Abbaye de Pontlevoy
| Abbaye Notre-Dame de Pontlevoy | |||
| Présentation | |||
|---|---|---|---|
| Culte | Catholique | ||
| Type | abbaye | ||
| Rattachement | Ordre bénédictin | ||
| Début de la construction | 1040 | ||
| Fin des travaux | 1837 | ||
| Style dominant | Gothique | ||
| Protection | |||
| Site web | https://www.abbayedepontlevoy.fr/ | ||
| Géographie | |||
| Pays | |||
| Région | Centre-Val de Loire | ||
| Département | Loir-et-Cher | ||
| Ville | Pontlevoy | ||
| Coordonnées | 47° 23′ 21″ nord, 1° 15′ 24″ est | ||
| Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Loir-et-Cher
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L'abbaye Notre-Dame de Pontlevoy est une ancienne abbaye bénédictine de la Congrégation de Saint-Maur située sur la commune de Pontlevoy, dans le département de Loir-et-Cher.
Depuis 2019 elle accueille le lycée catholique de Pontlevoy, en collaboration avec la Communauté Saint-Martin et sous tutelle du Diocèse de Blois. Elle reprend ainsi ses fonctions pédagogiques, ayant abrité auparavant une école militaire, un séminaire et plusieurs autres types d'écoles. Pédagogiquement, le lycée et internat se distingue par l'activité du rugby. Dans le cadre des rénovations à venir, l'abbaye a reçu, en 2025, la visite du Chef de l'État.
L'édifice fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis les et [1].
Histoire
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L'abbaye est fondée en 1034 par Guelduin, seigneur de Chaumont et de Pontlevoy, vassal du comte Eudes II de Blois[2].
En 1026, Eudes II dédommage Guelduin de la perte de Saumur[3] en lui concédant la terre de Chaumont [sur-Loire], qu'il fortifie aussitôt. Cette place, située entre Blois et Amboise et au nord de Montrichard, joue un grand rôle dans la stratégie désormais défensive des comtes de Blois contre les comtes d'Anjou.
Dans cette région et sur son ancienne terre, Guelduin fonde encore, en 1034, l'abbaye de Pontlevoy, où il installe des moines venus de Saint-Florent (abbaye détruite par Foulques Nerra, ennemi de Guelduin), dont Ansbert de Saumur qui fut le premier père abbé. L’abbaye est soumise à la règle de saint Benoît. Gueldouin offre au monastère des terres. Gueldouin meurt entre 1040 et 1044 et il est enterré à l'entrée de la nouvelle église abbatiale[2].
Selon la légende, visible dans le vitrail de la chapelle de l'abbaye, Guelduin, revenant en bateau de son second pèlerinage en Terre Sainte, est pris dans une terrible tempête et se met à genoux pour implorer la Vierge. Elle lui apparaît tout de blanc vêtue sur un nuage blanc et le sauve : on l'appelle alors Notre Dame des Blanches. À son retour, il aurait décidé de fonder une abbaye bénédictine à Pontlevoy dont la chapelle sera dédiée à la Vierge Marie.
Au fil des siècles suivants, l'abbaye s'enrichit grâce aux dons des fidèles pour le salut de leur âme et notamment les dons de la famille des seigneurs de Chaumont.
XVe siècle : Guerre de Cent ans
[modifier | modifier le code]En 1401, le nouvel abbé est Jean III Louveau. Son travail est de réparer une abbaye en ruines à cause de l'invasion des Anglais[2] et non de toucher des rentes ; ce qui peut expliquer le manque de candidats à ce poste. La difficulté est de taille surtout pour faire rentrer des revenus en étant sous la menace permanente de pillages. Jean III meurt à Pont-Levoy le et est enterré sous l’église abbatiale qui sera brûlée par les Anglais.
Peu disposé à subir les ravages des Anglais ainsi que des pillards, Pierre Saire (élu en 1407) décide de faire fortifier son abbaye. C’est ainsi que le il va trouver le dauphin de France à Montrichard et obtient l’autorisation nécessaire. L’ancien château de Guelduin se voit restauré ainsi que l’une de ses tours, et on en bâtit deux autres. Les travaux se finissent en 1426. En 1427, les habitants de Pont-Levoy et de Thenay s’engagent en tant que vassaux de l’abbaye pour prendre la garde de la forteresse.
