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Église méthodiste de Grande-Bretagne

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Église méthodiste de Grande-Bretagne
Histoire
Fondation
Prédécesseurs
United Methodist Church (en), Église méthodiste wesleyenne (en), Primitive Methodism (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Cadre
Type
Siège
Londres (25, Marylebone Road, NW1 5JR)Voir et modifier les données sur Wikidata
Pays
Organisation
Volontaires
1 367 (), 1 641 (), 142 (), 139 (), 400 ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Effectif
420 employés (), 425 employés (), 440 employés (), 431 employés (), 404 employés ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Fondateur
Chiffre d'affaires
43,4 M£ (), 46 M£ (), 43,4 M£ (), 49,1 M£ (), 44,4 M£ ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Site web

L'Église méthodiste de Grande-Bretagne est une dénomination chrétienne protestante en Grande-Bretagne. C'est l’Église mère des méthodistes du monde entier[1]. Il participe au Conseil méthodiste mondial, au Conseil œcuménique des Églises et à d'autres associations œcuméniques.

Le méthodisme est fondé par le prêtre anglican John Wesley, qui dirige un Réveil évangélique en Grande-Bretagne au XVIIIe siècle. Il adopte de nouvelles pratiques d'évangélisation, comme que la prédication en plein air, pour atteindre les ouvriers d'usine et les masses nouvellement urbanisées déracinées de leur culture villageoise traditionnelle au début de la révolution industrielle. Sa prédication était centrée sur l'universalité de la grâce de Dieu pour tous, l'effet de la foi sur le caractère et la possibilité de la perfection dans l'amour au cours de cette vie.

Après la mort de Wesley, le réveil méthodiste devient une nouvelle Église indépendante et a ordonne ses propres ministres. On l'appelle une église non-conformiste parce qu'elle n'est pas conforme aux règles de l'Église d'Angleterre anglicane, religion d’État officielle. Au XIXe siècle, l'Église méthodiste wesleyenne connait de nombreuses sécessions. Les principaux courants du méthodisme sont réunis en 1932, formant l'Église méthodiste actuelle.

En 2009, une enquête britannique révélé qu'environ 800 000 personnes, soit 1,29% de la population britannique, s'identifient comme méthodistes[2]. Le méthodisme est le quatrième groupe chrétien en importance en Grande-Bretagne[3]. Environ 202 000 personnes assistent à un service religieux méthodiste chaque semaine, tandis que 490 000 à 500 000 prennent part à une autre forme d'activité méthodiste, comme le travail de jeunesse et des événements communautaires organisés par les églises locales[4].

A large, grey stone church with two entrances either side and a steeple on the right.
Wesley Memorial Church à Oxford, la ville où les frères Wesley étudient et forment le Holy Club.

Le mouvement qui allait devenir l'Église méthodiste est né au début du XVIIIe siècle au sein de l'Église d'Angleterre. Un petit groupe d'étudiants, dont John Wesley, Charles Wesley et George Whitefield, se rencontrent à l'université d'Oxford. Ils étudient ensemble la Bible de façon méthodique, et vivent de façon sobre et studieuse. D'autres étudiants se moquent d'eux, et les surnomment le « Holy Club », et « les méthodistes[5] ».

A bronze statue of John Wesley dressed in robes and preaching bands in the foreground, with a Georgian chapel in the background
La chapelle Wesley est établie par John Wesley en 1778 pour lui servir de base à Londres. Aujourd'hui, il intègre un musée du méthodisme.

La plus grande branche du méthodisme en Angleterre est organisée par John Wesley. En 1738, Wesley fit l'expérience de ce qu'on appelle désormais sa conversion évangélique, lorsqu'il sentit son « cœur étrangement chauffé[6] ». À partir de 1739, il se lance dans la prédication en plein air pour recruter des adeptes de son mouvement[7]. Il forme de petites classes dans lesquelles ses disciples reçoivent des conseils religieux et sur leur vie personnelle[8]. Wesley nomme des évangélistes itinérants pour prêcher comme il le faisait. Théologiquement, Wesley insiste sur à la vision « arminienne » selon laquelle le salut est accessible à tous, contrairement aux « idées calvinistes » d'élection et prédestination[9]. Il existe cependant également des méthodistes calvinistes[10].

Engraving of Wesley standing on a plinth and preaching to a crowd.
John Wesley prêchant à l'extérieur d'une église (gravure du XIXe siècle).

Séparation de l'Église d'Angleterre

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La première chapelle méthodiste appelée "La Fonderie". Lithographie de H. Humphreys, c. 1865.

Au fur et à mesure que ses sociétés se multipliaient et que des éléments d'un système ecclésiastique sont successivement adoptés, la brèche entre Wesley et l'Église d'Angleterre anglicane s'élargit progressivement. En 1784, Wesley répond à la pénurie de prêtres dans les colonies américaines en raison de la guerre d'indépendance américaine en ordonnant des prédicateurs pour l'Amérique avec le pouvoir d'administrer les sacrements[11]. Les actions de Wesley précipitent la scission entre les méthodistes américains et l'Église d'Angleterre, qui soutenait que seuls les évêques pouvaient ordonner des personnes au ministère[12].

Le méthodisme britannique se sépare de l'Église d'Angleterre peu après la mort de Wesley. Le plan de pacification de 1795 permet aux chapelles méthodistes de célébrer la sainte communion là où la majorité des administrateurs de l’Église l'acceptent[13].

Chronologie des connexions méthodistes en Grande-Bretagne
Jabez Bunting, c. 1843-47.

John Wesley est le président de la Conférence méthodiste, jusqu'à mort. Il est ensuite convenu d'élire un président pour un an.

Jabez Bunting est le leader le plus éminent du mouvement méthodiste wesleyen après la mort de Wesley. Il prêche des réveils réussis jusqu'en 1802, puis se consacre alors à l'ordre et à la discipline de l'Église et s'opposa avec véhémence au revivalisme. Il est choisi quatre fois pour être président de la Conférence et occupe de nombreux postes de direction en tant qu'administrateur. Bunting et ses alliés centralise le pouvoir et font de la Conférence l'arbitre final du méthodisme et en lui donnant le pouvoir de réaffecter les prédicateurs et de sélectionner les surintendants[14]

Hugh Price Hughes, encourage les méthodistes à soutenir un Parti libéral plus moraliste.

Hugh Price Hughes est le premier surintendant de la West London Methodist Mission, une importante organisation méthodiste. Reconnu comme l'un des plus grands orateurs de son époque, il fonde et édite un journal influent, le Methodist Times en 1885. Hughes joue un rôle clé en dirigeant les méthodistes dans la coalition du Parti libéral, loin des tendances conservatrices des anciens dirigeants méthodistes[15],[16].

Missions dans les colonies

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Grâce à un travail missionnaire vigoureux, le méthodisme se répand dans tout l'Empire britannique. Il connait un succès particulier dans les États-Unis, grâce au Second grand réveil du début du XIXe siècle. Les émigrants anglais amènent le méthodisme au Canada et en Australie[17]. Les missionnaires britanniques et américains se rendent en Inde et dans certaines autres colonies impériales[18].

Conscience non-conformiste

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Les historiens regroupent les méthodistes avec d'autres groupes protestants en tant que « non-conformistes » ou « dissidents », s'opposant à l'Église d'Angleterre. Au XIXe siècle, les dissidents forment la moitié des personnes qui assistent aux offices chaque dimanche. Les « vieux dissidents », datant des XVIe et XVIIe siècles, comprennent des baptistes, des congrégationalistes, des Quakers, des unitariens et des presbytériens en dehors de l'Écosse. Les « nouveaux dissidents », apparus au XVIIIe siècle, sont principalement des méthodistes, en particulier les méthodistes wesleyens. La « conscience non conformiste » du groupe « vieux dissident » met l'accent sur la liberté de conscience et de religion, l'égalité, la recherche de la justice et l'opposition à la discrimination, à la contrainte et à la coercition. Les « nouveaux dissidents » (et aussi les évangéliques anglicans low church) mettent l'accent sur les problèmes de moralité personnelle, y compris la sexualité, la tempérance, les valeurs familiales et l'observation du sabbat.

Les deux factions sont politiquement actives, mais jusqu'au milieu du XIXe siècle, le groupe ancien soutient principalement les whigs et les libéraux en politique, tandis que les nouveaux soutient généralement les conservateurs. Cependant, les méthodistes évoluent dans les années 1880 et rejoignent le Parti libéral, attirés par le moralisme de Gladstone. Le résultat est une fusion des anciens et du nouveaux dissidents, renforçant leur poids en tant que groupe de pression politique[19]. Ils sont réunis sur de nouvelles questions, soutenant la tempérance et s'opposant à la loi sur l'éducation de 1902. La conscience politique spécifique des dissidents disparait pratiquement après la Première Guerre mondiale[20].

Notes et références

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  1. (en) Charles Yrigoyen Jr, T&T Clark Companion to Methodism, A&C Black, (ISBN 9780567290779), p. 73 :

    « British Methodism therefore holds an inescapable chronological priority in the history of world Methodism and it has also often been accorded a courteous priority of esteem, being regard still as the 'mother church' by Methodists from many parts of the globe. The story of the origins and development of Methodism in what is now the United Kingdom and the Republic of Ireland, therefore, is the story, first, of an eighteenth-century movement which gave birth to the whole Methodist enterprise and then of a nineteenth-century church whose influence reached out across the world through the missionary endeavors of the various British Connexions within and beyond the British Empire. »

  2. « BSA 2009 Table » [archive du ] (consulté le )
  3. (en) « Methodist Church » [archive du ], World Council of Churches (consulté le )
  4. Piggot, A. (June 2017).
  5. « Holy Club » [archive du ], Encyclopædia Britannica (consulté le )
  6. (en) Daniel L. Burnett, In the Shadow of Aldersgate : An Introduction to the Heritage and Faith of the Wesleyan Tradition, La Vergne, Wipf and Stock, , 36-37 p..
  7. (en) John Wesley, The Heart of John Wesley's Journal, Peabody, Mass., 1st, (ISBN 978-1-59856-300-9), p. 17.
  8. (en) J. F. Hurst, John Wesley the Methodist : a plain account of his life and work, New York, Methodist Book Concern, (lire en ligne), « IX - Society and Class »
  9. (en) Communications, « Do United Methodists believe "once saved, always saved" or can we "lose our salvation"? - The United Methodist Church » [archive du ] (consulté le ) : « John Wesley particularly identified his understanding of salvation with the theology and writings of the seventeenth century Dutch theologian, Jacob Arminius »
  10. Edouard Terwecoren (en), « Collection de précis historiques : mélanges littéraires et scientifiques », J. Vandereydt, , p. 504.
  11. (en) « Separation from the Church of England » [archive du ], Methodist Church in Britain (consulté le )
  12. (en) Robert Bruce Mullin, A Short World History of Christianity, Westminster John Knox Press, (ISBN 978-0-66423-664-9, lire en ligne), p. 170.
  13. John Munsey Turner, « The Development of the Methodist Ministry » [archive du ], Methodist Heritage, (consulté le ), p. 6
  14. (en) John Kent, « Methodism and Social Change In Britain », dans Theodore Runyon, (éd.), Sanctification and Liberation, .
  15. (en) Maldwyn Lloyd Edwards, Methodism and England : a study of Methodism in its social and political aspects during the period 1850-1932, vol. 3, London, The Epworth Press, (lire en ligne), p. 149
  16. Kent, J.H.S (1966).
  17. (en) Kenneth S. Latourette, A History of The Expansion of Christianity, t. 5. The Great Century in the Americas, Australasia, and Africa; AD 1800-AD 1914, Harper & Row, , p. 3-45, 130-97.
  18. (en) Kenneth Scott Latourette, A History of The Expansion of Christianity, t. 6. The Great Century: North Africa and Asia 1800 AD—1914 AD, Harper & Row, , p. 169-75, 222, 235.
  19. Sur les méthodistes, voir (en) Glaser, « English Nonconformity and the Decline of Liberalism », The American Historical Review, vol. 63, no 2,‎ , p. 352-363 (ISSN 0002-8762, DOI 10.2307/1849549, JSTOR 1849549).
  20. (en) « English Nonconformity and the Decline of Liberalism », The American Historical Review,‎ (DOI 10.1086/ahr/63.2.352).

Liens externes

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