Abbaye Notre-Dame de Soissons

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Abbaye Notre-Dame de Soissons
Façade par Tavernier de Jonquières, Bnf.
Présentation
Destination initiale
Prière conventuelle
Destination actuelle
Ruines
Église saint-Pierre au parvis
Construction
Propriétaire
Commune de Soissons
Patrimonialité
État de conservation
Localisation
Pays
Région
Département
Commune
Coordonnées
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L'abbaye Notre-Dame est une abbaye de moniales bénédictines. Cet édifice catholique du VIIe siècle se situe à Soissons dans le département de l'Aisne. L'église est classée Monument historique (France) en 1913[1].

Histoire

Cette abbaye fut fondée entre 658 et 666 par Ébroïn, maire du palais des rois mérovingiens. Il y plaça Ætheria, une religieuse venue de l'abbaye de Jouarre, abbaye fondée par Colomban de Luxeuil. Cette abbaye féminine reçoit sa règle de Draussin, évêque de Soissons vers 660. Les Carolingiens en firent une abbaye royale, Rotrude s'y serait retirée. Les biens de l'abbaye furent amputés par les comtes de Vermandois au milieu du Xe siècle et l'abbaye ne retrouve ses biens qu'en 993 par une charte d'Hugues Capet. Thomas de Cantorbéry y séjourna plusieurs nuits en 1165. En 1184, l'abbaye fit venir l'eau courante par des canaux couverts qui traversaient Soissons par un accord de Raoul le Pieux, comte de Soissons. L'abbesse Catherine de Bourbon fit édifier le réfectoire, une infirmerie avec une salle voûtée en dessous et une grande partie des cloîtres. Sous l'abbesse Henriette d'Elbeuf, l'emprise de l'abbaye sur la ville était de quatre arpents.

Hospital

Le premier hôpital qui soit mentionné date de Charles II, dit le Chauve et jouxte la porte du monastère. Un second est mentionné à côté de l'église Saint-Pierre.

Le dernier et le plus important a été commencé en 1230, proche de la rivière. Il est desservi par des sœurs et frères convers sous la tutelle de l'abbesse. En 1224, l'évêque Jacques de Bazoches règle le nombre des servants à vingt personnes. Le pape Sixte V ordonne que les messes y soient dites par un prêtre pour éviter la sortie des moniales de la closture.

Églises

L'abbaye a connu jusqu'à quatre églises : celle de Notre-Dame pour les religieuses, celle de Pierre pour les moines et celle de sainte Geneviève pour les malades et pèlerins et enfin la Sainte Croix pour les offices funèbres[2]. Elle est rénovée entre le XIIe siècle et le XIVe siècle puis entre le XVIe siècle et la Révolution.

Tombeaux

Il y avait de nombreux tombeaux qui disparurent, pour partie lors du remaniement du monastère en 1151, les gisants d'abbesses se retrouvant dans les murs de l'église ou d'autre bâtiments comme pierre de réemplois.

Le tombeau de Drausin, enterré dans la première église, puis transféré dans l'abside de la nouvelle avant d'être transféré dans une chapelle de l'église qui lui fut consacrée ; il était soutenu par deux piliers de marbre noir. Il y avait celui de saint Voüé ou Voalde, sarcophage très proche de celui de Drausin, ainsi que saint Leudard, tous trois dans cette chapelle.

Sous l'aigle du chœur, celui de Beatrix de Martinmont, Marguerite de Cambronne dans le chœur.

Élisabeth de Chastillon dans le latéral droit proche de la chapelle Saint-Georges.

Marguerite de Coucy dans la nef avec Elisabeth de Chastillon.

Dans une niche à l'extérieur du chœur se trouve celui de Catherine de Bourbon et de sa sœur Marie, de marbre blanc et noir avec leur figures au naturel.

Cy gisent les corps de tres illustres Princesses Mesdames Marie & Catherine de Bourbon soeurs, & tantes du Roy Henry IV. filles de tres-illustre Prince Charles de Bourbon Duc de Vendosme & de Françoise d'Alençon leur mere. Ladite Dame Marie mourut étant fiancée à Jacques V du nom Roy d'Escosse, & ladite Dame Catherine, après avoir été 51 ans Abbesse de l'Abbaye ceans, passa de ce monde le .
Priez Dieu pour leurs ames

De même facture et à côté le mausolée de Louis de Lorraine-Aumale.
A l'honneur de Dieu, & la memoire de tres-haute & tres-illustre Princesse Madame Louyse de Lorraine Abbesse de cette Abbaye.