Maintenant que l’abbaye commence à avoir des terres et quelques pouvoirs, des querelles ont lieu avec certains mauvais voisins de la forteresse qu’est devenue Pont-Levoy qui n'a plus besoin de la protection des seigneurs de Chaumont. L’abbé Guillaume de Plainvilliers est envoyé plusieurs fois en procès pour de futiles problèmes. Pour redresser son abbaye et effacer les traces laissées par les guerres et les pillages, Guillaume de Plainvilliers s’adresse au pape Eugène IV pour de l’aide à la restauration grâce à la vente d'indulgences ou à des aumônes, mais les demandes échouent. Le Pape ordonne finalement une enquête par l’archiduc de Beaugency, et éclairé par la réalité des faits il donne son aide. Le quotidien à l’abbaye s'en voit amélioré.
Le pays pacifié, Guillaume de Plainvilliers veut faire rebâtir la chapelle abbatiale, brûlée en 1390. Les travaux commencent le . Guillaume meurt le en laissant à l’abbaye de Pont-Levoy tous ses biens.
En 1467, le système de la commende se met en place. Désormais, l'abbé n'est plus élu par les religieux, il peut acheter sa fonction d'abbé.
En 1467, le roi Louis XI nomme comme abbé commendataire François de Brillac qui reçoit la bénédiction abbatiale papale . Le prélat officiant est Milon[Quoi ?]. Le , le concordat signé entre François Ier et le pape Léon X autorise le Pape à recevoir les annates (impôts aux biens de l'Église) tandis que le roi a le droit de nommer les abbés. Ainsi, Louis d'Anjou-Mézières (fils de René d'Anjou-Mézières), élu majoritairement par les religieux même si normalement il ne peut pas être abbé de Pont-Levoy et contre l'avis du roi, prend possession de la charge d'abbé. Les moines refusent le système de la commende qui implique qu'un abbé ignorant la règle et la vie monastique les dirige. Un procès oppose Louis d'Anjou à François de Brillac pour cette place d'abbé. Louis d'Anjou-Mézières prend des mesures contre le relâchement de la vie monastique en recevant quelques religieux de Marmoutier. Mais la tentative de réforme échoue. Le grand mal dont souffre l'abbaye reste la séparation entre l'abbé et ses religieux. En 1532, une tentative est faite pour augmenter le nombre de religieux à l'abbaye, mais les ecclésiastiques venant de Blois sont mal accueillis. L'arrivée de l'abbé Bernard de Ruthie marque la fin de l'autorité spirituelle de l'abbé sur ses moines.
En 1544, Pont-Levoy est fermée de murailles. François Ier lui donne le droit de ville et y établit des marchés et des foires.
XVIe-XVIIIe siècle
[modifier | modifier le code]Entre le et le , les protestants pillent des villes et des abbayes comme Montrichard et son abbaye d’Aigues-Vives ou Selles-sur-Cher. Enfin ils arrivent à Pontlevoy où ils agissent de la même manière, l’abbaye est occupée pendant trois mois par les protestants et les religieux sont pillés, rançonnés, et se retrouvent sans vivres et sans administrateur du temporel.
L’édit de pacification d’Amboise calme le pays et l’abbaye de Pont-Levoy respire, mais en les protestants prennent Blois puis Tours ; ils attaquent alors de nouveau Pont-Levoy et l’abbaye est détruite. D’après la tradition, les protestants respectent toutefois l’église et en font un temple.
L’abbaye est réparée en 1576, l’abbé Louis de Brézé l’abandonne pourtant car elle ne lui rapportait plus rien. Elle est reprise par le cardinal Charles de Bourbon, archevêque de Rouen.
En 1623, Richelieu est alors abbé commendataire et accepte d'unir Pont-Levoy à la congrégation de Saint-Maur. L'abbaye est en ruines[2].
Les religieux bénédictins et mauristes cultivent dans leurs abbayes les lettres et les sciences. Ayant obtenu l’autorisation nécessaire en 1644, ils ouvrent leur séminaire, un collège accueillant des pensionnaires[4]. En 1646, arriva un directeur d’expérience pour le collège, Dom Alexis Bréard. Les bénédictins ne se contentent pas d’être des professeurs, et agissent aussi en éducateurs.
Pierre de Bérulle reprend l'abbaye en 1647. Pour permettre aux moines de mieux vivre, il leur fait plusieurs restitutions et entreprend toute une série de réparations. Les moines retrouvent une vie religieuse selon la règle.
En 1729, la manse abbatiale est réunie à l’évêché de Blois et le titre d’abbé est supprimé.
En 1776, Louis XVI décide de faire de l'abbaye de Pont-Levoy un collège royal militaire préparatoire[2], chargé de recevoir cinquante élèves boursiers désignés par le souverain et une cinquantaine de pensionnaires dont les frais seraient directement payés par leur famille. Les mauristes vont enseigner aux plus grandes familles de France.
Au XVIIIe siècle, Pontlevoy est rapidement considérée comme l’une des meilleures écoles préparatoires à l’école militaire. La Révolution supprime l’école militaire mais laisse le collège sous la direction d’un bénédictin sécularisé.
Sous la Terreur (1792-1795), l’abbaye de Pont-Levoy a été beaucoup touchée. De ce fait, la Convention ne veut pas d'un établissement éducatif religieux. Chapotin (le directeur et propriétaire à partir de 1795 du collège) met en place un comité directoire composé de Colin, Pouchard, Aubert, Leuleu, Valencon et Peleu. La présence d'anciens religieux parmi les éducateurs, les enfants venant de familles chrétiennes et jusqu'en 1793, de la célébration du culte vaut un certain nombre de problèmes juridiques au collège, comme la maison d’éducation qui remet en cause l’autorité de Chapotin.
Au XIXe siècle
[modifier | modifier le code]En , l’abbé Peschoud devient directeur, mais il n’y a pas de bail et Pontlevoy est directement exploitée le avec un acte d’association où chacun apporte 80 000 francs. Selon un ancien élève, M. Peschoud est « brutal et fantasque ».
Le nombre d’entrées diminue en raison de la fondation d’institutions secondaires dans la région, ce qui crée de la concurrence grâce à la loi Falloux sur la liberté d’enseignement. Et le budget du collège s’en ressent, le lieu baisse et le prince de Chalais fait des sacrifices. En , lors de la messe du Saint Esprit, la foudre s’abat sur le clocher du collège le jour de la rentrée, provoquant des dépenses supplémentaires[5]. En 1862, le budget de l’abbé de Forges s’améliore. Il en profite alors pour faire quelques travaux urgents : aménagements de bains chauds, réorganisation de l’infirmerie, aménagement d’une chapelle pour les confessions et d’une autre pour l’infirmerie ; en outre, il constitue un fonds de réserves. Il augmente les prix de pension de tous les élèves car le prix de la vie augmente et il ne peut se permettre de faire des réductions plus ou moins justifiées. En 1867, la situation devient critique, elle s’aggrave, et il faut supporter des années de déficit pour réparer les erreurs financières commises.
Après la guerre et le départ des Allemands, le comptable M. Berton est soupçonné d’indélicatesse et il faut reprendre près de quinze ans de comptes. M. Berton avoue la fraude sous la menace d’une plainte formelle et préfère restituer 100 000 francs. Pour éviter le scandale, l’abbé Bourgeois accepte. Le collège redevient alors riche. Pour l’éclairer, une usine à gaz est construite dans la chapelle, et dans la tribune est placé un orgue actuel. Le jour de la Saint-Vincent 1884, un incendie se déclare. Il débute dans la cheminée d’une chambre d’un surveillant, aujourd’hui détruite. Le feu se prolonge dans le bâtiment par une poutre voisine, et le surveillant de la chambre ne voit rien. L’alerte est donnée par des habitants de Pontlevoy qui voyaient le feu par la fenêtre. Le sinistre terminé, tout n’est pas réparé puisque le dortoir brûlé et les chambres ne sont pas refaites, le nombre d’élèves ne l’exigeant pas.
XXe siècle
[modifier | modifier le code]Le , les États-Unis déclarent la guerre à l'Allemagne. Le , l'armée est transportée vers la France par le général Pershing. À partir de , les soldats américains arrivent à Blois et sont envoyés vers les villes et villages du Loir-et-Cher, dont Pontlevoy[6]. L'abbaye accueille un hôpital de convalescence[7], il y a 500 lits dans le couvent[2]. Il accueille un cinéma, la poste, un orchestre de musique militaire, et un cantonnement. Le terrain d'aviation de Pontlevoy est utilisé dans le cadre de formations d'aviateurs. Les derniers soldats quittent Pontlevoy en 1919.
La concurrence de l’école de Blois fragilise l’établissement de Pontlevoy. Les effectifs baissent. La baisse sensible des effectifs en 1937 entraîne sa fermeture en 1938, malgré les protestations du conseil municipal de Pontlevoy. Cette année-là, l’école est occupée par des réfugiés espagnols et le conseil général essaie de trouver une utilité à ces bâtiments (colonies de vacances, sanatorium, établissement médico-pédagogique avec section d’enseignement ménager).
Quelques mois avant la déclaration de la guerre à l’Allemagne, le , le service de santé des armées réquisitionne une partie du collège pour y monter un hôpital militaire tandis que le ministère de l’Intérieur ouvre une annexe.
