RWE

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RWE
Logo de RWE.
(en) Our energy for a sustainable lifeVoir et modifier les données sur Wikidata
Histoire
Fondation
Cadre
Sigle
(en) RWE AGVoir et modifier les données sur Wikidata
Type
Forme juridique
Domaines d'activité
Siège
Essen (45141, Allemagne)Voir et modifier les données sur Wikidata
Pays
Organisation
Effectif
18 246 employés (), 19 792 employés ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Directeur
Markus Krebber (d) (depuis )Voir et modifier les données sur Wikidata
Personnes clés
Werner Brandt (en)
Dagmar Mühlenfeld (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Actionnaires
Merzig-Wadern (0 %), Sassenberg (0 %), arrondissement de Borken (0,05 %), Essen (0,26 %), Essener Versorgungs- und Verkehrsgesellschaft (d) (0,56 %), Ruhrbahn (d) (0,03 %), arrondissement d'Euskirchen (0,02 %), Kreisverkehrsgesellschaft Mettmann (d), arrondissement de Rhin-Berg (0,01 %), Altenkirchen (0,39 %), Gladbeck (0,02 %), arrondissement de Mettmann (0,01 %), Remscheid (2 %)Voir et modifier les données sur Wikidata
Organisation mère
Elektrizitäts-AG vormals W. Lahmeyer & Co (d) ( - )Voir et modifier les données sur Wikidata
Chiffre d'affaires
24,5 G ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Résultat net
1,6 G ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Capitalisation boursière
28,3 G ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Récompense
Prix Verschlossene Auste ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Produit
Sites web
Identifiants
OpenCorporates

RWE AG est un conglomérat allemand basé à Essen œuvrant dans le secteur de l'énergie, et en particulier dans la production et fourniture d' électricité, gaz, eau et services environnementaux.

RWE est le deuxième producteur d'électricité en Allemagne. Malgré son engagement à fermer ses centrales au lignite d'ici 2030, RWE poursuit son projet de développement de la mine de Garzweiler, considérée nécessaire pour la sécurité d'approvisionnement du pays. Grâce à l'acquisition en août 2022 de Clean Energy Businesses, il devient aux États-Unis la quatrième entreprise d'énergies renouvelables et le deuxième opérateur solaire. Le Groupe est actif en Europe, en Amérique du Nord et en Asie-Pacifique et emploie environ 20 000 personnes.

En avril 2016, l’entreprise a confié ses activités liées à la production d’énergies renouvelables ainsi que ses activités de réseau à une entité distincte, Innogy, qu'il a vendue à E.ON en mars 2018, en conservant les actifs dans les énergies renouvelables.

Plus tard, en juillet 2020, à la suite d'un accord d’échanges d’actifs, le portefeuille international de production d’énergie renouvelable des entreprises E.ON et Innogy a été transféré à RWE.

RWE s'est engagé en septembre 2019 à atteindre la neutralité carbone à l'horizon 2040, puis en octobre 2022 à fermer ses centrales à charbon en 2030.

Histoire[modifier | modifier le code]

Action de la Rheinisch-Westfälische Elektrizitätswerk AG en date du 16 février 1900

La compagnie est fondée en 1898 à Essen sous le nom de Rheinisch-Westfälisches Elektrizitätswerk Aktiengesellschaft (RWE AG - Société par actions des centrales électriques de Rhénanie-Westphalie). Sa première centrale électrique est mise en fonctionnement en 1900, elle est alors détenue en majorité par des collectivités locales. En 1903, le magnat du charbon Hugo Stinnes s'impose à la tête du directoire de la société, et conserve la présidence jusqu'à sa mort en 1924.

En 2001, RWE rachète l'entreprise britannique Thames Water, spécialisé dans la gestion des réseaux d'eau. En , RWE rachète pour 3 milliards de livres le groupe Innogy spécialisé dans la production d'électricité et de gaz au Royaume-Uni. En 2006, les activités de Thames Water sont revendues, RWE gardant les opérations internationales (Hors UK).

