Étiquette de vin

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Ouvriers étiquetant des bouteilles de vin à Rishon LeZion, 1948.

L’étiquette d'une bouteille de vin est une marque ou une fiche placée sur une bouteille de vin qui rassemble les mentions légales[1] obligatoires et des informations sur le vin.

Si la fiche portée sur la face avant de la bouteille est épurée pour des raisons esthétiques, alors celle ci devient la contre-étiquette et l'étiquette est alors placée au dos de la bouteille.

Histoire

Dans l'Égypte antique, les amphores portaient des inscriptions gravées directement ou sur une plaque attachée : une telle inscription « vin noir du Mont Liban » avec la mention d'une date et le nom d'une personne a été trouvée dans le tombeau d’un pharaon égyptien de -3500[2]. D'autres amphores du monde antique avaient des estampilles ou des marques peintes indiquant parfois l’origine ou l’âge des crus transportés[3].

Étiquettes du domaine de La Solitude (châteauneuf-du-pape), dans les années 1780.

Les vins ont été commercialisés jusqu'au XVIIe siècle en tonneau estampillé au fer chaud pour identifier l'origine du fabricant ou du négociant (exemple encore actuel : le B de Bandol marqué au fer rouge, le R de Rust)[4]. Aujourd'hui encore les tonneliers marquent un des deux fonds du tonneau au fer rouge à leur nom, parfois avec un label (exemple « Qualité CTBA[5] Certifié »).

Le développement de la bouteille de vin proto-industrielle au XVIIIe siècle voit la nécessité d'apposer une étiquette : les premières sont de simples papiers parfois écrits à la main ressemblant à des cartes de visites. L'invention de la lithographie par l'allemand Aloys Senefelder en 1796 rend possible une impression d'étiquettes plus complexe avec des graphismes et des couleurs à des prix raisonnables car réalisées en série. Ces premières étiquettes apparaissent en Allemagne puis en France pour le champagne avant de s'étendre pour toutes les appellations au cours du XIXe siècle[6].

Indications

Le système de classification des vins est différent d'un pays à l'autre. Dans certains pays, la classification est faite par région et secteur. Dans d'autres, il est, par exemple, seulement nécessaire d'indiquer l'année de production.

En Europe, les étiquetages sont relativement contraignants car ils doivent être très indicatif pour le consommateur. Si chaque État membre doit suivre certaines règles, il est cependant libre d'employer son propre système de classification.

En France, l’étiquetage de tous les vins comporte huit mentions obligatoires. Les vins mousseux doivent comporter une neuvième mention relative à la teneur en sucre (brut, sec, etc.).

Les mentions obligatoires, à l’exception du numéro de lot et des allergènes, doivent être regroupées dans le même champ visuel, et orientées dans le même sens de lecture.

Mentions obligatoires

Etiquette de vin blanc de Bourgogne portant la mention de présence de sulfites.

Selon ce règlement, les mentions suivantes doivent apparaître sur l'étiquette[1]:

  • La dénomination de vente réglementaire de la catégorie de vin, qu'il s’agisse de vins sans indication géographique (« vin de table » par exemple), ou avec (« IGP », « AOC »...)
  • Le nom et adresse du producteur, de l'embouteilleur ou du vendeur de vin
  • Le nom du pays d'origine pour tous les vins destinés à l’exportation
  • Le volume du contenu (la quantité sans emballage, par exemple « 75 cl »)
  • Le pourcentage du volume d'alcool si supérieur à 1,2 % vol., l’erreur tolérée étant de 0,5 % vol.
  • Le numéro de lot, commençant par la lettre L et composé ensuite de chiffres ou de lettres, représentant un lot homogène.
  • Les mentions sanitaires
    • de la présence d'alcool : la France impose depuis 2007 une mise en garde à l’adresse des femmes enceintes, soit par le pictogramme représentant une femme enceinte dans un cercle barré, soit par la mention « la consommation de boissons alcoolisées pendant la grossesse, même en faible quantité, peut avoir des conséquences graves sur la santé de l’enfant. »
    • de la présence de sulfites (conservateur du vin) depuis 2005 si la teneur est supérieur à 10 mg/L.
    • de la présence d’allergènes comme les dérivés du lait (lactose) et des œufs (albumine), depuis le 30 juin 2012[7]

