Abdelkarim Serhani

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Abdelkarim Serhani
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Biographie
Naissance
(41 ans)
Roubaix département du Nord, région Nord-Pas-de-Calais, France)
Surnom
Le Faux Prince (arabe ou saoudien)
Nationalité

Abdelkarim Serhani, dit Le Faux Prince (arabe ou saoudien), était une personne célèbre en Belgique. Il est principalement connu pour s’être fait passer pendant quelques jours pour un prince arabe afin de pouvoir loger dans les plus grands palaces, faire la fête dans les boîtes de nuit les plus huppées, rouler dans des voitures de luxe et ce sans débourser le moindre centime[1],[2],[3]. Quasi SDF, il a créé ce personnage afin de venger les personnes victimes du « délit de sale gueule » à l’entrée des boîtes de nuit.

Robin des Bois[modifier | modifier le code]

La naissance du personnage[modifier | modifier le code]

En , alors qu’il poursuit des études d’infirmier à Bruxelles, il imagine une imposture afin de venger toutes les victimes du « délit de sale gueule » à l’entrée des discothèques et des hôtels de luxe[4]. Pour cela il contacte Ferrari en se faisant passer pour un représentant d’un prince du golfe Persique qui souhaiterait avoir une voiture de la marque à disposition. Le lendemain il arrive en limousine avec chauffeur chez le concessionnaire, et parvient à lui faire croire qu’il est un prince puis quitte la concession avec une Ferrari F430[5]. Lors d’une interview du au quotidien La Dernière Heure[4], il déclare : « une F430 m’attendait sur le parking, avec une bouteille de champagne, je ne pouvais plus faire marche arrière ». Il fait de même auprès de plusieurs établissements de nuit bruxellois dont des hôtels et des boîtes de nuit.

Après quelques jours d’une vie de rêve, la supercherie est démasquée, il est alors inculpé par le parquet de Bruxelles, la presse tabloïd s’empare de l’affaire et lui donne le surnom de « Faux prince arabe (ou saoudien) »

Les nombreuses boîtes de nuit et palaces portent plainte, mais Ferrari ne le fera pas car celui-ci n'avait pas l'intention de voler le véhicule. Laissé en liberté et littéralement harcelé par les médias[6], il décide de partir en Australie pour tenter de refaire sa vie.

L’Australie[modifier | modifier le code]

En Australie, Abdelkarim Serhani se retrouve sans le sou, errant sous les ponts de la ville de Sydney, il récidive sur l’île Hamilton, connue pour être le sanctuaire des milliardaires. Utilisant le même procédé qu’en Belgique, il annonce son arrivée auprès de la direction de l’île, qui met à sa disposition une suite dans un hôtel de luxe, un hélicoptère, ainsi qu’un yacht. il va séjourner sur cette île pendant seize jours[7], sans débourser le moindre centime. Au bout de trois semaines, il est démasqué.

En , les autorités australiennes pensaient pouvoir le retenir en le privant de passeport, mais il réussit à s’enfuir et se lance dans une véritable épopée qui va l’amener à traverser l’Asie, sans passeport ni argent[8]. Inspiré par Frank Abagnale, Jr., il ne va pas hésiter à envoyer aux médias une vidéo[9],[10], où il nargue la police avec cette phrase mythique « catch me if you can », inspirée du film Arrête-moi si tu peux de Steven Spielberg afin de faire libérer des amis restés sur place. Sa cavale va durer six mois avant son retour en France[11], dans des conditions que tout le monde ignore. Il sera condamné à rembourser les frais au civil.

Une nouvelle notoriété[modifier | modifier le code]

En , il donne une nouvelle orientation à ses talents d’imposteur et réalise un gag avec la complicité de journalistes avec qui il se fait passer pour un riche industriel lors du 88e salon de l’automobile de Bruxelles, ce qui lui permet de rouler en Rolls-Royce[12]. Le , Endemol lui propose de participer à l’émission Secret Story 5, ce qu’il refuse[13].

Le , le journal La Capitale en Belgique ainsi que l’émission australienne A Current Affair, diffusée sur Channel 9, présentée par Tracy Grimshaw, annoncent que l’île Hamilton lui propose de devenir ambassadeur en échange de l’abandon des poursuites civiles pesant sur lui en Australie[14].

