Église Toussaints de Rennes

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Église Toussaints
anciennement
église du collège
Façade ouest
Façade ouest
Présentation
Culte catholique
Type Église paroissiale
Rattachement Archidiocèse de Rennes, Dol et Saint-Malo
Début de la construction 1624
Fin des travaux 1649-1651
Architecte
Style dominant Baroque
Protection Logo monument historique Classé MH (1922)
Géographie
Pays Drapeau de la France France
Région Bretagne
Département Ille-et-Vilaine
Ville Rennes
Coordonnées 48° 06′ 33,21″ nord, 1° 40′ 34,33″ ouest
Géolocalisation sur la carte : Ille-et-Vilaine
(Voir situation sur carte : Ille-et-Vilaine)
Église Toussaints anciennement église du collège
Géolocalisation sur la carte : Rennes
(Voir situation sur carte : Rennes)
Église Toussaints anciennement église du collège

L’église Toussaints ou de Toussaints, anciennement église du collège tenue par les Jésuites, est un édifice religieux et lieu de culte catholique de Rennes, de style baroque contre-réforme, situé au sud de la Vilaine, rue du Capitaine-Alfred-Dreyfus. Conçu de 1624 à 1651 en tant qu'église du collège Saint-Thomas, cet édifice est devenu église paroissiale en 1803, en remplacement de l’ancienne église de Toussaints, qui se trouvait à 300 mètres de là.

Histoire[modifier | modifier le code]

Origines[modifier | modifier le code]

Selon Amédée Guillotin de Corson, une chapelle de Toussaints existait à Rennes à la fin du Xe siècle, occupée par des ermites de saint Augustin et dépendant d'une paroisse établie dans une chapelle dédiée à sainte Marie-Madeleine. Son emplacement correspond à celui des halles centrales construites en 1922. Lors du départ des Augustins pour Vitré sous Riwallon le Vicaire, la paroisse se serait établie dans la chapelle de Toussaints[1],[2]. L’existence de la chapelle de Toussaints est confirmée en 1164 où elle apparaît dans le cartulaire de l’abbaye Saint-Georges[culture 1].

La paroisse relevait de la baronnie de Vitré puis de la vicomté de Rennes qui s'en est détachée au début du XVIIe siècle[3].

Sous l'Ancien Régime[modifier | modifier le code]

La chapelle de Toussaints est reconstruite au cours des XVe et XVIe siècle, malgré l’effondrement du clocher en 1482 et d’une tour en 1513. Celle-ci, reconstruite au XVIIe siècle, s’effondre à nouveau en 1715 pour être à nouveau reconstruite à partir de 1764[culture 1].

Le collège municipal et royal Saint-Thomas-Becket (futur lycée Émile-Zola) est fondé vers 1534 et emménage dans les bâtiments de l’ancien prieuré Saint-Thomas, à proximité de l'église de Toussaints. En 1604 l'enseignement y est confié aux jésuites qui le dirigeront jusqu'en 1762. Les deux chapelles du collège (Saint-Thomas et Saint-Marc) se révélant trop petites, la municipalité décide d'élever une église, édifice cultuel plus grand[4]. La première pierre est posée le [5],[6]. Les architectes sont trois frères jésuites : Étienne Martellange supervise les premiers travaux ; Charles Turmel lui succède en 1630, et modifie le projet de portail ; Pierre Goict termine le gros-œuvre en 1649[culture 2]. L'église du Collège est consacrée le [7] et "dédiée en l'honneur de Dieu, de saint Ignace et de saint François Xavier"[8].

Le retable principal de l'Église Toussaints de Rennes date de 1653 et est attribué par Jacques Salbert à Charles Turmel. Le contrat signé par les Houdault[9] en 1673 concerne le retable lavallois[10]. Cette construction est difficile : le , une sentence du présidial de Rennes condamne les deux architectes à respecter leurs engagements. Le travail est achevé avant , date du règlement définitif et de la quittance réciproque.

Après la Révolution[modifier | modifier le code]

Pendant la Révolution, en 1789, écoliers et soldats occupent l'église du collège à diverses reprises. Des officiers y font serment « de ne jamais porter les armes contre la patrie et les citoyens, et de ne les employer, au contraire, que pour les protéger et servir en toute circonstance[11]. » Le collège devient école centrale en 1795 puis lycée en 1803.

À cette époque, la paroisse de Toussaints est la plus vaste de Rennes, et l'une des plus pauvres[7]. Son église est confiée aux prêtres constitutionnels, puis elle sert d'écurie au train des équipages de l'armée de Mayence. Ayant brûlé accidentellement dans la nuit du [12],[13], elle est démolie de 1801 à 1807[12],[13],[culture 1]. Le siège de la paroisse est transféré en l'ancienne église du collège en 1803, qui prend le nom d’église de Toussaints et n’est plus dès lors rattachée au lycée[14]. Malgré tout, un passage depuis une cour de ce même établissement reste, jusqu'aux années 1970, le seul moyen d'accéder à la tribune de droite surplombant le chœur — tribune dite « du proviseur », réservée au personnel administratif du lycée[15].

Époque contemporaine[modifier | modifier le code]

L'église fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le [culture 3],[culture 4],[culture 2]. Elle est restaurée en 1834 par l'entrepreneur Joseph Antoine Léofanti, puis au milieu du XXe siècle par Raymond Cornon[culture 2] et de nouveau de 2013 à 2015.

