The Guardian

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 9 décembre 2019 à 12:42 et modifiée en dernier par Olivier Tanguy (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.

The Guardian
Image illustrative de l’article The Guardian

Pays Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
Langue Anglais
Périodicité Quotidienne
Format Grand format (1821-2005)
Berlinois (2005-2018)
Tabloïd (2018-)[1]
Genre Généraliste
Prix au numéro £ (3,70  en France)
2,90 £ (le weekend)
Diffusion 185 313 ex. (juin 2014)
Fondateur John Edward Taylor
Date de fondation 1821 (The Manchester Guardian)
Ville d’édition Londres

Propriétaire Groupe Guardian Media
Rédacteur en chef Katharine Viner[1]
ISSN 0261-3077
OCLC 60623878
Site web https://www.theguardian.com

The Guardian /ðə ˈɡɑːdɪən/[2] (litt. « Le Gardien » en anglais) est un journal d’information britannique fondé en 1821. Sa ligne éditoriale relève du social-libéralisme (centre-gauche)[3]. Alors que la diffusion papier du quotidien a chuté de 60 % dans les années 2010 (à 150 000 exemplaires par jour), le site internet du Guardian est l'un des plus lus au monde (il se classe en 2012, au troisième rang des sites de presse les plus consultés du monde, derrière le Daily Mail et le New York Times)[4]. Le site accueille plus de 150 millions de visiteurs uniques par mois, dont les deux tiers viennent de l'étranger, et en premier lieu des États-Unis, d'Inde, d'Australie, du Canada, de France, d'Allemagne et d'Israël [5]. Le lectorat du Guardian est ainsi l'un des plus cosmopolites au monde.

Histoire

Fondateurs

Le journal, initialement appelé Manchester Guardian and Evening News Limited, est fondé en 1821 suite au massacre de Peterloo, qui vit les forces de l'ordre réprimer très violemment une manifestation ouvrière pacifique. John Edward Taylor (1791-1844), un homme d'affaires choqué par le massacre et par sa couverture dans la presse conservatrice, entreprit de proposer une contre-source fiable[6].

Le journal acquiert la reconnaissance nationale et internationale sous la direction de Charles Prestwich Scott (1846-1932), qui rachète le journal en 1907 après la mort de John Edward Taylor fils (1830-1905). C. P. Scott promet que les vœux du fondateur seront respectés, ceci en défendant l'indépendance du Guardian. Ces principes sont résumés en une phrase, dans un article souvent cité, publié à l'occasion du centenaire du journal : « Comment is free, but facts are sacred... The voice of opponents no less than that of friends has a right to be heard. (Les opinions sont libres, mais les faits sont sacrés... La voix des opposants, non moins que celle des amis, a le droit d'être entendue.) »

Scott, tout en restant propriétaire du Guardian, passe plus tard la main à ses fils, John et Edward. Ceux-ci, afin d'assurer la pérennité de l'indépendance journalistique du journal, s'accordent sur le fait que si l'un d'eux meurt, l'autre devra racheter la part du premier.

C. P. Scott meurt en 1932, suivi quatre mois plus tard d'Edward, laissant John Russel Scott seul propriétaire du journal. En 1936, celui-ci crée un trust d'actionnaires auquel il confie la propriété du Manchester Guardian, ainsi que du très lucratif Manchester Evening News, pour protéger l'indépendance de la rédaction des deux quotidiens. L'un des trustees des deux quotidiens, William Haley, est administrateur de la Press Association et de Reuters : il propose d'utiliser le même mécanisme[7] pour l'agence de presse britannique.

Ancrage dans le paysage politique

L'ancien siège du Guardian (2004).

The Guardian se caractérise par une volonté de liberté et d’indépendance, au risque de heurter son lectorat : en 1956, une année après être devenu quotidien, il critique violemment le gouvernement Eden lors de la crise du canal de Suez, ce qui entraîne la résiliation de nombreux abonnements.

En 1979-1980, il profite largement de la crise que connaît The Times, qui cesse de paraître pendant onze mois. Si les positions de The Guardian en matière de politique extérieure se font plus modérées comme lors du conflit des Malouines, il est le seul organe de la presse de qualité à appeler à voter pour le parti travailliste anglais entre 1987 et 2010.

Tout en étant proche des travaillistes, il demeure très critique vis-à-vis du gouvernement de Tony Blair.

Fin , The Guardian publie un éditorial dans lequel il soutient formellement les Libéraux-Démocrates[8].

Lors des élections législatives britanniques de 2015, il soutient à nouveau les travaillistes[9].

Mutations du quotidien depuis les années 1990

Le siège actuel du Guardian (2012).

En 1993, The Guardian rachète le journal dominical The Observer. En 1994, il subit davantage la concurrence du Times et du Daily Telegraph, et doit baisser son prix de vente.

Depuis 1990, il existe une édition européenne du Guardian, composée de 24 pages et vendue dans 16 pays d’Europe, ainsi qu’en Israël : elle contient des articles de la rédaction londonienne et des traductions issues d’articles de journaux européens, dont Le Monde. Le tirage de The Guardian se monte à 400 000 exemplaires.

