Haren (Bruxelles)

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Haren
Haren (Bruxelles)
L'église Sainte-Élisabeth à Haren.
Administration
Pays Drapeau de la Belgique Belgique
Région Drapeau de la Région de Bruxelles-Capitale Région de Bruxelles-Capitale
Communauté Drapeau de la Communauté française de Belgique Communauté française
Drapeau de la Flandre Communauté flamande
Arrondissement Bruxelles-Capitale
Commune Bruxelles-Ville
Code postal 1130
Code INS 21122
Zone téléphonique 02
Démographie
Gentilé Harenois(e)[1]
Population 4 635 hab. (2012)
Densité 795 hab./km2
Géographie
Coordonnées 50° 53′ 31″ nord, 4° 25′ 05″ est
Superficie 583 ha = 5,83 km2
Localisation
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Haren
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Haren

Haren [aʁən] (autrefois Haeren ou Haaren) une section de la ville de Bruxelles (1130 Bruxelles, 21e division cadastrale et 10e division de police), située dans la région de Bruxelles-Capitale, en Belgique.

Le village de Haren et les différentes seigneuries en faisant partie furent constituées en commune à part entière lorsque le territoire fit partie de la République française et le resta jusqu'au , date à laquelle elle fut rattachée à la commune de Bruxelles.

Histoire[modifier | modifier le code]

La première mention de Haren date d'un peu après 1050 dans un livre sur les miracles de saint Trond et désigne une villa [2]. Une seconde mention datée plus précisément de 1138, relatant la fondation et la dotation du chapitre de Sainte-Gudule, le plus important propriétaire ecclésiastique de Haren[2]. Les seigneurs de Haren se sont impliqués dans la gestion de la ville de Bruxelles au XVIIe siècle.

  • Pierre Madoets fut nommé échevin le .
  • Philippe Vande Wouwere fut échevin en 1665 et 1666.
  • Philippe-Godefroid Vande Wouwere fut trésorier en 1673.

Comme Laeken et Neder-Over-Heembeek, c'est une ancienne commune (commune fusionnée), elle fut rattachée à la ville de Bruxelles le dans le cadre de l'agrandissement du port de Bruxelles et pour d'autres raisons (industries et aérodrome).

D'abord simple commune rurale, dépourvue de gare, bien que traversée par les lignes Bruxelles-Anvers (1835) et Bruxelles-Louvain (1866), elle a par la suite été dotée de trois gares :

  • Haren-Nord, créée en 1864 sur la ligne Bruxelles-Anvers ;
  • Haren-Sud, ouverte en 1887 sur la ligne Bruxelles-Louvain-(Liège) ;
  • Haren (rue du Witloof), crée en 1918 sur la ligne Schaerbeek-Hal (réservée aux marchandises jusqu'en 1978).

Haren connu une certaine renommée avec un centre industriel autour de la gare de Haren-Nord, souvent confondu avec le hameau de Buda, même si certaines entreprises débordaient sur les communes voisines (Neder-Over-Heembeek, Vilvoorde et Machelen).

Haren fut aussi au centre des débuts de l'aviation belge à la suite de la création fin 1914 début 1915 par les Allemands d'une plaine d'aéronefs (d'abord pour des Zeppelins allant bombarder Paris puis Londres d'avril à ) qui se transforma en aérodrome au sud de la commune, l'aérodrome de Haren appelé aussi plaine d'Evere. Après la Première Guerre mondiale, l'aviation civile belge naissante s'installa au nord et à l'est de cette plaine aéronautique et on y vit la naissance de la SNETA (Syndicat (puis Société) Nationale pour l'Exploitation du Transport Aérien), puis de la SABCA qui y a toujours son siège, puis de la SABENA (création à Haren en 1923, qu'elle quitta pour Melsbroek entre 1945 et 1949) et de la Sobelair (après la Seconde Guerre mondiale). L'aviation militaire, quant à elle, s'installa au bord ouest de la plaine, sur la limite entre Haren et Evere, l'entrée des premières casernes étant sur le territoire de Haren (les militaires étaient domiciliés à la Commune de Haren puis à la Ville de Bruxelles, 2e District) (coin de l'actuelle Avenue Bordet et de la Chaussée de Haecht), mais les extensions et les hangars militaires étaient majoritairement sur le territoire d'Evere, ainsi que l'entreprise aéronautique Renard. Après la seconde guerre mondiale, l'Aviation Militaire se transforma en Force Aérienne. Plus tard cette même Force Aérienne revint autour des anciennes aérogares abandonnées par l'aviation civile (partie pour Melsbroek-Zaventem) en formant le Quartier Roi Albert I (surnommé d'abord abusivement "Evere-Nord" puis "Haren-Sud"!) et y établit son état-major. Début du XXIe siècle, la Force Aérienne dut quitter Haren et les anciennes aérogares (dont le classement fut refusé) pour permettre la construction du nouveau siège de l'OTAN.

Il y a près d'un siècle, ce centre aéronautique en développement favorisa le rattachement de la commune de Haren à la ville (commune) de Bruxelles en 1921 (comme Laeken et Neder-Over-Heembeek), entraînant de très nombreuses confusions quant à l'utilisation des noms de Haren, de Bruxelles et d'Evere dans divers domaines (dont des erreurs de protocoles), perdurant encore près d'un siècle plus tard ! Si pour l'Administration de l'Aéronautique (et la Régie des Voies Aérienne) c'était bien « Haren », il n'en fut pas de même pour d'autres milieux et la majorité des médias. L'Armée belge prétendant s'être basée sur les cartes militaires de l'époque qui indiquaient le nom d'Evere ... sur le territoire de Haren ; et après l'annexion de Haren à la Ville (commune !) de Bruxelles, ce furent les « croyances » que Haren fut fusionnée à Evere ! Seule la Force aérienne reconnut ses erreurs, avant de quitter Haren, et proposa de parler de « Haren-Evere » pour évoquer l'entièreté du pôle aéronautique militaire historique ; " Haren" étant réservé à la partie civile. D'autres[Qui ?] prétendent que Haren fait encore partie de la périphérie flamande de (la Région de) Bruxelles ...[réf. nécessaire]

Toponymie[modifier | modifier le code]

La SNCB et la STIB utilisent l'orthographe Haren tant en français qu'en néerlandais. La Poste a parfois utilisé l'orthographe Haeren dans sa liste de codes postaux francophones mais légalement cette orthographe n'existe plus depuis la fin du XIXe siècle par décision de la Commune.

Le nom de « Haren », orthographié de la sorte, est également utilisé par d'autres localités, parfois de hameaux et de lieux-dits, en Allemagne, aux Pays-Bas ou même en Belgique (voir Bommershoven au Limbourg).

Démographie[modifier | modifier le code]

D’après les statistiques de 2005, Haren comptait 4 269 habitants. Ils étaient, par exemple, 3 347 en 1920.

En 2019, le nombre d'habitants s'élève à 6 198.

Économie[modifier | modifier le code]

Haren abrite de nombreuses entreprises ayant un fort poids économique à Bruxelles ainsi que d'importantes infrastructures ferroviaires (majorité de l'ancienne gare de formation de Schaerbeek, ateliers centraux d'Infrabel, etc), la station d'épuration nord d'Aquiris, les grands dépôts et ateliers de la STIB, la SABCA (siège), Banksys-Atos, minoterie Ceres, chocolaterie Marcolini, Toyota Motors Europe, le siège d'Eurocontrol, les rédactions de presse du groupe Roularta, le siège de Décathlon Belgique, ainsi que le siège de l'OTAN pour ne citer que les principaux.

Bourgmestres[modifier | modifier le code]

  • 1840 : Jean-Baptiste Vanderelst[3].
  • 1871 : F. Van Pevenage [3].
  • 1874 : A. A. Jacobs[3].
  • 1879 : P. Vanderelst[3].
  • 1901 : J.B. Van Holsbeeck[3].
  • 1905 : L.M.A Maes[3].

En 1921, Haren cesse d'être une commune, le bourgmestre est celui de Bruxelles.

Transports[modifier | modifier le code]

L'ancien aérogare de l'aérodrome de Haren, aujourd'hui détruit et remplacé par le nouveau siège de l'OTAN, entre le boulevard Léopold III et la chaussée de Haecht.