Les chœurs de feu du comte et de la comtesse d'Harcourt dans une petite arcade :

C'Est icy le coeur de tres-haut, tres-puissant & tres-illustre Prince Henry de Lorraine Comte d'Harcourt, d'Armagnac, de Brionne, de Marsan, & de Charny, Seigneur de Conliège, Neublant, &tc. Pair & Grand-Escuyer de france, Chevalier des Irdres du ROy, grand Senechal de Bourgogne, Gouverneur de la haute & basse Alsace, & de la Province d'Anjou, General des Armées de Sa Majesté, & cy-devant Vice-ROy en Catalogne, dont l'Histoire parle amplement à cause de ses actions heroïques & des ses exploits memorables, qui luy ont acquis le nom du Grand Comte d'Harcourt. Il fut né le 20 May 1610 environ midy, & deceda le 25. . en l'Abbaye ROyale de Royaumont (où gist son corps) appartenant à Messire Alphonse-Louys de Lorraine son fils, Chevalier d'Harcourt, Grand Croix de Malte. Il étoit fils de Charles de Lorraine Duc d'Elbeul Gouverneur de Bourgogne, & Grand Veneur de France, & de Marguerite Chabot. Le dit cœur a été transferé de l'Abbaye de Royaumont en celle-cy par les soins de Madame Armande-Henriette de Lorraine sa fille Abbesse de cette Abbaye Royale de N.D. de Soissons, l'an 1669.

Du côté gauche de la nef, fille de Jacques, bâtard de Bourbon, sur sa tombe l'écusson de son père et celui de Jumelles : Cy gît noble & insigne Dame Magdelaine de Vendôme, qui fut Religieuse de ceans l'espace de quarante-cinq ans, & depuis l'Abesse de S. Estienne de Soissons, où elle deceda le 25. d'Aoust 1588. Priez Dieu pour son ame. Le cœur de madame Marguerite-Philippe du Cambout : C'est icy le coeur de feuë tres-haute, tres illustre & tres-puissante Princesse Madame Marguerite du Cambout Comtesse doüairiere d'Harcourt, femme de tres-haut, tres-puis-sant, tres-illustre Prince Monseigneur Henry de Lorraine Comte d'Harcourt, &c. Grand Escuyer de France, &c. laquelle est decedée le 9. Decembre 1674. âgée de cinquante-trois ans, & son cœur a été posé en ce lieu le 19. . par les soins de Madame Armande-Henriette de Lorraine-Harcourt sa fille, Abesse de l'Abbaye ROyale ceans. Le seigneur Renald de Barbançon dont la sœur était entrée au couvent : Hîc situs est Dominus de Barbensone Renaldus,
Inde queror valde, tibi sit requies sine fine
Moribus illustris, generoso claruit ortu,
Heujacet in claustris, hujur precor esto memor tu.
Parisius ploret, cui Canonicus fuit ille,
Leodi villæ sic pro se quilibet oret.
Quis vetat infundi lacrymas cordis gemebundi ?
Pectora como vit videt hunc in humo quia condi.
Lenis, ovans, largus, redolens rosa, legibus argus,
Lux inerat moestis, solamen turbine fretis.
Sobrius & castus, humilis pius, oderat astus,
Et repulit fastus, virtutibus undique vastus.
CterLD bis sederim* de morte videbis
Mars bis septena rapit hunc in luce serena.
Illi nulla manent nisi sacra precamina manent.
Huic simul oremus, Deus huic locus esto supremus.
Dissoute par la Révolution française, elle tombe progressivement en ruine.

Liste d'abbesses

D'après Dom Michel Germain.

