Église Saint-Pierre de Saint-Pierre-le-Moûtier

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Église Saint-Pierre de Saint-Pierre-le-Moûtier
Église Saint-Pierre
Présentation
Type
Diocèse
Paroisse
Paroisse Notre-Dame-Entre-Loire-et-Allier (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
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L'église Saint-Pierre est une église catholique située sur la commune de Saint-Pierre-le-Moûtier, dans le département de la Nièvre, en France[1].

Localisation[modifier | modifier le code]

Historique[modifier | modifier le code]

Le premier monastère saint-Pierre fut établi en 740, par les bénédictins de Saint-Martin d'Autun dont ils dépendaient directement. Son emplacement, à proximité de la voie romaine d'Autun à Bordeaux, leur avait été offert par la reine Brunehaut.
Au IXe siècle les moines s'installèrent définitivement en élevant leur communauté au rang de prieuré.
Une bulle du pape Alexandre III a confirmé en 1164 l'appartenance du prieuré de Saint-Pierre à la prospère abbaye de Saint-Martin et dès l'année suivante Louis VII accorda sa protection et sauvegarde sur la localité où Philippe Auguste devait en 1222 établir un bailliage royal.

En 1180, Archambault de Bourbon dota le prieuré d'importants revenus. En 1234 l'église fut érigée en église paroissiale.

Les bâtiments claustraux été détruits en 1910.

L'église Saint-Pierre est classée au titre des monuments historiques en 1886[1].

Un point particulier d'histoire : la victoire angélique[2].

Le chevalier Jean d'Aulon[3] rapporte dans le détail de la prise de Saint-Pierre-le-Moustier.

En novembre 1429, Jeanne d’Arc en route pour libérer La Charité, arriva devant Saint-Pierre-le-Moustier tenu par la nombreuse troupe des gens d’armes d'Alain d’Albret et de ses alliés anglais. Le l’assaut menaçait de tourner à la déroute quand Jeanne d’Arc invoqua la compagnie des anges pour commander au chevalier venu la prier de se retirer pour sa sauvegarde : Je ne suis pas seule car « j’ai en ma compagnie 50 000 de mes gens » et ne partirai que lorsque la ville sera prise. Bien qu’ignorante de l’art de la guerre, elle s’écria : « Au fagots et au claies, tout le monde, pour faire un pont !… ». Ce qui fut fait, et l’assaut fut conduit avec une telle facilité, tant était grande la disparité des forces en présence, que Jean d'Aulon considérait que ce fut miracle que la ville soit prise.

Jeanne d’Arc épargna la ville du pillage et s’en vint prier régulièrement dans l’église de Saint-Pierre pendant quelques jours avant de repartir pour La Charité dont le siège fut un échec.

Cet épisode de la vie de Jeanne d’Arc est le thème de toute la décoration moderne de l’église. Dans la chapelle qui lui est dévolue, un grand vitrail illustre la phase décisive : « J’ai en ma compagnie 50 000 de mes gens. ». Aux murs deux mosaïques : « Ils (les anges) m’ont dit ce que je devais faire » et « Mes frères du paradis veillent sur moi » ; enfin au-dessus du grand orgue (!) « Jeanne protège les habitants de saint-Pierre-Le-Moutier contre le pillage de ses soldats ». Le tout porte la signature en nom collectif des frères Mauméjean, peintres et maîtres verriers .

Architecture[modifier | modifier le code]

Église prieurale[modifier | modifier le code]

La structure générale de l'église correspond à celle qui fut construite au cours du XIIe siècle. Elle constitue la trame de la nef, du choœur, de l'abside, et de la nef collatérale sud.

La partie nord détruite au cours d'un incendie ou d'un pillage a été reconstruite au début du XIIIe siècle.
Les chapelles ont été percées tardivement, au cours du XVe siècle.
Le clocher, carré repose sur les piliers du transept. Il abrite la cloche de l'ancien beffroi..
Les autres ouvertures ont été percées après la disparition des bâtiments monastiques.

Extérieur[modifier | modifier le code]

• Façade occidentale : Elle est ornée d'un portail en plein cintre en tiers point. Deux statues de chaque côtée s'inscrivent dans une niche trilobées : Saint-Denis tenant sa tête et une statue qui a tous les attributs de Saint Jacques.

• Bas-côté, au Nord : la porte Nord faisait communiquer l'église avec le cloître du prieuré. Le porche construit entre la fin du XIIe siècle et le début du XIIIe siècle.

• Bas-côté, au Sud : Un petit portail plus modeste et sans tympan possède une archivolte décoré de billettes enserrées dans deux rubans entrelacés.

