Éphèbe d'Agde
Date |
IVe siècle av. J.-C. |
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Type | |
Matériau | |
Hauteur |
140 cm |
Mouvement | |
No d’inventaire |
1987.1.1 |
Localisation | |
Protection |
Objet français classé monument historique (d) () |
Coordonnées |
L'Éphèbe d'Agde[1] est une statue antique en bronze, de 1,33 m de haut, datée du IIe siècle av. J.-C., conservée au musée de l'Ephèbe et d'archéologie sous-marine d'Agde.
Découverte
[modifier | modifier le code]Elle a été découverte dans le lit de l'Hérault, face à la cathédrale Saint-Étienne d'Agde, en 1964 par Jackie Fanjaud, membre du GRASPA (Groupe de recherches archéologiques subaquatiques et de plongée d'Agde[2]). Elle est exposée au musée de l'Éphèbe à Agde, dont elle est l'œuvre majeure.
Réalisée à l'époque romaine, la statue évoque le style du sculpteur Lysippe - portraitiste attitré d'Alexandre le Grand (au IVe siècle avant notre ère), Lysippe est l'un des plus célèbres bronziers de la sculpture grecque classique. Du fait de certains attributs et conventions iconographiques, elle pourrait représenter Alexandre le Grand[3]. Cette statue est plus petite que nature. La découverte de la main gauche a permis de reconstituer sa fonction dans la culture des élites romaines : cette statue tenait une lampe, ce qui en faisait un lampadaire qui éclairait les banquets nocturne romains[4]. Pour un Romain, un éphèbe, ou plus exactement la statue représentant un jeune-homme nu - mais il s'agit, ici, de l'image d'Alexandre - peut devenir un luminaire de banquet. Pour un Romain, l'art se doit d'être utile.
Trouvée dans les eaux fluviales, la statue appartient à l'État. Elle quitta Agde dès sa découverte. Après une restauration fondamentale[5] au Laboratoire d'archéologie des métaux de Jarville-la-Malgrange, l'Éphèbe fut exposé au musée du Louvre pendant plus de vingt ans.
Revendication et retour à Agde
[modifier | modifier le code]Les Agathois, attachés à cette découverte et à cette figure devenue emblématique, ne cessèrent de manifester leur souhait de voir revenir la statue dans « sa » ville. Le maire Pierre Leroy-Beaulieu et Denis Fonquerle furent les principaux artisans de ce retour, que l'État conditionna à la création d'un nouveau musée. Celui-ci sera construit à partir de 1982 par l'architecte Jean Le Couteur, puis inauguré en 1985. L'Éphèbe l'intègre en 1987[6], en présence de François Léotard, alors ministre de la Culture.
Hommages
[modifier | modifier le code]L'Éphèbe est devenu un emblème de la ville d'Agde. Sa tête stylisée figure sur un ancien logo de la commune. Une copie en résine de grandes dimensions a été érigée sur un rond-point routier (le rond-point de l'Éphèbe) près de la rocade sud. Enfin Hervé Di Rosa reprend la silhouette de l'Éphèbe comme motif pour sa résille métallique enrobant le nouveau palais des Congrès de la ville. Pour le trentième anniversaire de l'arrivée de la statue à Agde, le musée de l'Éphèbe commanda à l'artiste Anita Gauran une série de photogrammes représentant l'Éphèbe[7].
Les postes françaises ont émis en 1982 un timbre-poste d'une valeur faciale de 4 F représentant l'Éphèbe d'Agde. Ce timbre est l'œuvre du graveur polonais Czesław Słania.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- « L'Ephèbe d'Agde (titre d'usage) ; l'Alexandre d'Agde », sur www.pop.culture.gouv.fr (consulté le )
- Le GRASPA a été créé en 1960 par Denis Fonquerle et Michel Souques. Il fut l'opérateur de nombreuses prospections archéologiques dans le fleuve Hérault, l'étang de Thau ou la mer Méditerranée. La majeure partie des collections du musée de l'Éphèbe d'Agde a été découverte par le GRASPA.
- Odile Bérard-Azzouz, L'Alexandre d'Agde dit l'Éphèbe in Mystères des bronzes antiques, exposition du 6 juin au 31 décembre 2003, musée de l'Éphèbe, Agde, p. 64
- François Queyrel dans Géraldine Muhlmann, avec Anne Merker, Ludovic Laugier et François Queyrel (à partir de 06:17 / 58:20), « De quoi nous parlent les nus grecs anciens ? », sur France Culture : « Avec philosophie » : Série « Que dévoile le nu ? », épisode 2/4, 18 juin 2024 (première diffusion le mardi 28 novembre 2023) (consulté le ). À lire : François Queyrel, « L’Alexandre d’Agde: un porte-plateau ou un porte-flambeau » dans : "De l’Ephèbe à l’Alexandre d’Agde", 2012 : [1]
- Albert France-Lanord, « L'éphèbe d'Agde », Revue archéologique de Narbonnaise, vol. 2, no 1, , p. 187–191 (DOI 10.3406/ran.1969.907, lire en ligne, consulté le )
- « l'Éphèbe d'Agde » (consulté le )
- « Sous l'eau, le feu ! »