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Aari (langue)

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Aari
ʔaːrí (aiw)
Pays Éthiopie
Nombre de locuteurs 298 300 (2007)[1]
Typologie SOV[1]
Classification par famille
Codes de langue
IETF aiw
ISO 639-3 aiw
Étendue langue individuelle
Type langue vivante
WALS aar
Glottolog aari1239

L'aari (autonyme, ʔaːrí) est une langue afro-asiatique de la branche des langues omotiques parlée par les Aari dans la zone Debub Omo de la Région des nations, nationalités et peuples du Sud d'Éthiopie.

L'aari est aussi appelé aarai, ara, ari, aro, et de manière péjorative shankilla, shankilligna ou shankillinya[1].

Classification

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L'aari est classé parmi les langues couchitiques occidentales, un sous-groupe aussi appelé omotique. Les langues omotiques sont considérées par certains linguistiques comme étant une branche des langues afro-asiatiques et non comme appartenant au couchitique[2].

La langue fait partie du sous-groupe de l'omotique méridional, avec le continuum linguistique hamer.

Utilisation

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En 2007, l'aari est parlé par 298 300 personnes, dont 285 000 comme langue maternelle et 13 300 comme langue seconde. Il y aurait environ 129 000 monolingues[1].

Il est utilisé par des gens de tous âges, surtout à la maison et au marché. Ses locuteurs utilisent parfois également l'amharique. Certains locuteurs du dime s'en servent comme langue seconde[1].

L’ordre des mots est de type Sujet-Objet-Verbe. Les postpositions sont utilisées à la place des prépositions, comme -k (« avec ») ou -ken (« pour »). Les modificateurs et les propositions relatives sont placés après l’élément qu’ils qualifient[2].

L’aari n’est pas une langue couramment écrite. Quelques textes ont été produits à l’aide du syllabaire éthiopien dans le cadre d’une campagne d’alphabétisation, mais cette initiative est restée marginale. Seuls un manuel élémentaire (1991), le Nouveau Testament (1997) et quelques petits ouvrages ont été publiés[2].

L’étude académique de la langue n’a commencé que dans les années 1980, notamment avec le rapport de Carolyn Ford (1985). Richard Hayward a par la suite publié une description grammaticale approfondie. Malgré les travaux sur la phonologie, la morphologie et le lexique, des recherches complémentaires sont nécessaires[2].

L'aari possède les dialectes du bako (baco), biyo (bio), laydo, seyki, shangama, sido, wubahamer (ubamer) et du zeddo[1].

L'aari peut s'écrire avec l'alphasyllabaire guèze (alphabet éthiopien) ou l'alphabet latin[1].

Les tableaux montrent la phonologie de l'aari : les voyelles[3] et les consonnes[4].

Antérieure Centrale Postérieure
Fermée i [i] u [u]
Moyenne e [ɛ] o [ɔ]
Ouverte a [a]
Bilabiales Alvéol.[5] Dorsales Glottales
Palatales Vélaires Uvulaires
Occlusives Sourdes t [t] k [k] q [q] ʔ [ʔ]
Sonores b [b] d [d] g [g]
Implosives p’ [ƥ] d’ [ɗ]
Fricatives Sourdes f [f] s [s] š [ʃ] h [h]
Sonores z [z] ž [ʑ][6]
Affriquée Sourdes ts [t͡s] č [t͡ʃ]
Sonores dʒ [d͡ʑ][6]
Éjectives ts’ [t͡sʰ’] č’ [t͡ʃ’]
Nasales m [m] n [n]
liquides l [l]
roulées r [r]
Semi-voyelle w [w] y [j]

L'uvulaire [q] est fricativisée, entre deux voyelles, par exemple ʃóχa ou, ʃóʁa ou ʃóqa, corne[7]. À l'initiale elle peut être [q͡χ]. La nasale [n] s'assimile à la consonne suivante et peut être dentale, alvéolaire, palatalo-alvéolaire ou uvulaire[8].

Notes et références

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  1. a b c d e f et g Ethnologue [aiw].
  2. a b c et d Encyclopaedia Aethiopica, Harrassowitz, (ISBN 978-3-447-04746-3, 978-3-447-05238-2 et 978-3-447-06246-6, OCLC ocm52774892, lire en ligne), p. 1-3
  3. Hayward 1990, p. 433.
  4. Hayward 1990, p. 429.
  5. Et dentales.
  6. a et b La valeur de ces phonèmes n'est pas sûre. Hayward 1990, p. 429 les transcrit [ζ] et [dζ].
  7. Hayward 1990, p. 430.
  8. Hayward 1990, p. 431.

Bibliographie

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  • (en) Richard J. Hayward, « Notes on the Aari Language », dans Omotic Language Studies, Taylor & Francis, , 639 p. (ISBN 0728601664 et 9780728601666, lire en ligne), p. 425-493
  • (en) Tsuge Yochi, « On the Consonant Correspondences of South Omotic Languages », Senri Ethnological Studies, vol. 43,‎ , p. 163-188 (lire en ligne)

Liens externes

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