1958 en France
Chronologies
1955 1956 1957 1958 1959 1960 1961 Décennies : 1920 1930 1940 1950 1960 1970 1980 Siècles : XVIIIe XIXe XXe XXIe XXIIe Millénaires : -Ier Ier IIe IIIe |
Cette page concerne l'année 1958 du calendrier grégorien.
Événements
Janvier
- 1er janvier : entrée en vigueur des traités de Rome de 1957.
- 24-26 janvier : procès du curé d'Uruffe, condamné aux travaux forcés à perpétuité pour un double crime.
- 25 janvier : après l’exclusion d’André Philip, représentant de l’opposition de gauche, Guy Mollet reprend en main l’appareil de la SFIO.
- Mise en service de l'usine UP1 d'extraction de plutonium à Marcoule.
- Présentation de la première collection d’Yves Saint Laurent, pour Dior, la ligne trapèze.
- L'aggravation du déficit budgétaire causée par la prolongation du conflit algérien oblige le gouvernement à quémander une nouvelle aide de 600 millions de dollars aux États-Unis.
Février
- 5 février : loi-cadre qui établit le collège unique et réaffirme l'appartenance de l'Algérie à la République française.
- 8 février : le village tunisien de Sakiet Sidi Youssef, qui était censé abriter des bases du FLN, est bombardé par l’armée française, sans ordre préalable : 69 Tunisiens dont 21 enfants sont tués.
- 19 février : loi sur le droit au licenciement.
- 27 février : loi sur l'assurance automobile obligatoire. L'obligation d'assurance concerne les véhicules terrestres à moteur sur la garantie « responsabilité civile », c'est-à-dire les dommages causés aux tiers et aux passagers.
Mars
- 13 mars : défilé de 5 000 policiers à Paris dénonçant la politique laxiste du gouvernement face au FLN. Depuis le début de l'année, une dizaine de policiers ont été tués ou blessés lors d'attentats organisés par les insurgés algériens sur le territoire français.
- 22 mars : Aimé Césaire fonde le Parti progressiste martiniquais.
- 27 mars : le livre d’Henri Alleg, la Question, dénonciation de la torture en Algérie, est saisi par la police.
- Première livraison du pétrole saharien.
Avril
- Le gouvernement Félix Gaillard décide la fabrication d’une force de frappe nationale et d’entamer une politique de détachement croissant à l’égard de l’OTAN.
- 15 avril : chute du gouvernement Félix Gaillard, mis en minorité. C’est le début de la crise politique (la SFIO, compromise dans la guerre d'Algérie, refuse toute participation ministérielle pour être sûre que Lacoste quittera Alger). Personne ne souhaite devenir Président du Conseil.
- 16 avril : le « Jeu des 100 000 francs par jour » est créé par Henri Cubnick sur la station de radio nationale Paris-Inter, présenté par Roger Lanzac. Il deviendra le Jeu des Mille francs.
- 20 et 27 avril : élections cantonales.
Mai
- 8 mai : alors qu’il s’apprête à rentrer en métropole, Lacoste, ministre-résident en Algérie, s’adresse aux généraux français : « Méfiez-vous. N’acceptez rien contre votre honneur. Attention à un Diên Biên Phu diplomatique. » Le pouvoir civil n’a plus de représentant à Alger.
- 9 mai : le Président de la République René Coty désigne Pierre Pflimlin comme président du Conseil. Il doit être investi le 13 mai.
- 13 mai : putsch d'Alger. L’immeuble du gouvernement général - le « G.G. » - à Alger est investi par les manifestants. Le général Jacques Massu constitue un Comité de Salut Public à Alger pour maintenir l'Algérie française, qui exige la création en France d’un gouvernement d’exception. Début de la crise de mai 1958.
