Élections régionales de 2004 en Saxe

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Élections régionales de 2004 en Saxe
124 députés du Landtag
Majorité absolue : 63 députés
Type d’élection Élection parlementaire
Corps électoral et résultats
Inscrits 3 554 542
Votants 2 118 792
59,61 % en diminution 1,5
Votes exprimés 2 080 135
Votes nuls 38 657
CDU – Georg Milbradt
Voix 855 203
41,11 %
en diminution 15,8
Députés élus 55 en diminution 21
PDS – Peter Porsch
Voix 490 488
23,58 %
en augmentation 1,4
Députés élus 31 en augmentation 1
SPD – Thomas Jurk
Voix 204 438
9,83 %
en diminution 0,9
Députés élus 13 en diminution 1
NPD – Holger Apfel
Voix 190 909
9,18 %
en augmentation 7,8
Députés élus 12 en augmentation 12
FDP – Holger Zastrow
Voix 122 605
5,89 %
en augmentation 4,8
Députés élus 7 en augmentation 7
Grünen – Antje Hermenau
Voix 106 771
5,13 %
en augmentation 2,6
Députés élus 6 en augmentation 6
4e législature du Landtag
Diagramme
Ministre-président
Sortant Élu
Georg Milbradt
CDU
Georg Milbradt
CDU

Les élections régionales de 2004 en Saxe (en allemand : Landtagswahl in Sachsen 2004) se tiennent le , afin d'élire les 120 députés de la 4e législature du Landtag, pour un mandat de cinq ans. Du fait de la loi électorale, 124 députés sont élus.

Le scrutin est marqué par une nouvelle victoire de la CDU, qui chute lourdement et perd la confortable majorité absolue dont elle disposait depuis . Le ministre-président Georg Milbradt assure son maintien au pouvoir en formant une « grande coalition ».

Contexte[modifier | modifier le code]

Aux élections régionales du , l'Union chrétienne-démocrate d'Allemagne (CDU) — au pouvoir depuis et emmené par le ministre-président Kurt Biedenkopf — confirme sa domination sur le Land. Avec 56,9 % des suffrages, elle obtient 76 députés sur 120 et remporte l'intégralité des circonscriptions à pourvoir pour la troisième fois consécutive.

L'opposition se limite de nouveau à seulement deux forces politiques. Le Parti du socialisme démocratique (PDS) remporte 22,2 % des voix et 30 parlementaires. Il supplante donc le Parti social-démocrate d'Allemagne (SPD) comme deuxième parti du Landtag, qui s'effondre avec à peine 10,7 % des suffrages et 14 sièges.

L'Alliance 90 / Les Verts et le Parti libéral-démocrate (FDP), exclus de toute représentation parlementaire depuis , échouent à reconquérir des mandats, tombant sous la barre des 3 % pour les écologistes et frisant celle des 1 % pour les libéraux. L'extrême droite ne se porte pas vraiment mieux, puisque Les Républicains (REP) et le Parti national-démocrate d'Allemagne (NPD) cumulent moins de 3 % des suffrages exprimés.

Le , Biedenkopf, critiqué pour son autoritarisme et mis en cause dans des affaires financières, annonce sa démission pour les prochaines semaines. La CDU lui choisit alors Georg Milbradt, président régional du parti et ancien ministre des Finances, comme successeur. Il est officiellement investi le , devenant le second chef de l'exécutif du Land depuis la réunification.

Mode de scrutin[modifier | modifier le code]

Le Landtag est constitué de 120 députés (en allemand : Mitglied des Landtags, MdL), élus pour une législature de cinq ans au suffrage universel direct et suivant le scrutin proportionnel d'Hondt[1].

Chaque électeur dispose de deux voix : la première (Wahlkreisstimme) lui permet de voter pour un candidat de sa circonscription selon les modalités du scrutin uninominal majoritaire à un tour, le Land comptant un total de 60 circonscriptions ; la seconde voix (Landesstimme) lui permet de voter en faveur d'une liste de candidats présentée par un parti au niveau du Land.

Lors du dépouillement, l'intégralité des 120 sièges est répartie proportionnellement aux secondes voix entre les partis ayant remporté au moins 5 % des suffrages exprimés au niveau du Land ou deux circonscriptions. Si un parti a remporté des mandats au scrutin uninominal, ses sièges sont d'abord pourvus par ceux-ci.

Dans le cas où un parti obtient plus de mandats au scrutin uninominal que la proportionnelle ne lui en attribue, il conserve ces mandats supplémentaires et la taille du Landtag est augmentée par des mandats complémentaires distribués aux autres partis pour rétablir une composition proportionnelle aux secondes voix.

