Étalement urbain

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Étalement urbain de la banlieue de Paris
Étalement urbain de la banlieue de Paris (2005)

L’étalement urbain est la progression des surfaces urbanisées sur la périphérie des villes de façon plus rapide que la croissance démographique[1]. L’étalement urbain résulte de la périurbanisation, qui résulte d'un choix résidentiel fait par certains ménages. Cela correspond à un desserrement des populations et des activités[2]et à une densification de l’espace rural. Les principaux attraits des milieux périurbains par rapport aux centres-villes sont pour ceux qui y résident : un coût du foncier et de l'immobilier avantageux, la possibilité de vivre dans une maison individuelle et un cadre de vie plus proche des milieux naturels. C’est l’amélioration des conditions de transports et notamment l’accès à l’automobile qui a permis cet étalement urbain résidentiel. La facilité de se rendre en centre-ville toujours plus vite et de plus en plus loin grâce aux améliorations des services de transports permet l’élargissement continu des agglomérations.

Ce mode de logement nécessite pour chaque résident une utilisation plus importante des transports[3], notamment de l’automobile, qu'en centre-ville. D'autre part, le logement individuel, qui correspond à une aspiration de nombreux ménages en milieu périurbain, rejette proportionnellement beaucoup plus de gaz à effet de serre que les logements collectifs présents dans les centres d’agglomérations.  

L’étalement urbain n’est pas lié uniquement à une dynamique résidentielle. Le coût du foncier et l’espace disponible expliquent que de nombreuses entreprises aux activités tertiaires ou secondaires, nécessitant des espaces importants, s'installent sur les zones d’activités et des zones industrielles qui se développent en périphérie des agglomérations. De vastes zones commerciales offrant la possibilité de trouver tous les produits nécessaires sans entrer dans les centres-villes sont également construites dans ces espaces et polarisent une clientèle nombreuse pouvant parcourir de longues distances grâce à la facilité d’accès en voiture.

La plupart des espaces occupés par cette périurbanisation sont d'anciens espaces agricoles ou parfois des milieux naturels qui pâtissent de cette transformation. Ainsi, en moyenne et depuis 1960, l'équivalent des surfaces agricoles d'un département a été artificialisé tous les dix ans. Ce mouvement s'est accéléré dans les années 2010, avec l'équivalent d'un département tous les six ans environ[4].

Ainsi l'étalement urbain entraîne-t-il de graves conséquences sur le l'environnement et le réchauffement climatique, particulièrement sur les écosystèmes locaux.

Les espaces anciennement ruraux périphériques se densifient et se polarisent. Ils font désormais partie des agglomérations. Selon Martine Berger : « Le desserrement urbain nécessite l’entrée dans l’ère de l'automobile, qui est sans doute aussi celle de l’effacement relatif de la distinction villes-campagnes[5]. »

Selon l'Agence européenne pour l'environnement, l'étalement urbain se manifeste lorsque le taux de changement d'occupation des terres excède le taux de croissance de la population, autrement dit quand, sur un territoire donné, la progression des surfaces urbanisées excède la progression de la population[6].

En Amérique du Nord, en raison d’« une planification et une occupation des sols peu contraignantes, alliées à une progression des populations affluant », le développement urbain représente près d’un pour cent de la surface du Canada[7][réf. incomplète] et 3,1 % de la surface des États-Unis[8]. C'est un des sujets de préoccupation du Programme des Nations unies pour l'environnement. Ce sujet était soulevé dans le rapport GEO-3 et selon le rapport GEO-4 de 2007 « reste un des défis les plus intimidants qui se posent à la qualité de l’environnement en Amérique du Nord »[9]. La taille des maisons et les lotissements grandit, alors que le nombre moyen d’habitants par maison a chuté[9].

Ceci a entraîné une augmentation du nombre de voitures, de kilomètres parcourus et de routes imperméabilisées en Amérique du Nord au cours des vingt dernières années. En effet, vitesse, longueur de déplacement et étalement urbain sont intimement liés : depuis 1960, l’explosion des mobilités a engendré une dilatation croissante des espaces urbains et des territoires. Cet étalement, qui est lié au développement démographique des agglomérations, se fait avec une densité du bâti d'autant plus faible que l'on s'éloigne du cœur des villes. La faible densité est due au caractère pavillonnaire de cette urbanisation, qui prend le plus souvent la forme du lotissement, la surface occupée par un foyer (maison et jardin privatif) étant plus importante que celle d'un appartement en immeuble, ainsi qu'à l'importance des espaces naturels conservés dans les communes concernées. Mais l’étalement urbain n’est pas le seul fait de l’habitat pavillonnaire : plus de la moitié des mètres carrés construits chaque année sont consacrés aux activités économiques[10][source insuffisante].

Exemple d'étalement pavillonnaire dans la banlieue de Levittown (Pennsylvanie, États-Unis).

Histoire

L’étalement urbain a connu différentes formes depuis le début du phénomène. Il se développe fortement dès le milieu du XXe siècle aux États-Unis et dans le dernier quart du XXe siècle en Europe occidentale, il apparaît par exemple en France dans les années 1920 alors qu'il est plus précoce au Royaume-Uni.

Déjà au XIXe siècle, les théories hygiénistes préconisent, à une époque où la ville s'industrialise (avec toutes les conséquences que cela entraîne)[évasif], une faible densité afin de « faire circuler l'air »[réf. nécessaire]. Ce mouvement s'accompagne des premières formes de transports en commun, qui accroissent la mobilité des populations, sous la forme du chemin de fer. C'est aussi pour pallier les inconvénients de la ville que Ebenezer Howard, urbaniste anglais, imagine le concept des cités-jardins, entraînant une urbanisation à faible densité. L'étalement urbain est le produit d'une volonté d'abord individuelle qui se développe avec le rêve pavillonnaire et le désir d'un retour à la nature tout en bénéficiant des avantages de la proximité de la ville[11]. À cela s'ajoute dans les années 1970 le phénomène des edge cities développé par Joel Garreau aux États-Unis[12]. Ce phénomène produit un accroissement de l'étalement urbain par la création de zones d'emplois et d'activités qui attirent des populations en zone périurbaine ou suburbaine. Enfin, l'étalement urbain peut être l'objet de politique publique afin de limiter ou d'organiser le phénomène, comme l'illustre le cluster Paris-Saclay en Île-de-France, par l'intermédiaire de l'Établissement public d'aménagement Paris-Saclay[13].

Avec la crise économique de 2008, les deux piliers contribuant au développement de l’étalement urbain — demande importante de logements et faible prix de l’essence — se sont affaiblis. Ainsi, le resserrement de l’accès au crédit et la hausse des prix du pétrole se sont traduits par une baisse relative de l’activité de l’industrie du bâtiment dans les espaces périurbains[14].