- 14 mai :
- début du gouvernement Pierre Pflimlin (MRP). L’Assemblée nationale lui accorde sa confiance en pleine nuit (274 voix contre 129) ;
- le président René Coty ordonne à l’armée d’Algérie de rester sous l’autorité du gouvernement : il n’est pas obéi.
- 15 mai : à Alger, le général Salan, poussé par Léon Delbecque, vice-président du Comité de Salut Public, crie : « Vive de Gaulle ! », repris par la foule massée devant le « G.G. ».
- 15 mai : le général de Gaulle se déclare prêt à assumer les pouvoirs de la République.
- 16 mai : l’Assemblée nationale instaure l’État d’urgence. Les pouvoirs spéciaux en Algérie sont renouvelés.
- 19 mai : conférence de presse du général de Gaulle : il prévient qu’il ne reviendrait pas au pouvoir « selon les rites habituels » et déclare : « Moi seul, je peux sauver la France. » Il rassure en déclarant : « Pourquoi voulez vous qu'à 67 ans, je commence une carrière de dictateur ?».
- 21 mai : le parlementaire Georges Bidault (M.R.P.) annonce son ralliement au général de Gaulle.
- 22 mai : Antoine Pinay annonce son ralliement au général de Gaulle.
- 24 mai : des comités de salut public sont constitués en Corse à l’instigation d’envoyés d’Alger.
- Dans la nuit du 26 au 27 mai : rencontre entre De Gaulle et Pflimlin à Saint-Cloud.
- 27 mai : le général de Gaulle se démarque des nombreuses velléités putschistes de certains militaires français et traite de « braillards d’Alger » les hommes du 13-mai.
- 28 mai :
- démission du président du Conseil Pflimlin et fin de son gouvernement ;
- une grande manifestation antifasciste « pour la défense de la République » est organisée à Paris avec en tête du cortège François Mitterrand, Pierre Mendès France, Jacques Duclos et Édouard Daladier ;
- le même jour, Coty, dépassé par les événements, charge les présidents des deux assemblées de prendre contact avec de Gaulle.
- 29 mai : alors que pèse la menace d’un putsch de l'armée, le général Charles de Gaulle accepte de former le gouvernement.
Juin
- 1er juin : par 329 voix contre 224, l’Assemblée nationale accorde sa confiance au gouvernement formé par Charles de Gaulle. Mendès France, Mitterrand, une partie des socialistes et des radicaux et les communistes ont voté contre.
- 2 juin : le nouveau président du Conseil de Gaulle obtient les pleins pouvoirs de l'Assemblée pour six mois, avec mission d'élaborer une nouvelle Constitution.
- 3 juin : délégation du pouvoir constituant. Loi de 5 bases. Dévaluation de 20 % du franc.
- 4 juin : premier voyage de de Gaulle en Algérie ; discours de de Gaulle à Alger, département d'Alger : « Je vous ai compris ! ».
- 6 juin : discours de de Gaulle à Mostaganem, département d'Oran : « Vive l'Algérie française ! ».
- 9 juin :
- le ministère de l’Algérie est rattaché à la Présidence du Conseil.
- loi du 9 juin 1958 portant amnistie.
- 11 juin : émission d'un nouvel emprunt national, indexé sur l'or, au taux de 3,5 % net d'impôt.
- 13 juin : le Général de Gaulle prononce la première allocution télévisée d'un homme politique.
- 15 juin : la société PETROREP commence à exploiter le gisement de pétrole de Coulommes–Vaucourtois (77).
- 24 juin : la France perd en demi-finales de Coupe du Monde en Suède face au Brésil. Pelé marque 3 buts ce jour-là.
- 28 juin : l’équipe de France se classe troisième à la Coupe de Monde de football, organisée par la Suède. Raymond Kopaswzewski dit Kopa est reconnu le meilleur joueur du « Mundial » . Le français Just Fontaine est sacré le meilleur buteur avec 13 buts.
- 30 juin : ordonnance sur une nouvelle amnistie fiscale sans pénalité.
