Émile-Honoré Cazelles

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Émile-Honoré Cazelles
Fonctions
Préfet des Bouches-du-Rhône
-
Préfet de Meurthe-et-Moselle
-
Préfet de l'Hérault
Préfet de la Creuse
-
Secrétaire général de la préfecture du Gard
-
Édouard Salvador (d)
Édouard Dejoux (d)
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Formation
Activités
Enfant
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Distinctions
Archives conservées par
Archives nationales (F/1bI/317, F/1bI/906)[1]Voir et modifier les données sur Wikidata

Émile-Honoré Cazelles, né le à Nîmes (Gard) et mort le à Saint-Gilles-du-Gard (Gard), est un haut fonctionnaire et philosophe français, traducteur d'œuvres philosophiques.

Biographie[modifier | modifier le code]

Arrêté du préfet Cazelles concernant la donation Poirel à Nancy.

Il est élève des collèges à Nîmes et Tournon avant d'étudier à la faculté de médecine de Paris. Il est interne des hôpitaux de Paris de 1856-1860 et obtient un doctorat en médecine en 1860 avec la thèse Du Traitement de l'ectropion cicatriciel[2], sous la direction d’Antoine-Joseph Jobert de Lamballe et de Charles-Pierre Denonvilliers. Selon le chirurgien plastique américain Robert H. Ivy, la thèse de Cazelles constitue la seule description et illustration de la technique de la plastie en Z de Denonvilliers, qui vise à réparer l’ectropion de la paupière[3].

Il quitte la médecine pour étudier les lettres et la philosophie[4]. Vivant de ses rentes, il se fait traducteur de philosophes néerlandais (Jacob Moleschott) et anglais, surtout John Stuart Mill et Herbert Spencer. Il est un des principaux traducteurs philosophiques pour la collection «Bibliothèque de philosophie contemporaine» des Éditions Germer Baillière[5]

Républicain, il se pose candidat au conseil général dans le Gard lors des élections de 1869, mais il n'est pas élu[6]. Le , il est nommé secrétaire général du Gard ; à la fin du gouvernement de la Défense nationale il présente sa démission le , mais n'est démissionné que le [4]. Il se voue de nouveau à la traduction. Cazelles a été parmi les premiers à traduire Herbert Spencer en français et il y a travaillé sur une période de 30 ans. Inversement, son introduction à Les premiers principes de Spencer a été traduite en anglais sous le titre Outline of the Evolution-Philosophy par O.B. Frothingha, 1875[7].

Début 1878, dès que les républicains sont revenus au pouvoir, il demande un poste de préfet et il est nommé préfet de la Creuse le , puis muté préfet de l'Hérault le . Il occupe ensuite plusieurs postes de haut fonctionnaire dans l'administration centrale : directeur de l'administration pénitentiaire, le [8] ; directeur de la Sûreté générale le et directeur de cabinet du ministre Pierre Waldeck-Rousseau, du personnel et de la Sûreté générale le  ; puis directeur de la Sûreté générale le [4], mais peu après la chute du gouvernement Léon Gambetta, il est remplacé[6]. Son rapport du au ministre Ernest Constans sur l'importance d'une police de renseignement politique a fait date[9]. Berlière et Vogel le considèrent un des fondateurs de l’administration républicaine de la police [6].

Le , il retourne à l'administration territoriale comme préfet de Meurthe-et-Moselle et passe à la préfecture des Bouches-du-Rhône le [4]. Il sera décoré commandeur de la Légion d’honneur pour son attitude pendant l’épidémie de choléra de 1884 à Marseille[6],[10].

Il devient ensuite le premier directeur de l'assistance publique et conseiller d'État, le . Du au il est chargé de la direction de la Sûreté générale et il est directeur de la Sûreté générale du au [4]. Il démissionne à la chute du deuxième gouvernement Charles de Freycinet. Il est nommé au Conseil d'État en 1887 et y restera jusqu'à sa retraite en 1907[4].

Émile Cazelles est le père de Jean Cazelles, juriste et homme politique, sénateur du Gard. Jean Cazelles a légué la bibliothèque de son père à la commune de Saint-Gilles-du-Gard[11], [12].

