Abbaye de la Fille-Dieu
Abbaye de la Fille-Dieu | |||
Abbaye cistercienne de la Fille-Dieu, à Romont. | |||
Présentation | |||
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Culte | Catholicisme | ||
Type | Abbaye | ||
Rattachement | Ordre cistercien | ||
Début de la construction | XIVe siècle | ||
Site web | http://www.fille-dieu.ch/ | ||
Géographie | |||
Pays | ![]() |
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Canton | ![]() |
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Ville | Romont | ||
Coordonnées | 46° 42′ 03,2″ nord, 6° 55′ 39,3″ est | ||
Géolocalisation sur la carte : Suisse
Géolocalisation sur la carte : canton de Fribourg
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L'abbaye de la Fille-Dieu est un monastère de moniales cisterciennes se trouvant près de la ville de Romont dans le canton de Fribourg (Suisse). Fondée au XIIIe siècle, l'abbaye a connu les vicissitudes de l'histoire mais la louange de Dieu et la vie monastique ne furent jamais interrompues. Au début du XXe siècle, elle s'affilia à l'Ordre cistercien de la stricte observance (trappiste).
Histoire
[modifier | modifier le code]Six premiers siècles
[modifier | modifier le code]Juliette, Pernette et Cécile de Villa, trois jeunes femmes de la Glâne fribourgeoise installent au début de 1266 une maison de prière près de Romont. En 1268, l'évêque de Lausanne, lors d'une visite de cette petite communauté, lui donne le nom de Fille-Dieu.
Pour des raisons financières, l'édification de l'église Notre-Dame est lente. Celle-ci n'est consacrée qu'en 1346. Peu aprèsm la toiture fut la proie des flammes et sa reconstruction fut entreprise vers 1360.
Dès le début, les moniales vécurent sous la règle de saint Benoît, en adoptant l'interprétation cistercienne entre 1346 et 1348. Durant cette période, la supérieure de la communauté portait le titre de prieure.
Le prieuré fut élevé au rang d'abbaye en 1349. Elle reçut le droit de combourgeoisie de Romont en 1463. Une première rénovation de l'église eut lieu au milieu du XVe siècle.
Sous l'influence de l'abbaye d'Hauterive et de son abbé, Moennat, l'observance stricte de la règle, avec clôture (1613) et abstinence perpétuelle[1], fut introduit au début du XVIIe siècle. Cette réforme se maintint environ 140 ans. Durant le XIVe siècle, l'abbaye connut une certaine prospérité mais le siècle suivant fut plus difficile et les bâtiments, mal entretenus, furent gravement endommagés et l'église profanée par les soldats lors des guerres de Bourgogne (1474-1477). L'abbaye retrouva une certaine prospérité jusqu'en 1730 puis, à la suite de nouvelles difficultés, l'abbaye dut faire appel à l'aide de l'État de Fribourg à qui elle vendit une partie de ses biens en 1776.

Temps modernes
[modifier | modifier le code]En 1847, la congrégation helvétique à laquelle appartenait Fille-Dieu n'existe plus. De plus en 1848, à la suite de la Guerre du Sonderbund, l'abbaye d'Hauterive, abbaye-mère de la Fille-Dieu depuis la disparition d'Hautcrêt en 1536, fut supprimée. L'abbaye passa sous la juridiction du Saint-Siège, exercée d'abord par la nonciature en Suisse puis par l'évêque du diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg.
Après le concile Vatican I, l'église subit d'importantes transformations (1873).
Grâce à l'abbesse Lutgarde Menétrey († ) l'abbaye obtient son rattachement à l'Ordre cistercien de la stricte observance en 1906. La Fille-Dieu est alors placée sous la juridiction de l'abbé du Mont-des-Olives (Haut-Rhin). Son exemption est supprimée en 1956 et l'abbaye dépendra de nouveau directement de l'évêque du diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg[2].
