Érostrate
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Ἡρόστρατος |
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Érostrate ou Hérostrate (en grec ancien Ἡρόστρατος / Hêróstratos qui signifie littéralement Armée d'Héra[1],[a]) est l'incendiaire du temple d'Artémis à Éphèse, considéré comme l'une des Sept Merveilles du monde du monde antique.
Biographie
[modifier | modifier le code]Le [2], Érostrate cause volontairement un incendie qui détruit totalement le temple d'Artémis à Éphèse[3]. Selon Plutarque, l'événement a lieu le jour même de la naissance d'Alexandre le Grand[4], ce qui inspire à Hégésias de Magnésie, auteur d'une biographie du conquérant, le commentaire suivant : « On comprend que le temple ait brûlé, puisque Artémis était occupée à mettre Alexandre au monde[5] ! »
Interrogé sous la torture, Érostrate avoue les motivations de son geste : il cherche à tout prix la célébrité et n'a pas d'autre moyen d'y parvenir. Les Éphésiens interdisent alors à jamais que son nom soit cité[6]. L’historien Théopompe le mentionne néanmoins dans ses Helléniques ; il est repris sur ce point par Strabon[7], Élien[8] et Solinus[9] qui font passer le nom d'Érostrate à la postérité.
Dans sa nouvelle Érostrate, publiée dans le recueil Le Mur (1939), Jean-Paul Sartre résume l'histoire en quelques lignes :
« — Je le connais votre type, me dit-il. Il s'appelle Érostrate. Il voulait devenir illustre et il n'a rien trouvé de mieux que de brûler le temple d'Éphèse, une des Sept Merveilles du monde.
— Et comment s'appelait l'architecte de ce temple ?
— Je ne me rappelle plus, confessa-t-il, je crois même qu'on ne sait pas son nom.
— Vraiment ? Et vous vous rappelez le nom d'Érostrate ? Vous voyez qu'il n'avait pas fait un si mauvais calcul[b]. »
Problématisant la peine qui échut à Érostrate et exploitant les différents fragments antiques qui, en dépit de l'interdiction, évoquent sa biographie, Alain Nadaud lui a consacré un roman, La Mémoire d'Érostrate[10]. De son côté, Marcel Schwob lui a consacré l’une de ses Vies imaginaires, en faisant de lui une espèce de mégalomane obsédé par le désir de postérité[11].
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Le nom propre s'écrivant en grec avec un êta initial aspiré, il peut aussi être transcrit en français Hèrostratos comme l'écrit A. Bailly, ou Hèrostrate.
- Les noms des architectes du temple d'Artémis nous sont cependant parvenus : il s'agit de Théodore de Samos, Chersiphron et Métagénès
Références
[modifier | modifier le code]- Dans son dictionnaire, Anatole Bailly termine l'article consacré au nom propre Ἡρόστρατος (page 909) par l'indication (Ἥρα, στράτος).
- Pellegrin 2014, p. 925
- Lucien de Samosate, Sur la mort de Pérégrinus [lire en ligne], 22
- Plutarque, Vies parallèles [détail des éditions] [lire en ligne] (Alexandre, III, 5).
- Cité par Plutarque, Vies parallèles [détail des éditions] [lire en ligne] (Alexandre, III, 5). Extrait libre de la traduction d'Anne-Marie Ozanam (Gallimard, 2001)
- Valère Maxime, Dits et faits mémorables [lire en ligne] (VIII, 14, 5).
- Strabon, Géographie [détail des éditions] [lire en ligne] (XIV, 1, 22).
- Élien, La Personnalité des animaux (VI, 40).
- Solinus (XL, 2-4).
- « Érostrate », sur Gallica.
- Marcel Schwob, Vies imaginaires, Paris, Gallimard, , p. 27-33
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- (fr) Pierre Pellegrin (dir.) (trad. du grec ancien), Aristote : Œuvres complètes, Paris, Éditions Flammarion, , 2923 p. (ISBN 978-2-08-127316-0)
- Alain Nadaud, La mémoire d'Érostrate, Le Seuil,
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]- Pierre Briant, « Érostrate (IVe siècle av. J.-C.) », sur l'Encyclopædia Universalis [en ligne].
- Entrée « Érostrate » de l'Encyclopédie Larousse [en ligne], sur le site des éditions Larousse.
- Ressource relative aux beaux-arts :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :