Évangéliaire du couronnement de Vienne

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Évangiles du couronnement de Vienne
Reliure d'orfèvrerie du manuscrit
Artiste
Enlumineurs du scriptorium de la cour carolingienne
Date
avant 800
Technique
enluminures sur parchemin
Dimensions (H × L)
32,4 × 24,9 cm
Format
236 folios reliés
No d’inventaire
XIII 18
Localisation
Coordonnées
Carte

Les Évangiles du couronnement de Vienne est un manuscrit enluminé contenant les évangiles formant un évangéliaire comportant une reliure conçue par des orfèvres. Il aurait, selon la légende, été retrouvé dans le tombeau de Charlemagne. Il servait lors du serment des empereurs romains germaniques à Aix-la-Chapelle. Il fait partie du Trésor impérial de Vienne (XIII 18).

Historique[modifier | modifier le code]

Le manuscrit a sans doute été produit aux environs des années 800 sans doute commandé par Charlemagne lui-même. Selon la légende, le manuscrit aurait été retrouvé par Otton III du Saint-Empire, alors qu'il avait ordonné l'ouverture du tombeau de son ancêtre dans la chapelle palatine, aux environs de l'An Mil. Le manuscrit a été considéré comme une relique de l'empereur. Il est intégré aux joyaux de la couronne au plus tard au XIIIe siècle mais se retrouve inventorié uniquement au XVIe siècle. Le manuscrit sert de support au serment effectué par l'empereur du Saint-Empire lors de son intronisation. Celui-ci touchait alors de son doigt la première page de l'évangile de Jean[1].

Vers 1500, sa reliure est refaite et recouverte d'une plaque en argent doré représentant Dieu sous les traits de Charlemagne, réalisée par l'orfèvre d'Aix Hans von Reutlingen[2].

En 1794, le manuscrit est transféré à Paderborn. En 1811, il rejoint le trésor impérial de Vienne[1].

Description[modifier | modifier le code]

Le manuscrit contient 236 folios teintés de pourpre, la couleur impériale, avec une écriture de couleur or et argent sur une seule colonne. Le texte est écrit en onciale pour les évangiles et en capitalis rustica pour les autres textes. Le livre est décoré de quatre portraits d'évangélistes (f.15r, 76r, 117v, 178v) ainsi que de seize arcades de Canons de concordances (f.7r-14v). Ce décor est directement inspiré de l'enluminure antique dont la tradition a sans doute été transmise par des artistes byzantins ou formés à l'art byzantin. L'un des scribes a son nom inscrit sur le folio 118r : « Demetrius Presbyter », qui renvoie justement à une origine orientale[1].

Le manuscrit appartient à un groupe de manuscrits réalisés à la même époque à la cour de Charlemagne, avec les évangiles de Xanten (BRB, Ms.18723), l'évangéliaire d'Aix-la-Chapelle et l'évangéliaire de la Biblioteca Civica Queriniana de Brescia (Cod.E.II.9)[1].

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Ingo Walther et Norbert Wolf (trad. de l'allemand), Codice illustres. Les plus beaux manuscrits enluminés du monde (400-1600), Paris, Taschen, , 504 p. (ISBN 3-8228-5963-X), p. 78-79
  • (de + en) Fabrizio Crivello, Fabrizio (Hrsg.): Das Krönungsevangeliar des Heiligen Römischen Reiches. Wien, Kunsthistorisches Museum Weltliche Schatzkammer Inv.-Nr. XIII 18. Interimskommentar zur Faksimile-Ausgabe. Faksimile-Verlag, Munich, 2012, (ISBN 978-3-577-12943-5), 472+208 p. [présentation en ligne]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d Codices illustres, p.79
  2. Notice Europeana