Le , Hitachi annonce le rachat de l'entreprise Horizon Nuclear Power (en) appartenant aux entreprises énergétiques E.ON et RWE, pour 696 millions de livres (860 millions d'euros), bouclé le [1],[2]. Horizon Nuclear Power est une entreprise travaillant sur plusieurs projets de centrales nucléaires au Royaume-Uni, sur le site de la centrale nucléaire d'Oldbury et sur celui de la centrale nucléaire de Wylfa.

En , RWE annonce la vente de 2 unités de production de sa filiale RWE Npower à Telecom Plus pour 218 millions de livres[3].

En , pour la première fois en soixante ans, RWE affiche une perte de l'ordre de 2,8 milliards d'euros. D'ici à la fin 2016, l'entreprise annonce son intention de supprimer 1 emploi sur 10, soit 6 700 postes au total, dont 4 700 en Allemagne[4]. À la même date, RWE annonce la vente de sa filiale DEA, spécialisée dans la production et l'exploration de champs pétroliers et gaziers employant 1 400 personnes et possédant 190 licences ou concessions en Europe, à un ensemble d'investisseur conduit par Mikhail Fridman, le tout pour 5,1 milliards d'euros[5].

Un an après son rival E.ON, RWE annonce le sa décision de scinder à son tour ses activités « de croissance » (énergies renouvelables, réseaux et commercialisation) ; la nouvelle structure héritera de 40 000 des 60 000 employés du groupe et sera mise en Bourse en 2016, RWE conservant 51 à 90 % du capital ; E.ON va au contraire conserver ses activités de croissance et placer ses activités traditionnelles (centrales à gaz et charbon) dans une filiale cotée en Bourse. La décision de RWE intervient quelques jours après l'annonce de l'assureur Allianz, qui a décidé de ne plus investir dans des sociétés réalisant plus de 30 % de leur chiffre d'affaires avec du charbon ; or RWE génère 60 % de sa production électrique à base de ce combustible sous forme de houille ou lignite[6].

En , RWE vend sa centrale au charbon de Lynemouth de 420 MW, située au Royaume-Uni, au fonds d'investissement EPH[7].

En , E.ON annonce vouloir acquérir les activités de réseau et de distribution d'Innogy en transférant en échange ses activités de production d'électricité d'origine renouvelables à RWE, qui possédait avant cette annonce 76,8 % d'Innogy[8],[9].

En septembre 2019, RWE s'engage à atteindre la neutralité carbone à l'horizon 2040[10].

En , RWE augmente son capital de près de 10 % via un placement privé accéléré qui lui a permis de collecter près de 2 milliards d'euros, afin « d'accélérer notre croissance continue dans les secteurs éolien et solaire », selon le PDG Rolf Martin Schmitz. RWE veut investir 5 milliards d'euros pour porter sa capacité installée en énergies renouvelables de 8,9 GW à plus de 13 GW d'ici à la fin de 2022. Une partie sera utilisée pour financer l'acquisition de 2,7 GW de projets de parcs éoliens du fabricant Nordex[11].

Le , alors que le gouvernement d’Olaf Scholz est contraint de prolonger l’activité de plusieurs centrales à charbon afin de faire face à la crise énergétique causée par l’invasion de l’Ukraine, Markus Krebber (de), directeur général de RWE, annonce vouloir mettre fin à la production d'électricité au lignite en 2030. Trois centrales au lignite d'une capacité de 1 000 MW chacune seront arrêtées d'ici à 2030 en Rhénanie-du-Nord-Westphalie. Selon le ministre écologiste de l'Économie, cela devrait permettre d'éviter l'émission de 280 Mt de CO2. RWE investira plus de 50 milliards  dans le développement des énergies renouvelables, dont 15 milliards  en Allemagne ; des centrales à charbon devraient également être transformées en centrales électriques à gaz[12],[13].

En mars 2023, le fonds souverain du Qatar (QIA) acquiert 9,1 % du capital de RWE, devenant ainsi son premier actionnaire. L'opération s'effectue par conversion en actions d'une obligation de 2,4 milliards d'euros, émise en faveur du Qatar Investment Authority en octobre 2022, afin de finaliser l'acquisition de la branche Cleantech du groupe solaire américain Consolidated Edison pour 6,8 milliards de dollars, faisant de RWE le numéro deux du solaire aux États-Unis, et lui permettant d'y doubler son parc éolien, solaire et de stockage[14].

