Élie Stéphenson

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Élie Stéphenson
Naissance (79 ans)
Cayenne, Drapeau de la Guyane Guyane
Activité principale
Distinctions
Dramaturge poète
Auteur
Langue d’écriture Français, créole guyanais
Mouvement Militantisme
Genres

Élie Stephenson est un poète et dramaturge[1] guyanais né le à Cayenne[1].

Biographie[modifier | modifier le code]

Enfance[modifier | modifier le code]

Elie Stephenson est né à Cayenne, le 20 décembre 1944[2]. Il passe son enfance essentiellement chez ses grands-parents, qui étaient des gens installés à la campagne dans la région de l'Oyapock. Sa grand-mère était une métisse amérindienne et noire et son grand-père était un créole natif de la région. Plus tard, ils s’installent sur la côte, vers Montsinéry puis vers Macouria. Elie Stephenson est un amoureux de la nature qui apprend, dès son plus jeune âge, à planter du manioc et du maïs[2].

À six ans, il doit partir à Cayenne afin d'intégrer l'école maternelle des Palmistes (Joséphine Horth)[2],[3].

Formations[modifier | modifier le code]

Il fréquente le lycée Félix Éboué[4], puis acquiert son baccalauréat dans l’académie de Bordeau, dont les Antilles-Guyane dépendaient. Elie Stephenson part ensuite effectuer ses études supérieures à l’Institut d’étude du développement économique et social de Paris. Il suit d'abord des cours de philosophie, avant de s’orienter vers des études en économie. Sa thèse de doctorat à l’université d’Amiens porte sur le plateau des Guyanes : le Suriname, le Guyana et la Guyane Française, et s’intitule "Différences entre l'évolution économique de la Guyana et de la Guyane française de 1946 à 1972".

Carrières[modifier | modifier le code]

Elie Stephenson revient en Guyane après ses études. Il enseigne alors l'économie au Lycée Félix Eboué[4] à Cayenne de 1970 à 1990. Il travaille aussi à l’Université des Antilles et de la Guyane où il dirige le Centre d’analyse Amérique Sud spatiale internationale des dynamiques de développement (CAASSID)[5].

Il est le chef de la délégation guyanaise au premier Carfesta (Festival d’Art et de Culture des Caraïbes) à Georgetown en [6].

Il devient ensuite directeur de l'OCRG (Office Culturelle de la Région de Guyane) avant de se voir confier des responsabilités au Rectorat de la Guyane dans le domaine de la Culture[6].

Dans les années 1982, il devient producteur à la radio RFO Guyane de l’émission "L’univers littéraire négro-africain"[6] .

Dans les années 70, il crée un groupe de musique nommé "les Neg' Marrons" avec des amis. Ce groupe musical reflète le caractère engagé d'Elie Stephenson, et se fait l'écho de ses inquiétudes au sujet de la vie sociale et politique des Guyanais. Le groupe sort un 45 tours en l’honneur de Léon G [7].

L'écrivain[modifier | modifier le code]

Elie Stephenson est surtout connu pour ses pièces de théâtre. Il commence par écrire des pièces classiques. Il joue dès ses études au lycée Felix Eboué des rôles comme celui d’Arlequin dans le théâtre de Marivaux (Arlequin poli par l’amour), avant de rompre dix ans durant avec cette forme de théâtre[5]. En 1971, il fonde avec deux amis, Nago et Joly, la troupe Angela Davis, contre le sexisme, le racisme et l’impérialisme américain. C’est à cette époque qu’il fait jouer pour la première fois par la troupe Mirza sa pièce intitulée « Les voyageurs ». De toute son œuvre théâtrale, seule « O Mayouri » jouée aussi en 1974, est publiée en 1988 aux éditions l’Harmattan. Son théâtre reste inédit jusqu’à la publication du livre ‘’L’œuvre théâtrale d’Elie Stephenson" édité chez Karthala en 2018 par le critique littéraire Biringanine Ndagano.

Outre le théâtre, le dramaturge Elie Stephenson publie aussi de la poésie - genre qu’il pratique depuis le lycée. Il dédie ses premiers poèmes dédiés à sa future femme Yolande. Il publie des recueils très connus des lecteurs : Catacombes de soleil, Flèche pour un pays à l’encan, Comme des gouttes de sang, etc[5].

Elie Stephenson représente les lettres Guyanaises à différentes manifestations culturelles. Il vit encore dans sa Guyane natale où il participe aux activités culturelles et littéraires.

Influences[modifier | modifier le code]

Elie Stephenson est connu pour ses engagements idéologiques, et est considéré comme un écrivain militant. Ce faisant, il ne fait que poursuivre le chemin d'autres écrivains qu'il admire comme René Maran, Léon-Gontran Damas ou Bertène Juminer[8].

Il dénonce l'esclavagisme et la colonisation, et souligne les problèmes identitaires des Guyanais. Son œuvre est dédiée à faire prendre conscience, à réveiller ses compatriotes et à abandonner l'assimilationnisme[8],[9].

Prix littéraires[modifier | modifier le code]

Elie Stephenson a reçu de concert avec l’Haïtienne Yanick Lahens, le Martiniquais Alfred Alexandre, le prix Carbet de la caraïbe et du tout-monde, en 2020 pour l’ensemble de son œuvre[10].

