'Alâ' al-Dawla Semnânî
Naissance | |
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Ala al-Dawla Semnani Mausoleum (d) |
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Maîtres |
Nûruddîn Abdurrahmân Isfarâyinî, Mahmud Mazdaqani (d) |
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'Alâ' al-Dawla Semnânî (en persan : علاءالدوله سمنانی ) est un maître soufi, membre de la confrérie Kubrawiyya, né en 1261. Il fut le disciple de Nûruddîn Isfarâyinî à Bagdâd. Il meurt en 1336[1],[2].
Biographie
[modifier | modifier le code]À l'âge de quinze ans, il entre au service du souverain mongol, l'Ikhlan Arghoun, comme page. Quelques années plus tard, alors qu'il campe avec les troupes devant Qazwîn, il est traversé par une profonde crise spirituelle. Il finit par demander son retrait de l'armée et s'oriente définitivement vers le soufisme.
Il ouvre un couvent (khânqâh) à Semnân, et accueille de nombreux disciples. C'est là qu'il meurt en 1336. Son mausolée est encore visité aujourd'hui[1],[3].
Œuvre
[modifier | modifier le code]Il est l'auteur d'une œuvre rédigé en arabe et en persan, d'une ampleur considérable et en grande partie inédite.
Son travail le plus remarquable est une exégèse du Coran, considérée comme un sommet de l'herméneutique soufie. Ne portant pas de titre, il s'agit en réalité d'une œuvre en trois couches. Le noyau est un commentaire inachevé de Najm al-Dîn Kubrâ, intitulé 'Ayn al-hayât. Puis, ceci est repris par son disciple Najm al-Dîn Râzî qui, dans son Bahr al-haqâ'iq, pousse l'exégète jusqu'à la sourate "L'étoile" (53)[4]. Interrompue par la mort, c'est 'Alâ' al-Dawla Semnânî qui achève ce commentaire coranique, que Henry Corbin qualifiera de « chef-d'œuvre d'intériorité radicale »[5].
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Stéphane Ruspoli (trad. de l'arabe), Ecrits des maîtres soufis 2 : Trois traités de Bagdadî et Semnânî, Paris, Editions Arfuyen, , 184 p. (ISBN 978-2-84590-113-1)
- Henry Corbin, L'homme de lumière dans le soufisme iranien, Sisteron, Editions Présence, coll. « Le soleil dans le cœur », , 168 p. (ISBN 2-901696-03-1), p. 132-141
- Henry Corbin, Histoire de la philosophie islamique, Paris, Gallimard, coll. « Folio / Essais », , 546 p. (ISBN 2-07-032353-6), p. 412-414
- Nuruddîn Isfarâyinî (trad. de l'arabe, traduit du persan et présenté par Hermann Landolt), Le révélateur des mystères : Traité de soufisme, Lagrasse, Verdier, coll. « Islam spirituel », , 418 p. (ISBN 2-86432-045-2)
- Najm al-Dîn Kubrâ (traduit de l'arabe et du persan et présenté par Paul Ballanfat), La pratique du soufisme : quatorze petits traités, Editions de l'Eclat, coll. « philosophie imaginaire », , 293 p. (ISBN 2-84162-059-X)
- Pierre Lory, Les commentaires ésotériques du Coran d'après 'Abd al-Razzâq al-Qâqhânî, Paris, Les Deux Océans, , 219 p. (ISBN 978-2-86681-028-3), p. 191
- Paul Ballanfat, « Les visions des lumières colorées dans l’ordre de la Kubrawiyya »
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Corbin 1986, p. 412.
- Isfarâyinî 1986, p. 27.
- Corbin 1971, p. 132.
- Lory 2009, p. 191.
- Corbin 1986, p. 413.