Sarre (Land)

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Sarre
Saarland
Blason de Sarre
Armoiries
Drapeau de Sarre
Drapeau
Sarre (Land)
Localisation de la Sarre (en vert foncé) à l'intérieur de l'Allemagne.
Administration
Pays Drapeau de l'Allemagne Allemagne
Capitale Sarrebruck
Ministre-président Tobias Hans (CDU)
ISO 3166-2 DE-SL
Démographie
Gentilé Sarrois
Population 995 597 hab. (31/12/2015[1])
Densité 388 hab./km2
Rang 15e
PIB (2006)

PIB/hab.
28,014 Md € (15e)

28 100  (7e)
Géographie
Superficie 2 568,70 km2
Rang 13e
Politique
Parti(s) au pouvoir CDU-SPD
Landtag
CDU
SPD
Linke
AfD
Total

24
17
7
3
51
Dernières élections au Landtag
Nombre de voix
au Bundesrat
3
Liens
Site web saarland.de

La Sarre (en allemand : Saarland /ˈzaːɐ̯lant/) est l'un des seize Länder composant l'Allemagne. Elle compte 995 597 habitants[a] pour une superficie de 2 568 km2. Sa capitale est Sarrebruck.

Elle est bordée par le Luxembourg, la Rhénanie-Palatinat (Rheinland-Pfalz) et la Lorraine. Ces quatre entités sont d'ailleurs associées, avec la région wallonne et les communautés francophone et germanophone de Belgique, au sein de la « Grande Région », un groupement européen de coopération territoriale (GECT).

Géographie

Du fait de son histoire, et de ses occupations successives par la France, dont celles de 1919-1935, et 1946-1957, la langue française est la principale langue étrangère en Sarre[2], comprise et parlée par environ 40 % de la population. À noter aussi la présence de nombreux descendants de huguenots protestants français, ce qui fait qu'il n'est pas rare d'observer de nombreux noms de familles d'origine française. La ville de Sarrelouis fut française de 1680 à 1815.

Histoire

La Sarre est une des rares régions d'Allemagne à avoir fait durablement partie de l'Empire romain, comme en témoignent les nombreuses villas retrouvées sur son territoire. Elle bénéficia sans doute de la proximité de la résidence impériale de Trèves (Trier), aujourd'hui en Rhénanie-Palatinat. L'existence de Sarrebruck est attestée pour la première fois en 999, date à laquelle l’Empereur Otton III fait don du château de Sarrabrucca à son neveu Adalbéron II, évêque de Metz.

Au Moyen Âge, le territoire est morcelé en petites seigneuries, dont les plus importantes sont celles des princes électeurs archevêques de Trèves, des comtes (puis princes) de Nassau-Sarrebruck, celles des comtes (puis ducs) de Palatinat-Deux-Ponts et celles des ducs de Lorraine. Au XVIIe siècle, la guerre de Trente Ans dévaste la région. Sous le règne de Louis XIV, la France se lance dans une politique d’annexions et Vauban crée de toutes pièces la ville fortifiée de Sarrelouis, qui restera française de 1680 à 1815.

Au XVIIIe siècle, on commence à exploiter de manière intensive ce qui fera la richesse de la Sarre moderne : le charbon et le minerai de fer. Le développement économique permet aux princes de Nassau de doter Sarrelouis de somptueux monuments baroques, dus pour l'essentiel à l'architecte Stengel. La ville de Sarrelouis fut chef-lieu de district de 1790 à 1795. En , les armées révolutionnaires envahissent la principauté. De 1801 à 1814, la Sarre donne son nom à un département français dont Trèves est la préfecture. En 1815, à la suite du congrès de Vienne puis du traité de Paris, le territoire est enlevé à la France et partagé, pour l'essentiel, entre la province prussienne du Rhin (la Rhénanie prussienne) et l'Autriche. Aux termes du traité de Munich, signé en 1816, l'Autriche rétrocède sa part à la Bavière, qui l'inclut dans le Palatinat rhénan.

Après la Première Guerre mondiale, le traité de Versailles de 1919 accorde à la France la propriété des mines de charbon et place le territoire du bassin de la Sarre sous mandat de la Société des Nations, jusqu'au plébiscite du qui dégagera une énorme majorité (90,8 %) en faveur du rattachement à l'Allemagne.

Au début de la Seconde Guerre mondiale, la Sarre est envahie par les troupes françaises du général André-Gaston Prételat : c'est l’offensive de la Sarre. Mais cette occupation sera de courte durée. En effet, en réaction à cette offensive, des divisions allemandes sont rapidement mobilisées et les Français décident de se replier derrière la ligne Maginot.

Après le conflit, la Sarre est incluse dans la zone d'occupation française. Les premières élections libres des conseils municipaux se déroulent le , la formation de partis politiques étant autorisée par les autorités militaires françaises. Le , les conseillers adoptent une constitution sarroise. La région devient de droit un véritable État sous protectorat français doté d’une souveraineté propre, mais amené à se rapprocher de la France. L'indépendance du territoire est reconnue au sein des instances internationales. Ainsi la FIFA permet à la Sarre, en tant que nation indépendante, d'affronter en 1953 l'équipe nationale d'Allemagne dans le cadre des qualifications pour la coupe du monde de football de 1954. De la même façon, elle participe aux Jeux olympiques d'été de 1952. Le statut spécial de la Sarre permet d'autres opportunités légales : ainsi depuis 1954 à Berus, sur les hauteurs du Felsberg, les antennes de l'émetteur radio d'Europe 1 (183 kHz) se dressent sur les hauteurs du village.

