Nouvelle-Guinée

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Nouvelle-Guinée
Carte de la Nouvelle-Guinée.
Carte de la Nouvelle-Guinée.
Géographie
Pays Drapeau de l'Indonésie Indonésie
Drapeau de la Papouasie-Nouvelle-Guinée Papouasie-Nouvelle-Guinée
Localisation mer d'Arafura, mer de Banda, mer de Bismarck, mer des Salomon, mer de Corail (océan Pacifique)
Coordonnées 5° 20′ 00″ S, 141° 36′ 00″ E
Superficie 775 210 km2
Point culminant Puncak Jaya (4 884 m)
Géologie Île continentale
Administration
Drapeau de l'Indonésie Indonésie
Province Papouasie et Papouasie occidentale

Drapeau de la Papouasie-Nouvelle-Guinée Papouasie-Nouvelle-Guinée
Région Papouasie, Hautes-Terres, Momase
Démographie
Population 9 500 000 hab. (2010)
Densité 12,25 hab./km2
Plus grande ville Port Moresby
Autres informations
Découverte Préhistoire
Géolocalisation sur la carte : Océanie
(Voir situation sur carte : Océanie)
Nouvelle-Guinée
Nouvelle-Guinée
Géolocalisation sur la carte : Papouasie-Nouvelle-Guinée
(Voir situation sur carte : Papouasie-Nouvelle-Guinée)
Nouvelle-Guinée
Nouvelle-Guinée
Îles en Indonésie - Îles en Papouasie-Nouvelle-Guinée

La Nouvelle-Guinée est une île de l'Océanie proche dans l'ouest de l'océan Pacifique. Sa superficie est d'environ 775 210 km2, ce qui en fait la troisième plus grande île du monde après l'Australie et le Groenland.

Géographie

Fichier:New guinea provinces.png
Provinces de la Nouvelle-Guinée en 2010, indonésiennes et papouasiennes

Située au nord de l'Australie, à l'est-sud-est de l'archipel des Moluques et à l'ouest de la Nouvelle-Bretagne, dans la partie de l'océan Pacifique appelée Mélanésie depuis Jules Dumont d'Urville, elle est bordée au sud par le détroit de Torres et la mer d'Arafura, qui la séparent de l'Australie, à l'est par la mer des Salomon et la mer de Bismarck et au nord par l'océan Pacifique. L'île est orientée selon un axe ouest-nord-ouest / est-sud-est. Elle mesure environ 2 400 km de long pour 700 km de large, du nord au sud. Une longue chaîne de montagnes la sépare d'est en ouest en deux moitiés presque égales. Son altitude maximale s'élève à 4 884 m au Puncak Jaya, dans les monts Maoke, dans la partie ouest de l'île. Des glaciers recouvrent les plus hauts sommets. Son principal fleuve est le Sepik.

La Nouvelle-Guinée est divisée entre deux États distincts :

La population totale de l'île, si on additionne ses deux parties, est estimée à plus de 10 000 000 habitants en 2014[1].

Histoire

Premiers peuplements

Il y a environ 21 000 ans, la Nouvelle-Guinée était reliée à l'Australie, formant la masse continentale appelée « Sahul ».

L'Australie avait été peuplée il y a au moins 40 000 ans par des migrations depuis l'actuel continent asiatique. Ces migrations ont forcément eu lieu par voie maritime (voir « Ligne Wallace »).

Des migrations avaient également pu avoir eu lieu directement de l'Asie vers la Nouvelle-Guinée et les îles Salomon.

Migrations avec introduction du millet et du riz

Il y a 5 000 ans (vers 3000 de notre ère, av. J.-C.), des habitants du littoral de la Chine du Sud, cultivateurs de millet et de riz, commencent à traverser le détroit pour s'installer à Taïwan. Vers 2000 av. J.-C., des migrations ont lieu de Taïwan vers les Philippines. De nouvelles migrations commencent bientôt des Philippines vers Célèbes et Timor et de là, les autres îles de l'archipel indonésien.

Austronésiens

Principaux groupes linguistiques papous de Nouvelle-Guinée

Vers 1500 av. J.-C., un autre mouvement mène des Philippines sur les côtes et les îles avoisinantes de Nouvelle-Guinée et au-delà, les îles du Pacifique. Les Austronésiens sont sans doute parmi les tout premiers navigateurs de l'histoire.

Européens

Les territoires coloniaux de Nouvelle-Guinée en 1914.

