Église Saint-Pierre-aux-Bœufs de Paris
Église Saint-Pierre-aux-Bœufs | ||||
Façade occidentale de l'église Saint-Séverin, où le portail de Saint-Pierre-aux-Bœufs a été remonté en 1839. | ||||
Présentation | ||||
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Culte | Catholique romain | |||
Rattachement | Archidiocèse de Paris | |||
Géographie | ||||
Pays | France | |||
Région | Île-de-France | |||
Département | Paris | |||
Ville | Paris | |||
Coordonnées | 48° 51′ 14″ nord, 2° 20′ 56″ est | |||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Île-de-France
Géolocalisation sur la carte : Paris
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L'église Saint-Pierre-aux-Bœufs est une ancienne église de Paris, située sur l'île de la Cité, près de la cathédrale Notre-Dame, dans l'actuelle rue d'Arcole.
Historique
[modifier | modifier le code]L'église Saint-Pierre-aux-Bœufs remonte à une fondation de 925 du comte de Paris à l'abbaye de Saint-Maur[1]. Son nom viendrait d'un marché de boucherie établi à proximité. On raconte également qu'un matin où le Saint-Sacrement sortait en procession de cette église, tous les passants s'agenouillèrent. Deux bœufs qui, conduits à l'abattoir, passaient aussi, s'agenouillèrent également[2]. À la suite de cela, deux têtes de bœufs furent sculptées sur la façade de l'église.
La paroisse est fondée au XIIe siècle, comme celles de la Cité, est assez petite : elle s'étend dans la rue Saint-Pierre-aux-Bœufs, la rue des Deux-Hermites, la rue Cocatrix, la rue de Perpignan et la rue des Trois-Canettes et compte environ un millier d'habitants[3]. Ces rues ont disparu en 1867 avec la construction de l'actuel Hôtel-Dieu.
L'église des mariages clandestins
[modifier | modifier le code]Pendant l'Ancien Régime, l'église Saint-Pierre-aux-Bœufs fait partie de ces quelques paroisses où se marient secrètement les futurs conjoints qui n'ont pas obtenu le consentement de leurs parents.
Ainsi, c'est dans cette église que, le , Louis de Buade de Frontenac (1622-1698), futur gouverneur de la Nouvelle-France, épouse Anne de La Grange-Trianon (1632-1707)[4].
C'est également ici que se marie le philosophe Denis Diderot (1713-1784) avec Anne-Toinette Champion le [5].
Un jeune Lorrain, le poète fontenaicastrien Nicolas Gilbert (1750-1780), fut inhumé dans la grande cave de Saint-Pierre-aux-Bœufs le .
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Saint-Pierre aux Boeufs sur plan de Turgot. -
Église Saint-Pierre aux Boeufs, dessin.
Démolition et vestiges
[modifier | modifier le code]En 1790, l'église Saint-Pierre-aux-Bœufs est le siège de l'une des 52 paroisses urbaines du diocèse de Paris. Son curé depuis 1769, l'abbé Julien Brière[6], refuse de prêter le serment constitutionnel et se trouve automatiquement destitué en [7],[8].
En , par une suite de décrets de l'Assemblée constituante pris sur une proposition de la mairie de Paris, l'église Saint-Pierre-aux-Bœufs, comme les neuf autres églises de l'île de la Cité[9], perd son statut de siège de paroisse au bénéfice de la cathédrale Notre-Dame de Paris[10].
Située au no 7 de la rue Saint-Pierre-aux-Bœufs, l'église Saint-Pierre-aux-Bœufs devenue bien national en 1790 est vendue le 8 fructidor an IV[11] à un tonnelier qui en fit son magasin vers 1812[12]. Elle fut finalement démolie en 1837 lors des travaux de la rue d'Arcole.
Au moment de la démolition de l'église, le portail est sauvé et remonté en 1839 par l'architecte Lassus sur la façade de l'église Saint-Séverin, dont il forme aujourd'hui le portail occidental.
En 1914, lors de travaux sur le parvis devant la cathédrale Notre-Dame, sont mises au jour les fondations de l'église. Des pierres sculptées exhumées sont envoyées au musée Carnavalet[13].
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Démolition de l’église Saint-Pierre aux Bœufs en 1835. -
Démolition de l’intérieur de l’église Saint-Pierre-aux Bœufs en 1837. -
Tympan du portail remonté sur l'église Saint-Séverin.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Adrien Friedmann, Paris, ses rues, ses paroisses du Moyen Âge à la Révolution, Plon, , p. 61
- Jacques Hillairet, Connaissance du vieux Paris, Rive gauche et les îles, Paris, Éditions Princesse, 1979, p. 15.
- Hercule Géraud, Paris sous Philippe le Bel d'après des documents originaux et notamment d'après un manuscrit, Paris, Crapelet, 1837, p. 419.
- Auguste Jal, Dictionnaire critique de biographie et d'histoire, Paris, Henri Plon, 1872, p. 622.
- Auguste Jal, Dictionnaire critique de biographie et d'histoire, Paris, Henri Plon, 1872, p. 495.
- Debure, gendre de feu d'Houry, Almanach Royal pour l'année 1789, Paris, Imp. Veuve d'Houry, s. d., p. 103). Consulter en ligne.
- Abbé Delarc, L'Église de Paris pendant la Révolution Française, 1789-1801, Paris, Desclées de Brouwer, s. d. (ca 1900), t. 1, chapitre VII, p. 298-299. Consulter en ligne.
- M*** (Abbé Clément Bossard), Histoire du serment à Paris, suivi de la liste de ceux qui ne l'ont pas prêté..., Paris, Chez tous les marchands de nouveautés, 1791, 215 p. Consulter sur Google books.
- Ces dix églises sont Saint-Barthélemy, Saint-Germain-le-Vieux-en-la-Cité, Saint-Jean-Baptiste-Saint-Denis, Saint-Landry, Saint-Pierre-aux-Arcis, Saint-Pierre-aux-Bœufs, Sainte-Croix-en-la-Cité, Sainte-Madeleine-en-la-Cité, Saint-Marine, Sainte-Chapelle-Basse (abbé Delarc, Id.).
- P. Pisani, L'Église de Paris et la Révolution, Paris, Al. Picard, 1908-1911, t. 1 (1789-1792), p. 202-205. Consulter sur Gallica.
- Félix et Louis Lazare, Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, Paris, Félix Lazare, 1844, p. 31.
- J. De La Tynna, Dictionnaire topographique, étymologique et historique des rues de Paris… accompagné d'un plan de Paris, Chez J. de la Tynna, (lire en ligne), p. 371
- Bernard Hasquenoph, « Les métamorphoses du parvis Notre-Dame de Paris », sur louvrepourtous.fr, (consulté le ).
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Article connexe
[modifier | modifier le code]Liens externes
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