En 1939, la rentrée scolaire est tendue. Le 14 ou le , les premières unités allemandes arrivent sans combattre. Le collège ferme en 1942[8]. Les troupes allemandes campent dans les jardins du collège, tirent des salves de canons en direction des ponts du Cher puis, avant de partir en 1944, mettent le feu à des bâtiments de l'abbaye : classes, laboratoires, collections, dortoirs ; des bombes au phosphore auraient été placées dans des lits.
Après sa fermeture en 1942, l'abbaye devient un centre d'orientation professionnelle organisé pour les fils de prisonniers de guerre, de rapatriés et de « Morts pour la France »[9] pendant la Seconde Guerre mondiale. Les jeunes de ce centre avaient généralement entre quatorze et seize ans et ce centre leur a permis d'avoir une formation après la guerre (menuiserie, maçonnerie, ajustage, chaudronnerie et forge). En 1945, 220 jeunes de la région y font leurs classes.
Le centre ferme ensuite en 1948 pour laisser place au collège qui revient à l'abbaye. Cependant, celui-ci ferme brutalement pour une raison inconnue en 1959. M. Pierre Moulin, professeur au collège et sa femme ouvrent le collège « Le Prieuré » à Sambin dans l'esprit de l'abbaye-collège. Celui-ci est en activité aujourd'hui.
En 1967, le Centre national de promotion de l'artisanat rural (CENPAR) investit les locaux de l'abbaye. De gros travaux sont commencés, mais à cause d'une mauvaise gestion et d'un désengagement de la part de l'État, le CENPAR rencontre des difficultés financières et cesse ses activités au bout d'un an seulement.
Grâce à l'arrivée de Promotrans (une association de formation de chauffeurs routiers) en 1972[7], le site renaît, reprend les travaux du CENPAR et bénéficie ainsi d'installations récentes. Le centre compte jusqu'à 120 stagiaires et 57 formateurs. Cependant, en 1992, Promotrans quitte Pontlevoy pour s'agrandir à Vendôme, forçant l'abbaye à fermer une nouvelle fois ses portes[2].
En 2001, un homme d'affaires américain, Murray Wikol, acquiert les bâtiments au travers l'association The Euram-Center. Y sont organisés des stages pour les étudiants américains en partenariat avec l'université Sud-Mississippi. L'Euram-Center accueille différentes universités américaines, le festival de musique de Pontlevoy, des expositions d'art et de peintures et fait classer un cèdre du parc comme arbre remarquable en 2015[10]. Faute d'étudiants, le site fut contraint de fermer en 2017.
Depuis 2019 : lycée catholique de Pontlevoy
[modifier | modifier le code]En 2018, l'abbaye est acquise par la S.C.I. Gelduin qui s’est constituée pour acquérir le monument[2]. Elle accueille, depuis 2019, quelque 300 élèves du collège-lycée catholique de Pontlevoy, et son internat de garçons (148 places). D'autres initiatives voient le jour, centrées sur l’éducation de la jeunesse et orientées vers le rayonnement éducatif, culturel et spirituel de l’abbaye. En septembre 2023, le Rugby Heritage Cup, première coupe du monde de rugby éducatif, se tient à l'abbaye[11] juste avant le mondial France 2023, et avec le soutien de la FFR.
| Devise | Un seul cœur, une seule âme. |
|---|---|
| Couleurs | Bleu et rouge |
| Fondation | 2007 |
|---|---|
| Type | Collège-Lycée |
| Tutelles | Diocèse de Blois, Communauté Saint-Martin |
|---|
| Ville | Pontlevoy |
|---|---|
| Pays | France |
| Site web | www.lplcp.fr |
| Coordonnées | 47° 23′ 21″ nord, 1° 15′ 24″ est |
|---|---|
En 2005, encouragée par l’évêque de Blois, la Communauté Saint-Martin ouvre un internat de garçons dans la ville de Pontlevoy. En 2007 un lycée catholique est ouvert.
À la rentrée 2019, l’établissement « L'abbaye et ses prieurés » rejoint l’abbaye[12],[13] et y installe ses classes de première générale et technologique, les terminales et un internat de garçons à l'abbaye. Les classes de collège se trouvent au « prieuré de Pontlevoy » et au « prieuré de Sambin ». Des spécialités pédagogiques sont proposées, comme une ferme pédagogique en lien avec le Domaine national de Chambord, une option histoire parrainée par Stéphane Bern ou l'apprentissage de métiers manuels[14]. Un collège anglais de trois classes figure dans les projets particuliers. En 2022, 820 élèves, filles et garçons, sont accueillis au sein de l'établissement [15].
