Étienne Souriau

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 19 avril 2017 à 19:39 et modifiée en dernier par Fougere du nord (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.
Étienne Souriau
Naissance
Décès
Nationalité
française
Formation
Principaux intérêts
Œuvres principales
pensée instauratrice
Influencé par

Étienne Souriau, né le à Lille, et, mort le dans le 6e arrondissement de Paris[1], est un philosophe français, spécialisé en esthétique. Il est le fils du philosophe Paul Souriau et le père d'Anne Souriau.

Biographie

Souriau est entré à l'École normale supérieure en 1912 après un an de service militaire. Mobilisé comme sous-lieutenant d'infanterie en août 1914 il fera quatre ans de campagne et de captivité. Reçu premier à l'agrégation en 1920, il enseigne aux lycées de Sarreguemines puis de Chartres. Il est reçu docteur ès-lettres en 1925 (mention Très Honorable), avec une thèse Pensée vivante et perfection formelle agrémentée d'une thèse complémentaire L'Abstraction sentimentale. Il devient Professeur à l'Université d'Aix-en-Provence (1925-1929) puis à Lyon (1929-1941), enfin à l'Université de Paris - la Sorbonne.

En 1939, Souriau publie aux éditions Félix Alcan, « L'Instauration philosophique » et pose les fondements de sa pensée instauratrice. Il y développe l'idée d'une philosophie esthétique des propositions philosophiques qu'il nomme « philosophèmes ».

En 1947, Souriau publie aux Éditions Flammarion, La Correspondance des Arts qui se propose de définir l'architectonique des lois et d'organiser le vocabulaire commun aux œuvres d'art par delà les disciplines artistiques. Dans cet ouvrage, il détaille son « Système des Beaux arts » selon les deux modes d'existence : Phénoménale et « réique » (ou « chosale »). Dans ce dernier mode d'existence, il distingue les arts présentatifs des arts représentatifs.

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, Souriau participe à l'aventure de la filmologie en écrivant des articles dans la Revue Internationale de filmologie (1947 — 1962).

Il conduit les travaux du Vocabulaire de l'esthétique[2] qui ne sera publié qu'après sa mort, en 1990. Parmi ses nombreux écrits, on relève également une recherche sur l'ensemble des « situations dramatiques », dont il s'efforce de définir par analyse les principales composantes.

En 1958, il est élu membre de l'Académie des sciences morales et politiques par un comité dans lequel figure Charles de Gaulle. Il sera le directeur de la thèse du cinéaste Éric Rohmer qui la soutiendra en janvier 1974 sur « L'organisation de l'espace dans le Faust de Murnau »[3].

Il décède en 1979.

Esthétique de l'Art

Étienne Souriau a classé les Sept arts – dans son livre : « La Correspondance des arts, Éléments d’esthétique comparés », 1947 – en distinguant entre elles leurs caractéristiques sensorielles (ou qualia sensibile). Chaque classe peut produire un art sur deux niveaux : présentatif ou représentatif, soit ;

Principales publications

  • Pensée vivante et perfection formelle, 1925 ;
  • L'Abstraction sentimentale, 1925 ;
  • L'Avenir de l'esthétique : essai sur l'objet d'une science naissante, F. Alcan, Coll. « Biblio. de Philosophie Contemporaine », 1929 ;
  • Avoir une âme: essai sur les existences virtuelles, Lyon, 1938 ;
  • L'instauration philosophique, Paris, 1939 ;
  • Les Différents modes d'existence, 1943 (nouvelle édition Paris, PUF, 2009, préface d'Isabelle Stengers et Bruno Latour) ;
  • La Correspondance des arts: éléments d'esthétique comparée, Paris, Flammarion, Bibliothèque de philosophie scientifique, 1947 ;
  • Les Deux Cent Mille Situations dramatiques, Flammarion, Paris, 1950 ;
  • L'Univers filmique, 1953 ;
  • L'Ombre de dieu, 1955 ;
  • Architectonique de l'expression, 1962 ;
  • Poésie française et la Peinture, 1966 ;
  • Clefs pour l'esthétique, 1970 ;
  • La Couronne d'herbes, 1975 ;
  • La Correspondance des arts, science de l'homme: éléments d'esthétique comparée, 1969.

Ouvrages posthumes :

  • L'Avenir de la philosophie, Gallimard, coll. « Idées », 1982 (ISBN 978-2070354696)
  • Vocabulaire d'esthétique[2], avec Anne Souriau, PUF, 1990 ; et rééd. coll. « Quadrige », 2004 (ISBN 978-2130544012)

En collaboration :

  • Esthétique industrielle, avec Charles Lalo et d'autres, articles parus dans la Revue d'esthétique, juillet-décembre 1951

Influence

Isabelle Stengers ainsi que Bruno Latour ont commenté et se sont inspirés de l'œuvre d'Étienne Souriau, notamment Les Différents modes d'existence.

Bibliographie

  • Le Tinnier Fabien, L'ontologie du cinéma selon Étienne Souriau (1947-1954), dir. Pierre-Henry Frangne, mémoire en Histoire critique des arts, Université Rennes 2, 2013.
  • Luce de Vitry-Maubrey, La pensée cosmologique d'Étienne Souriau, Préface de Mikel Dufrenne, Paris, Klincksieck, 1974, 225 p.
  • Ngô-Tiêng-Hiên, « Art et vérité dans l'œuvre d'Étienne Souriau», Revue philosophique de Louvain, 1971, vol. 69, 1, p. 73-91.
  • « Mélanges d'esthétique et de science de l'art offerts à Etienne Souriau » par « ses collègues, ses amis et ses disciples », (S N), Paris, Librairie Nizet, 1952, 277p.

Notes et références

  1. Archives du Nord, commune de Lille, acte de naissance no 2176, année 1892 (avec mention marginale de décès) (consulté le 10 octobre 2014)
  2. a et b Compte-rendu : Étienne Souriau, Vocabulaire d'esthétique, par Pascale Says, Revue Philosophique de Louvain, Année 1993, Numéro 91, pp. 513-514
  3. Biographie de Éric Rohmer par Antoine de Baecque.

Voir aussi

Liens internes

Liens externes