Émile Papiernik
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Émile Papiernik-Berkhauer, né le à Paris et mort le [1],[2] à Sceaux, est un médecin français, spécialiste de l'obstétrique.
Biographie
[modifier | modifier le code]Jeunesse et formation
[modifier | modifier le code]Émile Papiernik naît dans le 10e arrondissement de Paris, fils d'un couple d'émigrés juifs polonais, entrés clandestinement en France un an avant sa naissance. Ils viennent d'un petit village de Pologne, et le yiddish est sa langue maternelle. Son père, tailleur, est déporté et meurt à Auschwitz. Lui-même porte l'étoile jaune et est sauvé par une famille de Justes qui le cache[3]
Il effectue de brillantes études de médecine et se prépare d'abord à l'oncologie, comme interne à l'Institut Gustave-Roussy de Villejuif. Il sort major de l'internat, mais opte ensuite pour la gynécologie-obstétrique.
Carrière de médecin
[modifier | modifier le code]Emile Papiernik est chef de clinique assistant des Hôpitaux de Paris à la Maternité de Port-Royal à partir de 1966[4].
Il met au point en 1969 une technique de prévention de la naissance prématurée, depuis généralisée en France et adoptée dans de nombreux pays.
Il est à l'origine du premier plan Périnatalité de 1971, promu par Robert Boulin, ministre de la Santé, qui permet de réduire la mortalité infantile et « de classer la France au premier rang mondial pour la sécurité de la grossesse et de l’accouchement »[5]. Il est ainsi à l'origine du congé maternité supplémentaire pour les femmes malades ou fatiguées.
Il devient en 1972, à 36 ans, chef de service de gynécologie-obstétrique à l'hôpital Antoine-Béclère de Clamart.
Contre l'avis de l'administration, qui refuse le budget d'achat d'un échographe, il le fait « rentrer en douce avec l'aide d'un fabricant qui y croyait, et il a fonctionné 18 mois en toute illégalité », d'après le témoignage de son collaborateur de l'époque, Roger Bessis, jeune obstétricien devenu un spécialiste mondial de l'échographie[3].
En 1975 il publie, en collaboration avec Claudine Amiel-Tison, Jacques Varangot et Roger Henrion , le mémoire intitulé : « La souffrance cérébrale du nouveau-né à terme. Causes et devenir ». A partir d’une enquête réalisée sur 65 enfants nés à terme et ayant présentés des signes neurologiques, même lorsque le coefficient d’APGAR était satisfaisant, l’équipe scientifique a identifié pour 45 d’entre eux une triade de facteurs obstétricaux : anomalies de la présentation (notamment en occipito-postérieure), anomalies dynamiques du travail et épreuves du travail. L’équipe s’interroge également sur le fait que les bébés traumatisés obstétriques survivants ne soient comptabilisés par aucunes statistiques alors que les bébés décédés le sont[6].
Il ouvre un des tout premiers services d'interruption volontaire de grossesse après le vote de la loi Veil de 1975, et décide symboliquement de pratiquer lui-même la première IVG du service.
C'est dans son service à Clamart, avec une équipe comprenant René Frydman, que naît le premier bébé-éprouvette français, Amandine, en 1982.
Il prend part au développement d'une approche renouvelée des questions de santé publique en France aux côtés d'une nouvelle génération de médecins, tels que Xavier Le Coutour.
Il est inhumé au cimetière parisien de Bagneux (division 67).
Distinctions
[modifier | modifier le code]Émile Papiernik est entre autres professeur émérite à l'université Paris Descartes de Paris, membre d'honneur du Royal College of Obstetricians and Gynaecologists (en) (RCOG) de Londres et de l'American Academy of Pediatrics (AAP).
Il a été nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1983, puis promu officier en 2008[7].
Publications
[modifier | modifier le code]- 1988 : Le prix de la vie, Robert Laffont
- 1990 : Le guide de la grossesse, Robert Laffont
- 1998 : Le passeur de vie, Plon
- 2008 : La maternité, progrès et promesses, Odile Jacob
- 2006 : Le guide des jumeaux, Odile Jacob, en collaboration avec le Dr Jean-Claude Pons et Christiane Charlemaine
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Brigitte Castelnau, « Emile Papiernik, une grande figure de l'obstétrique française », AFP, 11 août 2009
- Antoine Strobel-Dahan, « Emile Papiernik, une vie au service de la vie », sur Lemonde.fr, 11 août 2009
- Jean-Michel Bader, « Décès de Papiernik, pionnier de l'obstétrique moderne », Le Figaro, 11 août 2009.
- « Biographie Emile Papiernik-berkhauer Médecin, Universitaire », sur www.whoswho.fr (consulté le )
- « Décès du Professeur Emile Papiernik », communiqué de la présidence de la République, 11 août 2009.
- J.Varangot, C.Amiel-Tison, R.Henrion, E.Papiernik, « La souffrance cérébrale du nouveau-né à terme. Causes et devenir. », sur ATIDE,
- Décret du 30 janvier 2008 portant promotion et nomination, JORF no 26 du 31 janvier 2008, p. 1818, NOR PREX0811182D, sur Légifrance.
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
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- Ressource relative à la santé :
- Ressource relative à la recherche :
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- Histoire des couveuses en France
- La couveuse qui a permis de réaliser la première fécondation in vitro est conservée au musée de l'Assistance Publique - Hôpitaux de Paris.
- Obstétricien français
- Gynécologue français
- Officier de la Légion d'honneur promu en 2008
- Survivant de la Shoah en France
- Survivant français de la Shoah
- Naissance en février 1936
- Naissance dans le 10e arrondissement de Paris
- Décès en août 2009
- Décès à Sceaux (Hauts-de-Seine)
- Décès à 73 ans
- Personnalité inhumée au cimetière parisien de Bagneux