Étienne Wasserzug

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Étienne Wasserzug
Nom de naissance Étienne Bronislaw Wasserzug
Naissance
Motal (Empire russe - Biélorussie)
Décès (à 28 ans)
Paris (France)
Nationalité française
Domaines biologiste
Formation École normale supérieure
Influencé par Louis Pasteur

Étienne Wasserzug , né le à Motal et mort en mars 1888 à Paris, est un biologiste français d'origine polonaise.

Biographie[modifier | modifier le code]

Étienne Wasserzug est né à Motal dans l'Empire russe (en Biélorussie depuis l'indépendance de ce pays). Ses parents sont polonais.

En 1863, après la défaite de l'insurrection polonaise contre la Russie, son père, Eugen Wasserzug, médecin, est condamné à mort ; il réussit à s'échapper avec sa famille et trouve refuge à Neuchâtel (Suisse), puis, avec l'un de ses enfants, Étienne, en France à Lons-le-Saunier dans le Jura. Étienne ne reverra jamais le reste de sa famille [1].

Son père s'engage comme médecin militaire dans l'armée française lors de la guerre franco-allemande de 1870. Après la guerre, déçu de l'attitude de l'administration française, il laisse Étienne aux soins d'une femme qu'il avait guérie et émigre en Argentine en 1874 [1],[2].

Étienne Wasserzug est précepteur de 1877 à 1879 dans une riche famille hongroise à Budapest ; il rentre en France en 1880, occupe un poste de maître d'études au lycée de Besançon, puis au collège de Salins-les-Bains dans le Jura ; il obtient le baccalauréat ès lettres, poursuit ses études à Paris au lycée Saint-Louis ; en 1882, il obtient le baccalauréat ès sciences et réussit le concours d'entrée à l'École normale supérieure, où il entre dans la section d'histoire naturelle. Il y rencontre notamment Pierre Duhem [3].

En 1883, il est naturalisé français.

En 1885, il est préparateur dans le laboratoire de Louis Pasteur à l'École normale supérieure ; il y travaille en microbiologie, sur la production de l'invertase chez quelques champignons microscopiques et sur une bactérie Pseudomonas aeruginosa (connue sous le nom de bacille pyocyanique) [1]. Il montre que l’on peut faire varier la morphologie de certains micro-organismes en fonction des paramètres du milieu de culture [4]. Wasserzug parle couramment anglais, allemand, italien, hongrois et espagnol, et lit le russe ; c'est lui qui accueille les chercheurs et les malades étrangers venus étudier ou suivre le traitement antirabique [5]. Il est membre de la Société botanique de France [6].

Il meurt à Paris à l'âge de 28 ans en d'une fièvre scarlatine, veillé par Alexandre Yersin qui lui ferme les yeux. Louis Pasteur prononce un discours lors de ses funérailles le .

Publications scientifiques[modifier | modifier le code]

  • Anton de Bary, Leçons sur les bactéries traduites et annotées par M. Wasserzug, Masson, , 324 p. (lire en ligne), traduction de Vorlesungen über Bakterien, Leipzig, W. Engelmann, 1885.
  • « Variations durables de la forme et de la fonction chez les bactéries », Annales de l’Institut Pasteur, II, 1888, p. 153-157.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c « Etienne Wasserzug (1860-1888) », sur Institut Pasteur.
  2. (en) « History of the Wasserzug Family of Louisville, Kentucky, USA ».
  3. Stanley L. Jaki, Pierre Duhem : homme de science et de foi, Paris, Beauchesne, coll. « Scientifiques et croyants », , 272 p. (ISBN 2-7010-1224-4, lire en ligne), p. 43-45.
  4. Laurent Loison, « Le projet du néolamarckisme français (1880-1910) », Revue d'histoire des sciences, vol. 1, no 65,‎ , p. 61-79 (lire en ligne).
  5. René Vallery-Radot, La vie de Pasteur, Paris, Hachette,
  6. « Séance du 18 décembre 1885 », Bulletin de la Société botanique de France,‎ , p. 399 (lire en ligne).

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Étienne Wasserzug (1860-1888) Notice biographique et travaux scientifiques, Sceaux, Charaire et Fils, 1889, 75 p.
  • Pierre Duhem, « Notice sur Bronislas-Étienne Wasserzug », Bulletin de l'Association des anciens élèves de l'École normale,‎ , p. 57-62.

Autres sites[modifier | modifier le code]