Air[modifier | modifier le code]

Bien que l'ancien aérodrome de Bruxelles ait aujourd'hui disparu (remplacé par l'actuel et le nouveau siège de l'OTAN), il existe un héliport à Haren, desservant le siège de l'OTAN. Il existe toujours à Haren diverses administrations et entreprises liées à l'aéronautique. Situé dans le prolongement de la principale piste de décollage de l'actuel aéroport de Bruxelles (Melsbroek-)-Zaventem, Haren subit de fortes nuisances sonores.

Rail[modifier | modifier le code]

Vue sur les voies et sur le viaduc ferroviaire du Harenberg dit de Schaerbeek (3 niveaux !), à l'entrée de la gare de Haren-Sud.

Occupée par la plus grande partie de la Gare de Formation, dites de Schaerbeek, Haren est aussi desservie par deux points d'arrêt de la SNCB :

Il y eut jadis la gare de Haren-Nord (ligne 25) déplacée légèrement et renommée halte de Haren-Buda, puis halte de Buda. La halte de Haren-Nord (ligne 27) est devenue halte de Machelen (comme celle de la ligne 26 mais fermée aujourd'hui). Cette abondance de haltes ferroviaires remonte au temps où le nord de Haren, débordant sur les communes de Neder-Over-Heembeek, Vilvoorde, Machelen et Diegem, s'était fortement industrialisé (dont les entreprises CFI, Cimenterie de Haren, Eternit, Fonderies Bruxelloises, Renault, VTR, Peter-Lacroix, Wanson, etc.) et que la plupart des habitants de Haren (et environs) pratiquait la culture du chicon (ou witloof) qui quittait le village par trains spéciaux ou par avions.

Il y a également une halte de service pour desservir le nord de la vieille gare de formation et les ateliers centraux d'Infrabel (ateliers du Dobbelenberg ou dit de Schaerbeek) au nord de Haren.

L'ancienne gare de marchandises de Haren-Nord (Buda) a été absorbée par les extensions de la gare de formation, de même que les installations de CFI (Chemins de Fer Industriels de Haren et de Vilvorde) à Haren-nord et au bord du canal. L'ancienne gare de marchandise de Haren-Linde (ligne 26) expédiant les witloofs des environs a aussi disparu, il ne reste plus que la halte et un raccord avec les ateliers de la STIB.

Haren possède sur son territoire toute la partie ouest des nouveaux raccords ferroviaires vers les Pays-Bas (TGV) et vers l'aéroport de Zaventem, surnommés le « Diabolo ».

Route[modifier | modifier le code]

Haren est desservie par diverses lignes de bus de la STIB et de De Lijn, sur l'avenue de Vilvorde (ancienne ligne de tram), sur la rue de Verdun (ancienne ligne de trolleybus), sur la Chaussée de Haecht (ancienne ligne de tram) et sur le Boulevard Léopold III avec depuis 2014 la ligne de tram 62 prolongée jusque devant Eurocontrol. C'est à Haren, sur d'anciens terrains de culture du witloof, que s'installèrent les grands dépôts et ateliers de la STIB (bus, tram et même métro via la ligne 26). C'est à Haren qu'est situé l'IBSR, l'Institut belge pour la sécurité routière.

Maritime[modifier | modifier le code]

Haren, coincée entre les vallées de la Senne et de la Woluwe, est aussi liée à la navigation fluviale, surtout depuis 1921 où la limite très sinueuse de Neder-Over-Heembeek (avec les anciens méandres) de la Senne fut déplacée au niveau du canal voisin.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

  1. Jean Germain, Guide des gentilés : les noms des habitants en Communauté française de Belgique, Bruxelles, Ministère de la Communauté française, (lire en ligne), p. 21.
  2. a et b Haren, ancienne commune, dans : Dictionnaire d'Histoire de Bruxelles, Collection Dictionnaires, Éditions Proposon Bruxelles, 2013, pp. 397
  3. a b c d e et f Serge Jaumain, La région de Bruxelles-Capitale, Éditions Racine, coll. « Histoire et patrimoine des communes de Belgiques », (ISBN 978-2-87386-585-6)

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Marc Meganck, François-Emmanuel de Wasseige, Châteaux et demeures de Bruxelles (I) : Haren, Demeures Historiques et Jardins, , n° 173, p. 2-9.
  • Le château de Haren, Annales de la Société royale d'archéologie de Bruxelles, 1913 (vol. 27), p. 269-276.

Articles connexes[modifier | modifier le code]