En France

En France, de 1968 à 1999, les surfaces urbaines connaissent une croissance de 45 %, alors que la population urbaine n’augmente que de 27 %. En 1954, 7,6 % du territoire est urbanisé, aujourd’hui[Quand ?] le bâti occupe 18,4 % du territoire métropolitain. De 1975 à 1999 les agglomérations connaissent en moyenne un étalement de 18 % de leurs superficies[15]. Cette urbanisation s’organise sous forme des ZUP (Zone à urbaniser en priorité). De 1958 à 1968 l’État préconise le développement rapide des surfaces urbanisées pour supporter la forte croissance démographique qui à lieu durant cette période.

C’est une période où la périphérie des villes se développe vite. Les grands ensembles apparaissent comme la solution la plus pratique. On construit des tours qui permettent de loger un maximum de personnes en un minimum de temps. Ces ensembles semblent plaire à l’opinion publique qui y voit un logement moderne, fonctionnel et abordable. Au cours des décennies l’image de ces quartiers formés de barres d’immeubles se dégrade et devient associée au fait d’un étalement urbain intensif des années 1950 à 1970, qui ne se souciait pas du bien-être des habitants mais uniquement d'accueillir les populations immigrées de façon rapide et financièrement avantageuse[16].

À partir de la fin des années 1970 l’étalement urbain s’organise en opérations individuelles groupées ou dispersées. Cela entraîne l’élargissement de certaines villes au détriment des communes et des populations rurales, qui se rapprochent et disparaissent dans les communes les plus importantes. Entre 1962 et 1968 la France connaît sa plus forte explosion des territoires urbanisés. Le bâti progresse de 20 000 km2 en six ans, ce qui représente une évolution de 40 % des surfaces urbanisées. Jusqu’en 2000, les territoires urbains progressent seulement de 30 000 km2, ce qui paraît peu comparativement au années 1960.

Depuis les années 1980, les communes françaises les plus peuplées connaissent une stagnation voire une baisse de leurs populations. Ce sont les communes périurbaines qui présentent les taux de croissance les plus importants. Les familles et les jeunes couples cherchent notamment à s’éloigner des centres-villes, pour obtenir un meilleur cadre de vie. Ils quittent donc les centres et leurs proches banlieues pour les communes périurbaines. Entre 1990 et 1999, la population progressent de 0,12 % par an dans les villes-centres, de 0,42 % dans les banlieues et de 1,03 % dans les couronnes périurbaines métropolitaines. Sur la même période 677 communes deviennent urbaines.

Le processus

Fonctionnement

Les déterminants économiques de l'étalement urbain : les spécialistes des études foncières, comme Joseph Comby et Olivier Piron, urbanistes, ont montré que « beaucoup des ménages s’installent dans le périurbain pour se rapprocher de leur travail, à savoir les nouveaux pôles d'activités économiques de périphérie. Prendre en compte le coût de leurs déplacements vers le centre-ville n’a aucun sens »[17].

La principale motivation des personnes choisissant ce mode d'habitat est d'échapper au coût élevé, parfois prohibitif, du logement urbain, en raison essentiellement de la forte demande pour les quartiers centraux. Choisir les banlieues permet souvent, pour le prix d'un appartement en ville, l'achat d'une maison plus vaste avec jardin. Une autre motivation importante est le choix d'un cadre de vie plus agréable car plus proche de la campagne, plus calme, et qui permet d'échapper à l'« entassement urbain », qui serait source de stress et d'agressivité. La ville a souffert de son image négative et en souffre encore, malgré les nettes améliorations du cadre de vie en ville. Cependant le bénéfice induit par le coût plus faible du logement est réduit par les coûts entraînés par l'éloignement. Deux voitures par foyer sont quasiment indispensables dans les zones pavillonnaires, elles représentent à long terme une part très importante du budget familial.

Le principal inconvénient est l'éloignement du lieu de travail (le télétravail n'ayant pas encore permis de remplacer significativement et efficacement la concentration physique des individus dans des locaux afin de produire une activité économique collective) qui provoque les migrations pendulaires et les embouteillages, sans compter l'effet écologique d'un tel développement.

Vivre dans le périurbain est parfois présenté comme une obligation, exercée par la pression du prix du foncier urbain. Mais pour Jacques Lévy[18] c'est un choix libre, puisque l'économie réalisée par un prix foncier moins élevé est compensée par les coûts entrainés par les déplacements. Il distingue deux profils d'habitants. le premier, les « allophiles », souhaitent cohabiter avec des personnes différentes d'eux-même. S'y opposent les habitants "allophobes", qui souhaitent habiter avec des personnes qui leur ressemblent. Selon lui l'étalement urbain est dû aux "allophobes", qui quittent la ville, territoire hétérogène, pour des périphéries plus homogènes.

Lotissement pavillonnaire périurbain à Maule dans les Yvelines (France)

L'étalement urbain peut être mis en parallèle avec le développement du parc automobile et des infrastructures routières, de zones d'activités commerciales et industrielles, qui nécessitent des surfaces importantes et qui sont rejetées des centres-villes à la fois à cause du coût de l'immobilier et du fait du rejet de certaines nuisances liées à ces activités.

S'agit-il en fait d'un concept ou plutôt d'un constat lié à plusieurs phénomènes, tant individuels que collectifs ? Il n'y a pas eu rationalisation, mais plutôt tendance naturelle, que les discours sur la maîtrise n'ont pas enrayé :

  • à titre individuel, la volonté de bénéficier des services de la grande ville sans en supporter les contraintes, la difficulté de choisir un logement proche de son travail alors que l'on travaille à deux ou plus et que les mobilités professionnelles rendent vite caduc le premier choix, suivant l'âge des enfants, le souhait de leur offrir des espaces de calme et de verdure ;
  • à titre collectif, l'attraction des métropoles et donc les besoins d'expansion, le souhait des communes de la périphérie de bénéficier aussi de l'apport de population qui permet de maintenir écoles et services de base, enfin l'absence claire de politique cohérente et de limites fermes à l'extension de la ville (absence largement liée à la faible densité réelle ou supposée du territoire).

Mesurer l'étalement urbain

Il existe différentes manières de mesurer l'étalement urbain. Il est possible d'analyser l'évolution de l'emprise du bâti[19], grâce à des cartes ou à des photographies satellitaires, pour observer un scénario de diffusion de l'urbain. Il est aussi possible de "mesurer le rayonnement ou l'attractivité des centre historiques et des villes nouvelles"[20], ce qui ferait apparaître une population dispersée et des emplois compactés et cas d'étalement urbain. Pour Eric Charmes l'étalement urbain peut se calculer grâce à "un ratio entre la surface urbanisée et le nombre d'habitants de cette surface"[20]. Une autre méthode consiste à observer l'évolution du nombre de résidences principales autour des villes, une augmentation significative et continue observée lorsque l'on s'éloigne de la ville centre pouvant révéler une situation d'étalement urbain. Il est aussi possible d'observer la distribution des densités par rapport à la superficie totale, la fragmentation du tissus urbain, le nombre de poches de fortes densités dans la commune. Ainsi l'étalement urbain n'a pas une mesure précise, mais différentes méthodes de mesure. Différentes données sont utilisées pour le quantifier, mais la plupart du temps elles sont utilisées seules, et non pas croisées entre elles. Pour Vincent Fouchier[21] la densité doit être associée à la nature et à l'importance des déplacements quotidiens des populations. La plupart des spécialistes s'accordent à dire qu'il faut, pour définir l'étalement urbain, utiliser un faisceau d'indices, et non pas un indicateur unique.

