Église Saint-Pierre de Saint-Pierre-de-Bat

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Église Saint-Pierre de Saint-Pierre-de-Bat
Façade ouest (avr. 2013)
Présentation
Type
Destination actuelle
utilisation cultuelle
Dédicataire
Saint Pierre
Style
majoritairement roman, gothique
Construction
Propriétaire
Commune
Patrimonialité
Localisation
Département
Commune
Coordonnées
Localisation sur la carte d’Aquitaine
voir sur la carte d’Aquitaine
Localisation sur la carte de France
voir sur la carte de France

L'église Saint-Pierre-ès-Liens est une église catholique située dans la commune de Saint-Pierre-de-Bat, dans le département de la Gironde, en France[1].

Localisation[modifier | modifier le code]

L'église se trouve au cœur du bourg, le long de la route départementale D19 qui mène vers le sud à Saint-Germain-de-Grave.

Historique[2][modifier | modifier le code]

Au XIIe siècle, l'église, de style roman, comportait une nef unique qui se terminait par une abside en cul-de-four. L'abside possède une corniche supportée par des modillons figurés, décrits en détail ci-dessous. Seuls le chœur et l'abside ont été voûtés, la nef était lambrissée.

La façade occidentale a des bases romanes, mais le portail est gothique, datant du XIIIe siècle. Il est ogival et constitué de trois ressauts.

Après la guerre de Cent Ans, l'église est agrandie par l’adjonction d'un bas-côté au nord et une chapelle au sud de la dernière travée de la nef.

Au moment des Guerres de Religion (1562-1598), l'église est fortifiée : un pan de mur en exhaussement au-dessus de la corniche avec des meurtrières en croix et une terrasse à mâchicoulis sur la façade ouest.

L'édifice comprend une fenêtre à meneaux du XVIe siècle et une chaire en pierre du XVIIIe. Dans le chœur, se trouvent des restes d'un décor peint du XVIIIe siècle.

L'église est inscrite en totalité au titre des monuments historiques par arrêté du [1] après l'avoir été partiellement, en 1925, pour son abside et son chœur.

Iconographie romane[3],[4][modifier | modifier le code]

L'intérieur[modifier | modifier le code]

À l'intérieur de l'église, l'imagerie romane se réduit à deux chapiteaux de l'arc du chœur et deux chapiteaux historiés de l'arc triomphal.

Les corbeilles des chapiteaux de l'arc du chœur ont une végétation stylisée à feuilles retournées ou épanouies et des boules.

La corbeille du chapiteau nord de l'arc triomphal est ravagée par l'érosion, mais les grandes lignes de la sculpture peuvent être distinguées. La corbeille s'organise de manière symétrique autour d'une structure à grandes volutes et piliers centraux. Au milieu de la face principale, sont réunis les têtes de deux basilics et deux serpents. Leurs corps sont déployés sur les faces latérales et terminés par une queue spiralée.

Le chapiteau sud est en bon état. Il est pourvu d'un grand tailloir décoré avec des suites de volutes affrontées à ligatures et palmettes entrelacées. La corbeille est sculptée sur trois faces. Sur la face principale, un petit homme moustachu est accroupi, qui regarde droit devant lui. Son corps est attaqué par deux sortes de grands dogues, à poil long et portant des colliers à clous. L'un tient l'homme par les fesses, l'autre tient ses cheveux. L'homme tente de se raccrocher à la moulure de la colonne et à la patte d'un dogue. Les corps des animaux, avec des queues sexuées, couvrent les faces latérales de la corbeille.

L'extérieur[modifier | modifier le code]

À l'extérieur de l'église, l'imagerie romane est représentée par une trentaine de modillons sous la corniche du chevet. Quatre des modillons sont aujourd'hui illisibles. En partant du côté nord du chevet les modillons figurés sont :

En suivant la série des modillons, on remarque qu'ils évoquent les plaisirs de la vie : la musique, la chasse, la pêche, puis, avec les représentations maléfiques (sirènes, loups, serpents), se mélangent des représentations de la luxure (l'homme nu ithyphallique, la femme exhibitionniste). Comme toujours, les modillons dénoncent les vices et il était habituel qu'un modillon présente la réprobation ou donne le contre-exemple. Ici, le contre-exemple est celui de la mère et son enfant. Pour l’Église, le but de l'activité sexuelle n'est pas le plaisir, mais la procréation.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « Inscription de l'église », notice no PA00083799, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture, consulté le 20 avril 2013.
  2. Ce texte est basé, en partie, sur une affiche à l'entrée de l'église, publiée par : A.S.P.E.C.T. (Association pour la Sauvegarde du Patrimoine et de l'Environnement du Canton de Targon) »
  3. Christian Bougoux, L'imagerie romane de l'Entre-deux-Mers, Bellus édition, Bordeaux, 2006, (ISBN 978-2-9503805-4-9) édité erroné
  4. Christian Bougoux, Petite grammaire de l'obscène : Églises du Duché d'Aquitaine XIe/XIIe siècles, Bellus éditions, Bordeaux, 1992, (ISBN 2-9503805-1-4)