L’auteur a reçu deux prix pour son œuvre théâtrale, un Oscar du prix d’excellence décerné aux pionniers en 1986 mais aussi, une médaille de bronze de la jeunesse et des sports, décernée par le préfet d’alors, Jean-Pierre Lacroix[5].

L'université de Guyane a consacré un hommage solennel à Elie Stephenson, considérant que ses oeuvres ont une place importante dans la littérature guyanaise[11].

Œuvres[modifier | modifier le code]

Poésie[modifier | modifier le code]

Romans[modifier | modifier le code]

Théâtre[modifier | modifier le code]

  • O Mayouri. (édition bilingue; Trad. Marguerite Fauquenoy, pièce de 1975). Paris: l’Harmattan, 1988. (ISBN 2-7584-0196-1) édité erroné (BNF 35003570)
  • La nouvelle légende de D’Chimbo, suivi de Massak (théâtre bilingue; présenté par J.-M. Ndagano. Trad. Monique Blérald-Ndagano et Aude Thérèse). Cayenne: Ibis Rouge, 1996. (ISBN 978-2-911390-04-3)
  • Boni Doro, La guérilla des Aluku, (pièce de 2005), Ivry-sur -Seine : A3,2008;2010. (ISBN 978-88-7313-201-1)
  • L’œuvre théâtrale inédite d’Élie Stephenson. Présentée par Biringanine Ndagano. Paris: Karthala, 2018. Six pièces : Les Voyageurs (1977), suivi par Un Rien de pays (1975), Les Délinters (1976), La Route (avec la version créole, La Route-a, 1978), La Terre (1979) et Placers ou L’Opéra de l’or (1990). (ISBN 978-2-8111-2548-6)

Théâtre inédit[modifier | modifier le code]

  • Kan Ti Moun Ka Joué. 1978.
  • Félix Éboué. 1985.
  • Mait’Elfege Toti Tro Malin. 1986.
  • Le Défi de Babouno (pièce pour enfants). 2000.

Contes[modifier | modifier le code]

  • « Jean Sanfou et la princesse Beldjal », « Chipoulou », « Wasebo » et « La rivière empoisonnée ». Recueil de contes commandé par l’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie), publiés pour l’année scolaire 2003-2004 et distribués aux écoles de Guyane pour une exploitation pédagogique de sensibilisation à la protection de l’Environnement.
  • Mouche Krik, 2013 (ISBN 978-99952-54-81-0)

Discographie[modifier | modifier le code]

  • Pour Léon G. Damas, avec le groupe Les Neg’ Marrons (dont Élie Stephenson). Guyane: Disque Orenoke, 1978.
  • UltraMarine / UltraMarina ; cinco poetas de Francia. Livre-CD, édition bilingue (français/espagnol). Traductions et musique: Pablo Urquiza. Paris: Abra Pampa, 2008.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Ndagano, Jean-Marie, Catalogue des écrivains de la Guyane française, Guyane, ibis rouge, , 61 p. (ISBN 978-2-84450-043-4), p. 11
  2. a b et c http://ile-en-ile.org/stephenson/, « Elie Stéphenson », sur ile-en-ile.org, 3 septembre 2003 ; mis à jour : 12 janvier 2021 (consulté le ).
  3. rédris, « Joséphine Horth », sur redris973.fr (consulté le ).
  4. a et b « Lycée Félix Eboué : Pour la réussite de tous », sur ac-guyane.fr (consulté le ).
  5. a b c et d Biringanine Ndagano, La Guyane entre mots et maux : une lecture de l'oeuvre d'Elie Stephenson, L'Harmattan, (ISBN 2-7384-3022-8 et 978-2-7384-3022-9, OCLC 33164508, lire en ligne)
  6. a b et c « Elie Stéphenson », sur redris973.fr (consulté le ).
  7. Isabelle Favre, De la Guyane à la diaspora africaine, Karthala, , 206 p. (ISBN 9782845862821, Cairn.info), p. 79-121
  8. a et b Élie Stephenson, Serge Patient and André Paradis, « Trois Écrivains guyanais parlent librement de la littérature guyanaise », University of Nebraska Press,‎ , p. 39
  9. Rodrigo Olivencia, « La Représentation de la bâtardise chez Bertène Juminer: Genèse d'une double prise de conscience », University of Nebraska Press,‎ automne 2008,, p. 45
  10. guyanela1ère, « Elie Stephenson invité de Place publique : le lauréat du Prix Carbet 2020 revient sur les grandes étapes de son existence », sur la1ere.francetvinfo.fr, .
  11. Pauillac, Edmard, « Serge Patient et Elie Stephenson hommage solennel », sur manioc.org, (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Biringanine Ndagano, La Guyane entre mots et maux, une lecture de l'œuvre d'Élie STEPHENSON ; Paris, Schúlcher, l'Harmattan, Presses Universitaires Créoles/GEREC, 1994 (ISBN 2-7384-3022-8)
  • Favre, Isabelle. « Élie Stephenson : un patriote apatride ». International Journal of Francophone Studies 11.1-2 (2008) : 151-170.
  • Ho-Fong-Choy Choucoutou, Lydie et Monique Dorcy. Élie Stephenson. Paris : Éditions du Manguier, 2019.

Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]