Critique des mesures de l'étalement urbain

Est considéré comme périurbain un espace étant dans la continuité paysagère de l'urbain. Donc plus l'urbain s'étale, plus le nombre d'espaces périurbains augmente. Mais le géographe Jacques Lévy remet en cause cette définition[18]. Pour lui, il faudrait prendre en compte la continuité des échanges (économiques et humains), plus que la continuité paysagère. Car selon lui, certains espaces éloignés entretiennent de très fortes relations d'échanges, et ont donc une intégration forte, tandis que certains espaces très proches entretiennent peu ou pas de relations d'échanges. Certaines communes seraient alors considérées, à tort d'après le géographe, comme des communes urbaines, alors que peu intégrées à l'urbain, et d'autres seraient considérées comme des communes rurales alors que très intégrées à l'urbain.

Jacques Lévy remet aussi en cause la classification de l'Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE)[22] qui exclut du monde urbain les communes n'appartenant pas à une unité urbaine, les considérant comme des « pôles ruraux ». Pour lui, le nombre d'habitants ne définit pas à lui seul l'urbanité d'une commune, il faut aussi inclure l'histoire de la commune. Selon Jacques Lévy, des espaces périurbains peuvent être considérés comme ruraux parce qu'ayant une faible urbanité, alors qu'ils ne correspondent pas aux critères mêmes de la ruralité, c'est-à-dire une « société organisée autour de la terre et de l'agriculture », voire que leurs réseaux et modes de vies sont similaires à ceux du milieu urbain.

L'utilisation de l'évolution de la densité des milieux et de l'accroissement démographique comme mesure de la progression de l'étalement urbain est critiquée parce qu'étant un indicateur unique, mais aussi parce qu'elles ne prennent pas en compte le fait que lors de l'arrivée d'une nombre important de nouveaux habitants l'ensemble du contexte territorial est modifié.

Conséquences

Les gestionnaires de services d'intérêt général subissent une hausse des dépenses nécessaires à la construction et à l'entretien des réseaux (eau, gaz, électricité, lignes téléphoniques, transport de personnes, que ce soit des transports collectifs ou des routes, etc.). Ces dépenses ne sont pas à négliger, car elles ne sont pas liées à l'augmentation de la population, en croissance faible dans les pays occidentaux : l'essentiel des nouveaux réseaux sont établis pour desservir une population dispersée et peu dense, ce qui rend problématique à terme l'amortissement des dépenses, qui sont supérieures pour l'ensemble de la collectivité. Symétriquement, dans les territoires déjà urbanisés, la sous-utilisation croissante des équipements publics dégrade les conditions financières de leur gestion courante, de leur maintenance et de coûteuses mises aux normes.

L'étalement urbain est localement associé à la constitution de « villes dortoirs » et de fortes migrations pendulaires, ce qui demande de plus grands investissements en infrastructures routières, et de plus grandes dépenses énergétiques[23], ainsi qu’une plus grande pollution au gaz carbonique[24]. De plus, l’augmentation des surfaces artificielles augmente la gravité et la rapidité des inondations.

Au-delà de ces aspects techniques, l'étalement urbain peut occasionner une perte de naturalité, ainsi que de la ruralité, à la fois comme élément paysager et comme mode de vie.

Effets sur la naturalité des paysages et les services écosystémiques

La périurbanisation contribue à la destruction de milieux et à la fragmentation écologique des paysages et de l'environnement nocturne (à cause de l'éclairage public qui accompagne les lotissements). L'étalement des lotissements, des espaces commerciaux et énergétiques aux lisières de zones naturelles ou protégées, menacent souvent leur intégrité[25] et favorisent l'introduction de nouvelles espèces (éventuellement susceptibles de devenir invasives).

En Amérique du Nord, au début des années 2000, le réseau routier occupe environ 1 % de la surface des terres, mais on estime qu'il « altère » directement les structures et fonctions écologiques de 22 % de l'espace[26]. « Là où la périurbanisation est rapide, la richesse et l’endémisme des espèces diminuent à mesure que la couverture urbaine augmente, menaçant la biodiversité[26]. » La fragmentation écopaysagère menace d’extinction au moins 500 espèces aux États-Unis[26]. « Elle procure également de nouveaux points d’entrée aux espèces invasives déjà introduites par d’autres moyens[26]. »

La constitution de lotissements et maisons en lisière de forêts et prairies vulnérables au feu est un facteur d'augmentation du nombre d’incendies accidentels aux États-Unis[27][réf. incomplète]. Les feux et le drainage favorisent ensuite les espèces allogènes pathogènes des arbres, avec un coût croissant[28].

À titre d'exemple, aux États-Unis en 2000, les installations urbaines et suburbaines couvraient environ 126 000 km2 et le logement exurbain occupait sept fois plus de place (avec 11,8 % de tout le territoire américain). Les zones les plus touchée (début des années 2000) sont les zones rurales des Montagnes Rocheuses, les États du sud et la Californie[29]. Aux États-Unis toujours, l’étalement croissant des ceintures urbaines augmente la fragmentation forestière, et à la disparition de forêts et prairies ainsi que des sols agricoles, zones humides et d’autres ressources telles que les habitats naturels et la biodiversité ; sur 36 400 km2 construits de 1997 à 2001, 20 % étaient antérieurement des terres agricoles, 46 % des forêts et 16 % des pâturages (NRCS 2003). L'étalement urbain est une menace de plus pour la grande prairie du centre de l'Amérique du Nord, autrefois immense et devenue en deux siècles « l'un des écosystèmes les plus menacés, tant à l’échelle du continent qu’au niveau mondial »[30]. Près de 50 % du recul des prairies de 1982 à 1997 aux États-Unis est due au développement urbain [31].

L'imperméabilisation et le ruissellement urbain sont des sources de transferts de pollution et de moindre réapprovisionnement des nappes phréatiques[32][réf. incomplète]. La population rurbaine importe des véhicules tout-terrain dont les pistes contribuent aussi à la fragmentation écologique des milieux, à l'aggravation de l’érosion, aux nuisances (pollution sonore notamment) et à la pollution de l'air en particulier[33].

Les périurbains sont plus exposés à certains risques sanitaires[34] (ex. : Maladie de Lyme et autres véhiculées par les tiques, dont les populations sont en expansion).