Campagne[modifier | modifier le code]

Principaux partis[modifier | modifier le code]

Parti Chef de file Résultat en 1999
Union chrétienne-démocrate d'Allemagne
Christlich Demokratische Union Deutschlands
Georg Milbradt
(Ministre-président)
56,9 % des voix
76 députés
Parti du socialisme démocratique
Partei des Demokratischen Sozialismus
Peter Porsch 22,2 % des voix
30 députés
Parti social-démocrate d'Allemagne
Sozialdemokratische Partei Deutschlands
Thomas Jurk 10,7 % des voix
14 députés
Alliance 90 / Les Verts
Bündnis 90/Die Grünen
Antje Hermenau 2,6 % des voix
0 député
Parti national-démocrate d'Allemagne
Nationaldemokratische Partei Deutschlands
Holger Apfel 1,4 % des voix
0 député
Parti libéral-démocrate
Freie Demokratische Partei
Holger Zastrow 1,1 % des voix
0 député

Sondages[modifier | modifier le code]

Sondages en vue des élections régionales de 2004 en Saxe[2]
Institut Date CDU SPD Grünen FDP PDS NPD
IfM Leipzig 10/09/2004 44 % 14 % 7 % 6 % 19 % 7 %
FgW 10/09/2004 47 % 11 % 6 % 4 % 19 % 9 %
Infratest dimap 08/09/2004 44 % 12 % 6 % 5 % 23 % 7 %
Forsa 07/09/2004 46 % 12 % 6 % 4 % 24 % 4 %
IfM Leipzig 31/08/2004 46 % 12 % 7 % 5 % 21 % 3 %
Forsa 24/08/2004 48 % 11 % 5 % 4 % 24 % 4 %
IfM Leipzig 21/08/2004 48 % 10 % 6 % 5 % 22 % 3,5 %
IfM Leipzig 15/08/2004 45 % 10 % 6 % 6 % 25 % 2 %
Infratest dimap 05/08/2004 44 % 12 % 6 % 4,5 % 25 %
IfM Leipzig 30/07/2004 48 % 12 % 5 % 4 % 27 %
Emnid 26/07/2004 50 % 10 % 5 % 4 % 23 %
IfM Leipzig 17/07/2004 54 % 13 % 5 % 3 % 21 %
IfM Leipzig 19/05/2004 55 % 17 % 5 % 3 % 18 %

Résultats[modifier | modifier le code]

Voix et sièges[modifier | modifier le code]

Résultats des élections régionales de 2004 en Saxe[3]
Partis Circonscriptions Sièges proportionnels Total des sièges
Votes % Sièges +/− Votes % Sièges Total +/−
Union chrétienne-démocrate d'Allemagne (CDU) 854 219 41,61 55 en diminution 5 855 203 41,11 0 55 en diminution 21
Parti du socialisme démocratique (PDS) 502 700 24,49 4 en augmentation 4 490 488 23,58 27 31 en augmentation 1
Parti social-démocrate d'Allemagne (SPD) 233 593 11,38 1 en augmentation 1 204 438 9,83 12 13 en diminution 1
Parti national-démocrate d'Allemagne (NPD) 100 765 4,91 0 en stagnation 190 909 9,18 12 12 en augmentation 12
Parti libéral-démocrate (FDP) 166 358 8,10 0 en stagnation 122 605 5,89 7 7 en augmentation 7
Alliance 90 / Les Verts (Grünen) 124 658 6,07 0 en stagnation 106 771 5,13 6 6 en augmentation 6
Parti de protection des animaux (Tiersch.) 0 0,00 0 Nv. 34 068 1,64 0 0 Nv.
Autres 70 584 3,44 0 en stagnation 75 653 3,64 0 0 en stagnation
Votes valides 2 052 877 96,89 2 080 135 98,18
Votes blancs et nuls 65 915 3,11 38 657 1,82
Total 2 118 792 100 60 en stagnation 2 118 792 100 64 124 en augmentation 4
Abstentions 1 435 750 40,39 1 435 750 40,39
Nombre d'inscrits / participation 3 554 542 59,61 3 554 542 59,61

Analyse[modifier | modifier le code]

Avec un recul de l'ordre de 15 points et 21 sièges, la CDU est la grande perdante de cette élection. Même si elle continue de dominer au scrutin uninominal, elle s'effondre au scrutin proportionnel et perd ainsi la solide majorité absolue dont elle disposait depuis 14 ans. Ce recul profite en premier lieu au NPD. Perçant à 9,2 % des voix, il atteint directement la quatrième place des forces politiques régionales et multiplie son résultat par 6,7.

Le SPD manque de peu d'être dépassé par l'extrême-droite et continue de décliner. Avec 9,8 %, il obtient son plus mauvais score depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, à n'importe quelle élection parlementaire. Ils sont donc relégués loin derrière le PDS, qui conforte son statut de premier parti d'opposition et prend même quatre circonscriptions à la CDU, alors qu'elle les remportait toutes depuis . Du fait de la belle poussée du FDP, lui aussi aidé par la chute des chrétiens-démocrates, et de la progression des Grünen, le Landtag comprend désormais six partis, le double de la législature précédente.

Conséquences[modifier | modifier le code]

Puisqu'une « coalition noire-jaune » ne dispose que de la majorité relative, le ministre-président Georg Milbradt assure son maintien au pouvoir en constituant une « grande coalition » l'unissant au SPD, même si l'expression ne correspond pas à la faiblesse parlementaire de ce dernier.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (de) « Wahlsystem Sachsen », sur wahlrecht.de (consulté le ).
  2. (de) « Sonntagsfrage – Sachsen (Wahlumfrage, Wahlumfragen) », sur wahlrecht.de (consulté le ).
  3. (de) « Wahl zum 4. Sächsischen Landtag am 19. September 2004 », sur www.statistik.sachsen.de (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]