Sous l'impulsion du journaliste Simon Rogers, le Guardian développe à partir du 2009 le journalisme de données avec une section entière sur son site internet et devient l'un des leaders mondiaux dans le domaine[10].

En 2013, un tiers des visiteurs du site TheGuardian.com sont au Royaume-Uni, un tiers aux États-Unis et un tiers dans le reste du monde[11].

Fin janvier 2015, une nouvelle version du site du Guardian est lancée, après plusieurs mois de version « beta » ouverte au public au cours desquels les commentaires des utilisateurs ont été pris en considération pour améliorer la mise en page[12],[13]. Fin mai 2015, Katharine Viner succède à Alan Rusbridger[14]. Elle devient le 12e rédacteur en chef du quotidien et la première femme à atteindre ce poste[15]. En mars 2016, The Guardian annonce la suppression de 250 postes sur trois ans[16].

Représentations populaires

Avant la fondation de The Independent, le Guardian a longtemps été le seul quotidien à présenter une ligne éditoriale pro-travailliste. Il est donc réputé être le journal de référence de l'intelligentsia, des enseignants et des syndicalistes, surtout dans Londres, au point que lorsque les conservateurs veulent qualifier quelqu'un d’« intello de gauche », ils disent que c'est un « lecteur du Guardian ».

Néanmoins, il couvre un sport populaire comme le rugby à XIII, sport du nord industriel anglais, plutôt délaissé par les catégories aisées en Grande-Bretagne qui lui préfèrent le rugby à XV.

Avant l'informatisation, le Guardian était réputé pour ses coquilles en tous genres, ce qui lui avait valu le surnom de « Grauniad »[17]. Le journal possède même l'URL « Grauniad.co.uk » qui renvoie à son site.

Partenariat

L'hebdomadaire The Guardian Weekly diffuse une version en anglais du mensuel français Le Monde diplomatique depuis 1999[18].

Pressions et censures

En , lors des révélations d'Edward Snowden, le Guardian reçoit une DA-Notice à laquelle il refuse d'accéder[19].

Prix et récompenses

Le , The Guardian et The Washington Post reçoivent le prix Pulitzer pour leur édition américaine consacrée aux révélations d'Edward Snowden sur la NSA [20].

Notes et références

  1. a et b Éric Albert, « À la recherche d’un modèle économique, le « Guardian » passe au format tabloïd », Le Temps,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  2. Prononciation en anglais britannique retranscrite selon la norme API.
  3. « Le "Guardian", une machine à scoops, pas à cash », sur lemonde.fr, .
  4. (en) The Guardian is now the world's third most read newspaper website, The Guardian, juin 2012 (lire en ligne).
  5. Éric Albert, « À la recherche d’un modèle économique, le « Guardian » se mue en tabloïd », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  6. Marion Leclair, « Les fantômes de Peterloo », sur Le Monde diplomatique,
  7. (en) Michael Nelson, Castro and Stockmaster, page 188.
  8. Kylie MacLellan, Le Guardian et le Times retirent leur soutien aux travaillistes, Le Point, 1er mai 2010.
  9. (en) «  The Guardian view: Britain needs a new direction, Britain needs Labour - Editorial », The Guardian, 1er mai 2015 (lire en ligne).
  10. Pablo René-Worms, « Les coulisses du journalisme de données », Le Point,‎ (lire en ligne).
  11. a et b (en) Laura Hazard Owen, « One-third of the Guardian’s readers are American, with US traffic up 37% last year », Gigaom.com,‎ (lire en ligne) .
  12. (en) John Brownlee, « The Guardian Rolls Out A Redesign, With Input From Thousands Of Readers », Fast Company,‎ (lire en ligne).
  13. (en) Wolfgang Blau, « Welcome to the new Guardian website », The Guardian,‎ (lire en ligne).
  14. (en) Alan Rusbridger, « ‘Farewell, readers’: Alan Rusbridger on leaving the Guardian after two decades at the helm », sur TheGuardian.com, (consulté le ).
  15. (en) « Guardian Names Katharine Viner as Editor », sur The New York Times, (consulté le ).
  16. « The Guardian » supprime 250 emplois, Le Monde, 28 mars 2016.
  17. (en) Surely shome mishtake?.
  18. Alain Gresh, Free spirits, Le Monde Diplomatique, 1er août 2007.
  19. Robin Andraca, « Le gouvernement britannique a-t-il demandé à la BBC de ne pas parler des gilets jaunes ? », sur Libération (Checknews), (consulté le ) : « Plus récemment, en 2013, le Guardian avait reçu une DA-Notice au moment de la publication des révélations d’Edward Snowden. Ce qui n’avait pas empêché le quotidien anglais de publier quantité d’articles, dont certains portant spécifiquement sur l’ampleur des renseignements collectés par les services secrets britanniques. ».
  20. « Les révélations d'Edward Snowden récompensées par un prix Pulitzer », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Voir aussi

Il existe une catégorie consacrée à ce sujet : Collaborateur du Guardian.

Articles connexes

Liens externes

Sur les autres projets Wikimedia :