Rangé, il entend bien ne plus laisser les médias entretenir des propos malveillants ou diffamatoires le concernant. Ainsi, il attaque journalistes et maisons de production et demande de lourdes indemnités, la dernière plainte datant du , pour diffamation et utilisation de son image sans autorisation contre la chaîne RTL-TVI à qui il réclame 150 000 euros de dommages et intérêts. Le , il invite des journalistes de La Capitale à le suivre lors de l’un gag anti-capitaliste[15], au 90e salon de l’automobile de Bruxelles ce qui lui permet de rouler en Lamborghini Aventador.

Écrivain et militant politique[modifier | modifier le code]

En , il écrit un petit ouvrage que les médias qualifient d'« épopée extraordinaire » ou encore de « parcours hors des normes pour un auteur touchant »[16]. L'auteur y raconte son enfance, ce qui l'a amené vers la délinquance, son mal-être. Autrefois connu pour ses frasques, Abdelkarim surprend par ses talents d'écriture. Mille et une esbroufes était épuisé dès la première semaine de sa sortie en Belgique. Il refuse alors la réédition, et sort de le vie publique, nul ne sait ce qu'il est devenu depuis lors.

En 2009, il intègre un grand groupe industriel suisse qui lui donne une seconde chance et lance sa carrière professionnelle. Il rejoint dans la foulée le conseil d'administration de l'association Réagir à Tourcoing qui lutte contre les toxicomanies et lance la publication du livre Réagir publié aux éditions Frère[17]. Militant, il accompagne la publication du livre photo Prisons aux éditions Frère[18] qui est classé parmi les 50 ouvrages photo de l'année[19].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Geoffroy de Saint-Gilles, « L’imposteur risque de se brûler avant d’avoir brillé », édition du 30 janvier 2009 de La Voix du Nord.
  2. Émission Abus de Confiance TF1, « Le Faux Prince Arabe », émission du 5 juillet 2010 présentée par Bourdin.
  3. Huon Julie, « Abdel-Karim Serhani », Le Soir, édition du 5 février 2009.
  4. a et b Gilbert Dupont, « Le faux prince en photo », La Dernière Heure, édition Bruxelles, 31 décembre 2008.
  5. Émission Tf1, « [1] », Émission TF1 Abus de confiance, 4 juillet 2010.
  6. Gilbert Dupont, « [2] », La Dernière Heure, édition Bruxelles
  7. (en) Richard Shears, « French impostor », The Dailymail, 4 septembre 2009.
  8. Émission Tf1, « [3] », Émission TF1 Abus de confiance, diffusion nationale, 4 juillet 2010.
  9. (en) Journal télévisé Campbell News, « [4] », NZ3, New-Zealand Breaking News, 27 août 2009.
  10. (en) Thomas Chamberlin, « Con 'prince' plans book », http://www.cairns.com.au., édition locale du 5 septembre 2009.
  11. (en) Thomas Chamberlin, « Accused conman loves life on run », The Whitsunday, éditions Islands and Mainland, 26 août 2009.
  12. Laurent Witten, « [5] », La Capitale, 24 janvier 2010.
  13. Youenn Martin, Le « faux prince arabe » s'attaque à Endemol, Nord Éclair, Actualités de la région, le 26 avril 2011.
  14. Maï Painblanc, « Abdelkarim Serhani, le faux-prince arabe, pourrait devenir ambassadeur d'une île en Australie », La Capitale, édition du 15 décembre 2011.
  15. Annabelle Duaut, Le « faux prince arabe » au salon de l'auto roule en Lamborghini, La Capitale, 23 janvier 2012.
  16. « [6] », Ciné télé Revue, 5 décembre 2012.
  17. « Réagir | André Frère Éditions », André Frère Éditions (consulté le )
  18. « Prisons – Sébastien Van Malleghem | André Frère Éditions », André Frère Éditions (consulté le )
  19. « En prison, avec Sébastien Van Malleghem (com imagens) | Look », sur Pinterest (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]