Une entrave au développement durable ?

D'après l'Institut français de l'environnement (Ifen), 60 000 hectares de terres naturelles ou agricoles disparaissent chaque année en France sous l'effet de l'urbanisation[35]. Les surfaces artificielles (routes, bâtiments, parkings, etc.) y augmentent trois fois plus vite que la population (la population a augmenté de 8 % de 1982 à 1999, les surfaces artificielles de 42 %[36]). Dans certaines régions, les surfaces artificielles ont même doublé durant la même période (c'est le cas du Pas-de-Calais[37], avec une augmentation de 95 % des surfaces artificielles pour une croissance de quelques points de la population).

Avec l'artificialisation des sols (routes, zones d'activités économiques et commerciales, habitations individuelles plus vastes…), les biotopes (espaces agricoles, forestiers, pastoraux ou naturels) disparaissent, et avec eux la biocénose (faune et flore) qu'ils abritent. En conséquence, l'écosystème n'existe plus. Cependant, si l'étalement urbain contribue à la diminution de la biodiversité, il peut également l'entretenir par la préservation d'habitats spécifiques (comme les friches industrielles, zones humides, parcs et jardins) et de milieux aujourd'hui fortement menacés par la monoculture agricole tournée vers la céréaliculture et la culture d'oléagineux (comme les anciennes prairies de fauche et les pelouses sèches)[38]. Par ailleurs, les espaces urbanisés constituent un refuge pour certaines espèces animales. De nombreuses espèces aviaires cavernicoles nichent ainsi dans les cavités des vieux arbres et les bâtiments alors qu'elles peinent à trouver un habitat dans les campagnes. De plus, les espaces urbains et périurbains sont des zones refuges potentielles pour les pollinisateurs sauvages dont la population s'est fortement réduite ces dernières décennies du fait de l'intensification des pratiques agricoles (monoculture, homogénéisation végétale des paysages agricoles, usage de pesticides). Or, les pollinisateurs jouent un rôle clef dans la reproduction des plantes à fleurs et participent ainsi au maintien de la diversité végétale[39].

Outre la faune et la flore, les sols artificialisés nuisent à l'infiltration des eaux de pluie et favorisent le ruissellement, facteur d'érosion sur les terres — cultivées ou non — mitoyennes. L'étalement urbain peut ainsi entraîner la raréfaction — voire la disparition — de certaines espèces animales (comme la tortue d'Hermann ou certaines grenouilles) ou végétales. Le morcellement de l'habitat naturel, qui peut constituer une barrière aux flux de gènes entre les différentes populations d'une même espèce, peut ainsi être à l'origine d'une réduction de la diversité génétique.

Par ailleurs, le coût énergétique de ce type de développement est élevé, du fait de l'accroissement des déplacements qu'il induit et de la plus grande difficulté à chauffer et isoler thermiquement les constructions de faible densité qui accompagnent l'étalement urbain.

L'étalement urbain est souvent lié à la spécialisation fonctionnelle des espaces (séparation sur le territoire des fonctions de logement, d'emploi et de service) et à la ségrégation spatiale (embourgeoisement du centre-ville, périurbanisation des classes moyennes et « ghettoïsation » des classes les plus pauvres). La combinaison de ces phénomènes est fortement génératrice d'émissions de gaz à effet de serre, en particulier parce qu'elle a pour conséquence d'augmenter la mobilité locale (réalisée dans un rayon de 80 km autour du domicile). Ces évolutions entraînent également une augmentation de la vulnérabilité des territoires aux changements climatiques via la fragilisation de la biodiversité et la réduction des espaces agricoles, alors même que leur préservation est essentielle pour maintenir une capacité d'adaptation, ou encore via l'augmentation des risques d'inondation par l'artificialisation des sols[40].

Le développement durable est ainsi difficilement compatible avec les contraintes du périurbain en termes de déplacement et de consommation d’espaces ainsi que des nuisances qu'il apporte. Des solutions ont toutefois été envisagées et parfois mises en œuvre comme à Grenoble avec l’Écoquartier de Bonnes[41] qui en induisant une mixité d’activités dans le quartier limitant les déplacements ainsi qu’une densification de celui-ci réduisant la consommation d’espace cherche à répondre aux besoins du développement durable. Par ailleurs, les espaces périurbains sont des lieux où peuvent facilement se développer les réseaux d'énergie renouvelable et les circuits courts alimentaires, du fait de leur faible densité et de la proximité des exploitations agricoles. "Il apparaît donc assez impropre de souligner à l’excès le caractère incompatible ou contradictoire du périurbain avec l’émergence de nouvelles normes sociales à propos de l’environnement."[42]

En plus des aspects environnementaux que touche l'étalement urbain, les deux autres piliers du développement durable sont aussi concernés. Pour certains économistes la diversité se trouve dans la densité et la présence d'espaces publics, dans les villes compactes donc, rendant ces espaces plus productifs que les autres. L'étalement urbain serait donc une opposition au principe de la productivité[43]. Enfin l'étalement urbain entraînerait un manque, voir une absence, de mixité sociale. Pourtant sans mixité sociale il semble difficile d'atteindre la cohésion sociale recherchée par le développement durable.

Un effet sur la ruralité

Presque partout dans le monde, en périphérie des villes, la population rurale tend à être remplacée par des « rurbains ». Par exemple, au Canada, l'étalement urbain a été la cause majeure de l’augmentation de la population rurale de 1991 à 1996, en particulier à l’Ouest[44]. Aux États-Unis, de 1990 à 2000, la population « exurbaine » des 22 États situés à l’ouest du fleuve Mississippi a augmenté de 17,3 %[45][réf. incomplète]. La croissance de la population dans la vallée centrale de Californie, qui fournit un quart des produits alimentaires du pays, menace dorénavant des terres agricoles[46].

En France, la FNSAFER avertit le que les espaces ruraux sont encore considérés comme le réservoir de l'extension urbaine[réf. nécessaire]. Dix ans plus tard, l'(Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) considère que « l'étalement urbain consomme encore 54 000 hectares de terres, essentiellement agricoles, chaque année »[47].

La présentation du nouveau zonage de l’INSEE en octobre 2011, dans lequel l’« espace à dominante rural » disparaît[48] a été considérée par certains comme la preuve symbolique de la mort de la « ruralité », en lien avec l’étalement urbain. D’abord, la rurbanisation des espaces ruraux entraîne un changement dans les fonctions résidentielles des communes rurales qui perdent ses aspects agricoles. Ensuite, la périurbanisation s’accompagne en plus de l’implantation d’équipements et d’activités contribuant au système urbain au détriment du monde rural.

