Église Sainte-Eulalie de Bordeaux

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Église Sainte-Eulalie de Bordeaux
Église Sainte-Eulalie
Présentation
Type
Diocèse
Paroisse
Paroisse de Bordeaux-Sainte-Eulalie (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Dédicataire
Saint Eulalie
Style
Religion
Propriétaire
Commune
Patrimonialité
Inscrit MH (église en )Voir et modifier les données sur Wikidata
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L'église Sainte-Eulalie est une église catholique[1] d'origine très ancienne, et plusieurs fois remaniée. Remarquable par son histoire, son architecture et son décor, c'est un monument historique classé[2], qui accueille notamment les reliques des saints martyrs gascons, a vu passer Guillaume Chaminade, Thérèse de Lamourous, Pierre-Bienvenu Noailles et Louis Martin, père de sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus, qui y est baptisé en 1823.

Localisation[modifier | modifier le code]

Son ancienne paroisse s'étend dans la partie sud-ouest de la ville. Restée longtemps à l'écart de la ville hors les murs du castrum construit au IIIe siècle, la paroisse est enfin incluse par la 3e enceinte élevée au XIVe siècle, englobant également les paroisses de Saint-Michel et Sainte-Croix.

Elle est située dans le département français de la Gironde et la commune de Bordeaux, au 13 place Sainte-Eulalie[3], face aux urgences de l'Hôpital Saint-André (1 rue Jean Burguet).

Historique[modifier | modifier le code]

Les origines : du IIIe au XIe siècle[modifier | modifier le code]

Les textes mentionnent une église au IIIe siècle.

L'église est élevée sur une chapelle du VIIe siècle, à laquelle succéde un monastère fondé par le roi des Francs de la dynastie mérovingienne Dagobert Ier (629-638) en l'honneur de saint Pey (saint Pierre).

Après le don par Sigebert III (vers 630-656), fils de Dagobert, de la relique d'un des bras de sainte Eulalie, jeune martyr espagnole de la fin du IIIe siècle, l'église du monastère prend le nom de Sainte-Eulalie.

Un couvent de moniales bénédictines existe au VIIe siècle, mentionné dans les Annales de l'ordre de Saint-Benoist pour l'an 658[4].

En 732, les Sarrasins incendient le monastère, lors de la bataille de Bordeaux. Selon les inscriptions présente dans l'édifice, Charlemagne fait bâtir une chapelle vers 811 afin de déposer et d'abriter les reliques de sept saints évangélisateurs de la Novempopulanie, afin de les soustraire aux destructions des grandes invasions : saint Clair, saint Géronce, saint Sever, saint Babyle, saint Policarpe, saint Jean et saint Justin. Ces reliques sont cachées à l'arrivée des Normands en 844.

Les reconstructions et agrandissements : du XIIe au XVIIIe siècle[modifier | modifier le code]

Au XIIe siècle, une nouvelle église est construite afin d'accueillir les pèlerins de Saint-Jacques de Compostelle. Elle est consacrée par l'archevêque de Bordeaux, Guillaume Ier dit le Templier (1173-1187) en présence d'Henri II Plantagenêt. L'église est modifiée au XIIIe siècle avec la construction de deux nefs latérales, et au XIVe siècle avec l'édification du chevet gothique[5]. Au début du XIVe siècle, avec la construction de l'enceinte, elle est intégrée à la Ville et marque un angle de rempart. Sa voûte occidentale est achevée en 1398, en atteste une inscription de l'époque. Au XVe siècle est reconstruite toute la partie Est pour construire l'abside polygonale. Deux chapelles sont ajoutées au nord-est et au sud-est, ainsi que la chapelle Saint-Clair (ou des Corps-Sains) abritant le bâton de Saint Roch et les reliques de Saint Clair[6].

Le clocher, endommagé par la foudre, fut détruit au XVIIIe siècle.

De la Révolution française au XXIe siècle[modifier | modifier le code]

Pendant la Révolution française, l'église est utilisée comme entrepôt d’œuvres d'art en provenance des autres églises de Bordeaux. Le cimetière longeant l'église sur son côté nord disparaît. Au début du XXe siècle l’église est fortement remaniée : le portail gothique occidental est supprimé et la façade occidentale entièrement reconstruite, l'église est agrandie.

En 1822, l'église est le lieu d'un miracle eucharistique, lors d'une adoration à laquelle assistent une vingtaines de personnes dont des Dames de Lorette et des orphelines[7].

Le bâton de Saint Roch avait la réputation de guérir la maladie, ainsi était-il vénéré par les lépreux de la ville (disposant d'une entrée séparée par la porte nord, dite Porte des lépreux). Plus tard des reliques furent restituées à leurs sanctuaires actuels (Saint Clair à Lectoure en 1855, saint Sever à l’abbaye de Saint-Sever en 1875).

Au début des années 1970, Jean-Louis Tauran a été vicaire à Sainte-Eulalie[8].

L'édifice est classé au titre des monuments historiques en 1840 et inscrit en 2004[3].

La nef et le chœur.

Miracle eucharistique de 1822[modifier | modifier le code]

Le , dans l'oratoire d'une maison située rue Mazarin - et aujourd'hui détruite - une vingtaine de personnes sont témoins d'un phénomène inexplicable durant une vingtaine de minutes lors de la bénédiction du Saint-Sacrement dirigée par l'abbé Delort : l'image du Christ "bénissant" apparaît sur l'hostie consacrée[9]. Le visage de Jésus est décrit comme "lumineux" et "très beau"[9]. Un témoin, Milady Peychaud, raconte n'avoir rien vu mais fut la seule à entendre « Je suis Celui qui suis. Il n'y a que Moi qui sois... »[10]. Les témoignages sont précis et concordants[10].

L'archevêque de Bordeaux, Charles François d'Aviau, lance une enquête menée par des théologiens et des médecins[10]. Quelques jours plus tard, il publie les résultats de l'enquête, très positive à ses yeux, sur ce miracle eucharistique[10].

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Anne-Céline Lhuillier, « Étude architecturale de l'église Sainte-Eulalie de Bordeaux », Revue archéologique de Bordeaux, vol. XCV,‎ , p. 63-82 (ISSN 1154-1342)
  • Bernard Peyroux, Miracle eucharistique : Récit et témoignage des évènements de Bordeaux, 1822, éd. de l'Emmanuel, , 143 p. (ISBN 978-2915313246)
  • Jacques Fourcaud (préf. Didier Monget, photogr. Pierre Lauroua), Au cœur de Bordeaux, l'église Sainte-Eulalie : Entrez dans son histoire... et laissez-vous séduire, éditions Brière, , 77 p. (ISBN 978-2-85276-112-4)
  • Patrick Sbalchiero, Enquête sur les miracles dans l'Église catholique, Artège, , 320 p. (ISBN 979-1033608325). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article

Articles connexes[modifier | modifier le code]

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Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Bienvenue ! », sur Secteur pastoral de Sainte Eulalie, Sainte Geneviève et Saint Nicolas de Bordeaux (consulté le )
  2. Mairie de Bordeaux, « Sainte-Eulalie », sur m.bordeaux.fr (consulté le )
  3. a et b « Église Sainte-Eulalie », notice no PA00083178, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  4. Maurice Ferrus, Sainte-Eulalie de Bordeaux, Bordeaux, Delmas, , 137 p.
  5. Jacques Fourcaud (préf. Didier Monget), Au cœur de l'église Sainte-Eulalie : Entrez dans son histoire... et laissez-vous séduire, Bordeaux, Bière, , 80 p. (ISBN 978-2-85276-112-4)
  6. Ezéchiel Jean-Courret, Sandrine Lavaud, Atlas historique de Bordeaux, Éditions Ausonius, 2009, (ISBN 978-2-35613-019-8), tome III, pp. 142-143.
  7. « Le jour où le Christ apparut... à Bordeaux ! », sur Famille Chrétienne, (consulté le )
  8. « Le cardinal Jean-Louis TAURAN », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )
  9. a et b Sbalchiero 2019, p. 211.
  10. a b c et d Sbalchiero 2019, p. 212.

Banques de données, dictionnaires et encyclopédies[modifier | modifier le code]