Elle est aujourd'hui le siège de la paroisse Toussaints Sainte-Famille.

Rixe du 20 décembre 2019[modifier | modifier le code]

Le vendredi , peu après 16 heures[16], le flanc gauche de l'Église (donnant sur la rue Toullier[17]) est le théâtre d'un affrontement entre deux élèves de seconde du lycée Emile-Zola qui s'étaient donné rendez-vous après les cours pour se battre. Cette bagarre aurait pu rester anodine, sauf qu'un ami d'un des deux élèves est intervenu dans celle-ci en tirant à deux reprises en l'air avec un pistolet avant de mettre en joue l'autre l'élève. La scène, filmée, fut visionnée près de 7 millions de fois sur Twitter en l'espace de trois jours[18]. L'auteur des coups de feu, un adolescent de 15 ans étudiant au lycée Saint-Martin, est interpellé par la police peu après les faits et placé en garde à vue le lundi . Le , jour de Noël, il est présenté au juge des enfants en vue d'une « mise en examen pour violence avec ITT inférieures à huit jours avec trois circonstances aggravantes (en réunion, avec arme et aux abords d'un établissement scolaire) »[16]. L'arme, dont on ignore si elle était factice (hypothèse privilégiée) ou réelle et chargée à blanc[18], n'a jamais été retrouvée[16],[17].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Guillotin de Corson 1886, p. 109
  2. Guillotin de Corson 1886, p. 564
  3. Michel Duval, La « Vicomté de Rennes » : origines et vicissitudes in Annales de Normandie, 1958, p. 379-380
  4. Banéat 1999, p. 252
  5. Bergot 1973, p. 19
  6. Cérémonie de bénédiction de la première pierre de l'église, registre des délibérations de la communauté de ville de Rennes, 1624, Archives municipales de Rennes, BB510, p. 71-72 (p. 73-74/142)
  7. a et b Bergot 1973, p. 29
  8. François Bergot, L'Église de Toussaints à Rennes, Rennes, Imprimerie Simon, 61p, p.18
  9. Il n'a pas contrairement à ce qu'indique Paul Banéat et d'autres auteurs commencé en 1673 l'édification du maître-autel des Jésuites de Rennes, avec son fils François III.
  10. Paraphé le 20 avril 1673, il prévoyait la construction d'un maitre-autel imposant au prix de 10 000 livres
  11. Banéat 1999, p. 295
  12. a et b Marteville 1850, p. 6
  13. a et b Guillotin de Corson 1886, p. 594
  14. Guillotin de Corson 1886, p. 598
  15. Amélycor et Cloarec 2003, p. 14
  16. a b et c « Vidéos virales à Rennes : l'auteur des coups de feu sera présenté au juge des enfants en vue d'une mise en examen », sur France3-regions.francetvinfo.fr, (consulté le )
  17. a et b Paul Grisot, « Rennes. Un adolescent sort une arme factice pour mettre fin à une bagarre », sur Ouest-France.fr, (consulté le )
  18. a et b Valentin Belleville, « Rennes : après les coups de feu tirés par un lycéen, l'auteur de la vidéo témoigne », sur FranceBleu.fr, (consulté le )

Bases du Ministère de la Culture[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Notice no IA35023915, sur Gertrude, base du service de l’Inventaire du patrimoine de la région Bretagne.
  2. a b et c Notice no IA35023927, sur Gertrude, base du service de l’Inventaire du patrimoine de la région Bretagne.
  3. Notice no PA00090683, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  4. Notice no IA35023915, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sources[modifier | modifier le code]

La Bibliothèque Nationale de France conserve un recueil de plans originaux des Maisons et Églises appartenant à la Société des Jésuites. Six projets concernant l'église du Collège de Rennes sont consultables sur Gallica.

Projets d'Étienne Martellange :

Projets anonymes :

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Alexis Marteville, Histoire de Rennes, t. III, Rennes, , p. 437-439
  • Amédée Guillotin de Corson, Pouillé historique de l'archevêché de Rennes, t. III, Rennes, Fougeray, Paris, (lire en ligne), p. 437-439
  • Amédée Guillotin de Corson, Pouillé historique de l'archevêché de Rennes, t. V, Rennes, Fougeray, Paris, (lire en ligne), p. 564-569, 579 et 592-598
  • Georges Nitsch, L'Église Toussaints actuelle, Rennes, Le Nouvelliste,
  • Gustave Huet, La Paroisse de Toussaints de Rennes, Rennes, Les Nouvelles,
  • François Bergot (conservateur du musée des Beaux-Arts de Rennes, conservateur des Antiquités et Objets d'Art de l'Ille-et-Vilaine), L'Église de Toussaints à Rennes, Rennes, Imprimerie Simon, , 61 p.
  • Bertrand Pocquet du Haut-Jussé, Le Mobilier religieux du XIXe siècle en Ille-et-Vilaine, Bannalec, Imprimerie régionale,
  • Paul Banéat, Le Vieux Rennes, Paris, Lorisse, coll. « Monographies des villes et villages de France », (ISBN 2-84435-042-9), p. 295-300
  • Amélycor et Jean-Noël Cloarec (dir.), Zola : le « lycée de Rennes » dans l'histoire, Rennes, Éditions Apogée, , 144 p. (ISBN 2-84398-147-6)

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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