L'établissement est sous la tutelle du Diocèse de Blois et sous convention avec la Communauté Saint-Martin, qui assure l'aumônerie de l'internat[16],[17] avec une équipe pastorale composée de deux prêtres, un diacre et un séminariste[18].
Dans le cadre des activités sportives scolaire, le Rugby Heritage Cup est organisé à l'abbaye en 2023[11]. Il s'agit d'une compétition sportive internationale réunissant 40 équipes qui s'affrontent pendant cinq jours en septembre[19], soutenu par la Fédération française de rugby (FFR)[20].
Egalement en 2023, le lieu accueille l’université d’été du mouvement catholique Icthus en présence de Mgr Matthieu Rougé, évêque de Nanterre [21].
D'importants travaux de rénovation sont engagés, sous la responsabilité d'Enguerrand de Lorgeril, membre de la Communauté Saint-Martin et chargé du « développement de l'abbaye de Pontlevoy »[22]. En 2025, le manège de l'abbaye est retenu par le Loto du patrimoine de Stéphane Bern et en devient le lauréat. La rénovation est estimée à 1,9 million d'euros[23]. Stéphane Bern a aussi fondé l’association des collèges royaux et militaires de France dont Pontlevoy est membre[24].
Aujourd'hui, l'ancien manège à chevaux accueille notamment des concerts, comme le festival annuel de musique de Pontlevoy[22].
Le 19 septembre 2025, Emmanuel Macron visite le site dans le cadre des Journées européennes du patrimoine et de la Mission patrimoine de Stéphane Bern[5],[22].
Depuis 2025, un spectacle de théâtre, présenté annuellement, prépare la fête des 1000 ans d'existence de l'abbaye, réunissant des bénévoles, recrutés parmi les élèves, les professeurs, anciens élèves et habitants de la commune[25].
Architecture de l'abbaye
[modifier | modifier le code]L'époque moderne
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Les architectes ont commencé à réfléchir au plan de l’abbaye vers 1648. L’abbaye est composée de l’église abbatiale mais sans tribunes qui elles ont été faites plus tard.
Sur l’église se ressentent et se voient les dégâts faits par la guerre de Religion car le dallage est absent ou en mauvais état et les stalles détruites. Au sud du site de Pontlevoy, un petit cloître a été refait par François Brillar. Le site est clôturé à l’ouest et au sud. À l'est, on trouve un ancien logis à tour hexagonale, certainement un ancien logis abbatial. La chapelle Saint-Michel raccorde à l’église abbatiale, une porte est toujours existante mais barricadée. Le logis abbatial n’a plus de toiture, le cloître est détruit à moitié à cause des huguenots. Un bâtiment est desservi par un long couloir rallié au cloître. Une ancienne chapelle est désaffectée sur le site de l’abbaye, elle était dédiée à saint Christophe.
En 1706, l’abbaye est composée de quatre corps de bâtiment enfermant une cour entre les deux grosses tours de défense médiévales.
Entre 1706 et 1720, sous le directorat de dom François Bridou, la restauration des deux grandes tours est faite. La tour ronde devient l’infirmerie et la tour carré loge les enfants les plus petits. Il va aussi creuser la cave du séminaire et faire l’aménagement de deux offices dans la cuisine.
Ensuite, vers 1725, le père Macarly va faire des prolongations près de la tour carrée pour y placer la lingerie, les vestiaires et loger les maîtres d’exercices. Il ajoute deux classes aux bâtiments et en supprime certaines qu’il va remplacer par un chauffoir pour les plus petits et deux billards. Il va aussi faire en sorte que chaque division ait un chauffoir.
En 1774, sous le directorat de dom Corteau, vont être ajoutées deux cloches baptisées Louise-Augustine et Marie-Antoinette.
Quelques années plus tard, le professeur d’architecture et de fortifications, Mansar, décide d’employer ses talents pour aider car les bâtiments élevés et retouchés près de la tour carrée ne donnaient pas satisfaction. Il décide donc d’abattre le vieux donjon et de refaire tout le bâtiment s’étendant de la rue Thenay à la chapelle. Ce fut achevé vers 1786.
Le collège, ou plutôt l’école militaire de l’époque, a donc achevé le plus gros de ses constructions et se trouve plus ou moins dans l’état que nous voyons aujourd’hui.
En 1788, sont faites les écuries, dont le bâtiment est devenu la buanderie. Nous avons donc (excepté le manège) tous les bâtiments qui composent l’abbaye de nos jours.
