Comté des États-Unis

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Comté
County
Comté des États-Unis
Carte des États-Unis indiquant leur division en États et en comtés.
Administration
Pays Drapeau des États-Unis États-Unis
Type Administration territoriale
Division supérieure ÉtatsTerritoiresDistrict fédéral des États-Unis.
Division inférieure Township, Hundred
Nombre de subdivisions 3 242 (comprenant 135 équivalents de comté dans les États et dans le District de Columbia ainsi que 100 équivalents de comté dans les territoires).

Aux États-Unis, un comté, en anglais : county, est une forme de gouvernement local, une division territoriale plus petite qu'un État mais plus grande qu'une ville ou une municipalité, dans un État ou un territoire.

La quasi-totalité du territoire des États-Unis est recouverte de comtés ou de juridictions assimilées, hormis l'Alaska, qui est composé de boroughs, où la moitié du territoire ne possède pas de représentation locale et est directement administrée par l'État, et la Louisiane, qui est divisée en paroisses[1]. Cela mis à part, les pouvoirs, la taille et la population des comtés peuvent varier considérablement d'un État à l'autre.

Le centre d'administration d'un comté, analogue à un chef-lieu, s'appelle habituellement le siège du comté (county seat).

Terminologie

Bien que le mot county vienne de l'anglo-normand « counte »[2], voisin du français « comté » qui a gardé en France une connotation féodale ou nobiliaire, dans beaucoup de pays de tradition anglo-saxonne, il représente une subdivision administrative sans aucune référence à l'aristocratie. Ainsi, le terme « comté » est, par exemple, utilisé en français au Canada dans le même sens qu'aux États-Unis[3].

Comtés et équivalents

Le terme county est directement utilisé par 48 des 50 États des États-Unis. Deux États font exception[4] :

  • la Louisiane utilise le terme de « parish », c’est-à-dire « paroisse ». Inspirées de la France, les paroisses ont des fonctions équivalentes aux counties et, malgré leur nom, n'ont aucune nature religieuse ;
  • l'Alaska utilise le terme de « borough », c’est-à-dire d'« arrondissement ». Là encore, ces divisions sont analogues aux counties des autres États.

Le gouvernement d'un comté réside généralement dans une municipalité, nommée le « siège de comté ». Cependant, certains comtés des États-Unis n'ont aucun siège tandis que d'autres en ont plusieurs. En outre, le siège de nombreux comtés, qui sont alors souvent peu peuplés et ruraux, se trouve dans une localité non incorporée ou dans un census-designated place.

Outre les counties, le terme « county equivalents » (« équivalents de comté ») inclut quatre types de divisions territoriales distinctes :

  • Census areas (zones de recensement) en Alaska : la majeure partie de l'Alaska n'est pas recouverte par ses 16 boroughs ; cette vaste zone, plus grande que la France et l'Allemagne réunies, est appelée borough non organisé (unorganized borough) par le gouvernement de l'État d'Alaska et, en dehors des municipalités, ne possède aucun gouvernement local. Le bureau du recensement des États-Unis, en coopération avec le gouvernement de l'État, a divisé ce borough en onze zones de recensement à des fins statistiques.
  • Independent cities (villes indépendantes) : villes qui n'appartiennent à aucun comté dans un État. En 2004, on comptait 42 villes de ce genre :
  • Chacun des cinq arrondissements de la ville de New York coïncide avec un comté, mais ces derniers n'ont pas de gouvernement de comté et sont directement soumis à l'administration municipale.
  • Le district de Columbia, district fédéral sous la juridiction du Congrès, qui a cependant autorisé le district à posséder une forme limitée de gouvernement local au cours des dernières décennies.

Les territoires non-incorporés et habités des États-Unis ne sont pas divisés en comtés : Porto Rico et les îles Mariannes du Nord sont divisés en municipalités, les îles Vierges des États-Unis et les Samoa américaines en districts, Guam en villages.