Principaux actionnaires[modifier | modifier le code]

Tour de la RWE à Essen

En mars 2023, le fonds souverain du Qatar (QIA) acquiert 9,1 % du capital de RWE, devenant ainsi son premier actionnaire[15].

Principaux actionnaires détenant des parts soumises à déclaration au 19 mars 2023 :

Qatar Investment Auhority 9,09 %
BlackRock 6,73 %
Stadt Dortmund 4,79 %
Amundi 3,10 %

Activités[modifier | modifier le code]

RWE est le deuxième producteur d'électricité en Allemagne. Grâce à l'acquisition en août 2022 de Clean Energy Businesses, il devient la quatrième entreprise d'énergie renouvelable et le deuxième opérateur solaire aux États-Unis[16]. Mais, malgré son engagement à fermer ses centrales au lignite d'ici 2030, RWE poursuit son projet de développement de la mine de Garzweiler nécessaire pour la sécurité d'approvisionnement du pays[17].

Après avoir vendu en mars 2018 à E.ON AG sa filiale Innogy, RWE détient une participation minoritaire dans E.ON[18].

RWE est le deuxième acteur mondial dans l'éolien en mer[19].

Le Groupe est actif en Europe, en Amérique du Nord et en Asie-Pacifique et emploie environ 20 000 personnes[20].

RWE possède en Angleterre l'entreprise RWE npower (en) et possède aussi d'autres filiales : RWE Power, RWE Energy et RWE Trading.

Aux États-Unis, il achète Consol Energy[21]

Données financières[modifier | modifier le code]

Données financières en millions d'euros[22]
Années 2002 2003 2004 2005 2006
Chiffre d'affaires 46 633 43 875 42 137 41 189 44 256
Résultat d'exploitation 7 241 8 476 8 400 8 324 7 861
Résultat net part du groupe 1 050 953 2 137 2 231 3 847
Dettes financières 15 494 17 838 12 385 11 438 6 864
Effectifs 131 765 127 028 97 777 85 928 68 534
Données financières en millions d'euros[réf. nécessaire]
Années 2016 2017 2018
Chiffre d'affaires 45 833 44 585 47 606
Résultat net part du groupe - 5 700 1 900 335

Controverses[modifier | modifier le code]

En 2015, un agriculteur péruvien demande un dédommagement au groupe allemand RWE face aux menaces du dérèglement climatique, les catastrophes climatiques étant générées essentiellement par les activités des grandes entreprises, parmi lesquelles RWE. En effet, à cause de l'exploitation du lignite, l'empreinte carbone de RWE était en 2016 la pire d'Europe[23]. C'est la première fois que des dommages et intérêts liés à la crise climatique sont exigés par un particulier. En 2016, la plainte est rejetée par le tribunal d’Essen, jugeant la causalité trop complexe. En 2017, la Cour d’appel de Hamm estime au contraire que la responsabilité ne peut pas être exclue du seul fait qu’un grand nombre d’émetteurs contribuent au problème et que tous portent une part de responsabilité[24],[25].

À cause de l'exploitation du lignite, l'empreinte carbone de RWE était la pire d'Europe en 2015[23].

Quelques exemples de contenus CO2 moyens par kWh produit et par producteur – Données 2016[26] (gCO2-eq/kWh)
Producteur Émissions
directes
Production (TWh)
Groupe RWE 709 208
Statkraft 12 66
Groupe E.ON 32 53
Groupe EDF 72 608
Groupe Vattenfall 195 119
Groupe Engie 299 149
Groupe ENEL 395 146
Uniper 99 438
23 groupes 275 2000

