Socratique

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Socrate (musée du Louvre, Paris).

Les socratiques sont l'ensemble des philosophes qui ont été inspirés par la fréquentation de Socrate ou par la lecture de textes socratiques. On compte parmi les socratiques directs des auteurs comme Platon ou Aristote, que l'on appelle parfois les « grands socratiques » ; d'autres auteurs, au rapport plus indirect ou dont les publications ont été mineures, sont regroupés sous l'appellation de petits socratiques.

Concept[modifier | modifier le code]

Le concept de socratique est large et mal défini. La tradition a distingué les grands socratiques, comme Platon et Aristote, qui se réfèrent à Socrate ou bien par le biais d'une mise en scène du maître (dialogues platoniciens) ou bien par le biais de citations et références (cas d'Aristote). Parmi les petits socratiques, on compte Xénophon ou Antisthène, qui fonde l'école cynique[1].

Par extension, on parle d'école socratique pour désigner la succession de ces philosophes[2]. L'importance de ces écoles vient du fait qu'elles préparent l'apparition des grands courants philosophiques hellénistiques, comme le stoïcisme ou l'épicurisme. À part le cynisme, les écoles des petits socratiques ont rapidement disparu, là où les écoles des grands socratiques, à savoir le platonisme et l'aristotélisme ont connu une très grande postérité.

Cercle socratique[modifier | modifier le code]

Le cercle socratique constitue le noyau dur des individus qui fréquentent Socrate et en sont les disciples immédiats. Platon donne la liste de ces individus dans le Phédon[3]. Elle comporte alors quinze personnes, présents auprès de Socrate :

« — Il y avait là, comme concitoyens, cet Apollodore, puis Critobule et son père Criton, et encore Hermogène, Épigène, Eschine et Antisthène ; il y avait également Ctésippe de Péanie, Ménexène et quelques autres Athéniens. Platon, je crois était malade. — Est-ce qu’il y avait des étrangers ? — Oui. Simmias le Thébain notamment, et Cébès, et Phaidondès ; venus de Mégare, Euclide et Terpsion. — Aristippe et Cléombrote étaient-ils là ? — Non ; ils étaient à Égine, à ce qu'on disait »

Xénophon, lui aussi auteur d’œuvres apologétiques sur Socrate, dont notamment une apologie de Socrate, nomme d'autres disciples ou amis dans les Mémorables : Aristodèmos le Petit, Aristippe de Cyrène, Aristarque, Euthèros, Diodoros, Dionysodoros, Acouménès...

Écoles postérieures[modifier | modifier le code]

Ce qui caractérise toutes ces écoles est leur souci éthique hérité de Socrate. Les écoles se divisent entre celles des grands socratiques et des petits socratiques :

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Entre eux la tradition a établi cependant une étrange hiérarchie : Platon en est la tête, et tous les autres sont les Petits Socratiques », Léon Robin, La Pensée grecque et les origines de l'esprit scientifique, Paris, La Renaissance du livre, , Livre III (La culture humaine), chap. III (« Le rayonnement de l'esprit socratique »)
  2. « Au même Socrate, dont est issu le mouvement d’idées de la philosophie du concept, l’histoire rattache un groupe d’écoles contemporaines dénommées socratiques ; elles sont toutes en hostilité décidée à ce mouvement d’idées, bien que, d’ailleurs, elles soient hostiles entre elles. », Émile Bréhier, Histoire de la philosophie (lire en ligne), Livre II (Période hellénistique et romaine), chap. I (« Les Socratiques »)
  3. 59b

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Textes[modifier | modifier le code]

  • Gabriele Giannantoni, (éd.), Socraticorum Reliquiae, Rome et Naples, 1983-1985, 4 vol. Ensemble repris et élargi dans Socratis et Socraticorum Reliquiae, Naples, Bibliopolis, coll. "Elenchos", 1990, 4 vol.

Études[modifier | modifier le code]

  • G. Grote, Plato and the other companions of Socrates. Londres, 1865.
  • J. Humbert, Socrate et les petits socratiques. Paris, PUF, 1967.
  • J.-B. Gourinat, Socrate et les socratiques : études. Paris, Vrin 2001.