Élections législatives françaises de 1993

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Élections législatives françaises de 1993
et
Corps électoral et résultats
Votants au 1er tour 26 796 142
68,91 % en augmentation 3,2
Votants au 2d tour 22 775 879
67,55 %
Union pour la France – Jacques Chirac
Voix au 1er tour 10 881 541
42,88 %
en augmentation 2,3
Voix au 2e tour 11 508 117
55,82 %
Députés élus 472 en augmentation 211
Majorité présidentielle – Laurent Fabius
Voix au 1er tour 5 109 440
20,13 %
en diminution 17,4
Voix au 2e tour 6 143 179
29,80 %
Députés élus 57 en diminution 218
Fichier:Le Pen Perso.JPG Front national – Jean-Marie Le Pen
Voix au 1er tour 3 152 543
12,42 %
en augmentation 2,8
Voix au 2e tour 1 168 160
5,67 %
Députés élus 1 en stagnation
Parti communiste – Georges Marchais
Voix au 1er tour 2 331 339
9,30 %
en diminution 2
Voix au 2e tour 951 213
4,80 %
Députés élus 24 en diminution 3
Représentation de l'assemblée
Diagramme
Gouvernement
Sortant Élu
Bérégovoy
Majorité présidentielle
(PS, MRG)
Balladur
Union pour la France
(RPR, UDF, DVD)
Législature élue
Xe de la Ve République

Les élections législatives françaises de 1993 ont lieu les et afin d'élire la Xe législature de la Ve République.

Contexte

François Mitterrand a été réélu Président de la République en 1988. Sous son second mandat, trois Premiers ministres se sont déjà succédé : Michel Rocard de 1988 à 1991, Édith Cresson de 1991 à 1992 et Pierre Bérégovoy depuis 2 avril 1992. Édith Cresson fut la première et la seule femme Premier ministre. Elle laisse sa place au ministre de l'Économie, Pierre Bérégovoy, après la cruelle défaite de la gauche aux élections cantonales et régionales. Ce dernier, qui a promis de lutter contre la corruption dont sont accusés de nombreux cadres du Parti socialiste et d'autres partenaires de la majorité comme Henri Emmanuelli (président de l'Assemblée nationale de janvier 1992 à avril 1993) ou Bernard Tapie (deux fois ministre sous le gouvernement Bérégovoy), est lui aussi mis en cause dans des affaires judiciaires comme l'affaire du Prêt Pelas. De plus, le chômage ne cesse d'augmenter et la France entre pour la première fois en récession. Le mode de scrutin n'a pas changé et est donc resté uninominal majoritaire à deux tours, donc par circonscription. Le combat s'annonce difficile pour la gauche.

À droite, le RPR fut divisé, durant le référendum sur le traité de Maastricht, entre sympathisants du « oui », dont Jacques Chirac, Édouard Balladur et Alain Juppé, ainsi que les sympathisants du « non », dont Charles Pasqua, Philippe Séguin et François Fillon. De même pour l'UDF, où Valéry Giscard d'Estaing, Alain Madelin et François Bayrou se sont prononcés pour le « oui » et Philippe de Villiers pour le « non ». Cependant, la droite se représente unie et les partis de droite ont interdit les alliances avec le Front national depuis 1991.

À gauche, le Parti socialiste paye les divisions dues au congrès de Rennes de 1990 entre Laurent Fabius et Lionel Jospin.

