École supérieure des beaux-arts de Casablanca

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École supérieure des beaux-arts de Casablanca

Histoire et statut
Fondation
Type École d'art
Administration
Localisation
Ville Casablanca
Pays Maroc
Coordonnées 33° 35′ 32″ nord, 7° 37′ 24″ ouest

L'École des Beaux-Arts de Casablanca (en arabe : المدرسة العليا للفنون الجميلة بالدار البيضاء ) est une école des beaux-arts fondée en 1919 à Casablanca, au Maroc[1]. Elle a été à l'origine du mouvement artistique nativiste moderniste de l'école de Casablanca dirigée par les professeurs Farid Belkahia, Mohamed Melehi et Mohamed Chabâa dans les années 1960[2].

Histoire[modifier | modifier le code]

C'est un peintre orientaliste français nommé Édouard Brindeau de Jarny, qui a fondé l'école des beaux arts à Casablanca, à l'époque, il enseignait le dessin au lycée Lyautey[3],[1]. Brindeau a pu convaincre le résident général Lyautey et Georges Hardy, directeur de l'instruction publique sous le protectorat français, de créer une école des beaux-arts à Casablanca. Au début, les élèves ont appris les arts appliqués pour l'architecture, le design d'intérieur, la décoration et l'aménagement paysager architectural, en plus du dessin, de la peinture, de l'histoire de l'art et des mathématiques[1]. L'école a également offert des ateliers ouverts aux artistes et artisans européens et marocains, ainsi qu'aux étudiants et professeurs d'autres institutions[1]. Abdeslam Ben Larbi el Fassi, dont Toni Maraini décrit comme « le premier artiste marocain moderne », a été l'un des premiers élèves de l'école[1].

Le chef de la commune, quatre membres du conseil municipal et le directeur du lycée Lyautey[1] supervisaient l'école. Ils ont instauré les règles, nommé le directeur et exigé que tous les instructeurs soient de nationalité française[1]. Un petit nombre de fils de notables marocains ont été admis et ils n'ont pas été autorisés à participer à des expositions sans son consentement[1]. L'école s'est fait connaître en annonçant que les diplômés pouvaient devenir « des professeurs d'art, des concepteurs publicitaires, des décorateurs d'intérieur, des typographes et des constructeurs de maquettes »[1]. Dans son livre L'art au service du colonialisme, Hamid Irbouh écrit que les étudiants marocains ont été formés pour devenir « des techniciens pour assister les architectes français »[1]. Il a poussé les étudiants marocains à devenir des maîtres artisans, à étudier la céramique, le dessin architectural et la décoration intérieure, tout en poussant les étudiants français vers les beaux-arts et à postuler aux Écoles des Beaux-Arts en France[1].

École de Casablanca[modifier | modifier le code]

Farid Belkahia est devenu le directeur de l'École des Beaux-Arts de Casablanca en 1962[4],[5]. De 1964 à 1972, l'école nativiste de Casablanca, composée de Belkahia et des professeurs Mohammed Melehi et Mohamed Chabâa, a travaillé à ce que Belkahia a décrit comme une « démocratisation » du programme d'études artistiques[1]. Le programme mettait l'accent sur l'utilisation importante de l'artisanat traditionnel local marocain dans leur art et travaillait avec leurs instructeurs sur des projets[1]. Selon Salah M. Hassan, l'école de Casablanca « se considérait comme la conscience artistique de l'époque. Il critiquait la politique de dépendance vis-à-vis des missions culturelles étrangères, à l'époque mécènes de l'art moderne marocain[6]. »

Options et branches[modifier | modifier le code]

Option design graphique[modifier | modifier le code]

Cette filière prépare l'étudiant à tous les domaines de la création graphique, de la campagne publicitaire et du packaging.

L'enseignement dans cette option pousse les apprentis à acquérir le vocabulaire technique, le langage artistique et culturel du métier.

Option design d'intérieur[modifier | modifier le code]

Cette formation à pour objectif, d'aider l'étudiant à découvrir l'architecture d'intérieur et son environnement, d'acquérir le vocabulaire technique et le langage plastique de la discipline.

Ces cours vont aider l'étudiant à saisir le processus de la conception, à analyser ou définir un programme, à faire de la projétation et à gérer un projet en design d'intérieur ou en conception et réalisation des objets pour la vie quotidienne et le bien de l'être.

Option Arts/espace[modifier | modifier le code]

Dans cet atelier, l'étudiant se familiarise avec les différentes expressions académiques : le dessin, la peinture et la sculpture.

Ce département s'ouvre également sur les nouvelles approches d'actualité avec de nouveaux mediums et systèmes d'enseignements modernes et novateurs tels l'installation, la création numérique, la performance et le langage audio-visuel[7].

Professeurs[modifier | modifier le code]

Membres notables du corps professoral de l'École des beaux-arts de Casablanca :

Anciens notables[modifier | modifier le code]

Les anciens élèves notables de l'École des beaux-arts de Casablanca comprennent :

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h i j k l et m Irbouh, Hamid., Art in the Service of Colonialism : French Art Education in Morocco 1912-1966., I.B. Tauris, (ISBN 978-1-78076-036-0, OCLC 994563861, lire en ligne).
  2. (en) « Give us a swirl: How Mohamed Melehi became Morocco's modernist master », the Guardian, (consulté le ).
  3. Félix Marcilhac et Jacques Majorelle, La vie et l'œuvre de Jacques Majorelle: 1886-1962, www.acr-edition.com, (ISBN 978-2-86770-031-6, lire en ligne).
  4. « Farid Belkahia, incubateur de modernité », Telquel.ma (consulté le ).
  5. (en) « École des Beaux-Arts de Casablanca (1964–1970) - Articles – bauhaus imaginista », www.bauhaus-imaginista.org (consulté le ).
  6. Benchemsi, « FARID BELKAHIA: Eroticism in Malhoun: Rajae Benchemsi », Nka Journal of Contemporary African Art, vol. 2001, nos 13–14,‎ , p. 80–85 (ISSN 1075-7163, DOI 10.1215/10757163-13-14-1-80, lire en ligne).
  7. (en) « ESBA CASABLANCA - Tout sur Ecole Supérieure des Beaux- Arts - Casablanca », sur Etudiant.ma (consulté le ).
  8. (en) « Malika Agueznay - Biography », Loft Art Gallery - Casablanca (consulté le ).
  9. (ar) « الفنانة المغربية إكرام القباج تعرض منحوتاتها الجديدة بالدار البيضاء », bayanealyaoume,‎ (consulté le ).
  10. (en-US) Renard, « Majida Khattari », Archives of Women Artists, Research and Exhibitions (AWARE), Dictionnaire universel des créatrices, (consulté le ).
  11. « Biographie | Fatiha Zemmouri » (consulté le ).