Juillet
- 12 juillet : construction à Pierrelatte d'une usine de séparation isotopique de l'uranium.
- 31 juillet : Hausse fiscale de 50 milliards de francs. L’impôt sur les sociétés est majoré d’une contribution exceptionnelle de 2 % sur les bénéfices de 1957 (le taux passe à 50 %). Le taux de la TVA est porté de 24 à 27,5 % sur les spiritueux et les travaux immobiliers, ce qui produit 7,5 milliards de francs. La taxe sur les carburants est également majorée de 7,5 milliards de francs. Une contribution exceptionnelle de 10 % est établi sur les plus hauts revenus.
Août
- 20 août :
Septembre
- 1er septembre : la balance commerciale redevient excédentaire.
- 4 septembre : de Gaulle présente la nouvelle constitution, place de la République à Paris. La nouvelle constitution accroit sensiblement les pouvoirs du Président de la République, désormais arbitre et garant des institutions républicaines et de la souveraineté de la nation.
- 11 septembre (France) : déclaration au Journal Officiel de la fondation de l'Association des guides et scouts d'Europe.
- 14 septembre : première rencontre à Colombey entre le général de Gaulle et le chancelier Adenauer.
- 24 septembre : fondation de l’UNR (Union pour la nouvelle République) sous la présidence de Jacques Soustelle.
- 28 septembre : Référendum sur la Constitution de la Cinquième République. Approbation massive par 82,6 % des voix.
- En septembre, au Congrès de la SFIO, scission de l'aile gauche (Savary, Depreux Mayer…) qui fonde le Parti socialiste autonome (PSA).
- 30 septembre : crue catastrophique du Gard et de la Cèze : trente six victimes.
Octobre
- 1er octobre : création de l'Union pour la nouvelle République (UNR).
- 3 octobre :
- plan de Constantine ;
- indépendance de la Guinée.
- 4 octobre : promulgation de la Constitution de la Ve République, adoptée par référendum le 28 septembre.
- 15 octobre : publication du rapport du comité d'experts présidé par Jacques Rueff. Il préconise la suppression de toutes les indexations de prix, la libération quasi-totale des échanges, un ajustement monétaire permettant le retour à la convertibilité du franc, l'augmentation de l'impôt sur les sociétés et d'importantes économies budgétaires
- 23 octobre : « paix des braves ». Le FLN la refuse.
Novembre
- 23 et 30 novembre : élections législatives. Large victoire de la droite (UNR), fort recul des communistes. L’UNR remporte plus de 20 % des voix et 198 députés au second tour aux dépens des socialistes (44 sièges), des radicaux (23) et des communistes (10). Les modérés obtiennent 133 sièges. Sur 480 élus, plus de 400 sont des nouveaux députés.
Décembre
- 9 décembre : session inaugurale du premier parlement de la Ve République. Jacques Chaban-Delmas est élu président de l’Assemblée nationale et Gaston Monnerville, président du Sénat.
- 21 décembre : Charles de Gaulle est élu président de la République et de la Communauté française au suffrage indirect avec 77,5 % des voix, il succède à René Coty le (fin en 1969).
- 27 décembre : Vote par la chambre du Plan Pinay-Rueff d'assainissement financier.
- Dévaluation de 17,5 % et création du nouveau franc.
- Institution du référé fiscal et création de sections fiscales dans les tribunaux administratifs
- Lancement d'un emprunt national indexé à 3,5 % sur l'or, net d'impôt. Il rapportera 325 milliards de francs.
- Mesures de désinflation : fin temporaire de l'indexation des salaires sur l'inflation (sauf pour le SMIG), libéralisation des prix industriels et commerciaux.
- Coupes dans le programme de financement du logement par l'Etat. L'épargne des ménages est mise à contribution pour remplacer les aides publiques, avec l’octroi d’avantages fiscaux.