  • Eterie,
  • ? -  : Hildegarde,
  •  : Eremburge,
  • † vers 760 : Ermentrude,
  • † vers 780 : Asceline ou Helceline,
  • † 810 : Gisèle[3],
  • Theodrade[4],
  • 846-vers 860 : Imma[5],
  •  : Rotrude,
  • vers 880 : Richilde[6],
  •  : Rotilde,
  • vers 940 : Milesinde,
  • vers 950 : Hersende,
  •  : Cunegonde,
  •  : Gerberge de Saxe, abbesse en 959[7],
  • † 1010 : Eremburge II,
  • † 1060 : Ermengarde,
  •  : Ogive,
  •  : Adelhais ou Eleide,
  •  : Mathilde de la Ferté sous Jouare[8],
  •  : Mathilde de Toulouze[9],
  •  : Marsilie,
  •  : Julienne,
  •  : Marguerite,
  • 1189 †  : Helvide ou Avoye de Cherisy[10],
  • 1216 †  : Beatrix de Cherisy[11],
  • 1236 †  : Agnès de Cherisy,
  • 1257-1273[12] : Odeline de Trachy,
  • 1274 †  : Ade de Bazoches[13],
  • 1283 : Cécile de Péronne,
  • 1283 †  : Beatrix de Martinmont,
  • 1296 †  : Marguerite de Canmenchon,
  • 1309 †  : Émeline de Conty,
  • 1328[14] : Élisabeth de Châtillon, elle faisait bâtir un collatéral à l'église avec une chapelle à saint Georges, elle eut l'autorisation royale de ceinturer l'abbaye de murs et d'y adjoindre des tours,
  • 1366 ? - †  : Marguerite II de Coucy,
  • † 1429 : Élisabeth II de Châtillon,
  • Élisabeth III Descronnes,
  • Marguerite III de Camberonne,
  • 1473 † 1494 : Marguerite IV du Luxembourg[15],
  • † 1510 : Denise Simon,
  • † vers 1523 : Catherine du Hem , en 1518 elle fit, pour la communauté l'acquisition de la vicomté de BIlly,
  • 1523-1553 : Françoise de Manteaux († le ),
  • 1539-1595 : Catherine II de Bourbon, de 1539 à 1553 abbesse commendataire, s'opposait aux calvinistes qui avaient envahi Soissons en 1567,
  •  : Louise de Lorraine-Aumalle[16], elle fit changer l'habit blanc des sœurs en noir,
  • 1643 - †  : Henriette de Lorraine-Elbeuf[17], coadjutrice à partir de 1610,
  • Armande Henriette de Lorraine-Harcourt,
  • Mme de La Rochefoucauld-Bayers.

Galerie de photographies

Religieuses et visiteurs célèbres

Notes et références

  1. « abbaye », notice no PA00115936, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  2. Persée.
  3. Fille de Pépin et sœur de Charlemagne.
  4. Petite-fille de Charles Martel.
  5. Fille de Théodrade.
  6. Fille de Louis le Débonnaire ?
  7. Medieval Lands
  8. Fille de Godefroy, vicomte d'Aucoul, et d'Ermengarde d'Aizy.
  9. Fille de Raymond V de Toulouse et de Constance de France (1128-1176) ?
  10. Fille de Gérard, comte de Cherisy, et de Muret, son oncle Nivelon était évêque.
  11. Sœur de la précédente.
  12. Démissionne et meurt un 23 avril.
  13. Ou Adée, fille du sire de Bazoches, vidame de Châlons.
  14. Élection agrée par Jean XXII.
  15. Fille de Louis de Luxembourg-Saint-Pol ?
  16. Fille de Claude II d'Aumale.
  17. Fille de Charles Ier d'Elbeuf.
  18. Fille de Jean VI d'Harcourt et Catherine de Bourbon.

Bibliographie

  • Dom Germain, Histoire de l'abbaye royale de N.D. de Soissons, de l'ordre de Saint-Benoit, divisé en quatre livres, avec les preuves et plusieurs titres tirez des archives de cette abbaye, composée par un religieux bénédictin de Saint-Maur, Paris : J.-B. Coignard, 1675.
  • Honoré Fisquet, La France Pontificale (Gallia Christiana), Band 2, Soissons et Laon.
  • Alexandre Eusèbe Poquet, Notre-Dame de Soissons, son histoire, ses églises, ses tombeaux, ses abbesses, ses reliques, 1855.
  • Émile Lesne, « Les ordonnances monastiques de Louis le Pieux et la Notitia de servitio monasteriorum », Revue d'histoire de l'église de France, vol. 6,‎ , p. 161–75, 321–38 and 449–93 (lire en ligne).
  • Pierre Héliot, « Les église [sic] de l'abbaye Notre-Dame à Soissons », dans Revue belge d'archéologie et d'histoire de l'art, XXXVII, 1968, p. 49 et suivantes.

Articles connexes