Intérieur[modifier | modifier le code]

Nef : la nef est voûtée en berceau continu, sans arcs doubleaux, en raison du décalage des piliers des côtés Nord et Sud. La charpente apparente de la nef a été cachée par une fausse voûte en briques lors des travaux de restauration, en 1868.. Au-dessus des collatéraux sont percées des arcades aux fenêtres cintrées sans ornement.
Bas-côté Sud : le bas-côté sud de style roman primitif est formé de six travées de plan carré, voûtée d'arêtes. Les arcs en plein cintre surhaussé, reposent sur des colonnes engagées
Bas-côté Nord :le bas-côté endommagée par un incendie ou un acte de pillage entre 1164 et 1221, a été reconstruit dans le style gothique. Chaque travée de plan rectangulaire et voûté d'ogives, Les arcades sont en arcs brisés.
Croisée du transept : Lors des travaux 1650, la coupole de la croisée fut remplacée par une voûte d'arêtes en briques : Elle est marquée seulement dans l'élévation et supporte un clocher moderne. Il a été rebâti sur la tour primitive et contient l'ancienne cloche du beffroi.
Le chœur : Le chœur éclairé par les fenêtres aux vitraux modernes est surélevé car bâti au-dessus de la crypte. Adoptant un plan rectangulaire le chevet est plat, percé d'une porte débouchant dans la sacristie.
Les chapelles latérales : les chapelles latérales ne datent pas de la construction de l'église : elles ont été percées tardivement au XVe et au XVIe siècle.

À voir[modifier | modifier le code]

• Le porche nord. Le porche nord est fermé par une porte à deux vantaux donnait accès au cloître du monastère. la porte est encadrée de deux colonnes engagées supportant un tympan daté du dernier quart du XIIe siècle. Ce tympan à cinq lobes repose directement sur deux corbeaux sculptés, sans linteau. Au centre se trouve un Christ en majesté, bénissant, entouré d'un tétramorphe où l'on peut identifier:

en haut à droite, saint Jean au-dessous de son aigle ,
en haut à gauche, l'homme ailé écrivant son évangile est saint Matthieu,
en bas à droite, saint Luc et son bœuf,
en bas à gauche, saint Marc avec le lion.

L’unique voussure est décorée de quatre anges tenant encensoirs et flambeaux. Une simple guirlande court sur l’archivolte. L'arc repose sur deux chapiteaux, en ombrelle pendante, sculpté d'à-jour[4], figurant une cité idéale. Les mêmes représentations sur le trône du Christ et sur les sièges des évangélistes, le globe tenu dans la main gauche du christ bénissant inclinent à penser qu'il peut s'agir d'une représentation de la Jérusalem céleste, allégorie fréquente à cette époque. La chevelure des anges et des Évangélistes est particulièrement travaillée, il subsiste quelques traces de polychromie de plus en plus effacées par la pollution.

• Les chapiteaux[5] : Comme les piliers romans qui les supportent, ils ont été sculptés au deuxième quart du XIIe siècle. Les plus nombreux s'inspirent du chapiteau corinthien classique à feuillage dentelé et à volutes traités de manière souple et grasse. Viennent s'y mêler des masques et des animaux réels et fantastiques. D'autres représentent des scènes figurées sans liens apparents : jongleurs, musicien au psaltérion, querelle de vieillards… ainsi qu'une scène biblique Daniel dans la fosse aux lions
Dans le style de l'École de Cluny, ils ont été réalisés probablement par une même équipe de tailleurs de pierre envoyés soit par l'Abbaye d'Autun, soit par la maison-mère de Cluny. Sculptés dans un calcaire suffisamment tendre l'habileté des sculpteurs a pu s'exprimer dans la dentelle des à-jour[4] comme ceux des chapiteaux pendants du porche nord ou le relief des feuillages dentelés et roulés, la finesse des personnages. La situation géographique de Saint-Pierre, au carrefour de la vallée de la Loire, de la Bourgogne et de l'Auvergne explique les influences que l'on peut déceler dans le détail des sculptures : sujets profanes et scènes animées de facture bourguignonne, personnages trapus et coiffures à bouclettes fréquents en Auvergne.

• Les Objets mobiliers classés dans la base Palissy des Monuments Historiques :
1. Gisant représentant un prieur[6] du monastère retrouvé lors de fouilles (XIVe siècle, en pierre d'Apremontb, classé MH).
2. Vierge de pitié entourée de personnages[7], bas relief sévèrement bûché, 4e quart (XVe siècle, Classé MH)
3. Statue de saint Michel[8] (en calcaire, XVe siècle, classé MH).
4. Statue de sainte Catherine[9], en pierre polychrome du XVe siècle, elle est Logo monument historique Classé MH (1935)[10].
5. Pierre tombale d'Anne Dumontet[11], femme de maître Henri Bardin, avocat (XVIe siècle, classé MH).
6. Pietà[12], Groupe sculpté polychrome composé d’une Vierge de Pitié entre saint Jean et sainte Madeleine, datée de la fin du XVe siècle ou du début du XVIe siècle (classé MH).
7. Vierge à l'Enfant[13] (XVe siècle, classé MH).
8. Peintures murales, style néo-gothique[14] (XIXe siècle, classé MH).
Le reste du mobilier :
9. Fragments de bas-reliefs sculptés, en remploi : Le martyre de saint Pierre, XVe-XVIe siècles.
10. Mosaïque et peintures murales de la chapelle Jeanne d'Arc, et,
11. Les vitraux modernes relatant l'épopée locale de Jeanne d'Arc. (Œuvres en nom collectif des frères Mauméjan, milieu du XXe siècle)
12. Les vitraux de la chapelle saint Joseph sur l'enfance de Jésus et la mort de Joseph (XIXe siècle).
13. Une chaire à prêcher de style sulpicien (fin XIXe siècle)
14. Un orgue, virtuel !… Si vrai qu’on s’y laisse prendre !

Bâtiments conventuels[modifier | modifier le code]

Bibliothèque[modifier | modifier le code]

Colombier[modifier | modifier le code]

Abbés, prieurs[modifier | modifier le code]

Armes du prieur François Rapine

(liste non exhaustive)

  • 1569 - prieur Helin de Lamoignon abbé de Bellevaux vers 1569 à 1575[15]
  • 1575 - François Luillier neveu du précédent, prieur en 1575[15].
  • 1642 - François Rapine, Prieur, aumônier de la Reine Marie de Médicis, puis aumônier général de l'artillerie de France, par reconnaissance, Louis XIII institua pour lui et ses successeurs par un édit du un office de premier conseiller au siège présidial de la ville de Saint-Pierre-le-Moutier. L'évêque d'Auxerre Gilles de Souvré le choisit pour être son official à La Charité-sur-Loire. C'est lui qui composa l'éloge funèbre de François de Gonzague de Clèves, duc de Rhètelais et de Mayenne en 1622[16].

Chartrier de l'abbaye[modifier | modifier le code]

Propriétés, terriers, bénéfices[modifier | modifier le code]

Abbayes, prieurés, paroisses
Fiefs, domaines
Moulins

Armoiries[modifier | modifier le code]

Sceau du couvent[modifier | modifier le code]

Devise[modifier | modifier le code]

Archives[modifier | modifier le code]

Galerie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « Église Saint-Pierre », notice no PA00113014, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. Une page d'histoire de France écrite à Saint-Pierre-le-Moûtier, par l'abbé Pierre Baudin, curé et doyen de Saint-Pierre
  3. Déposition du Chevalier Jean d'Aulon, Conseiller et Maître de l'Hôtel du roi, Sénéchal de Beaucaire, recueillie le 28 mai 1946, au couvent des prêcheurs de Lyon par Jean des Prés, vice inquisiteur général pour le royaume de France, pour servir au procès en réhabilitation de Jeanne d'Arc
  4. a et b Définition sur le wiktionnaire
  5. Pierre Baudin (doyen), in: Prendre le temps de visiter notre église (notice touristique)
  6. « Haut-relief : Gisant d'un religieux », notice no PM58000465, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture
  7. « bas-relief : Vierge de Pitié et personnages », notice no PM58000464, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture
  8. « Statue : saint Michel », notice no PM58000463, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture
  9. Notice no PM58000462, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture
  10. Colette Journiac, Trésors cachés des églises de la Nièvre, La Camosine, 1990, notice n°26, p.42/160.p.
  11. « Dalle funéraire d'Anne Dumontet, femme de maître Henri Bardin, avocat », notice no PM58000462, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture
  12. « Groupe sculpté : Vierge de Pitié entre saint Jean et sainte Madeleine. », notice no PM58000464, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture
  13. « bas-relief : Vierge à l'Enfant. », notice no PM58000459, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture
  14. « Peinture murale, style néo-gothique. », notice no PM58000458, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture
  15. a et b BLANCHARD (Fr.), Les Presidens au mortier du Parlement de Paris, (1647), p. 431.
  16. Née de La Rochelle, Mémoires pour servir à l'histoire politique et littéraire…, J-B. Souchois, 1827, p. 101

Annexes[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]