Le premier Européen à découvrir l'île fut Antonio de Abreu, un navigateur portugais, en 1511, et le premier à y accoster fut l'explorateur portugais Jorge de Meneses en 1526, chemin faisant pour les Moluques, source primaire des épices pour l'empire Portugais, où il était nommé gouverneur par le roi de Portugal. Les Espagnols revendiquèrent l'île en 1546 d'après le traité de Tordesillas et la nommèrent Nova Guinea (en latin), car ils pensaient que les indigènes étaient les mêmes que ceux des tribus d'Afrique de l'Ouest. La Nouvelle-Guinée devint un point de chute pour de nombreux autres explorateurs. Les rapports qu'ils firent de la région et l'intérêt scientifique qu'ils suscitèrent furent à l'origine des nombreuses expéditions qui suivirent. En 1793, la Compagnie des Indes orientales revendiqua l'île au nom du Royaume-Uni. La revendication fut disputée par les Pays-Bas et, en 1828, la Compagnie néerlandaise des Indes orientales prit possession de la moitié occidentale de la Nouvelle-Guinée.

La partie nord-est, comprenant tous les territoires qui n'étaient pas sous souveraineté anglaise ou néerlandaise, fut annexée par l'Allemagne en 1884 sous le nom de Kaiser-Wilhems-Land. Cette même année, le Royaume-Uni prit possession du sud-est, mais en 1906, cette partie fut concédée à l'Australie comme faisant partie du territoire de Papouasie.

Depuis 1914

Les troupes australiennes occupèrent la région allemande en 1914 après une semaine de combats, puis durent faire face à une guérilla de plusieurs dizaines de soldats Allemands très mobiles jusqu'au 5 janvier 1919, date de leur reddition - ce furent les derniers soldats de la Première Guerre mondiale à se rendre. Par décision de la Société des Nations, l'île devint plus tard un territoire sous mandat australien, et fut renommé le Territoire de Nouvelle-Guinée.

Procession maritale en Nouvelle-Guinée occidentale, 1970. Tropenmuseum.

Au cours de la Seconde Guerre mondiale, la Nouvelle-Guinée fut envahie par le Japon en 1942 et de nombreuses troupes japonaises y demeurèrent jusqu'en septembre 1945, affrontant au cours de la campagne de Nouvelle-Guinée les Australiens et les Américains souvent appuyés par des indigènes papous en tant que porteurs, guides et parfois mêmes soldats au sein des unités australiennes. En 1946, le Territoire de Nouvelle-Guinée fut déclaré territoire sous tutelle des Nations unies, administrativement dirigé par l'Australie. Les Pays-Bas abandonnèrent le contrôle de la partie ouest en 1962, qui est devenue la province indonésienne d'Irian Jaya. La partie orientale devint indépendante en tant que Papouasie-Nouvelle-Guinée en 1975. L'intérieur de l'île ne fut vraiment exploré que dans le courant du XXe siècle, et certaines régions de l'intérieur demeurent peu connues.

Biodiversité

Située à proximité de l'équateur, bénéficiant ainsi de précipitations abondantes (jusqu'à 5 840 mm/an en montagnes), de températures élevées et continues toute l'année, ainsi que d'une position de carrefour biologique entre Asie tropicale et Australie, la Nouvelle-Guinée supporte une faune et une flore extrêmement riches et variées. Qu'il s'agisse de la Papouasie-Nouvelle-Guinée ou de l'Indonésie (qui forme la moitié occidentale de l'île) ces deux nations sont classées comme pays mégadivers et considérées comme les plus riches de la planète en matière de biodiversité.

