Étienne Brûlé

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 1 juillet 2010 à 06:10 et modifiée en dernier par Chnou (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.
Une plaque commémorant la découverte par Étienne Brûlé d'un sentier vers la rivière Humber dans le "Etienne Brule Park" à Toronto situe sa date de naissance en 1595.

Étienne Brûlé était un aventurier français né vers 1592, à Champigny-sur-Marne, à l'est de Paris, mort vers juin 1633 au Canada[1].

Parti très jeune pour la Nouvelle-France, sans doute dès 1608, il fut le premier truchement (interprète) de Samuel de Champlain en langue huronne. Menant une vie de coureur des bois, il séjourna chez les Amérindiens de 1611 jusqu'à sa fin tragique dont il est impossible de préciser la date, postérieure à 1630 selon toute vraisemblance.

Travaillant pour le compte de compagnies des fourrures qui le rémunéraient pour persuader les tribus d'amener leurs peaux à la traite, il n'en demeura pas moins très indépendant, et sa vie reste entourée de mystères. Véritable personnage de romans d'aventures, il partagea la vie des Hurons, s'habillant comme eux, prenant femmes indiennes, ayant totalement adopté leurs mœurs, leur morale et leur mode de vie. Durant toutes ces années, il visita de nombreuses contrées, allant vers les Grands Lacs canadiens (lac Supérieur, lac Érié…), se rendant plus au sud vers l'actuel État de Pennsylvanie, poussant également vers le Nord du pays Huron. Étienne Brûlé fut le premier Européen à s'aventurer dans ces contrées : un périple cependant difficile à définir, car il ne nous a personnellement laissé aucune trace écrite, aucune carte de ses pérégrinations. Mais il est indiscutable qu'il voyagea dans des lieux dont la paternité de la découverte fut plus tard attribuée à d'autres.

En 1629, après la reddition de Québec aux Anglais, il se mit au service des frères Kirke.

Dans le dernier écrit de Champlain, il est dit qu'il a trahi le roi et la patrie. Ces mots ne sont pas de Champlain mais de "troisième main", probablement de prêtres jésuites. Accusé, il ne subit jamais de procès ni n'eut l'occasion de se défendre: on doit donc le considérer innocent de cette accusation. Accusé de trahison par Champlain, il repartit alors pour le pays des Hurons. Aucun Européen ne devait le revoir vivant. Il fut assassiné par un (ou plusieurs) membre(s) de la tribu huronne de l'Ours, pour un motif que nous ne connaîtrons jamais, et mangé par ceux-là même dont il avait partagé la vie pendant plus de vingt ans.

Il est souvent considéré comme le premier Européen ontarien. Un parc et une école publique francophone de Toronto portent son nom. Les historiens croient également qu'il fut le premier Européen à visiter ce qui est maintenant l'état américain du Michigan (en 1622).

Notes

  1. Olga Jurgens. « Brûlé, Étienne », dans Dictionnaire biographique du Canada en ligne, Université Laval et University of Toronto, 2000, consulté le 18 janvier, 2009

Bibliographie

  • Serge Bouchard. « Étienne Brûlé », De remarquables oubliés, Radio-Canada (première chaîne), diffusée le 25 septembre 2006
  • Emile Ducharlet. « Étienne Brûlé, premier interprète de Champlain », dans Autour de Samuel Champlain, 27 février 2006
  • Francois Dallaire. Le sauvage blanc, Paris : L'Harmattan, 208 p. (ISBN 2-7475-3339-5) [roman historique]
  • Olga Jurgens. « Brûlé, Étienne », dans Dictionnaire biographique du Canada en ligne, Université Laval et University of Toronto, 2000
  • Michel Michaud. Le Roman d'Étienne Brûlé, Montréal : Libre expression, 1998, 532 p. (ISBN 2-89111-785-9)
  • Jean-François Beaudet. Etienne Brûlé, Montréal : Lidec, 1993, 61 p. (ISBN 2-7608-7021-9)
  • (en) James Herbert Cranston. Étienne Brûlé, Immortal Scoundrel Toronto : Ryerson Press, 1947, 144 p.
  • Jules Tremblay. « La sépulture d'Étienne Brulé », dans Mémoires de la Société royale du Canada. 3e série; Tome IX, Ottawa : Royal Society of Canada, 1915, pp. 145-164
  • Benjamin Sulte. « Étienne Brulé - II », dans Mémoires de la Société Royale du Canada. Section I; 3e série; Tome I, Ottawa : Royal Society of Canada, 1908, pp. 97-126
  • (en) Consul Willshire Butterfield. History of Brulé's Discoveries and Explorations, 1610-1626, Cleveland: Helman-Taylor, 1898, 184 p. (en ligne : archive.org, Library of Congress)