Premier tour

Participation

Suffrages % des inscrits
Inscrits 38 968 660 100,00
Votants 26 796 142 68,93
Abstentions 12 108 483 31,07
Blancs et nuls 1 417 984 5,28
Exprimés 25 378 158 94,72

Résultats par parti

La liste suivante donne les résultats des différents partis politiques au premier tour, en additionnant leurs suffrages à l'échelle nationale :

Parti Suffrages % des inscrits % des exprimés
Extrême gauche 423 282 1,09 1,67
PCF 2 331 399 6,00 9,19
PS 4 415 495 11,36 17,40
Autres partis de gauche 693 945 1,78 2,73
Verts 1 022 196 2,63 4,03
Génération écologie 917 228 2,36 3,61
Nouvelle écologie 635 244 1,63 2,50
Autres partis écologistes 141 645 0,36 0,56
RPR 5 032 496 12,94 19,83
UDF 4 731 013 12,16 18,64
Nationalistes 70 920 0,18 0,28
Régionalistes 16 747 0,04 0,07
Autres partis de droite 1 118 032 2,88 4,41
FN 3 152 543 8,10 12,42
Autres partis d'extrême droite 35 411 0,09 0,14
Autres 329 275 0,85 1,30

Deuxième tour

Participation

Suffrages % des inscrits
Inscrits 33 714 568 100,0
Votants 22 775 879 67,55
Abstentions 10 938 689 32,44
Blancs et nuls 2 159 346 6,40
Exprimés 20 616 533 61,15

Résultats par parti

La liste suivante donne les résultats des différents partis politiques au deuxième tour, en additionnant leurs suffrages à l'échelle nationale :

Parti Suffrages % des inscrits % des exprimés
PCF 951 213 2,82 4,61
PS 6 143 179 18,22 29,80
Écologistes 37 491 0,11 0,18
RPR 5 741 623 17,03 27,85
UDF 5 178 039 15,35 25,12
Autres partis de droite 588 455 1,74 2,85
FN 1 168 160 3,46 5,67

Composition de l'Assemblée nationale

Cette liste regroupe la composition de l'Assemblée nationale après le deuxième tour. La composition a changé à la suite des législatives partielles ou des députés changeant de groupe.

Groupe Membres Apparentés Total %
RPR 245 12 257 44,54
UDF (Union pour la démocratie française) 213 2 215 37,26
Socialiste 52 5 57 9,88
République et liberté 23 0 23 3,99
Communiste 22 1 23 3,99
Non inscrits 2 - 2 0,35
Total 577 - - 100 %

Sondages

Sondages d'intentions de vote pour le 1er tour

Institut Date Extrême gauche PCF PS Divers gauche Écologistes Divers droite RPR-UDF FN Autres
Ipsos 16 au 19 décembre 1992 1 28 17 42 12
Ipsos 4 au 7 janvier 1993 0 8 20 1 15 2 41 11 2
Ipsos 18 et 19 janvier 1993 2 8 17 19 41 12
Ipsos 23 au 27 janvier 1993 1 8 20 1 16 2 40 11
Ipsos 29 au 31 janvier 1993 1 8 19 17 43 12
Ipsos 1er au 4 février 1993 0 9 20 1 17 2 39 12
Ipsos 25 au 27 février 1993 1 9 19 16 2 40 11
Ipsos 4 au 6 mars 1993 1 9 22 14 2 39 10
Ipsos 5 et 6 mars 1993 1 8 19 1 15 3 40 12
Ipsos 5 et 6 mars 1993 1 9 22 1 13 3 38 11 1
Ipsos 9 au 11 mars 1993 9 18 12 39 12 10
Ipsos 10 et 11 mars 1993 1 8 20 16 41 11
Ipsos 10 au 12 mars 1993 1 9 19 1 14 2 39 10 1

Analyse des résultats

« L'Assemblée élue était la plus à droite qu'ait connue la France depuis plus d'un siècle, plus que la Chambre bleu horizon élue en 1919 après la guerre et même que l'Assemblée sortie des urnes en juin 1968. » (René Rémond)

Il y a 6,1 % de femmes députées[1], dont Ségolène Royal, seule députée socialiste à augmenter son score et qui affirme plus tard « nous avions l'horrible impression d'être le dernier carré »[réf. nécessaire].

La nouvelle majorité est la plus vaste de l'histoire parlementaire française, gauche et droite confondues.

Notes et références

  1. Magazine Le Monde 2 des 18-19 avril 2004, page 89.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes