Échelle de Kardachev dans la culture populaire

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Illustration en couleur. Sur un fond bleu apparaît de petites taches blanches qui forment un motif.
Le drapeau de la Fédération unie des planètes de l'univers de Star Trek. La fédération regroupe des civilisations classées entre les types I et II[1].

L’échelle de Kardachev a inspiré plusieurs œuvres de la culture populaire, principalement en science-fiction.

Science-fiction[modifier | modifier le code]

« Votre race n'a même pas atteint le type 1 sur l'échelle de Kardashev (sic). Elle ne contrôle pas les ressources sur sa propre planète, encore moins celles d'un système planétaire ou d'une galaxie. Les Seigneurs du temps sont une civilisation de type 4. Nous n'avons pas d'égaux. Nous contrôlons les forces fondamentales de l'Univers en entier. Rien ne peut communiquer avec nous à notre niveau. La plupart des races prient des entités moins puissantes que les Seigneurs du temps[trad 1]. »

— Seigneur du temps Marnal, Doctor Who: The Gallifrey Chronicles (en)[2]

Les types de civilisations issus de l'échelle de Kardachev sont des concepts populaires dans la science-fiction[3]. Les auteurs y font allusion tout en prenant des libertés envers la gradation élaborée par l'astronome russe. Le type II est caractérisé par des civilisations capables d'essaimer dans la galaxie. Le meilleur exemple connu est la Fédération des planètes unies de l'univers de Star Trek, une république fédérale interplanétaire, qui à la fin du XXIVe siècle, compte plus de 150 planètes membres (entités politiques) et plusieurs milliers de colonies réparties dans un rayon de 8 000 années-lumière s'étalant sur les Quadrants Alpha et Beta de la Voie lactée. Cette civilisation est suffisamment avancée pour utiliser l'énergie d'une étoile, voyager à des vitesses supraluminiques et même accomplir des déplacements temporels (ce qui la rapproche du type III)[4]. C'est également le cas de L'Anneau-Monde de Larry Niven[5]. Dans Les Vaisseaux du temps, de Stephen Baxter, le narrateur voyage dans un futur où les sphères de Dyson sont très répandues[6]. Robert Silverberg, dans Across a Billion Years (1969), évoque également une biosphère artificielle appartenant à une civilisation de type II[7]. Pat Gunkel propose la construction d'une mégastructure nommé « topopolis », ressemblant à un macaroni, comportant un creux et enserrant le Soleil[7]. Dans Les Enfants d'Icare (1953) d'Arthur C. Clarke, les Suzerains présentent les caractéristiques d'une civilisation située entre le type II et III[8].

D'autres récits de science-fiction présentent des civilisations sur la route de l'expansion vers le reste de l'Univers. Michio Kaku donne l'exemple de la civilisation décrite par Isaac Asimov dans le Cycle de Fondation. Ayant terminé de coloniser l'intégralité de la galaxie, cette supercivilisation a une durée de vie de plusieurs millénaires. Le Continuum Q, dans Star Trek, est également un exemple de type III[9]. La civilisation galactique de Star Wars, de George Lucas, est d'une taille caractéristique du type IV[10]. Plusieurs récits présentent des civilisations ayant évolué vers la déité et capable de créer des univers à volonté par la provocation de Big Bang artificiels préalablement paramétrés, ou pour changer les lois de la Nature. La nouvelle A Billion Year to Doomsday (1975) des frères Arcadi et Boris Strougatski présente une civilisation ayant pour projet de modifier les lois physiques[11].

Liste sélective[modifier | modifier le code]

L'estimation des types ci-après n'est ni définitive, ni complète, ni absolue. Les civilisations sont classées dans le type dont elles respectent les critères, et sont en transition, à un stade plus ou moins avancé, vers le type suivant.

  • Type IV (échelle des superamas) et Type V (échelle de l'Univers observable)
    • Les Xeelee, de Stephen Baxter
    • Les Dieux eux-mêmes, d'Isaac Asimov (difficile de fixer un type précis)
    • L'homme à la fin de The Last Question, d'Isaac Asimov
    • Les Danseurs de la fin des temps de Michael Moorcock
    • Les Architectes ou Célestes (Celestials en VO) sont la plus ancienne race ayant habité la Galaxie de Star Wars. Ils semblent être à l'origine des formes de vie humanoïdes ainsi que de l'importante proportion de planètes viables pour ces derniers. Les fans aiment supposer qu'ils auraient altéré les lois mêmes de la physique dans la Galaxie pour permettre les voyages plus rapides que la vitesse de la lumière, de même que les lois de la relativité générale pour empêcher les personnages de se transporter dans un futur lointain lorsqu'ils voyagent entre planètes éloignées (le temps s'écoulant à l'identique dans toute la Galaxie, hyperespace compris).
    • Les Anciens et les Oris eux-mêmes après leur Ascension, dans Stargate SG-1 (discutable, car leur existence ne se fait plus sur le plan matériel). Dans Stargate Universe, si les vaisseaux d'exploration Anciens en pilotage automatique ont tout de même laissé les infrastructures nécessaires à l'amorçage de colonies dans des galaxies très éloignées du Groupe local; aucune civilisation ne maîtrise vraiment l'énergie pour établir aisément des vortex avec ces portes.
    • Les Forerunners de Halo, espèce disparue qui n'a pas eu le temps d'évoluer à un stade supérieur, bien qu'ils auraient très certainement pu le faire.

Notes[modifier | modifier le code]

  1. En début de partie, les civilisations sont plus proches du type II, ne possédant que leur planète de départ, se déplaçant très lentement d'un système à l'autre, et n'ayant cartographié que leur bulle locale. Au fur et à mesure du jeu, elles débloquent les technologies pour explorer et coloniser la totalité de la galaxie.

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) « Your race hasn't even reached Type 1 on the Kardashev scale. It doesn't control the resources of this one planet, let alone a solar system or a galaxy. The Time Lords were the Type 4 civilization. We had no equals. We controlled the fundamental forces of the entire universe. Nothing could communicate with us on our level. Most races pray to lesser beings than the Time Lords. »
  1. (en) Dick Pelletier, « Kardashev Civilizations: Star Trek-like world in our future », sur ieet.org, Ethical Technology, .
  2. (en) « Just For Fun: Abusing the Kardashev Scale for Fun and Profit », sur tvtropes.org.
  3. Jones 2012, p. 1.
  4. Jones 2012, p. 2.
  5. (en) Gary Raham, Teaching Science Fact with Science Fiction, Libraries Unlimited, , 139 p. (présentation en ligne, lire en ligne), p. 97.
  6. Brian M. Stableford, Science fact and science fiction: an encyclopedia (2006), p. 59.
  7. a et b Brian M. Stableford, Science fact and science fiction: an encyclopedia (2006), « Dyson, Freeman (John) (1923–) », p. 133.
  8. Arthur C. Clarke (trad. de l'anglais par Michel Deutsch), Les Enfants d'Icare, Paris, Bragelonne, (1re éd. 1953), 334 p. (ISBN 978-2-8112-0945-2), partie 2, chap. 12, p. 185
    « Ma théorie est la suivante : ils captent d'une façon ou d'une autre l'énergie de champ qui enveloppe les étoiles, ce qui les oblige à effectuer leurs manœuvres de démarrage et d'arrêt à proximité immédiate d'un soleil. »
  9. Jones 2012, p. 3.
  10. Galántai 2004, p. 87.
  11. Galántai 2004, p. 89.
  12. Science-fiction à l'époque de l'écriture

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Zoltan Galántai, « Long Futures and Type IV Civilizations », Periodica Polytechnica, Social and Management Sciences, vol. 12, no 1,‎ , p. 83–89 (lire en ligne [PDF]) Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • (en) Christopher Jones, « Just My Type: Kardashev Civilizations in SF and Beyond », Starship Reckless,‎ (lire en ligne) Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • (en) Brian M. Stableford, Science fact and science fiction : an encyclopedia, Routledge, , 729 p. (ISBN 978-0-415-97460-8, lire en ligne) Document utilisé pour la rédaction de l’article