En 1843, commence l’achèvement de l’escalier des dortoirs, débuté par l’abbé Bize, et la suppression du dortoir en cellules qui occupait la galerie verte pour le transporter au-dessus. On reconstruit les études, on aménage des jardins anglais. Au cours de ces travaux, l'on trouve la pierre tombale de Jean Louveau.
Abbés
[modifier | modifier le code]Liste des abbés de Pontlevoy (1034-1729)
[modifier | modifier le code]Abbés réguliers (1034-1467)
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Abbé |
Abbatiat |
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| Ansbert | 1034-1041 | Moine de Saumur
Fondateur de l’abbaye à la demande de Gelduin (comté de Blois) |
| Wido | 1040-1073 ou 1074 | Nommé par Ansbert |
| Giral | 1074-1088 | L’abbaye reçoit une importante donation
L’abbaye obtient du roi Philippe 1er l’approbation de ses droits et privilèges |
| Pierre 1er | 1088- ? | |
| Drogon | Abbé en 1103 | |
| Gauthier | Mort vers 1131 | L’abbaye reçoit des reliques des Lieux Saints
Fondation des prieurés de Saint-Martin d’Estableau et de Saint-Thomas d’Amboise |
| Fulbert | 1130-reste peu de temps abbé (démissionnaire) | |
| Foucher | Abbé en 1141-1147 ? | L’abbaye se développe
Atelier de copistes Le pape Luce II prend l’abbaye sous la protection directe du Saint-Siège |
| Wilgrin | Abbatiat très court | |
| Ernault | Mort en 1156 ou 1157 | |
| Herbert | 1157- avant 1163 | |
| Jean 1er | 1163- avant 1185 | |
| Reynal | 1185-1196 | Attestation de la présence d’enfants à l’abbaye |
| Sancelin | 1196-1210 | |
| Mathieu | 1210-1237 ou 1238 | Association avec l’abbaye Saint-Mesmin d’Orléans |
| Gedeon | ? | |
| Laurent | ? | |
| Geoffroy de Villeynes | Abbé en 1249- vers 1287 | Incendie de la chapelle abbatiale (1262)
Situation tendue avec le seigneur de Chaumont 1280 : les moines ont quitté l’abbaye à cause de Jean II, seigneur de Chaumont (condamné par l’Église) |
| Pierre de Darne ou d’Ardenne | Vers 1287 – vers 1305 | Bâtit une nouvelle chapelle
|
| Geoffroy le Bigot | Vers 1305 - 1316 | Fait légitimer le droit pour l’abbé d’avoir sa maison et sa table |
| Jean II | 1316 – 1328 ou 1329 | |
| Guy de Palluau | 1328 ou 1329 - 1362 | Début de la guerre de Cent Ans
1348 : peste noire 1357 : l'abbaye est pillée par les Anglais |
| Mathieu Puémil | 1362 - 1391 | 1390 : les moines doivent cacher leur bibliothèque (pillages)
Dévastation et incendie de l’abbaye |
| Guillaume | 1391 ? | |
| Guy de Preuilly | 1391 – 1401 ? | |
| Jean III Louveau | 1401 – 1407 | |
| Guillaume de Plainvilliers | 1407 | Élu par intrigue (pas moine de Pontlevoy) |
| Pierre Saire | 1407 – 1416 ou 1417 | Abbé reconnu par le Pape en 1408 |
| Guillaume de Plainvilliers | 1417 - 1467 | Agréé même s’il n’est pas moine de Pontlevoy
Dernier abbé régulier de Pontlevoy 1437-1439 : famine et peste 1446 : début des travaux de reconstruction |
Abbés commendataires (1467-1729)
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Abbé |
Abbatiat |
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| François de Brillac | 1467 – 1498 | Nommé par Louis XI
Termine le chœur de la chapelle 1474 : nommé évêque d’Orléans (reste Abbé de Pontlevoy) Se démet au profit de son neveu |
| Christophe de Brillac | 1498 - | Archevêque d’Aix puis de Tours
Reconstruit le dortoir Augmente le mobilier liturgique |
| Louis d’Anjou | 1520 – démission en 1540 | Élu sans l’accord du roi
Tentatives de réformer l’abbaye (échecs) Dernier abbé élu |
| Charles Hémart | 1540 | Evêque d’Amiens |
| Louis d’Anjou | 1540 - 1541 | |
| Bernard de Ruthie | 1541 – 1556 | 1552 : nommé Grand Aumônier de France |
| Louis de Brézé | 1556 - 1571 | 1563 : l’abbaye est pillée par les protestants
1568 : l’abbaye est détruite par les protestants |
| Charles de Bourbon | 1571 – 1576 | Archevêque de Rouen
Début des reconstructions |
| Denis Hurault | 1580 ? | Neveu du chancelier Hurault, seigneur de Cheverny |
| Henri Hurault | 1585 – 1588 | Nommé à 10 ans ; se marie en 1588
Fils du chancelier Hurault |
| Denis Hurault | 1588 – 1591 | |