Mentions obligatoires le cas échéant

Le producteur de vin peut ajouter des informations supplémentaires. Les plus courantes sont :

  • L’année de vendange (millésime) :
    • elle est obligatoire sur l’étiquette des vins « sur lie », « primeur » et « nouveaux » uniquement.
    • sinon elle est facultative, mais en cas de mention, 85 % des raisins au minimum doivent provenir du millésime inscrit.
  • Une mention de la teneur en sucre pour les vins effervescents, codifiée par les termes : brut nature, dosage zéro, brut, extra-sec, sec et doux. Cette mention obligatoire pour les vins mousseux est facultative mais réglementée pour les autres vins.

Mentions facultatives

Etiquette de vin de Soumensac mentionnant deux médailles obtenues par le vin
  • Le type de cépage, (exemple : chardonnay, merlot, pinot blanc, syrah, … ). Si la mention d'un cépage est utilisée, au minimum 85 % des raisins doivent être de ce cépage. Si plusieurs cépages sont mentionnés, le pourcentage exact de chaque cépage devra l'accompagner.
  • Le nom de ceux qui sont impliqués dans la distribution, par exemple « sélectionné par... », « importé par... »
  • Médailles ou autres prix accordés au vin.
  • Recommandations pour l'usage, par exemple « servir frais ».

Selon la région ou l'appellation, l'étiquette devra respecter des standards spécifiques.

Support

L'étiquette est historiquement faite de papier, collée à la bouteille. Aujourd'hui, l'étiquette en papier est toujours majoritaire, mais la volonté de se démarquer par le marketing pousse les sociétés à adopter de nouveaux supports (étiquette en film plastique, en cuir, en bois, etc.), voire la bouteille elle même comme support (gravée ou peinte), cela pose des contraintes techniques lors de l'étiquetage.

Collection

Collectionner les étiquettes de vins est aussi appelé « œnographilie » ou « œnosémiophilie ».

Les collections peuvent être purement œnophiles, le classement s'effectuant alors par région, appellation et domaine, ou bien thématiques ; les étiquettes sont alors classées selon qu'elles contiennent des animaux, des bâtiments, des œuvres d'art, des costumes traditionnels, des véhicules, ou être classés par prénoms, etc.

Étiquettes d'artistes

Depuis quelques décennies, les grands châteaux font appel à des artistes pour concevoir des visuels spécifiques. Les œuvres sont aussi bien des reproductions de peintures que des dessins ou des gravures créés spécialement pour l'étiquette. Ainsi, depuis le millésime 2005, Érik Desmazières est l'auteur de la gravure de l'étiquette du château Lafite Rothschild.

En 2015 l'artiste peintre « Le Baron Toto Pissaco » a signé la création d'une étiquette de Côtes du Rhône, ce vin rouge est commercialisé sous la marque Made in Rhône.

Notes et références

  1. a et b Étiquetage des vins sur le site de la DGCCRF
  2. David Cobbold et Sébastien Durand-Viel, « À la découverte des vins du monde Liban : la renaissance du plus vieux vignoble du monde », Le blog d'Hachette vins, 26 avril 2011.
  3. [PDF]Exposition : « Le vin. Génie des hommes. Les origines de la viticulture en Bourgogne », Musée archéologique de Dijon, décembre 2005.
  4. Exposition « Et le tonneau fût ! »
  5. Centre technique du bois et de l'ameublement.
  6. David Cobbold, émission In vino BFM sur BFM Business, 29 octobre 2011.
  7. Règlement (UE) n° 1266/2010 de la commission du 22 décembre 2010 modifiant la directive 2007/68/CE en ce qui concerne les obligations en matière d’étiquetage applicables aux vins.

Voir aussi

Sur les autres projets Wikimedia :

Le portail de l'Economie et des Finances Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes, la fiche pratique sur l'étiquetage des vins du 19/08/2014