Elaeagnaceae

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Les Elaeagnaceae (les Éléagnacées) sont une famille de plantes à fleurs dicotylédones de l'ordre des Rosales qui comprend 50 espèces réparties en 3 genres.

Ce sont des arbres ou des arbustes, parfois épineux, certains adaptés aux zones arides, des steppes ou des côtes tempérées à tropicales. Certaines espèces produisent des fruits comestibles. C'est le cas de l'argousier (Hippophae rhamnoides) et de Eleagnus angustifolia.

Étymologie[modifier | modifier le code]

Le nom vient du genre type Elaeagnus qui fut longtemps confondu avec le genre Salix.

L’Elaeagnus, « Chalef » selon Fournier, est le nom d’un arbrisseau indéterminé, issu du grec ελαια / elaia, olivier, et αγνοσ / agnos, agnus castus ou gattilier[1].

Selon Maarten et al, le mot Elaeagnus est issu du grec ελαίαγνος / elaíagnos, désignant un saule, mot lui-même dérivé des mots grecs ελώδες / helodes, « poussant dans les marécages », et αγνός / agnos, pur, en référence aux fruits blancs d'un saule. Le nom aurait été ensuite appliqué à l'oléaster (Elaeagnos angustifolia ou Salix elaeagnos), qui ressemble à un saule[2].

Cependant, le nom vernaculaire chalef qui, en français désigne les éléagnus, est rapproché d’un des mots arabes désignant le « saule », sans doute par amalgame entre les genres Elaeagnus et Salix.

Une origine sémitique du mot est probable. En arabe deux mots désignent le saule : صَفْصَاف (safsaf) et خلاف (khalaf ou khilaf), saule d’Égypte, Salix aegyptiaca, qui a donné « chalaf », « calafé », « chalif », « bulef » attribués au saule commun Salix alba, ainsi que « safsaf », attribué au saule de Babylone ou Saule pleureur, Salix babylonica, et aussi à Salix subserrata[note 1].

Or خلاف (khilaf) a une double signification en arabe, « saule » et « désaccord, contestation ». L’historien irakien du XIIIe siècle, Ibn al-Tiqtaqa[note 2], dans son « Histoire des dynasties musulmanes » raconte cette anecdote :

« Un jour, Mansour[note 3] remarqua dans son jardin un petit arbuste de saule d’Égypte de l'espèce dite khilâf. Ne connaissant pas cette plante, il demanda : « Quel est le nom de cet arbuste, Rabi'[note 4] ? — Unanimité et accord », répondit le vizir, parce qu'il lui répugnait de dire : désaccord (khilâf). Mansour admira son esprit d'à-propos et il fut satisfait de sa réponse[3]. »

.

Quant à l'olivier de Bohème, Elaeagnus angustifolia (Elaeagnaceae), dont le feuillage ressemble à celui du Saule (Salicaceae), il est nommé chale au Proche-Orient[4],[5].

Classification[modifier | modifier le code]

En classification classique de Cronquist (1981)[6], cette famille était placée l'ordre des Proteales.

La classification phylogénétique APG III (2009)[7] la situe dans l'ordre des Rosales.

Liste des genres[modifier | modifier le code]

Selon Angiosperm Phylogeny Website (31 mai 2010)[8], NCBI (31 mai 2010)[9], DELTA Angio (31 mai 2010)[10] et ITIS (31 mai 2010)[11] :

Liste des espèces[modifier | modifier le code]

Selon NCBI (31 mai 2010)[9] :

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. L'orientaliste Albert Kazimirski de Biberstein, dans son dictionnaire arabe-français (1860), référence une dizaine de mots arabes désignant le Saule.
  2. Ibn al-Tiqtaqa (~1260-1309)
  3. Al-Mansur (714-775) second calife abbasside
  4. Abou-l-Fadl Rabi, vizir de Mansour

Références[modifier | modifier le code]

  1. P. Fournier, Les quatre flores de France, Paris, Lechevalier, 1990, 1104 pages, p. 283
  2. (en) Maarten J M Christenhusz, Michael F Fay et Mark W. Chase, Plants of the World : An Illustrated Encyclopedia of Vascular Plants, Chicago, The University of Chicago Press, , 792 p. (ISBN 978-0-2265-2292-0, lire en ligne), p. 269
  3. ibn al-tiqtaqâ, Histoire des dynasties musulmanes, , 792 p. (lire en ligne), chap. III (« La dynastie Abbaside »)
  4. Collectif, Dictionnaire des sciences naturelles : CER-CHI, t. VIII, Paris, Le Normant, , 544 p. (lire en ligne), p. 64
  5. Collectif, Dictionnaire des sciences naturelles : BOA-BYT, t. V, Paris, Le Normant, , 480+160 (suppl. (lire en ligne), p. 424
  6. (en) Arthur Cronquist, An Integrated System of Classification of Flowering Plants, New York, Columbia University Press, (ISBN 0-231-03880-1, OCLC 1136076363, lire en ligne)Voir et modifier les données sur Wikidata
  7. (en) Angiosperm Phylogeny Group, « An update of the Angiosperm Phylogeny Group classification for the orders and families of flowering plants: APG III », Botanical Journal of the Linnean Society, Wiley-Blackwell, Linnean Society of London et OUP, vol. 161, no 2,‎ , p. 105–121 (ISSN 0024-4074 et 1095-8339, DOI 10.1111/J.1095-8339.2009.00996.X)Voir et modifier les données sur Wikidata
  8. Stevens, P. F. (2001 onwards). Angiosperm Phylogeny Website. Version 14, July 2017 [and more or less continuously updated since]." will do. http://www.mobot.org/MOBOT/research/APweb/, consulté le 31 mai 2010
  9. a et b NCBI, consulté le 31 mai 2010
  10. DELTA Angio, consulté le 31 mai 2010
  11. Integrated Taxonomic Information System (ITIS), www.itis.gov, CC0 https://doi.org/10.5066/F7KH0KBK, consulté le 31 mai 2010

Liens externes[modifier | modifier le code]

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