Si l’étalement urbain entraîne une tension entre les différentes visions du territoire des ruraux et des nouveaux arrivants, celle-ci s’explique notamment par une méconnaissance des citadins de la cohérence territoriale des espaces ruraux. Soumis donc à la pression périurbaine, ces espaces, possédant une cohérence sociale et économique et un ensemble de valeurs attachés au monde rural, se transforment par à-coups. Ces transformations s’opèrent donc de façon brusque, en fonction des besoins spatiaux d’une population issue d’une économie tout à fait différente, celle de la ville. Le parcellaire des villas ou la toponymie demeurent au même temps que le paysage et les coutumes se dénaturalisent[49].

Étalement urbain et tourisme

Il existe une forme d’étalement urbain qui ne ressemble pas et n’a pas le même but que l’étalement périphérique des villes. Il s’agit des stations touristiques. L’urbanisation des lieux touristiques nécessite le développement d’un bâti harmonieux avec l’histoire architecturale et la cohérence paysagère des régions concernées.

On distingue deux périodes où se sont développés les stations touristiques. La première de 1800 à 1914 qui coïncide avec le début du tourisme et donc la création des premières stations touristiques. Une population riche et urbaine souhaite vivre des moments de vacances dans des cadres plus beaux et plus agréables que les villes où ils résident. Certains lieux dans des cadres privilégiés comme les littoraux ou la montagne, voient donc leurs activités, leurs populations et leurs bâtis changés pour devenir les bases des stations balnéaires ou de skis prisés qui existent aujourd’hui. Des petits villages de pêcheurs comme Saint-Tropez sur la côte d’Azur, Deauville-Trouville en Normandie ou Le Touquet rebaptisé le Touquet Paris-Plage au début du XXe siècle, deviennent des lieux prisés par la haute société. Des villages de montagnes comme Chamonix deviennent des stations de sports d’hiver fréquentés par une population aisée mondiale. Les premières résidences secondaires et les infrastructures touristiques apparaissent dans ces stations destinées aux classes supérieurs.

La seconde période de 1914 à nos jours est le développement plus globalisé de certains littoraux et des montagnes, car une part de la population de plus en plus importante peut se permettre de partir en vacances. L’étalement urbain est donc très important par exemple sur la côte d’Azur en France ou la Costa Brava en Espagne où presque la totalité du littoral est surchargé par les constructions d’hôtels, d’immeubles et de résidences secondaires[50].

Le 15 octobre 2007, l'Institut français de l'environnement (Ifen) a indiqué qu'entre 1990 et 2000, trois fois plus de terres avaient été « artificialisées » dans les communes littorales que dans la moyenne du pays, surtout dans la zone comprise entre 500 mètres et 2 000 mètres de la côte. L'Ifen ajoutait que la construction de logements avait plus que doublé depuis 1990.

Cette artificialisation des terres littorales est disparate selon les régions du littoral. Ainsi la côte de la Mer du Nord est fortement urbanisée et artificialisée en raison d’une très forte spécialisation dans les transports maritimes et les activités associées. De même la côte méditerranéenne l’est également mais principalement du fait du tourisme et de l’économie résidentielle.  Les côtes du littoral breton demeurent encore relativement préservées en revanche même si l’artificialisation due à l’étalement urbain commence à les toucher[51]. Le tourisme a ainsi conduit dans les zones littorales du sud a un fort étalement urbain afin d’assurer le logement des touristes mais également leurs activités : structure commerciale orientée vers la satisfaction des besoins des touristes, aménagements urbains (fronts de mer, centres commerciaux, palais des congrès…)[52].

Cette artificialisation des littoraux en partie due aux besoins de l’activité touristique crée des tensions sur le littoral tant au niveau paysager, qu’au niveau de l’écosystème et même de l’égalité au sein du développement des territoires. En effet, l’artificialisation entraîne en premier lieu : une transformation le plus souvent destructrice de milieux d’une grande diversité  (zones humides, dunes, landes, garrigues et maquis, forêts, mais aussi plages, dunes et lido… des espaces qui abritent une importante biodiversité animale et végétale) et toujours extrêmement pénalisante pour la conservation de l’environnement (le conservatoire du littoral tente de résoudre les problèmes notamment par l'instauration d'une loi littoral en 1986)[53]. En second lieu, l’artificialisation est créatrice de risques pour les populations et de vulnérabilité pour les espaces. En effet, depuis quelques dizaines d’année des données scientifiques concernant la montée du niveau moyen des mers à  l’échelle planétaire font état d’une avancée du niveau de la mer. Or, dans ce contexte plutôt défavorable aux implantations humaines à proximité même de la mer, il y a de plus en plus de constructions d’infrastructure humaine. Cela créé ainsi des risques qu’il faut gérer et anticiper afin de pallier les risques humains mais également matériels. En outre, ceci a un coût économique par des dédommagements aux victimes en cas d’accident, des rénovations de plages, de digues… qui pèse sur les comptes publics des territoires[53], comme le montre le cas des communes touristique du sud-Vendée lors de la submersion marine « Xynthia » en 2010[54].

En plus de cela, cette vulnérabilité des littoraux urbanisés engendre également des effets néfastes pour le tourisme par un phénomène d’uniformisation due au mitage des espaces agricoles et forestiers et surtout à l’étalement urbain qui conduisent à l’uniformisation des côtes, où se développe une sorte de paysage périurbain universel. La Fédération nationale des SAFER alertait en 2004 en publiant un livre blanc intitulé La fin des paysages. « Il faut cesser de considérer la terre agricole comme une terre inutile ou inutilisée », expliquait-elle. La FNSAFER exposait que le pouvoir d'attraction touristique de la France (gastronomie, paysages, traditions rurales) ne peut pas se maintenir en même temps que la campagne s'urbanise et disparaît. Ce paysage uniformisé peut ainsi sembler moins attractif au tourisme.

Étalement urbain et ségrégation

On peut aussi s'interroger sur le phénomène de ségrégation de ce mode de développement et sur la faible mixité sociale au sein même d'un lotissement.

La ségrégation dans les zones d’étalements urbains et l’étalement en lui-même, ne sont pas nécessairement liées. En effet, l’étalement urbain à tendance à atténuer le coût du foncier. On pourrait donc penser que la ségrégation économique et sociale est plus faible dans ces zones qu’ailleurs. Mais en réalité le type de cadre de vie de l’étalement attire une population soucieuse de vivre dans un quartier homogène, entourée d’habitants partageant les mêmes envies sur leurs quartiers, à savoir un cadre de vie calme et plus agréable qu’un centre ville. Les zones périurbaines attirent donc des habitants aux mêmes caractéristiques, c’est-à-dire souvent des jeunes couples des familles avec enfants et des retraités[55].

Les lotissements pavillonnaires neufs sont souvent construits en très peu de temps et rapidement peuplés de foyers très similaires : jeune couple avec des enfants en bas âge ou projetant d'en avoir (peu de célibataires, de personnes âgées, de couples sans enfant)[N 1]. En effet, les couples ayant des enfants constituent plus d’un tiers des ménages dans l’ensemble des couronnes périurbaines et communes multipolarisées en France.

Cependant, comme conséquence de nombreux phénomènes, dont l’évolution des modèles familiaux, la cohabitation des jeunes ou le vieillissement des premiers arrivés, nous assistons aujourd’hui à une évolution de la composition des foyers dans l’espace périurbain. Si les parts de ménages retraités et de familles monoparentales restent inférieures à celles des pôles urbains, elles augmentent quand même progressivement[56].

Le dégagement vis-à-vis des voisins et de l’espace public constitue un des éléments caractéristiques dans les espaces produits par l’étalement urbain. Or, si les liens sociaux au sein de l’espace de vie quotidien sont de moins en moins pris en compte, renforcé par l’importance généralisée donnée aux axes, nœuds et réseaux par rapport au quartier, un entre-soi résidentiel se développe. Celui-ci semble répondre à un souhait de vivre entre personnes partageant un ensemble de valeurs et de qualités communes. [57] Le périurbain serait pour certains auteurs le lieu de la recherche par les classes moyennes fragilisées d’un entre-soi protecteur[58], encadré par les contraintes réglementaires publiques et privées qui contribuent à une ségrégation qui se développe sans besoin de dispositifs d’isolement, même si elle n’est pas aussi accomplie comme dans les communautés encloses[57].

Les gated communities émergent de plus en plus dans l’espace périurbain, généralement au sein du front d’urbanisation, là ou l’urbanisation s’est produite le plus récemment, notamment aux États-Unis ou en Amérique Latine. 

Or, si l’espace périurbain accueille des espaces fermés destinés à des populations aisées, celui-ci est aussi perçu par certains auteurs comme un espace de relégation pour les classes populaires blanches obligées à partir des métropoles mondialisées[59]. D’ailleurs, en France, le vote Front National serait plus prononcé dans cet espace, ce qui mettrait donc en évidence le repli sur soi déjà évoqué qui est revendiqué dans l’espace périurbain[60]. Nombreux sont les auteurs qui mettent en cause cette essentialisation de l’espace périurbain : « les territoires périurbains sont trop vastes et trop variés pour être réduits à un vote » (E Charmes)[61]. D’ailleurs, si le taux de pauvreté est en 2012 de 16,1 % dans les grands pôles urbains français (villes-centres et banlieues), il n’est que de 8,8 % dans leurs couronnes[62].

Étalement urbain et la désertification des centres-villes

L'étalement urbain contribue également à la création de "la ville en dehors de la ville"[63]. Comme l'explique Olivier Razemon dans son ouvrage Comment la France a tué ses villes, paru en 2017, l'étalement urbain a amené à la création de zones commerciales en périphérie des villes. Ces zones accueillent les commerces et parfois même les services que l'on avait pour habitude de trouver jusqu'alors dans les centres urbains : commerces d'alimentation, d'habillement mais désormais également laboratoires d'analyse, coiffeurs et agences immobilières. Les villes en déclin urbain souffrent particulièrement de cette logique : certaines grandes villes comme Calais, Le Havre ou Saint-Étienne la subissent mais ce sont surtout les villes moyennes (Soissons, Carcassonne, Vierzon ou Saint-Brieuc) qui pâtissent du déclin urbain. L'étalement urbain a créé des zones excentrées, peu connectées à la ville par les transports en commun et sanctuaires de la voiture individuelle. La grande distribution a ainsi saisi l'opportunité de créer une offre accessible facilement en voiture (grands parkings, services drive...) et regroupant le plus de commerces possible, minimisant ainsi les trajets. Les commerces de centre-ville sont alors délaissés, réputés trop éloignés, peu accessibles, ne disposant pas d'une offre satisfaisante ou trop chère. Olivier Razemon recentre donc le débat autour des moyens de transport et notamment le rôle de la voiture individuelle. Progressivement bannie des centres-villes parce que jugée trop polluante, trop bruyante, trop encombrante, la voiture individuelle est devenue indispensable à la vie périurbaine. Cette concurrence se traduit aujourd'hui par la désertification des centres-villes : les boutiques laissées à l'abandon faute de repreneurs lorsqu'elles font faillite présentent aujourd'hui des vitrines vides et des rideaux de fer baissés.

Gestion de l'étalement urbain

L'évolution de la législation

En France, le législateur tente aujourd'hui de limiter le processus d'étalement urbain, surtout depuis la loi SRU (Solidarité et renouvellement urbain) du 13 décembre 2000. Les objectifs premiers de cette loi sont de lutter contre la périurbanisation et, en parallèle, de redensifier les centres-villes en favorisant notamment le renouvellement urbain. Cependant, la France compte encore de très nombreux projets d'urbanisation par étalement, au détriment des zones naturelles.

La législation française assigne aux acteurs publics locaux, notamment depuis la loi Grenelle II, la « mission d’assurer un contrôle effectif de la consommation de l’espace naturel, agricole et forestier ». Cette mission n’est accomplie que si ces acteurs locaux s’engagent à ne pas autoriser l’urbanisation des zones naturelles, ce qui n’est pas toujours le cas[64]. Nombreux sont les cas dans lesquels les autorités locales voient dans l’étalement urbain la possibilité d’augmenter les recettes fiscales.

Prospective : les résultats de la recherche TSAR[65] menée pour le PREDIT[66] ont été présentés au Congrès ATEC-ITS France de 2014. Cette recherche exploratoire évalue l'efficacité qu'aurait une généralisation de la taxation du stationnement automobile sur la relocalisation urbaine. D’autres travaux ont analysé l’impact de la mise en place d’une taxe contrebalançant le « gain immobilier », une des principales causes alimentant l’étalement urbain. Ce qui semblerait limiter l'étalement urbain pourrait avoir l'effet contraire[67].

L'étalement urbain dans les PLU et les SCoT

Pour mieux gérer l'étalement urbain, et pour mieux le contenir, les Schémas de cohérence territoriale (SCoT) et les Plans locaux d'urbanisme (PLU), des documents stratégiques d'aménagement urbain, ont des impératifs. Les SCoT doivent prendre en compte un objectif de consommation économe de l'espace, et une meilleure gestion de la densité. Les PLU doivent comprendre une analyse de la consommation des espaces non urbanisés, une justification des projets d'aménagement, avec des "objectifs de modération de la consommation de l'espace et de lutte contre l'étalement urbain[68]." par le biais du projet d'aménagement et de développement durable (PADD).

Les ajouts de la loi ALUR

La loi pour l'Accès au Logement et un Urbanisme Renouvelé[68], entrée en vigueur le 27 Mars 2014 a pour but de renforcer les obligations des SCoT et des PLU en termes d'analyse de la consommation d'espaces naturels ou agricoles, et prévoit que ces documents devront intégrer une analyse des capacités de densification dans leurs rapports. La loi ALUR renforce donc l'encadrement de l'ouverture à l'urbanisation des zones 2Au[69] des PLU.

L'objectif principal de cette loi est ainsi de favoriser la densification des zones déjà urbanisées plutôt que d'ouvrir de nouvelles zones à l'urbanisation.

Exemples et propositions de lutte contre l'étalement urbain

Textes législatifs luttant contre l'étalement urbain

  • Convention Alpine (1991)[70] : Signée en 1991 par les pays de l'arc alpin cette convention a pour but d'assurer une "politique globale de préservation et de protection des Alpes"[71]. Elle spécifie, entre autres, que les pays alpins se doivent d'assurer une utilisation économe des sols et de réduire les préjudices faits au sol, notamment en en limitant l'imperméabilisation.
  • Charte de Leipzig (2007) [72] : Signée en 2007 par les 27 pays de l'Union Européenne la Charte de Leipzig sur la ville européenne durable est entrée en vigueur en 2008. Cette charte préconise l'adoption d'une politique de développement urbain intégré[73]. L'habitat groupé y est cité comme fondation importante d'une « utilisation efficace et durable des ressources ». Ce type d'habitat pouvant être atteint en « utilisant des méthodes de planification urbaine et régionale permettant d'empêcher l'étalement urbain ».
  • Projet de Loi Finances Rectificatives 2012[74] : Ce projet de loi finance comprend le renforcement des taxes susceptibles de lutter contre l'étalement urbain en favorisant la densification. Il comprend l'augmentation de la taxe sur la cession à titre onéreux des terrains nus ou des droits relatifs à des terrains nus rendus constructibles, en orientant une partie du produit de la taxe vers la conversion à l'agriculture biologique ou à haute valeur environnementale.

La densification urbaine

L'intensification urbaine, aussi appelée densification urbaine, est considérée comme une alternative viable à l'étalement urbain. Le but est de « favoriser une conception renouvelée des quartiers dans leurs fonctionnalités »[75]. Renforcer la densité urbaine permettrait de limiter les coûts de fonctionnement et d’entretien que supportent actuellement les collectivités locales. La densification urbaine se présente ainsi comme une réponse à l'étalement urbain lui-même, mais aussi à une partie des problèmes qu'il cause.

Entre ville compacte et ville cohérente

Ville compacte, lutter contre l'étalement urbain de manière politique

Le terme ville compacte promeut le fait qu'une ville unipolaire qui possède une densité élevée réduit la distance parcourue pour tous les concitoyens. Cette forte compacité permet une réduction de la surface sol artificialisée et une proximité de toutes les activités quotidiennes ce qui induirait une diminution énergétique[76]. Elle est une forme d'alternative à l'étalement urbain. Au sein du champ scientifique, une étude menée par Newman et Kenworthy en 1999 s'intitulant "budget, énergie, transport" démontre que plus la densité est grande plus le vélo et la marche à pied sont favorisés, cette étude suscite l'intérêt des politiques pour la ville compacte.

En France, dès 1970 les pouvoirs publics cherchent à comprendre et à accompagner l'étalement urbain, cela se traduit notamment par le recensement de 1975. Cependant très vite en Europe on cherche à garder l'héritage des centres historiques à forte densité. Les premières réactions planificatrices prenant appui sur le modèle de la ville compacte se sont certainement développées dans les années 80 à Amsterdam[77]. Faisant face à une crise du logement les politiques néerlandais mettent en œuvre une réhabilitation et rénovation des centres villes[78]. À Barcelone, la régénération urbaine devient un modèle, les politiques construisent la ville sur la ville.

Plusieurs grandes instances, regroupements politiques ont soutenu le principe de la ville compacte. Dans les années 90, la CEE promeut le développement de la « une ville compacte » par les pouvoirs publics qui permettrait « d’éviter d’échapper aux problèmes de la ville en étendant la périphérie »[79]. En 2012, un rapport de l'OCDE intitutlé Compact city policies défend l'idée que la ville compacte est synonyme de ville durable[80].

Ville cohérente, une proposition scientifiques pour lutter contre l'étalement urbain

Newman Kenworthy ne prône pas uniquement la ville unipolaire, selon eux d'autres modalités comme la ville organisée en noyau concentrique ou constituée de plusieurs trames, sont possibles. Emre Korsu propose un système dans son ouvrage La ville cohérente, Penser autrement la proximité pour lutter contre l'étalement urbain tout en prenant en compte les enjeux urbains et environnementaux. La ville compacte est la proximité de tous et tous cependant elle ne prend pas en compte la distance avec le lieu de travail alors que cette dernière représente environ 50 % des trajets pour un actif (lors d'une journée de travail). Or, la population a besoin d'être à proximité uniquement des lieux du quotidien. La ville cohérente est une conception abstraite de la ville compacte sans ces contraintes. Emre Korsu produit un système statistique à l'échelle de l’Île-de-France. Chaque ménage devant se trouver à moins de X minutes de son lieu de travail, les réaffectations se font au niveau des logements en fonction des aménités, du prix du fonciers des ménages à relocaliser. Étonnement pour un seuil de 30 minutes, seul 27 % des ménages en Île-de-France sont à relocaliser. Ce système nous démontre que le temps de trajet est important à cause du peu d’offre résidentielle ou du coût trop élevé à Paris. Cependant, contrairement aux idées reçues, les personnes à relocaliser sont souvent des personnes seules, des ménages plutôt aisés (cadres, professions intermédiaires) et inversement, les ménages à bas revenus sont en sous représentation au sein de la population à relocaliser. Les caractéristiques du logement des populations à relocaliser (prix du foncier, aménité, environnement, infrastructure) changent peu.

Emre Korsu démontre que 27 lieux de travail à prix foncier excessif concentre 46 % des actifs à relocaliser. On peut émettre l'hypothèse qu'une politique sur la maitrise de l'implantation de l'emploi tertiaire serait efficace[81].

L'émiettement urbain

Certains chercheurs ont développé le concept "d'émiettement urbain[82]". Selon eux, l'étalement urbain n'est pas continu, parler d'émiettement urbain serait préférable.L'étalement urbain se produit en saut de puce selon J.Castel[82], "les plus forts taux de croissance démographique atteignent des communes de plus en plus petites"[82]. La dédensification urbaine est portée par des critères économiques. En effet, les ménages de classes moyennes favorisent l'émiettement en se logeant de plus en plus loin dans les zones périurbaines à cause d'avantages économiques. Eric Charmes partage cet avis. Le Périurbain est pour lui à l’inverse de l’étalemt urbain “Loin de l’étalement urbain dont on parle souvent, la périurbanisation peut être décrite comme un émiettement de la ville”[83]

Ce processus est discontinu, trois émiettement sont recensé par Eric Charmes[83]: paysager, social (par ségrégation) et administratif. Par ce triple émiettement les communes deviennent des micro-sociétés, un « club résidentiel » qu'il nomme effet de « clubbisation ». Ces micro sociétés sont là en consommateur et non en citoyens, elles cherchent à préserver leur qualité de vie notamment par le biais d'aménités (comme la présence d'espace vert). Il s'opère une sélection des habitants par le revenu ce qui produit une exclusivité socio-spatiale.