En plus de conditions climatiques et géographiques particulièrement avantageuses, la Nouvelle-Guinée est une île extrêmement montagneuse, près de la moitié du territoire se trouvant à au moins 1 000 m d'altitude. Les sommets de l'île n'ont pas d'équivalent sur un rayon de plus de 8 000 km jusqu'aux premiers sommets himalayens. Le Puncak Jaya est le point culminant de l'île et d'Indonésie. Le mont Wilhelm est le point culminant de Papouasie-Nouvelle-Guinée (4 509 m). De ce fait il existe une répartition des milieux naturels très nettement influencée par l'altitude. Au niveau de la mer, les mangroves poussent le long des côtes et principalement à proximité des deltas. Puis se développent les forêts tropicales de plaines (principalement dans le sud-ouest de l'île), au-dessus de 1 500 m d'altitude apparaît la forêt tropicale des montagnes (plus fraîche et humide). Entre 2 800 et 3 500 m environ la forêt de nuage comme son nom l'indique est continuellement noyée dans le brouillard. Plus on monte en altitude, plus les arbres se racornissent et se raréfient. À plus de 3 500 m, le paysage est formé de landes et de prairies alpines, au-dessus la vie végétale se limite à quelques touffes d'herbes vivant entre les rochers nus et les glaciers. Les pluies varient légèrement sur l'ensemble du territoire : généralement le Sud-ouest et les environs de Port Moresby supportent une courte saison sèche, il en résulte l'apparition de savanes boisées. Si les espèces animales possèdent un clair lien de parenté avec l'Australie voisine, les plantes au contraire sont bien plus proches de la flore asiatique et notamment des plantes des forêts tropicales d'Asie du Sud-est, formant un ensemble homogène appelé « Malesia » allant de la péninsule Malaise à la Mélanésie. Le nombre d'espèces végétales serait compris entre 11 000 et 20 000 espèces. On y trouve entre autres ébène, bois de santal, camphriers, conifères tropicaux (araucaria), fougères arborescentes, cycas, eucalyptus, orchidées (l'île en compte plus de 2 500 espèces parmi lesquelles Vanda, Dendrobium, Paphiopedilum, Phalaenopsis).

Cette grande diversité de biotopes explique l'immense diversité animale et végétale de la Nouvelle-Guinée. De ce fait, on y trouve pas moins de 285 espèces de mammifères, 781 espèces d'oiseaux, plus de 300 espèces de reptiles et 320 espèces d'amphibiens. On estime que le nombre d'insectes pourrait dépasser les 200 000 espèces ! Il est fort probable qu'il en reste d'ailleurs beaucoup à découvrir, la Nouvelle-Guinée ayant été étudiée beaucoup moins en profondeur que d'autres régions tropicales. Isolée depuis longtemps, proche de l'équateur, très accidentée, l'île possède autant de facteurs permettant une explosion du nombres d'espèce et surtout un endémisme important. Les oiseaux, dont le Paradisier de Raggi qui est l'oiseau national de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, en sont le parfait exemple. Le pays en possède 781 espèces dont 331 endémiques, soit plus de 40 %, l'un des taux d'endémisme les plus élevés de la planète (celui de la France est de 0,17 % avec une seule espèce endémique pour 568 espèces) ! Les paradisiers représentent bien cette notion d'évolution, beaucoup d'espèces très proches en effet ne vivent que dans quelques forêts séparées d'une autre espèce par une chaîne de montagnes ou une vallée. Entourée d'eaux chaudes et bordée par la mer de Corail au sud, l'île possède de nombreux et magnifiques récifs coralliens. Une petite partie du Nord de la Grande barrière de corail est d'ailleurs incluse dans les eaux territoriales de la Papouasie-Nouvelle-Guinée.

Avec sa faible densité de population, son économie encore en grande partie archaïque et un important pourcentage de tribus, la Nouvelle-Guinée s'affiche comme un pays prometteur concernant la sauvegarde des espèces. En effet, en regard de l'importante déforestation, de la pollution et du braconnage qui endommagent ou sévissent dans nombre de régions tropicales, l'île affiche, elle, un bilan plutôt positif, aucune espèce ne semble y avoir récemment disparu et assez peu sont considérées comme menacées.

Diversité linguistique et génétique chez les habitants de l'île

Les peuples de l'île parlent plus de 850 langues et une étude publiée en 2017 a conclu à une haute diversité génétique des populations, marquée par d'importantes différences génétiques[2]. Ces différences pourraient ne dater que de seulement 10 000 ans, quand les habitants de l'île ont commencé à cultiver les hautes terres, bien plus tôt qu'on ne le pensait (il y a 50 000 ans environ selon les estimations précédentes, date correspondant à l'arrivée des humains sur l'île)[2] ; ceci suggère que l'invention de l'agriculture dans ce cas n'a pas définitivement éliminé les différences génétiques locales, comme cela semble avoir été le cas en Europe ou dans certaines parties de l'Asie[2].

Notes et références

  1. Atlas Larousse éd. 2014
  2. a b et c (en) Ann Gibbons, « Papua New Guinea's genetic diversity withstood farming », Science, vol. 357, no 6356,‎ , p. 1086 (DOI 10.1126/science.357.6356.1086, lire en ligne).

Articles connexes