| Philippe Hurault | 1591 – 1620 | Fils du chancelier Hurault
Nommé à 12 ans Travaux : les murailles médiévales disparaissent Evêque de Chartres Tente de réformer l’abbaye L’abbaye ruinée |
| Louis de Ruccelaï | 1620 – 1622 | Favori de Marie de Médicis |
| Cardinal de Richelieu | 1622 - 1629 | L’abbaye est unie à la congrégation de Saint-Maur (réforme)
Commence les travaux |
| Pierre de Bérulle | 1631 – 1683 | Réforme de Saint-Maur
Reconstruction de l’abbaye Fondation du séminaire |
| Antoine Girard de Labournat | 1683 – démission 1698 | |
| Mgr de Bertier | 1698 – 1719 | Evêque de Blois |
| Mgr Lefèvre de Caumartin | 1723 – 1729 | Evêque de Blois
Nouveaux travaux pour l’abbaye |
Autres personnes célèbres liées à l'abbaye
[modifier | modifier le code]- Le cardinal Armand Jean du Plessis de Richelieu (1585-1642), ecclésiastique et homme d'État, principal ministre du roi Louis XIII, fut abbé commendataire de Pontlevoy.
- L'abbé Pierre de Bérulle (1631-1683), docteur en Sorbonne, visiteur général des carmélites, "second fondateur de l'abbaye de Pontlevoy", en 1644, sous le règne de Louis XIV. Il est le neveu du cardinal de Bérulle, chef du Conseil de Marie de Médicis, qui institua les oratoriens.
- Auguste de Saint-Hilaire (1779-1853), botaniste et explorateur français, président de l'Académie des Sciences en 1835, membre correspondant de l'Académie Pontilévienne du collège de Pontlevoy, créée par monsieur Demeuré, directeur du collège, en 1833-1834.
- Jacques Honoré Lelarge, baron de Lourdoueix (1787-1860), romancier, journaliste et polémiste français, directeur de la Gazette de France, ancien élève du collège de Pontlevoy.
- Désiré Raoul-Rochette (1790-1854), archéologue, membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, secrétaire perpétuel de l'académie des beaux-arts, membre correspondant de l'Académie Pontilévienne du collège de Pontlevoy.
- Pierre-Antoine Berryer (1790-1868), avocat et homme politique français, membre correspondant de l'Académie pontilévienne.
- Pierre-Sébastien Laurentie (1793-1876), journaliste, écrivain et penseur.
- Félix de Vandenesse, personnage de fiction inventé par Honoré de Balzac, narrateur du Lys dans la Vallée, ancien élève du collège de Pontlevoy.
- L'abbé Louis Alexis Bourgeois (, Artins - ) : philosophe, historien et géologue, a dirigé l'école de Pontlevoy. Son nom a été donné à un mollusque de la famille des murex, Chicoreus bourgeoisi Tournouer, 1875.
- Le père Daniel Brottier (1876-1936), missionnaire spiritain, directeur de la fondation des orphelins apprentis d'Auteuil, officier de la Légion d'honneur, Croix de guerre (6 citations dont 3 palmes), béatifié par Jean-Paul II en 1984, fut surveillant puis professeur en classe de 5e au collège de Pontlevoy.
- Michel Petrucciani (1962-1999), pianiste et compositeur de jazz français, envisage à la fin des années 1990, avec le soutien de Jack Lang, ancien ministre et maire de Blois, de fonder au sein de l'abbaye une académie de jazz. Le projet est interrompu en 1999 par la mort de Michel Petrucciani.
Blason
[modifier | modifier le code]Les armoiries de Pontlevoy se blasonnent ainsi : |
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]Références
[modifier | modifier le code]- ↑ Notice no PA00098544, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
- Alain Vildart, « Pontlevoy : une brève histoire de l'abbaye », sur La Nouvelle République, (consulté le )
- ↑ « Culture 41 - 1034 : Fondation de l’abbaye de Pontlevoy », sur www.culture41.fr (consulté le )
- ↑ Daniel Porquet, « L'école royale militaire de Pontlevoy (1776-1793) », http://academie-de-touraine.com/, (lire en ligne [PDF])
- Alix Champlon, « Journée du patrimoine 2025 : Macron à Pontlevoy, une abbaye à l’histoire mouvementée », sur La Croix, (consulté le )
- ↑ Danielle Mc Nally, « Les Soldats américains à Pontlevoy en 1918-1919 », Pontlevoy Patrimoine dans votre commune n°51, , p. 199-200 (ISSN 2105-0554)
- Jaffry, « Arbre remarquable de l’abbaye de Pontlevoy (Loir-et-Cher) », sur lanouvellerepublique.fr.