- Recettes évaluées à 5 227 milliards de francs
- 4 418 milliards de francs de recettes fiscales.
- Majoration d'impôts de 300 milliards de francs :
- Le taux de l’impôt sur les sociétés est porté à 50 %. Suppression des prélèvements exceptionnels perçus en 1957. La charge fiscale pesant sur les sociétés s’accroît de 78 milliards de francs.
- Les droits d'accise sont majorés de 93 milliards de francs (taxe unique sur les vins, le droit de circulation sur les vins et le droit de consommation sur les alcools). Le taux normal de la TVA passe à 20 %. En revanche, le taux majoré est abaissé à 25 % (L’échelle des taux s’établit donc à 25, 20, 10 et 6 %). Le bénéfice tiré de ces dispositions est évalué à 88 milliards de francs. La hausse de l’impôt sur le revenu des personnes physiques est plus modeste. Le taux de la taxe proportionnelle est porté de 18 à 22 % (de 5 à 5,5 % pour le taux réduit). Les allocations de salaire unique et de mère au foyer cessent d’être exonérées de la surtaxe progressive. Le régime des signes extérieurs de richesse est perfectionné. L’ensemble de ces mesures rapporte environ 50 milliards de francs. La taxe sur les viandes, la taxe sur les appareils de télévision et la taxe à l’essieu sont enfin relevées de 10 %.
- Dépenses établies à 5 490 milliards de francs
- 3 100 milliards de francs pour les dépenses sociales et les dépenses de fonctionnement de l'Etat (intérieur, justice, instruction...)
- 800 milliards de francs affectés aux investissements publics : la loi établit une distinction entre le logement social financé par l’État et le logement « privé» financé par l’épargne, ce qui permet une économie sur le budget d'environ 250 milliards de francs.
- 1 600 milliards de francs affectées aux dépenses militaires.
- Baisse de 10 % des tarifs douaniers avec les pays de la CEE.
- 30 décembre : ordonnance réformant le système hospitalier français. Création des Centres Hospitaliers Universitaires (CHU) et de la profession de médecins hospitaliers universitaires, travaillant à temps plein à l’hôpital. Nomination du chef de service à partir d’un recrutement national commun, par arrêté conjoint du ministre de la Santé et de l’Education nationale. Renforcement des pouvoirs de contrôle des directeurs d’hôpital et introduction de représentants la Sécurité sociale sont introduits au sein de la commission administrative médicale.
- 31 décembre : création de l’Assedic (Association pour l’emploi dans l’industrie et le commerce).
Économie & société
- L'assurance automobile devient obligatoire.
- Création du régime de l'Assurance chômage des salariés (Unedic et Assedic).
- 15,2 % d'inflation.
- Excédent commercial au 4e trimestre.
- 263 milliards de francs de déficit public (2,5 % du PIB).
- La dette de l'Etat atteint 32 % du PIB.
- 2,5 % de croissance annuelle.
- La télévision équipe un peu moins de 10 % des foyers (1 000 000 de téléviseurs), mais les Français disposent de 10,5 millions de récepteurs radios.
- Le taux de natalité est encore supérieur à 18 ‰, un taux qui correspond à environ 810 000 naissances par an. Entre 1946 et 1958, le nombre des jeunes âgés de moins de 15 ans a augmenté de plus de 30 %. Il en résulte une explosion des effectifs à scolariser. Ce sont les enfants du baby-boom.
- 460 000 hommes sont engagés en Algérie.
- Les dépenses militaires représentent 6 % du PIB, soit 1480 milliards de francs.
Culture
Littérature
Cinéma
Films français sortis en 1958
- Mon oncle, de (Jacques Tati)
Autres films sortis en France en 1958
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Naissances en 1958
- 3 août : Lambert Wilson, comédien et chanteur.
- 24 novembre : Alain Chabat, comédien, réalisateur, scénariste et producteur de cinéma
Décès en 1958
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