Le , Hortense Berthet est élue abbesse par la communauté monastique (40e Abbesse). Les premiers travaux de cette nouvelle mère Abbesse concernent la bibliothèque de l'abbaye dont les rayons s'enrichissent rapidement en titres et disciplines variées. Ensuite, elle souhaite restaurer l'église qui a été défigurée à la fin du XIXe siècle. Ainsi, en 1990 une grande rénovation est entreprise : les bâtiments monastiques sont modernisés (cloître, cellule, scriptorium) et l'église abbatiale restaurée : de nouveaux et lumineux vitraux dus à Brian Clarke sont montés[3]. Les anciennes stalles (datant de 1618) sont réinstallées dans le chœur. Une nouvelle dédicace a lieu le [4].
Le , la communauté monastique a élu Marie-Claire Pauchard nouvelle abbesse (41e Abbesse). Elle reçut la bénédiction abbatiale le de Bernard Genoud[5].
Liste des abbesses
[modifier | modifier le code]- 1268/1269 : Julietta de Villa[6]
- 1314/1315 : Marguerite[6]
- 1310-1334/1335 : Perreta de Villa[7]
- 1344/1345-1348/1349 : Margareta de Wistarnens[7]
- 1352-1370 : Jaqueta de Billens[8]
- 1369-1383/1384 : Amphelixia de Billens[9]
- 1384-1396 : Johanneta de Billens[10]
- 1405-1417 : Agnès Chamossaz[11]
- 1417-1428 : Catherine Blanchy[11]
- 1432/1433-1447 : Isabelle d' Illens[11]
- 1443/1444-1455/1456 : Alexia Lucenaz[12]
- 1455/1456-1468 : Briancia Fabri[13]
- 1471-1478 : Alexia Clavaz[14]
- 1480/1481-1496 : Catherine de Billens[15]
- 1497-1512/1513 : Francesia Octonens[16]
- 1513/1514-1519 : Claude de Glérens[16]
- 1519-1544 : Catherine Musy[17]
- 1532 : Francisca de Dortan[18]
- 1546/1547-1562 : Suzanne de Clery[18]
- 1562-1563 : Anastasia de Gruyère[18]
- 1565-1570 : Claude Malliard[19]
- 1571-1596 : Ancille de Valeyze[20]
- 1596-1613 : Marie Chassot[21]
- 1613-1650 : Marie Moënnat[22]
- 1650-1669 : Marie Heidt[23]
- 1669-1673 : Marie-Cécile Malliard[24]
- 1673-1707 : Marie-Joseph Malliardoz[25]
- 1707-1717 : Marie-Ludivine Uffleguer[26]
- 1717-1727 : Marie-Gertrude Bralliard[26]
- 1727-1734 : Marie-Hyacinthe Reynold[27]
- 1734-1759 : Marie-Colombe Gady[28]
- 1759-1780 : Marie-Reine Reynold[28]
- 1780-1791 : Marie-Geneviève de Vevey[29]
- 1791-1828 : Marie-Madeleine Loup[30]
- 1828-1829 : Marie-Caroline Castella[30]
- 1829-1847 : Marie-Thérèse Dupont[30]
- 1847-1883 : Marie-Caroline Perrier[31]
- 1883-1919 : Marie-Lutgarde Menétrey[32]
- 1919-1934 : Marie-Gabriel Rime[33]
- 1935-1961 : Marie-Lutgarde Fasel[33]
- 1961-1974 : Marie-Régina Chavaillaz[33]
- 1975-1999 : Marie-Hortense Berthet[33]
- Depuis 1999 : Marie-Claire Pauchard
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Romain Pittet, L'Abbaye cistercienne de la Fille-Dieu, Fribourg, Fragnière, .
- Ivan Andrey, « Compte-rendu de recherches menées aux archives du monastère », juillet 1980 (texte et annexes).
- Ivan Andrey, « La Fille-Dieu près de Romont », dans Zisterzienserbauten in der Schweiz, Zürich, VDF, , p. 111-120.
- Tomas Mikulas, Restauration de l'Abbaye de la Fille-Dieu à Romont, IBOIS-EPFL, cycle d'études postgrades, avril 1994.
- Jacques Bujard, Brigitte Pradervand et Nicolas Schätti, « L'abbaye cistercienne de la Fille-Dieu à Romont », Chronique archéologique fribourgeoise, Éditions universitaires Fribourg, (lire en ligne).