Völklinger Hütte.

Dans le cadre des discussions qui accompagnent la création des premières instances européennes, la France et l'Allemagne émettent des opinions divergentes quant à l'avenir du territoire. La France souhaite que la Sarre, qui bénéficie d'un gouvernement régional doté d'une autonomie politique, demeure néanmoins sous la tutelle économique et militaire française. L'Allemagne souhaite au contraire la fin du statut spécial de la Sarre et sa réincorporation au sein de la nouvelle République fédérale d'Allemagne.

Ces divergences aboutissent aux accords de Paris du , qui stipulent la fin du régime d'occupation en Allemagne de l'Ouest et tentent de définir les modalités d'un règlement du problème de la Sarre. Ces accords prévoient de doter la Sarre d'un « statut européen » dans le cadre de l'Union de l'Europe occidentale. Les Sarrois s'expriment à nouveau par référendum le et rejettent ce nouveau statut par 67,7 % des voix.

C'est par les Accords de Luxembourg, signés par la France et la RFA le , que le rattachement politique de la Sarre à l'Allemagne de l'Ouest est entériné pour le . Ces accords permettent de mettre fin à un vieux contentieux au sein des relations franco-allemandes.

Armoiries

Les armoiries de la Sarre, adoptées par le Landtag (Parlement) le 9 juillet 1956, combinent le lion d’argent du comté de Nassau-Sarrebruck, la croix de l’électorat de Trèves, les alérions du duché de Lorraine et le lion d’or du duché de Palatinat-Deux-Ponts.

Villes

Sarrebruck
Sarrebruck
Sarrebruck
Neunkirchen (Sarre)
Neunkirchen (Sarre)
Neunkirchen
Hombourg (Sarre)
Hombourg (Sarre)
Hombourg
  Ville Population
Vœlklange
Vœlklange
Vœlklange
Saint-Ingbert
Saint-Ingbert
Saint-Ingbert
Sarrelouis
Sarrelouis
Sarrelouis
1 Sarrebruck 178 151
2 Neunkirchen 46 369
3 Hombourg 41 974
4 Vœlklange 39 129
5 Saint-Ingbert 39 292
6 Sarrelouis 34 768
7 Mercy 29 937
8 Saint-Wendel 26 066
9 Bliescastel 21 033
10 Dillingen 20 311

Villes moyennes

Liste des ministres-présidents

Subdivisions

Arrondissements

La Sarre est divisée en cinq arrondissements (Landkreise) et une Communauté régionale :

La Communauté régionale de Sarre : (statut proche d'un arrondissement)

Les cinq arrondissements (Landkreise) de Sarre :

Économie

  • Énergie : la Sarre dispose de 7 centrales à charbon, à hauteur de 2 600 MW. Plus de la moitié (1 400 MW) de la production est exportée vers la Rhénanie-Westphalie et le Bade-Wurtemberg. Les énergies renouvelables ne représentent que 5 % de la production sarroise contre 16 % au niveau allemand. Capacités : 111 MW en éolien, 165 MW en photovoltaique, ? hydraulique. L'éolien a diminué sa production en Sarre de 7 % entre 2009 et 2010. Les autres énergies renouvelables ont diminué leur production de 15,2 % entre 2009 et 2010. L'hydraulique a crû de 21 %.
  • Climat : avec 218 kg de CO2/Gj, la Sarre est au 3e rang des Länder les plus pollueurs, après la Saxe et la Rhénanie-du-Nord-Westphalie.

Langues

En 2007, le français a remplacé l'anglais dans les écoles. Il y devient donc la première langue étrangère obligatoire. Il est à noter que la Sarre est le seul Land allemand à faire du français avec l’anglais une seconde langue obligatoire dans les lycées. Cette particularité explique pourquoi à l'université les bacheliers allemands et français peuvent étudier parallèlement le droit allemand et français en vue de passer une licence de droit[3]. Plus d'un élève sur deux apprend le français en Sarre, car son enseignement y détient une exclusivité dès le primaire[4] dès l'âge de 8 ans, et ce jusqu'à l'âge de 19 ans[5].

En 2009/2010, sur l'ensemble de l'Allemagne, 4,2 % des élèves de niveau primaire apprennent le français (contre 63,9 % pour l'anglais)[6]. En janvier 2014, l'État sarrois annonce sa volonté de rendre le Land entièrement bilingue vis-à-vis du français et de l'allemand pour 2043[7].

43 % de la population parle français en seconde langue, et 5 % a des notions de français.

Notes et références

Notes

  1. À la fin de l'année 2015.

Références

Bibliographie

  • Chardonnet Jean, La Sarre, Paris, Éditions du Chêne, 1945, 32 p., Questions d’aujourd’hui.
  • Dircks-Dilly Jacques, La Sarre et son destin, Paris, Éditions du Vieux Colombier, 1956, 268 p.
  • Benoît Haberbusch (capitaine), « Une expérience singulière, la gendarmerie française de la Sarre (1945-1957) », Revue de la Gendarmerie nationale, no 227, juin 2008, pp. 116-125.
  • Hudemann Rainer et Poidevin Raymond, Die Saar 1945-1955 : ein Problem der europaïschen Geschichte, Munich, 1992, 443 p.

Voir aussi

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Articles connexes

Liens externes