- ↑ Georges-Marie Chenu, « L'Abbaye-collège de Pontlevoy : les dernières années », Pontlevoy Patrimoine dans votre commune n°51, , p. 173-176 (ISSN 2105-0554)
- ↑ Isabelle Mouzay, « Souvenirs du centre d'orientation professionnelle de l'abbaye », Pontlevoy Patrimoine dans votre commune n°51, (ISSN 2105-0554)
- ↑ « Arbre remarquable l’abbaye de Pontlevoy (Loir-et-Cher) - Nouvelle republique », sur lanouvellerepublique.fr (consulté le ).
- Paul Aubard, « Les délégations sont arrivées », La Nouvelle République,
- ↑ « Notre histoire | L'abbaye et ses prieurés », sur L'abbaye et ses prie (consulté le )
- ↑ « Les lycéens ont fait leur rentrée à l’abbaye », sur La Nouvelle République du Centre-Ouest, (consulté le ).
- ↑ « Au cœur du Loir-&-Cher, L'Abbaye de Pontlevoy a 10 ans pour préparer ses 1 000 ans », sur lanouvellerepublique.fr, (consulté le )
- ↑ « À l’école de Pontlevoy, une pédagogie hors norme entre catéchisme joyeux, décor d’Harry Potter et ambiance de Guerre des boutons », sur Le Figaro, (consulté le ).
- ↑ « Vie spirituelle », sur L'abbaye et ses prie (consulté le )
- ↑ « Un lycée catholique français organise la première coupe du monde de rugby des écoles », sur Famille Chrétienne, (consulté le ).
- ↑ « Internat de Pontlevoy », sur Communauté Saint-Martin, (consulté le ).
- ↑ « L'Abbaye de Pontlevoy accueille des internationaux de rugby fidjiens pour l'organisation de l'Heritage cup 2023 », sur lanouvellerepublique.fr, (consulté le )
- ↑ « Rugby Heritage Cup : « Beaucoup de gens ont joué le jeu et se sont mobilisés » », sur lanouvellerepublique.fr, (consulté le )
- ↑ Bernadette Sauvaget, « Quand l’évêque de Nanterre Matthieu Rougé participe à une université d’été d’extrême droite », sur Libération (consulté le )
- Béatrice Montoir, Lodoïs Gravel, « Emmanuel Macron lance les journées du Patrimoine 2025 en Centre-Val de Loire », sur France 3 Centre-Val de Loire, (consulté le )
- ↑ Bruno Delion, « Le manège tournera grâce au Loto », La Nouvelle République,
- ↑ « Pontlevoy : Stéphane Bern en visite à l’abbaye », sur lanouvellerepublique.fr, (consulté le )
- ↑ Lodoïs Gravel, Isabelle Amelot, « Découvrez l'Abbaye de Pontlevoy et plongez dans ses 1000 ans d'histoire à travers une visite théâtralisée originale », sur France 3 Centre-Val de Loire, (consulté le )
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Dom Michel Germain, Matériaux de Monasticon Gallicanum, ms. Latin 11821 « Abbatiæ B. Mariæ de Ponte Levio topographia »
- (la) « Pontilevium », dans Gallia christiana, t. VIII, Paris, Ex typographia regia, (lire en ligne), col. 1379-1388
- Abbé P. Pascal, Notice historique et descriptive sur Pontlevoy, Blois, Dézairs-Blanchet libraire/Giroud libraire, (lire en ligne)
- Daniel Porquet, L'École royale militaire de Pontlevoy : bénédictins de Saint-Maur et boursiers du roi (1776-1793), thèse, université Paris IV, 2011
Articles connexes
[modifier | modifier le code]- Ordre de Saint-Benoît
- Liste d'abbayes bénédictines de France
- Liste des monuments historiques de Loir-et-Cher
Liens externes
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- Site officiel
- Ressource relative à l'architecture :
- Ressource relative au spectacle :
- Abbaye monument historique en France
- Abbaye du Moyen Âge
- Abbaye en Loir-et-Cher
- Abbaye bénédictine de la congrégation de Saint-Maur
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- Monument historique classé en 1991
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- Abbaye fondée au XIe siècle
- Communauté Saint-Martin