- Mère Hortense Berthet, Françoise Perrot, Stefan Trümpler, Martin Harrison et Tomas Mikulas, Les Vitraux de la Fille-Dieu de Brian Clarke/Die Glasgemälde der Fille-Dieu von Brian Clarke, Berne, Ed. Benteli, (ISBN 978-3-7165-1086-5).
- Dave Lüthi, « Restauration de l'église de la Fille-Dieu », dans Patrimonium, Conservation et archéologie des monuments en Suisse. 1950–2000, Berne, Office fédéral de la culture, (ISBN 978-3-85676-179-0).
- Tomas Mikulas Tomas, « Les vitraux de la Fille-Dieu », Actes des rencontres internationales du vitrail à Troyes, France, .
- Jacques Bujard et Anne-Francine Auberson, « La Fille-Dieu à Romont, dossier archéologique d'un monastère de moniales cisterciennes », Cahiers d'archéologie fribourgeoise, Service archéologique de l'État de Fribourg, no 20, (DOI 10.5169/seals-825775).
- Isabelle Bissegger-Garin, « La Fille-Dieu, cisterciennes », dans Helvetia Sacra, vol. III/3 : Les ordres suivant la Règle de saint Benoît, (lire en ligne), p. 665 - 695
Notes et références
[modifier | modifier le code]- ↑ Renoncement à la consommation de viande
- ↑ Kathrin Utz Tremp (trad. Isabelle Bissegger-Garin), « La Fille-Dieu » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
- ↑ Voir aussi (en) « Brian Clarke's windows in Romont », sur Atelier d'architecture Mikulas (consulté le ).
- ↑ D'après le site de Fille-Dieu
- ↑ « Romont: Bénédiction abbatiale de Mère Marie-Claire Pauchard, Abbesse de la Fille-Dieu », Cath.ch, (lire en ligne)
- Bissegger-Garin 1982, p. 679.
- Bissegger-Garin 1982, p. 680.
- ↑ Bissegger-Garin 1982, p. 680 - 681.
- ↑ Bissegger-Garin 1982, p. 681.
- ↑ Bissegger-Garin 1982, p. 681 - 682.
- Bissegger-Garin 1982, p. 682.
- ↑ Bissegger-Garin 1982, p. 682 - 683.
- ↑ Bissegger-Garin 1982, p. 683.
- ↑ Bissegger-Garin 1982, p. 683 - 684.
- ↑ Bissegger-Garin 1982, p. 684.
- Bissegger-Garin 1982, p. 684 - 685.
- ↑ Bissegger-Garin 1982, p. 685 - 686.
- Bissegger-Garin 1982, p. 686.
- ↑ Bissegger-Garin 1982, p. 686 - 687.
- ↑ Bissegger-Garin 1982, p. 687 - 688.
- ↑ Bissegger-Garin 1982, p. 688.
- ↑ Bissegger-Garin 1982, p. 688 - 689.
- ↑ Bissegger-Garin 1982, p. 689 - 690.
- ↑ Bissegger-Garin 1982, p. 690.
- ↑ Bissegger-Garin 1982, p. 690 - 691.
- Bissegger-Garin 1982, p. 691.
- ↑ Bissegger-Garin 1982, p. 691 - 692.
- Bissegger-Garin 1982, p. 692.
- ↑ Bissegger-Garin 1982, p. 692 - 693.
- Bissegger-Garin 1982, p. 693.
- ↑ Bissegger-Garin 1982, p. 694.
- ↑ Bissegger-Garin 1982, p. 694 - 695.
- Bissegger-Garin 1982, p. 695.
Liens externes
[modifier | modifier le code]- « Abbaye de la Fille-Dieu, Romont : Restauration de l'église », sur Atelier d'architecture Mikulas (consulté le )
- « Abbaye de la Fille-Dieu, Romont : Restauration de l'église : bibliographie sommaire et documents à télécharger », sur Atelier d'architecture Mikulas (consulté le )
- L'Abbaye de la Fille-Dieu en 1979, une journée de prière et de travail, une archive de la Télévision suisse romande
- "Une journée à la Fille-Dieu", film tourné par le cinéaste Henrik Olofsson, avril 2018]
- Site officiel
- Ressource relative à la religion :
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :