Église Saint-Gervais-et-Saint-Protais de Saint-Gervais-les-Bains

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Église Saint-Gervais-et-Saint-Protais de Saint-Gervais-les-Bains
Présentation
Type
Fondation
, XIIe siècleVoir et modifier les données sur Wikidata
Diocèse
Paroisse
Paroisse Sainte-Anne-d'Arly-Montjoie (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Dédicataire
Période
XIIe siècle, XIVe – XVIe siècle, XVIIe siècle
Style
Architecte
Jean de la Vougniaz et Pierre de L'Esglise (XVIIe siècle)
Consécration
1702 (seconde consécration)
Reconstruction
1698
Restauration
Destruction
Religion
Patrimonialité
Inscrit MH ()
Objet classé monument historique (d) (statue en , autel et retable en , chaire à prêcher en , ostensoir en )
Classé MH (clocher en )Voir et modifier les données sur Wikidata
Localisation
Pays
Région
Département
Commune
Coordonnées
Carte

L'église Saint-Gervais-et-Saint-Protais de Saint-Gervais-les-Bains est une église située à Saint-Gervais-les-Bains, en France. L'église est dédiée aux saints Gervais et Protais, martyrs du Ier siècle.

Localisation[modifier | modifier le code]

L'église est située dans le département français de la Haute-Savoie, sur la commune de Saint-Gervais-les-Bains[1].

Historique[modifier | modifier le code]

Les reliques des saints Gervais et Protais sont inventées au IVe siècle par Ambroise de Milan. Leur culte se répand particulièrement au IXe siècle, diffusé par les échanges importants entre l'espace savoyard et le milanais[2]. La paroisse semble active au XIIe siècle : deux des cloches détruites dans l'incendie de 1792 seraient datées de 1108 et de 1159[3]. Une première mention de l'église apparait peut-être dans les sources en 1137. Au XIIIe siècle Saint-Gervais est mentionné dans une donation de Béatrice de Faucigny[2].

En 1440, le vicaire de Saint-Gervais demande le rattachement de son église, décrite comme pauvre et ruinée, à la collégiale Saint-Jacques de Sallanches[4]. Celle-ci prend possession de l'église plus d'un siècle plus tard, en 1576, par une bulle de Gregoire XIII. C'est à partir de cette date un des religieux du chapitre de Sallanches qui dessert l'église[4]. Seul le clocher de l'église actuelle témoigne encore de la construction médiévale. Ses quatre premiers étages sont contruits entre le XIVe et le XVIe siècle[5].

L'église actuelle de style baroque savoyard est une construction de la toute fin du XVIIe siècle dont la commande est passée en 1696 pour 1400 florins[2]. Ses « maîtres architectes et tailleurs de pierre » sont Jean de la Vougniaz et Pierre de L'Esglise, originaires de La Riva en Valsesia[6]. Le premier est également le maître d’œuvre de la chapelle Notre-Dame-de-la-Gorge et de l'église de Chamonix[7]. L'édifice est consacrée en 1702 l’évêque de Genève Michel-Gabriel Rossillon de Bernex. La probable croix de consécration marquant cet évènement est retrouvée sur le mur sud de l'église par une équipe de restaurateurs de peintures en 2016[2].

Le clocher de l'ancienne église, conservé, est couvert d'un étage supplémentaire[2] puis d'un flèche en 1764, laquelle est détruite par la foudre en 1792[8]. Un nouveau clocher à bulbe est construit en 1819. Trois ans plus tard, le sculpteur luxembourgeois Jean Eichorn réalise le maître-autel et les décors néo-classiques[2].

En 2016, l'église est restaurée et des vitraux réalisés par le vitrailliste coréen Kim En Joong sont ajoutés[9].

Description[modifier | modifier le code]

La façade s'orne de pilastres et est ouverte d'un portail plein cintre à fronton surmonté d'une statue de la vierge[10]. La façade est couverte d'une avancée du toit peint de motifs chrétiens : la résurrection de Jésus, les martyres de saint Laurent et de saint Étienne[10].

Saint-Gervais est une église-halle, d'orientation est-ouest, composée d'une nef et deux bas-côtés. L'église compte quatre travées séparées par des piles cruciformes. Le chœur, d'une longueur de deux travées, s'ouvre sous une poutre de gloire[10] orné d'un christ en croix en bois[11]. Sous celui-ci, une chaire à prêcher est situé à gauche du chœur[12]. Un monumental autel et retable néoclassique occupe le mur de chevet[13] et deux autres autels sont situés à l’extrémité des bas-côtés[10].

Le clocher de l'église est une construction de cinq étages couverte d'un clocher à bulbe. Il est situé au sud-est de l'église et désaxé par rapport à celle-ci[5]. Deux portes couvertes d'arc en tiers-points s'ouvrent au rez-de-chaussée : l'une dans l'église, l'autre à l’extérieur. Les quatrième et cinquième étages du clocher présentent des baies jumelées et une horloge[2].

Protection[modifier | modifier le code]

L'édifice est classé au titre des monuments historiques en 1987[1].

L'église possède des objets classés :

  • Une chaire à prêcher du XVIIe siècle[12].
  • Une statue d'un Christ en croix du XVIIIe siècle[11].
  • Un ostensoir du XVIIIe siècle[14].
  • Un autel, retable du XIXe siècle, restauré en 1958[13].

Extérieur de l'église[modifier | modifier le code]

Intérieur de l'église[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « Église », notice no PA00118434, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. a b c d e f et g Rochet, Bouticourt et Turgis 2017.
  3. Baud, Mariotte et Guerrier 1980, p. 402.
  4. a et b Coutin 1996.
  5. a et b Quentin Rochet, « Saint-Gervais-les-Bains – Clocher Saint-Gervais-et-Saint-Protais », ADLFI. Archéologie de la France - Informations. une revue Gallia,‎ (ISSN 2114-0502, lire en ligne, consulté le )
  6. Baud, Mariotte et Guerrier 1980, p. 405.
  7. Brochure Notre-Dame de la Gorge, éditée par la paroisse, par l'Abbé Lacombe, 1985.
  8. Oursel 2008.
  9. Sophie Chanaron, « Pérégrinations transfrontalières à Saint-Gervais et Valgrisenche », sur Actumontagne, (consulté le )
  10. a b c et d Paroisse Ste Anne d’Arly-Montjoie, « L’église Saint Gervais et Saint Protais » [PDF], sur diocese-annecy.fr, (consulté le )
  11. a et b Notice no PM74000326, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
  12. a et b Notice no PM74000328, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
  13. a et b Notice no PM74000327, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
  14. Notice no PM74000329, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Henri Baud, Jean-Yves Mariotte et Alain Guerrier, Histoire des communes savoyardes : Le Faucigny, Roanne, Éditions Horvath, , 619 p. (ISBN 2-7171-0159-4), p. 402.
  • François Coutin, Histoire de la collégiale de Sallanches: Argentière, Chamonix, Cordon, Domancy, Les Houches, Saint-Gervais, Saint-Martin, Servoz, Vallorcine, La Fontaine de Siloé, coll. « Le champ régional », (ISBN 978-2-84206-037-4).
  • Raymond Oursel, Les chemins du sacré : L'art sacré en Savoie, Montmélian, La Fontaine de Siloé, coll. « Les Savoisiennes », , 393 p. (ISBN 978-2-84206-350-4, lire en ligne), p. 232.
  • Quentin Rochet (dir.), Émilien Bouticourt et Guilhem Turgis, St-Gervais-les-Bains, Clocher de Saint-Gervais et Saint-Protais (rapport de fouille préventive), Chaponnay, Archeodunum, (lire en ligne).

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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