Quartier de l'Europe

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
(Redirigé depuis 32e quartier de Paris)

Quartier de l'Europe
Quartier de l'Europe
La place de l'Europe.
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Île-de-France
Ville Paris
Arrondissement municipal 8e
Démographie
Population 18 611 hab. (2016 [1])
Densité 15 732 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 52′ 44″ nord, 2° 19′ 24″ est
Superficie 118,3 ha = 1,183 km2
Transport
Gare Gare Saint-Lazare, (RER)(E)
Métro (M)(2)(3)(12)(13)(14)
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Paris
Voir sur la carte administrative de Paris
Quartier de l'Europe
Géolocalisation sur la carte : France
Voir sur la carte administrative de France
Quartier de l'Europe

Le quartier de l’Europe est le 32e quartier administratif de Paris situé dans le 8e arrondissement. Il est centré autour de la place de l'Europe et nombre de ses rues portent des noms de villes européennes.

Historique[modifier | modifier le code]

Le quartier de l'Europe sur un plan du 8e arrondissement.

Le quartier de l'Europe doit une grande partie de son urbanisation, surtout dans sa partie orientale, à deux spéculateurs fonciers : le banquier suédois Jonas-Philip Hagerman, et Sylvain Mignon, serrurier du roi Charles X, au début du XIXe siècle.

En , ceux-ci achètent des landes et des marais situés au nord de l'ancien lit de la Seine, entre les Porcherons et la Petite-Pologne, afin d'en faire un vaste lotissement résidentiel. Ce terrain était occupé par les jardins Tivoli. Hagerman[2] et Mignon mettent au point un plan en étoile centré sur la place de l'Europe.

Ainsi une ordonnance royale du autorise l'ouverture de la voie[3] :

« Charles, etc. Vu le plan d'alignement de plusieurs rues et places, que les sieurs Hagerman et Mignon ont demandé l'autorisation de former sur les terrains à eux appartenant, et, situés entre les rues de Valois et de la Bienfaisance, et le mur d'enceinte de notre bonne ville de Paris, depuis la barrière de Mousseaux jusqu'à celle de Montmartre ;
vu les délibérations du Conseil général de la Seine faisant fonctions de Conseil municipal de la ville de Paris, des 11 décembre 1824 et 27 septembre 1825, portant acceptation conditionnelle du dit projet ; vu l'avis du préfet du département ; vu les lettres-patentes du 10 avril 1783 ; notre Conseil d’État entendu, nous avons ordonné et ordonnons ce qui suit :
  • Article 1 : les sieurs Jonas Hagerman et Sylvain Mignon sont autorisés à former sur leurs terrains, situés entre les rues de Valois et de la Bienfaisance, du Rocher et de Saint Lazare, et le mur d'enceinte de la ville de Paris, les rues et places indiquées au plan ci-joint, savoir :
  • Article 2 : cette autorisation est accordée à la charge par les sieurs Hagerman et Mignon :
    • 1° De céder gratuitement le terrain indiqué au plan comme devant servir à la formation du prolongement du boulevard projeté depuis la place de la Madeleine jusques à la barrière de Mousseaux, et en outre, de consentir la cession à la ville, soit à titre de vente, soit par voie d'échange, d'une superficie de terrain d'environ 6 273 m2, nécessaires pour la construction d'une église ou, à défaut, l'établissement d'un marché sur le point indiqué par le papier de retombe apposé au plan, dans l'axe de la rue numéro 6, entre les numéros 7 et 8 ;
    • 2° D'établir sur le terrain réservé au milieu de la place un jardin entouré de grilles, dont lesdits entrepreneurs conserveront la propriété, si mieux n'aime le Conseil municipal de la ville de Paris se faire concéder le dit terrain en se chargeant de la dépense d'établissement et d'entretien ; dans le premier cas, il est entendu que les entrepreneurs ne pourront jamais changer la destination dudit jardin ;
    • 3° De faire établir à leurs frais, de chaque côté des nouvelles voies, des trottoirs en pierre dure d'une largeur de 2 mètres dans les rues de 15 mètres, et de 1,6 mètre dans celles de 12 mètres.
    • 4° De supporter les frais d'établissement du pavage et de l'éclairage desdites voies ;
    • 5° De fermer par des grilles en fer ou par des portes, l'entrée des rues qui ne pourraient, quant à présent, avoir de débouchés ;
    • 6° Enfin de se conformer aux lois et règlements sur la voirie de Paris.
  • Article 3 : Notre ministre secrétaire d’État au département de l'Intérieur est chargé de l'exécution de la présente ordonnance.
Donné en notre château des Tuileries, etc.
Signé : Charles. »

Toutefois, le développement du chemin de fer et la construction de la gare de Paris-Saint-Lazare (alors « gare de l'Ouest ») remet en cause une partie du projet : les voies ferrées remplacent ainsi un axe nord-sud qui devait traverser la place de l'Europe.

La construction des immeubles se termine vers 1865. S'adjoignent au projet les rues de Parme (1849, anc. rue Neuve-de-Clichy), de Copenhague (1868) et de Budapest (1910, anc. passage de Navarin puis passage de Tivoli).

Un peu plus tôt, en 1860, la toponymie des voies de ce lotissement inspire le nom donné à l'ensemble du quartier où il est en majeure partie situé, constitué cette année-là lors du nouveau découpage administratif de Paris qui inclut aussi au quartier, notamment vers l'ouest, des voies qui ne font pas partie du lotissement[4].

Autour de cette place, ils dessinent un réseau de vingt-quatre rues portant principalement des noms de grandes villes européennes (par ordre alphabétique) :

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire[modifier | modifier le code]

Ambassades[modifier | modifier le code]

Espaces verts[modifier | modifier le code]

Lieux de culte[modifier | modifier le code]

Musées[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  • Les ouvrages indiqués dans la bibliographie.
  1. Population en 2016 Recensement de la population - Base infracommunale (IRIS).
  2. Jonas-Philip Hagerman, banquier suédois résidant à Paris, acteur de la Haute Banque, avait également investi dans de nombreuses activités industrielles comme la Compagnie des houillères et du chemin de fer d’Épinac.
  3. MM. Alphand, A. Deville et Hochereau, Recueil des lettres patentes, ordonnances royales, décrets et arrêtés préfectoraux concernant les voies publiques.
  4. Mais par contre, certaines des voies du lotissement sont quant à elles intégrées au 9e où débutent les rues de Londres et Liège et où se situent les rues de Budapest, Parme, Milan et Athènes.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Annie Térade, « Le “nouveau quartier de l’Europe” à Paris. Acteurs publics, acteurs privés dans l’aménagement de la capitale (1820-1839) », Histoire urbaine, 2007, vol. 2, no 19, Marne-la-Vallée.