5, rue Fulton
Tour Paris 13, Tour 13
Type |
Immeuble d'habitation |
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Destination initiale |
Habitation |
Destination actuelle |
Détruit |
Style | |
Matériau |
brique et béton armé |
Construction | |
Démolition |
Première phase : novembre 2013 Seconde phase : 9 au 11 avril 2014 |
Commanditaire | |
Propriétaire | |
Patrimonialité |
aucun |
État de conservation |
démoli ou détruit (d) |
Pays | |
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Région | |
Commune | |
Arrondissement | |
Adresse |
Stationnement |
Parking public, quai d'Austerlitz |
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Gare | |
Métro |
Coordonnées |
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Le 5, rue Fulton est un immeuble d'habitation du 13e arrondissement de Paris, en France, construit dans les années 1960. Voué à la démolition entre fin 2013 et début 2014, il est investi dès 2012 par des artistes, la façade, les espaces de circulation et les appartements inoccupés servant alors de support à des œuvres de street art. En , sous le nom de tour Paris 13 ou tour 13, cette exposition d'art éphémère est ouverte gratuitement au public pendant un mois.
Architecture
[modifier | modifier le code]Le 5, rue Fulton est un immeuble en brique et béton qui s'élève sur une parcelle de terrain à l'angle de la rue Fulton, du quai d'Austerlitz et de la rue de Bellièvre, en façade des quais de la Seine dans le 13e arrondissement de Paris. L'immeuble se compose de deux bâtiments distincts, disposés en « L » et reliés entre eux. Le plus grand des deux bâtiments, situé sur le quai d'Austerlitz, compte 36 appartements répartis sur neuf étages[1] ; le rez-de-chaussée de ce bâtiments est protégé par un auvent. L'autre bâtiment, plus petit, se situe sur la rue Fulton.
Une petite cour privée est logée dans l'angle formé par les deux bâtiments.
Histoire
[modifier | modifier le code]Construction
[modifier | modifier le code]Le bâtiment est construit dans les années 1960 par la société immobilière des chemins de fer[1] (actuelle ICF Habitat) à proximité de la gare de Paris-Austerlitz, entre les voies ferroviaires et la Seine au sein d'un lot de plusieurs autres immeubles[2].
Tour Paris 13
[modifier | modifier le code]Contexte
[modifier | modifier le code]Un projet de restructuration du site prévoit la destruction du no 5 en pour laisser la place à une nouvelle construction[1],[3]. Profitant du départ progressif des occupants et avec l'autorisation de la mairie du 13e arrondissement et du bailleur social ICF Habitat, Mehdi Ben Cheikh, directeur de la Galerie Itinerrance — spécialisée dans le street art et basée dans le 13e arrondissement à proximité du bâtiment —, prend l'initiative de le transformer en exposition temporaire[4],[5]. Une centaine d'artistes utilisent les murs extérieurs et intérieurs comme support pour leurs œuvres, soit une surface totale de 4 500 m2[1],[6]. Certains des appartements vides voient leurs cloisons ou leurs planchers détruits ou modifiés dans le cadre de cette manifestation.
À la mi-2012, la façade du bâtiment sur le quai d'Austerlitz reçoit sa première œuvre : de grandes gouttes orange dégoulinant du toit, peintes par l'artiste Idem[4]. À l'été 2013, eL Seed recouvre intégralement l'une des façades d'une gigantesque calligraphie peinte sur fond orange. Les artistes Ludo, Pantonio et STeW peignent peu après les autres façades.
Ouverture au public
[modifier | modifier le code]La manifestation est ouverte au public le , pendant un mois jusqu'au . Par la presse et le bouche-à-oreille, le nombre de visiteurs s'accroit très rapidement. Pour des raisons de sécurité, seules 49 personnes sont autorisées à pénétrer dans le bâtiment, pour une visite durant au moins une heure ; en conséquence, des files d'attente de plusieurs heures sont constatées et ce, plusieurs heures avant l'ouverture quotidienne[7]. Le rôle des médias sociaux dans l’émergence de cette exposition exceptionnelle fait de la Tour 13 une étude de cas sur la manière dont ces médias peuvent amplifier les phénomènes sociaux[8].
Sauvegarde des traces de l'exposition
[modifier | modifier le code]L'opération est accompagnée de la création d'un site internet présentant un éventail de contenus multimédias tels que photos, films et audiophones retraçant la mise en œuvre. Ouvert au public pendant dix jours après la fermeture de l'exposition, il permet de sélectionner « clic par clic » les éléments conservés numériquement, les autres étant détruits à la fin de ces dix jours[9].
Artistes
[modifier | modifier le code]L'exposition temporaire réunit 100 artistes[10] ; 43 artistes viennent de France, 15 d'Italie, 11 du Portugal, 8 du Brésil, 4 d'Arabie saoudite et du Chili, 3 de Tunisie, 2 d'Australie, d'Espagne, des États-Unis et du Royaume-Uni, 1 d'Argentine, d'Iran, du Luxembourg et du Mexique.