En mai 2023, RWE a soumis ses objectifs concernant la réduction de ses émissions carbone à la validation de l’initiative Science Based Targets (ou SBTi). Le Groupe prévoit d’investir 50 milliards d’euros dans la transition énergétique et s’engage à fermer ses centrales à charbon dès que leur utilisation ne sera plus indispensable, dans le but d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2040[27].[source insuffisante]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Henning Gloystein, Mari Saito, Japan's Hitachi buys UK's Horizon nuclear project, Reuters, le 30 octobre 2012
  2. Nucléaire: Hitachi rachète Horizon pour bâtir des centrales en Grande-Bretagne, AFP sur Google News, le 26 novembre 2012
  3. Telecom Plus to buy two energy units from RWE Npower for $351 million, Reuters, 20 novembre 2013
  4. Cécile Boutelet, « La transition énergétique coûte très cher aux producteurs d'électricité allemands », Le Monde,‎ (lire en ligne Accès libre, consulté le )
  5. RWE to sell DEA to Russian-led investors for $7.1 billion, Christoph Steitz, Reuters, 17 mars 2014
  6. Thibaut Madelin, « RWE scinde à son tour ses activités » Accès libre, sur Les Échos, (consulté le )
  7. (en) « Germany's RWE sells Lynemouth power plant to EPH », Reuters,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. Christoph Steitz et Tom Käckenhoff, « RWE, E.ON reshape German power sector in Innogy asset swap deal », sur Reuters,
  9. Thibaut Madelin, « RWE et E.ON jouent la carte de la spécialisation » Accès libre, sur Les Échos, (consulté le )
  10. (en) RWE, « The new RWE: carbon neutral by 2040 and one of the world´s leading renewable energy companies », sur www.rwe.com (consulté le )
  11. Ninon Renaud, « Le plus gros électricien allemand accentue son virage vert » Accès limité, sur Les Échos, (consulté le )
  12. Paul Turban, « Environnement : l'allemand RWE veut sortir du charbon d'ici à 2030 » Accès libre, sur Les Échos, (consulté le )
  13. « Le géant allemand de l'énergie RWE va fermer ses centrales à charbon d'ici à 2030 », sur France 24, (consulté le )
  14. Le Qatar devient premier actionnaire de l'énergéticien allemand RWE, Les Échos, 2 mars 2023.
  15. « Le Qatar devient premier actionnaire de l'énergéticien allemand RWE », sur Les Echos, (consulté le )
  16. Paul Turban, « Environnement : l'allemand RWE veut sortir du charbon d'ici à 2030 », Les Échos,‎ (lire en ligne, consulté le )
  17. Pourquoi RWE s’accroche à la mine de Garzweiler, qui menace le village de Lutzerath en Allemagne, L'Usine nouvelle, 19 janvier 2023.
  18. « Une opération entre RWE et E.ON chamboule le secteur de l'énergie en Allemagne », sur L'Usine nouvelle, (consulté le )
  19. (en-US) « RWE underlines commitment to floating offshore wind in the Celtic Sea | REVE News of the wind sector in Spain and in the world », (consulté le )
  20. (en) RWE, « Why RWE? », sur www.rwe.com (consulté le )
  21. (en) Jay P. Pederson, International Directory of Company Histories, St. James Press, (ISBN 978-1-55862-504-4, lire en ligne)
  22. OpesC
  23. a et b Hayat Gazzane, « Climat : pourquoi le charbon est pointé du doigt » Accès libre, sur Le Figaro, (consulté le )
  24. Marie-Noëlle Bertrand, « Environnement. Face au réchauffement climatique, les peuples réclament justice », L'Humanité,‎ (lire en ligne Accès libre, consulté le )
  25. Ümit Yoker, « Les pollueurs au tribunal », Horizons, magazine du Fonds national suisse et des Académies suisses des sciences, numéro 131, mars 2022, pages 40-42.
  26. Intensité carbone des énergéticiens européens, PWC, 25 janvier 2018.
  27. (en) RWE, « RWE sets itself more ambitious climate targets – CO₂ reductions now in line with 1.5-degree path », sur www.rwe.com (consulté le )

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Christophe Defeuilley: La transition énergétique, École des Ponts ParisTech, revue FLUX, cahiers scientifiques internationaux Réseaux et Territoires, n° 95 (2014),PDF (p. 6–9).
  • Dominique Lorrain : Portraits d'entreprise : RWE AG (Rheinisch Westfälisches Elektrizitätswerk AG)“, FLUX N° 39–40 (2000); S. 94-103 (online).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]