrazak Kilani nommé président de l'Instance générale des martyrs de la révolution », sur webmanagercenter.com, (consulté le ).
  13. « Tunisie : mandat de dépôt contre l'ancien bâtonnier Abderrazak Kilani », sur kapitalis.com, (consulté le ).
  14. Frida Dahmani, « Tunisie : tollé après l'arrestation de l'ancien bâtonnier Abderrazak Kilani », Jeune Afrique,‎ (ISSN 1950-1285, lire en ligne, consulté le ).
  15. Lassaad Ben Ahmed, « Tunisie / Affaire Abderrazak Kilani : le Conseil des barreaux français saisit l'ONU », sur aa.com.tr, (consulté le ).
  16. « Tunisie : le barreau de Paris demande la libération immédiate du bâtonnier Kilani », sur avocatparis.org, (consulté le ).
  17. « Tunisie : un tribunal militaire emprisonne un éminent avocat », sur hrw.org, (consulté le ).
  18. « Un avocat poursuivi devant un tribunal militaire », sur amnesty.be, (consulté le ).
  19. « Abderrazak Kilani », sur latribune.avocats.be, (consulté le ).
  20. « Wael Kilani : Né pour être champion de tennis ! »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur tunisports.net, .
  21. (en) « Wael Kilani »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur gousfbulls.com, .
  22. « Le Tunisien Majed Kilani, champion d'Afrique », La Presse de Tunisie,‎ (ISSN 0330-9991, lire en ligne).
  23. Rafik El Herguem, « Tennis : Carthago Cup 2011, Farès Kilani vainqueur », La Presse de Tunisie,‎ (ISSN 0330-9991, lire en ligne).
  24. (en) « Fares Kilani - 2012-13 Men's Tennis », sur samfordsports.com (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]