Villes-comtés

Généralement, aux États-Unis un comté contient plusieurs municipalités, qui sont des gouvernements locaux plus petits. Cependant, il existe plusieurs exceptions :

Statistiques

Nombre

En 2006, il existait 3 077 comtés aux États-Unis. En leur ajoutant les 64 « équivalents de comté », cela donnait 3 141 comtés ou équivalents[5], soit en moyenne 62 comtés par État. Cependant, le nombre de comtés d'un État dépend grandement de sa taille, mais aussi de sa situation géographique. De façon générale, les États du Sud et du Midwest tendent à avoir plus de comtés que ceux de l'Ouest et du Nord-Est. La liste suivante donne le nombre de comtés (et équivalents) pour chaque État, par ordre décroissant :

Superficie

Au recensement de 2000, la superficie médiane des 3 077 comtés était de 1 611 km2, environ les deux-tiers de la superficie médiane des comtés cérémoniels d'Angleterre et un peu plus du quart de la superficie médiane des départements français.

Là encore, ces chiffres masquent de grandes différences entre l'est et l'ouest des États-Unis. La superficie des comtés dans l'ouest des États-Unis est largement plus grande que celle des comtés de l'est. Par exemple, la superficie médiane des comtés est de 1 138 km2 dans l'Ohio et 888 km2 en Géorgie tandis qu'elle est de 3 977 km2 en Californie et 6 286 km2 dans l'Utah.

Le comté le plus grand est celui de North Slope en Alaska (245 435 km2) ; le plus petit est Kalawao à Hawaï (34 km2). En dehors de l'Alaska et d'Hawaï, le plus grand est celui de San Bernardino en Californie (52 073 km2), le plus petit celui de New York (correspondant à l'Ile de Manhattan) dans l'État de New York (59,47 km2).

Si on inclut les équivalents de comtés, le plus grand est la région de recensement de Yukon-Koyukuk en Alaska (382 912 km2) et le plus petit la ville indépendante de Falls Church en Virginie (5 km2).

Population

Selon le bureau de recensement des États-Unis en 2000, la population médiane des 3 077 comtés était de 24 544 habitants, 33 fois moins que la population médiane des comtés d'Angleterre, environ deux fois moins qu'une circonscription électorale québécoise et 21 fois moins que la population médiane des départements français.

Seuls 16,1 % des comtés des États-Unis possédaient plus de 100 000 habitants, reflétant la nature rurale des comtés, dessinés au XIXe siècle dans un pays encore largement rural et urbanisé de façon marginale. Actuellement, la plus grande partie des habitants des États-Unis est concentrée dans un nombre restreint de comtés.

Le comté le plus peuplé est celui de Los Angeles en Californie (10 226 506 habitants en 2005) ; le moins peuplé est celui de Loving au Texas (82 habitants en 2010).

Le comté le plus dense est celui de New York (île de Manhattan) dans l'État de New York (17 568 hab./km2 en 2000), le moins dense est le borough de Lake and Peninsula en Alaska (0,023 hab./km2 en 2000). La région de recensement de Yukon-Koyukuk en Alaska est encore moins densément peuplée (0,017 hab./km2 en 2000).

Compétences et pouvoirs

Les pouvoirs des gouvernements des counties varient fortement selon les États[6] ; schématiquement, on peut retenir qu'ils sont beaucoup plus forts à l'Ouest qu'à l'Est[7],[8]. De façon générale, en dehors de la Nouvelle-Angleterre, les comtés des États-Unis sont typiquement chargés de la police locale, des services publics, des bibliothèques, de collecter des statistiques essentielles et de préparer ou procéder aux certificats de naissance, de décès et de mariage. Dans certains États, le shérif du comté est le premier auxiliaire de police. Dans l'ouest du pays, les comtés sont de loin la plus importante des collectivités locales, la majeure partie du territoire n’étant couverte par aucune municipalité. Ils ont un rôle intermédiaire dans le Midwest, où ils s’occupent du gouvernement local dans les zones rurales.

De façon schématique, les comtés représentent de façon équitable toute la population de leur territoire, tandis que les municipalités s'occupent de l'organisation socio-économique et de l'aménagement du territoire urbain ou périurbain. Les villes indépendantes cumulent ces deux fonctions ; quelques-unes ont une administration locale à deux niveaux, entre la municipalité et ses arrondissements décentralisés.

Les cas particuliers suivants sont à signaler :

  • En Californie :
    • Le comté est l'unité de gouvernement local par défaut. Tout comté possède un comité de superviseurs et doit légalement fournir à ses résidents des services tels que la police, les soins de santé, la maintenance des routes, etc.
    • Les habitants d'une zone non-incorporée suffisamment large d'un comté qui ne sont pas d'accord avec l'allocation des ressources peuvent s'incorporer en municipalité. Le gouvernement d'une ville prélève alors une partie des impôts dévolus au comté et peut imposer des taxes additionnelles à ses résidents. Il peut ensuite choisir de fournir à ses habitants tous les services d'ordinaire réalisés par le comté (et même plus), ou n'en fournir que quelques-uns et payer par contrat le comté pour le reste.
  • À Hawaï :
    • le comté est l'unique gouvernement local ; il n'existe aucune municipalité incorporée, sauf la ville et comté consolidé de Honolulu.
  • Dans l'État de New York :
    • Contrairement aux autres municipalités de l'État, la ville de New York ne dépend d'aucun comté. En effet, bien que les cinq arrondissements (boroughs) qui composent la ville coïncident chacun avec un comté, ces derniers sont totalement dépourvus de gouvernement de comté (hormis certains pouvoirs judiciaires) et dépendent entièrement de l'administration municipale.
  • En Nouvelle-Angleterre :
    • Les comtés n'ont quasiment plus de pouvoirs propres et fonctionnent essentiellement comme des districts de cours de justice (dans le Connecticut et le Rhode Island, ils ont même perdus ces fonctions) et le pouvoir local est entièrement dévolu aux municipalités, qui couvrent la totalité du territoire et gèrent des populations importantes. Cependant, dans certaines parties peu densément peuplées du Maine, les petites villes comptent sur le comté pour la police locale ; dans le New Hampshire, certains programmes sociaux sont administrés directement par l'État.
    • Dans le Connecticut, les gouvernements de comté ont été abolis en 1960 ; les comtés ne sont plus que de entités géographiques.
    • Le Massachusetts a aboli huit de ses quatorze comtés, ne laissant que ceux du sud-est avec de réels gouvernements, même si les districts judiciaires et de police suivent encore les anciennes frontières des comtés.

Onomastique

Parmi les noms couramment donnés aux comtés américains, on peut citer :

Notes et références

  1. (en) « Overview of County Government », sur le site naco.org [lien archivé] (consulté le ).
  2. (en) « county (n.) », sur Online Etymology Dictionary (consulté le )
  3. Le terme « comté » dans le sens de division administrative d'un territoire est attesté en français dès 1792 : Article comté, substantif masculin, Centre national de ressources textuelles et lexicales.
  4. (en) National Association of Counties, « Overview of County Government » (consulté le )
  5. Sans compter le district de Columbia
  6. (en) Osborne M. Reynolds, Jr., Handbook of Local Government Law, 2nd ed. (St. Paul, MN: West Group, 2001), p. 26.
  7. (en) Secretary of the State of Connecticut, « Connecticut State Register and Manual, Section VI: Counties » (consulté le ) : « There are no county seats in Connecticut. County government was abolished effective October 1, 1960; counties continue only as geographical subdivisions. »
  8. (en) The State of Rhode Island and Providence Plantations, « Fun facts & trivia » (consulté le ) : « Rhode Island has no county government. It is divided into 39 municipalities each having its own form of local government. »

Voir aussi

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Bibliographie

  • (en) P. William Filby, A bibliography of American county histories, Baltimore, Genealogical Publishing Com, , 449 p. (ISBN 978-0-8063-1126-5)

Article connexe