- 108 (Italie)
- 2mil (Brésil)
- Add Fuel (Portugal)
- AGL (France)
- Agostino Lacurci (Italie)
- Alëxone (France)
- A1one (Iran)
- Amin (France)
- Aous (Arabie saoudite)
- AweR (Italie)
- Azooz (Arabie saoudite)
- Bom.K (France)
- BToy (Espagne)
- C215 (France)
- Céleste Java (France)
- Cekis (Chili)
- Cope2 (États-Unis)
- Corleone (Portugal)
- Le Cyclop (France)
- Dabro (Tunisie)
- Dado (Italie)
- Dan23 (France)
- David Walker (Royaume-Uni)
- Eime (Portugal)
- eL Seed (Tunisie)
- Ethos (Brésil)
- Etnik (Italie)
- Fenx (France)
- Flip (Brésil)
- Gaël (France)
- Gilbert (France)
- Guy Denning (Royaume-Uni)
- Herbert Baglione (Brésil)
- Hobz (France)
- Hogre (Italie)
- Honda (France)
- Hopnn (Italie)
- Indie 184 (États-Unis)
- Inti Ansa (France)
- Inti (Chili)
- Jaz (Argentine)
- JB Rock (Italie)
- Jimmy C (Australie)
- Joao Samina (Portugal)
- Joys (Italie)
- Julien Colombier (France)
- Kan (France)
- Katre (France)
- Kruella (Portugal)
- Legz (France)
- Lek (France)
- Liliwenn (France)
- Loiola (Brésil)
- Ludo (France)
- Mar (Portugal)
- Marko93 (France)
- Mario Belem (Portugal)
- Maryam (Arabie saoudite)
- Matéo Garcia Leon (France)
- Maz (Arabie saoudite)
- MoneyLess (Italie)
- Mosko (France)
- Mp5 (Italie)
- Myre (France)
- Nano (Chili)
- Nebay (France)
- Nemi Uhu (France)
- Nilko (France)
- Orticanoodles (Italie)
- Pantonio (Portugal)
- Paulo Arraiano (Portugal)
- Peeta (Italie)
- Philippe Baudelocque (France)
- Rapto (Brésil)
- ReaOne (France)
- Rodolphe Cintorino (France)
- Roti (France)
- Saile (Chili)
- Sambre (France)
- Sean Hart (France)
- Sébastien Preschoux (France)
- Senso (Italie)
- Seth (France)
- Shaka (France)
- Shoof (Tunisie)
- Shuck2 (France)
- Sowat (France)
- Spazm (France)
- Speto (Brésil)
- STeW (France)
- Stinkfish (Mexique)
- Sumo (Luxembourg)
- Tellas (Italie)
- Tinho (Brésil)
- Tore (France)
- Uno (France)
- Uriginal (Espagne)
- Vexta (Australie)
- Vhils (Portugal)
- +- (Portugal)
Bilan de l'exposition
[modifier | modifier le code]Avec 15 000 à 30 000 visiteurs pour un mois d’exposition[11], l'évènement se place derrière les expositions Né dans la rue à la Fondation Cartier avec 155 000 visiteurs[12] et T.A.G. de la Collection Gallizia au Grand Palais avec 80 000 visiteurs, pour un évènement sur le street-art.
Destruction
[modifier | modifier le code]Après sa fermeture au public le , les structures annexes à la tour (l'auvent et les aménagements extérieurs) sont détruites au cours du mois de novembre[13]. La tour en elle-même est démolie du 9 au par la technique du grignotage[13]. L'évènement fait l'objet d'une retransmission en direct sur le site officiel de l'exposition sous la forme d'une émission de Slow TV[13].
Références
[modifier | modifier le code]- « Une tour du 13e devient le temple éphémère du street-art », Mairie de Paris, (consulté le )
- « Résidence : Rue Fulton - 75013 PARIS », ICF Habitat la Sablière (consulté le )
- Marie-Anne Kleiber, « Dans les coulisses de la Tour Paris 13 », Le Journal du dimanche, (lire en ligne, consulté le )
- Marie Ottavi, « quai d'austerlitz: du street-art avant démolition », Libération,
- Élodie Cabrera, « Street art : la Tour Paris 13 vous offre un tour du monde », rue89, (lire en ligne, consulté le )
- Sophie Torlotin, « Tour Paris 13, Paris capitale mondiale du «street art» ? », Radio France internationale, (lire en ligne, consulté le )
- « Des heures d'attente pour visiter "Tour Paris 13" », Metro News,
- (en) Raymond A Thietart et Julien Malaurent, « How Do Social Media Contribute to the Emergence of “Extreme” Events? The Rise of Tour Paris 13: The “Sistine Chapel” of Street Art », Academy of Management Discoveries, (ISSN 2168-1007, DOI 10.5465/amd.2022.0229, lire en ligne, consulté le )
- Ministère de la Culture et de la Communication, « La Tour Paris 13 temple éphémère du street art » (consulté le )
- [PDF] « Dossier de presse », Tour Paris 13
- Clotilde Kullmann, « De l’exposition de la Tour Paris 13 au concept de musée à ciel ouvert : Le street art au service du projet urbain ? », Téoros, no 34, (lire en ligne).
- Finissage à la Fondation Cartier, Canal Street
- « C'est la fin de la Tour 13... », Mairie de Paris, (consulté le )
Annexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Mehdi Ben Cheikh, Tour paris 13, l'événement Street Art, Éditions Albin Michel, , 256 p.
Liens externes
[modifier | modifier le code]- Visite virtuelle enrichie de la tour en 2013
- Site officiel de l'exposition « tour Paris 13 » (site supprimé depuis plusieurs années)