Les communes périurbaines seraient devenues ingouvernables? Selon Eric Charmes[83] , il existe coopérations et négociations entre clubs résidentiels et pouvoirs métropolitains. Des instruments spécifiques sont mis en place par les pouvoir publics de ces communes grâce à des règlements d'urbanisation (notamment via le PLU) ou l'aménagement public (transport, carte scolaire). Une aspiration sociale doublée d'intérêts a vu le jour grâce à un effet de clientélisme.

Facteurs de stimulation du processus

  • Individuelles. les facteurs de dynamiques centre-périphéries individuelles sont régis par la situation des ménages. Certains ménages participent à ce processus délibérément. En effet, il y'a une forte préférence pour la maison individuelle de plus, l'éloignement n'est pas vu comme un impact négatif du fait des réseaux qui permettent de garder une accessibilité aux grandes villes. Cependant certains ménages sont contraints et subissent ce processus, l'effet de Gentrification qui est un gradient centre-périphérie éjectent les classes populaires.
  • Economique. Le Capitalisme bloque la densité de l'urbanisation cependant la population augmente ce qui a pour effet d'accélérer l'étalement urbain. L'urbanisation s'auto-bloque du fait du comportement de NIMBY des périurbains "Not in my back yard". Cet effet d'individualisme consiste à se protéger face au phénomène d'urbanisation pour protéger ces acquis fonciers. On protège son territoire pour protéger son investissement du fait de la dépendance externe de l'économie immobilière.
  • Les déséconomies d'échelle peuvent engendrer une dédensification ou au contraire une densification. Lorsque la concentration permet l'économie d'agglomération la densification l'emporte. Cependant L'économie industrielle et les normes urbanistiques favorisent l'échelle individuelle et l'émiettement urbain. L'écartement des localisations optimise le rapport entre le besoins de sécurité et le besoins d'autonomie. On remarque qu'il existe un effet de seuil normatif, en fonction des normes administratives l'émiettement augmente. J.Castel[82] le démontre grâce à une région française où tous les lotissements ont une aire inférieure à 1 hectare. Ce seuil minimum est similaire à celui d'obligation de création d'un bassin de rétention d'eau.
  • Politique. Les communes protèges leurs finances locales. Guenguant [84]en 1992 démontre que le rendement des services publics est décroissant lorsque la densité croit. La densification coûte cher, certaines communes repoussent l'investissement à un autre territoire ou à une autre échelle. Elles repoussent certaines populations aux communes limitrophes ce qui favorise l'étalement.

Etudes de cas

La Zone Métropolitaine de la Vallée de Mexico

L’étalement urbain chaotique du District Fédéral vers les champs agricoles en périphérie de sa limite juridique a contribué au manque de planification des infrastructures,notamment pour les services d’eau courante et de tout à l'égout.  L’étalement s’est produit dans un premier temps vers le nord de la ville. La ville s'étend ensuite vers l'Est sur les municipalités (délégation territoriale plus large qu’un arrondissement) de l’État du Mexique. En 2010, l'Instituto Nacional de Estadística y Geografía (INEGI) et le Conseil National de la Population (CONAPO) ont changé le nom de la capitale du pays en l'accordant à leur nouvelle définition de zone métropolitaine et d'aire urbaine. Désormais, le District Fédéral, les municipalités en périphérie et leur aire urbaine sont appelés Zone métropolitaine de la vallée de Mexico. Ce changement se base sur les données du recensement en 2010 qui a montré une population d’environ 23 millions d’habitants pour la Zone Métropolitaine de la Vallée de Mexico.

La périurbanisation aux Etats-Unis

Aux États-Unis l'attirance pour le périurbain est liée à la possibilité, et à la volonté, de construire des logements individuels sur de grands terrains. Ce phénomène est facilité par la baisse des coûts des déplacements automobiles.

Aux États-Unis la périurbanisation a opéré une césure, laissant les populations le plus démunies dans les centres villes vieillissants. Cette césure a entrainé un appauvrissement des institutions, faisant des centres des « lieux de délabrement social et physique, posant problème aux politiques »[85].

La périurbanisation en France

Au contraire des Etats-Unis l'étalement urbain en France est, schématiquement, du fait des populations à faibles ressources. En effet la gentrification des centres y a entrainé une hausse du coût de la vie, rendant ces espaces trop chers pour les populations modestes[85]. Les politiques publiques françaises favorisent l'implantation des ménages à moyens et faibles revenus dans les espaces périphériques, entrainant un isolement et des difficultés sociales dans ces périphéries[86].

Aujourd'hui en France de nouvelle stratégies de développement urbain semblent voir le jour, impulsées par des collectivités locales. Elles visent, en partie, à reconquérir des emprises foncières situées en coeur de ville. Selon l'analyse portée par Veolia et France Nature Environnement ces nouvelles stratégies ont trois types d'effets : La destruction d'espaces nécessaire aux réseaux écologiques des habitats naturel et des espèces sauvages, la constitution d'obstacles à la circulation des espèces sauvages (par des barrières ou l'augmentation des distances), et la modification d'espaces ou d'usages en bordure des aménagements.

L'évolution de la surface artificialisée en Île-de-France dans la deuxième moitié du XXe siècle

Cette carte met en évidence la progression de l'étalement urbain en Île-de-France entre les années 60 et 90. Le taux d'évolution a été calculé pour les différents départements d’Île-de-France. On remarque un Paris sursaturé. En effet le taux de surface artificialisée est de 76 %, pour des questions juridiques, écologiques et matériels il est complexe d'urbaniser plus ce territoire. Le taux d'évolution de la capitale est donc négatif et celui des Hauts-de-Seine est presque nulle. À l'inverse, le département de Seine-et-Marne possède un taux d'évolution de la surface artificialisée de plus de 100 %. Le taux de la surface artificialisée de ce département a doublé. Il est passé de 7 % en 1960 à plus de 14 % en 1994. Les départements du centre de l’Île-de-France sont saturés, la demande est plus forte que l'offre, l'accès à la voiture se développe dans les années 60, les ménages s'installent de plus en plus loin. On peut dire que ces derniers suivent un gradient centre-périphérique régressif.

Notes et références

Notes

  1. On assiste durant la crise économique au début des années 2010 à une diminution des primo-accédants, les constructions neuves étant souvent achetées par des couples désormais plus âgés, ayant déjà des enfants. À l'inverse, des personnes âgées achètent parfois après à un premier bien (appartement ou maison à étage) un logement de plain-pied en lotissement.

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Annexes

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Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

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Vidéographie