Traductions[modifier | modifier le code]

  • Jacob Moleschott, Der Kreislauf des Lebens (1852) - La circulation de la vie : lettres sur la physiologie en réponse aux lettres sur la chimie, de Liebig trad. E. Cazelles, Éd. Germer Baillière, coll. «Bibliothèque de philosophie contemporaine», 1866[13].
  • John Stuart Mill, The subjection of women - De l'assujettissement des femmes trad. E. Cazelles, 1869[14].
  • John Stuart Mill, An Examination of Sir William Hamilton's Philosophy and of the Principal Philosophical Questions Discussed in his Writings - La philosophie de Hamilton, trad. E. Cazelles, 1869[15].
  • Herbert Spencer, First Principles - Les Premiers Principes, trad. E. Cazelles, 1869[16].
  • Alexander Bain, The senses and the intellect - Les sens et l'intelligence, trad. E. Cazelles, 1874[17].
  • John Stuart Mill, Autobiographie - Mes mémoires. Histoire de ma vie et de mes idees, trad. E. Cazelles, 1874[18].
  • John Stuart Mill, Three Essays on Religion - Essais sur la religion, trad. E. Cazelles, 1875[19].
  • Jeremy Bentham et George Grote, Analysis of the Influence of Natural Religion upon the Temporal Happiness of Mankind - La Religion naturelle: son influence sur le bonheur du genre humain d'après les papiers de Jeremy Bentham, par George Grote, trad. E. Cazelles, 1875[20].
  • John Stuart Mill - La Philosophie de Berkeley, trad. E. Cazelles, in: Revue philosophique de la France et de l’étranger 1re année, tome 1, 1876, p. 125-160[21].
  • Herbert Spencer, Principles of sociology - Principes de la sociologie, trad. E. Cazelles et J. Gerschel, 1878[22].
  • Herbert Spencer, Principles of Biology - Principes de biologie, trad. E. Cazelles, 1880[23].

Œuvre[modifier | modifier le code]

  • « Du Traitement de l'ectropion cicatriciel », thèse, Paris 1860.
  • « Outline of the Evolution-Philosophy », traduit du français par O.B. Frothingha, 1874.
  • « Les principes de la biologie d'après M. Herbert Spencer », La Revue des cours scientifiques, , p. 183.
  • « Modern Philosophical Biology » parts I et II, traduit du français par J. Fitzgerald, Popular Science Monthly Volume 8, [24] et Popular Science Monthly Volume 8, [25]
  • « Origine et développement de la conscience morale d'après George Grote » in Revue Philosophique de la France et de l'Étranger, Tome II, juillet- p. 356-366.
  • « De l'influence sociale de l'esprit scientifique », in : La Revue scientifique de la France et de l'étranger, Tome XVII, juillet- p. 196[26].

Décorations[modifier | modifier le code]

Nommé chevalier de la légion d'honneur le , officier le et commandeur le

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jean-Marc Berlière et Marie Vogel, « Aux origines de la police politique républicaine », Criminocorpus,‎ (lire en ligne).
  • René Bargeton e.a., Cazelles, Emile Honoré, in : Dictionnaire biographique des préfets (-) [27].
  • Société française de l'histoire de la police, Notice biographique Emile Cazelles[28].

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Références[modifier | modifier le code]

  1. « http://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/UD/FRAN_IR_001514/d_384 »
  2. [1]
  3. ROBERT H. IVY, « WHO ORIGINATED THE Z-PLASTY? », Plastic and Reconstructive Surgery, vol. 47, no 1,‎ , p. 67–72 (ISSN 0032-1052, DOI 10.1097/00006534-197101000-00013, lire en ligne, consulté le )
  4. a b c d e et f Bargeton e.a., op.cit.
  5. Valérie Tesnière, Le Quadrige, 1860-1968: Un siècle d'édition universitaire, Presses Universitaires de France, 2015 p. 45, 63, 79-80
  6. a b c et d Berlière et Vogel, op.cit.
  7. David Duncan, The Life and Letters of Herbert Spencer, Cambridge University Press, 2013, p. 170 s.s.
  8. Liste des directeurs de l'administration pénitentiaire, in: www.justice.gouv.fr
  9. Sébastien Laurent, Politiques de l'ombre: L'État et le renseignement en France, Fayard, 21 oct. 2009 , chapitre « La police spéciale des républicains : police politique, police des étrangers et police de contre-espionnage »[lire en ligne]
  10. Rapport sur l'épidémie de choléra qui a régné en 1884 dans le département des Bouches-du-Rhône, Comité sanitaire départemental de vigilance marseille, 1885
  11. Fonds Cazelles, site web de la Médiathèque municipale Émile Cazelles
  12. À la rencontre du patrimoine écrit de la médiathèque, site web de la Médiathèque municipale Émile Cazelles
  13. [lire en ligne]
  14. [lire en ligne]
  15. [lire en ligne]
  16. [lire en ligne]
  17. [lire en ligne]
  18. [lire en ligne]
  19. [lire en ligne]
  20. [lire en ligne]
  21. >[lire en ligne]
  22. [4 volumes lire en ligne]
  23. [2 volumes lire en ligne]
  24. [lire en ligne]
  25. [lire en ligne]
  26. [lire en ligne]
  27. [Archives Nationales lire en ligne]
  28. [Societé française de l'histoire de la police lire en ligne]

Liens externes[modifier | modifier le code]