Il entre dans les bureaux de Michel Le Tellier et sert comme premier commis de la Guerre. Nommé premier maître d'hôtel de la Reine, il est également homme de cour et familier de Louis XIV qui l'apprécie[1].
En 1677, il est nommé conseiller d'État, puis en 1678, il est nommé secrétaire des commandements de la Reine Marie-Thérèse, jusqu'en 1681.
À la mort de Louvois, Villacerf lui succède comme surintendant des Bâtiments, le , mais il n'est titulaire de cette charge que par commission et non en titre d'office. Le nouveau surintendant arrive aux affaires à une époque où le budget des Bâtiments est à son plus bas niveau, en raison de la guerre de la Ligue d'Augsbourg et son administration n'est signalée par aucune grande réalisation[1].
Son premier commis, Pierre Mesmyn, qui passait aussi pour son fils naturel[2], ayant été compromis dans des malversations, Villacerf démissionne le et mourut peu après[1] de chagrin[3]. Mansart fut nommé à sa place.
Il acheta en 1667 la seigneurie de Saint-Sépulcre, en Champagne, près de Troyes, dont il obtient en 1670 le changement de nom et l'érection en marquisat de Villacerf. Dans le dernier tiers du XVIIe siècle, il fait entièrement reconstruire le château de Villacerf par l'architecte Pierre Cottard et le fit entourer d'un ample parc à la française[4]. En 1738, le marquisat de Viilacerf sera vendu par ses descendants au chevalier Emmanuel François Joseph de Bavière[5].
En 1676, il achète à son beau-frère, Pierre Larcher, sieur de Pocancy, un hôtel particulier à Paris, no 23 rue de Turenne, que Pierre Larcher avait acheté en 1667 à son frère, Germain Larcher, lequel l'avait reçu en 1650 par testament de leur père, Michel II Larcher, marquis d'Esternay. Il fit réaménager cet hôtel qui fut sa demeure mortuaire et celle de son épouse. Cet hôtel resta dans sa descendance jusqu'en 1755[6] et porte encore aujourd'hui son nom. Cet hôtel fut occupé par la Société de l'enseignement professionnel de femmes en 1862, puis jusqu'en 1905 par les Prêtres de la doctrine chrétienne. Très défiguré et transformé en 1931, une partie de ses boiseries sont aujourd'hui au musée Carnavalet[7]. Il accueille ensuite les cours Pigier. En 2010, il est entièrement restauré à usage d'habitation, une fontaine du XVIIe siècle se trouve dans la cour[8].
Il épouse à Paris, par contrat passé le 13 novembre 1658 et religieusement le 9 janvier 1659, Geneviève Larcher († Paris 17 avril 1712), fille de Michel II Larcher, marquis d'Esternay, de Châtillon, conseiller d'Etat, conseiller au Parlement de Paris, président en la chambre des Comptes de Paris[14], et de Marie Merault.
Dont cinq fils et deux filles :
Édouard Colbert de Villacerf, capitaine au régiment de Tilladet (1659 - bataille de Cassel, 11 avril 1677) ;
François Michel Colbert de Villacerf, sert pendant la guerre de la Ligue d'Augsbourg en commandant comme mestre de camp, le régiment de Villacerf, promu brigadier des armées du Roi en 1690, il est nommé inspecteur général des troupes de cavalerie et de dragons de la Sarre. il est tué d'un boulet de canon pendant le siège de Furnes (1661 - siège de Furnes, 5 janvier 1693) ;
Jean-Baptiste Claude Colbert (Paris, 19 octobre 1668 - mort enfant) ;
Pierre Gilbert Colbert, marquis de Payens, marquis de Villacerf, dont il hérite en 1731 à la mort de son frère aîné, l'abbé de Villacerf, capitaine de vaisseau (1692), premier maître d'hôtel de la duchesse de Bourgogne, puis de la reine Marie Leszczinska (ca 1671 - Paris, hôtel de Villacerf, 2 mars 1733), marié en 1696 avec Anne Marie Madeleine de Senneterre, ou Saint-Nectaire (ca 1673 - Paris, hôtel de Villacerf, 2 juin 1716), tous deux inhumés dans la chapelle familiale de l'église du couvent des Minimes de la place Royale. Dont cinq filles :
Marguerite Colbert de Villacerf (1697-1772), mariée en 1714 avec François Emmanuel de Crussol, marquis de Crussol, colonel du régiment de Béarn-infanterie (1694-1719), dont postérité[15] ;
Marie Geneviève Françoise Colbert de Villacerf, mariée en 1716 avec Gilbert Henri Amable de Veyny d'Arbouze, marquis de Villemont, capitaine et gouverneur du duché de Montpensier et de la ville d'Aigueperse ;
Marie-Anne Colbert de Villacerf (1702-1723), mariée en 1722 avec André Joseph Desfriches Doria, marquis Doria, capitaine de cavalerie (1701-1781), remarié avec Perrette Françoise de Lesquen de La Villemeneust, dont postérité[16] ;
Marie-Charlotte Colbert de Villacerf, mariée en 1725 avec Henri Jacques Coignet de La Thuillerie, comte de Courson, capitaine de cavalerie, grand bailli et gouverneur d'Auxerre, chevalier de Saint Louis († 1745), dont postérité ;
Gabrielle Claude Colbert de Villacerf (ca 1713 - 24 janvier 1763), mariée en 1728 avec Antoine Philibert de Grollier, marquis de Treffort (1707-1763), dont postérité.
Marguerite Geneviève Colbert de Villacerf († Paris 27 décembre 1696), mariée en 1688 avec Jean Baptiste François de Montlezun, marquis de Besmaux, mestre de camp de cavalerie (1663-1696). Leur fille et unique héritière, Marie-Geneviève de Montlezun (1691-1734), épousa en 1707 Paul Hippolytte de Beauvilliers, duc de Saint-Aignan (1684-1776), dont postérité ;
Anne-Marie Colbert (Paris, 28 juillet 1683 - 6 juin 1740), mariée en 1705 avec Charles Louis de Montsaulnin, comte de Montal, baron de Courcelles, lieutenant-général des armées du Roi, chevalier de ses ordres († 1758)[17].
↑ ab et cThierry Sarmant et Mathieu Stoll, Régner et gouverner : Louis XIV et ses ministres, Paris : Perrin, 2010 (ISBN978-2-262-02560-1), notamment p. 290-291
↑Claude-Jean Nébrac, Chronique d'une fin de siècle sous Louis XIV : août 1698-décembre 1699, Paris, BoD - Books on Demand, , 432 p. (ISBN978-2-322-01824-6, lire en ligne).
↑Louis Dimier, Les peintres français du XVIIIe siècle, Les Éditions G. van Oest, , 402 p. (lire en ligne), p. 314.
↑Pierre Cottard, Recueil des oeuvres du sieur Cottard, architecte, sans date, ca 1690 (lire en ligne)
↑Philippe Seydoux, Gentilhommières en Champagne - II. Pays de l'Aube, Paris, Editions de la Morande, , 352 p., p. 33-37
↑François de Colbert, Histoire des Colbert du XVe au XXe siècle, l'auteur, , 665 p., p. 404