Lockheed P-3 Orion

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Lockheed P-3C Orion Update III
Vue de l'avion.
Un P-3 Orion américain en vol en 1991.

Constructeur Lockheed
Rôle Avion de patrouille maritime
Statut En service
Premier vol
Mise en service
Nombre construits 757
Équipage
10
Motorisation
Moteur Allison T-56-A-14
Nombre 4
Type Turbopropulseurs, hélices 4 pales Ratier/Hamilton Sunstrand
Puissance unitaire 4 910 ch
Dimensions
Envergure 30,37 m
Longueur 35,61 m
Hauteur 10,27 m
Surface alaire 120,8 m2
Masses
À vide 27 892 kg
Maximale 64 410 kg
Performances
Vitesse maximale 761 km/h
Plafond 10 500 m
Rayon d'action 8 940 km
Armement
Externe 9 100 kg de bombes

Le Lockheed P-3 Orion est un avion de patrouille maritime quadrimoteur à hélices mis en œuvre dans le monde entier. Le P-3 Orion est un dérivé militaire du projet d'avion civil Lockheed L-188 Electra.

Historique[modifier | modifier le code]

P-3C Orion survolant un classe Victor III dans l'Atlantique (Bermudes) en 1983

En 1957, l'US Navy exprime son besoin de remplacer ses P2V Neptune vieillissants, dotés de moteurs à pistons. Lockheed est sélectionné pour le développement de l'appareil et obtient l'autorisation d'utiliser la cellule de son modèle civil L-188 Electra qui est un quadri-turbopropulseur.

Basé sur la troisième cellule de l'Electra, un premier prototype, désigné YP3V-1, est construit. Il effectue son premier vol le . Par rapport au modèle civil, dont il est issu, il est plus court de 2,24 m et est modifié pour accueillir une soute à bombes.

Ses essais effectués, il reçut la désignation de P3V-1 et fut mis en service pour la première fois dans la marine des États-Unis en 1962. Équipés de propulseurs Allison T56-A-10W de 4 500 chevaux et du même système tactique que le P2V-7, cent cinquante sept appareils de ce type furent construits. À partir du 109e appareil, le système tactique fut remplacé par un système Deltic plus moderne tandis que les avions déjà en service furent rénovés avec ce système. Les P-3A furent retirés du service en 1979.

Une seconde version vit le jour sous le nom de P-3B et fut construite à 145 exemplaires. Les différences avec le P-3A résidaient dans une nouvelle motorisation, des Allison T56-A-14, et la possibilité d'emporter des missiles AGM-12 Bullpup.

La version finale, P-3C, conserva la cellule et la motorisation de la précédente mais fut équipée d'un nouveau système de lutte anti-sous-marine et d'un Air Tactical Data System. Entre 1975 et 1984, trois modernisations furent effectuées. La dernière permet à l'Orion d'emporter diverses armes dont des missiles AGM-84 Harpoon sur des points de charges externes, 4 torpilles Mk.46 ou 2 bombes sous-marines Mk.101 en soute et peut aussi utiliser des bouées acoustiques.

Le dernier P-3C Orion construit quitta l'usine en 1990. En tout 649 appareils furent produits, dont 110 par la firme japonaise Kawasaki.

Il reste cependant en service actif dans diverses marines dans les années 2010, l'Allemagne prévoit par exemple de les garder en service jusqu'en 2035[1]. Aux États-Unis, les plus de 225 appareils en service sont remplacés à partir des années 2010 par 108 exemplaires d'une version militaire du Boeing 737, le Boeing P-8 Poseidon. Le , les derniers avions de patrouille maritime P-3C Orion de l'US Navy ont effectué leur dernier déploiement opérationnel de plusieurs mois. Les derniers P-3C doivent être retirés du service en 2023[2].

Le , lors de l'incident de l'île de Haïnan, un patrouilleur EP-3E Aries II de la US Navy a dû atterrir sur l'île de Haïnan en Chine à la suite d'une collision avec un chasseur Shenyang J-8 chinois au-dessus de la zone économique exclusive chinoise.

Missions[modifier | modifier le code]

Le P-3 est conçu pour la lutte anti-sous-marine et accomplit des missions de recherche et sauvetage. Lors des patrouilles de longue durée, un P-3 coupe généralement l'un de ses quatre moteurs afin de réduire la consommation de carburant et augmenter son autonomie. Il arrive aussi que certains appareils coupent jusqu'à deux de leurs quatre moteurs, permettant d'allonger une patrouille, qui dure en générale une dizaine d'heures. En 1972, le record est établi par un P-3 Orion néo-zélandais qui effectue un vol de 21 h 30 min[3].

Le P-3 Orion est notamment actif dans la région somalienne où il est chargé de survoler l'océan Indien à la recherche d'éventuelles traces de piraterie. En 2018, ce sont ainsi des P-3C Orion de la marine allemande et des P-3M Orion espagnols qui étaient engagés aux côtés de l'opération européenne EUNAVFOR Atalante[4].

Les deux Lockheed WP-3D Hurricane Hunter de la NOAA sont aussi utilisés pour observer les ouragans[5].

Variantes[modifier | modifier le code]

2 WP-3D Orions de la National Oceanic and Atmospheric Administration des États-Unis : les chasseurs de cyclones.
  • YP3V-1 : Prototype aérodynamique issu du L-188 Electra (1 exemplaire)
  • P3V-1 renommé P-3A : Première version de série pour la patrouille maritime (157 exemplaires)
    • EP-3A : Version destinée aux essais de radars
    • NP-3A : Version aménagée en laboratoire
      • NP-3D : Version aménagée en laboratoire (3 exemplaires en 2010 à la VXS-1)
    • RP-3A : Version servant à la reconnaissance photo
    • TP-3A : Version destinée à l'entraînement
    • UP-3A : Version de transport
    • VP-3A : Version de transport V.I.P.
    • WP-3A : Version de reconnaissance météorologique
      • WP-3D : Version de reconnaissance météorologique (2 en 2009 à la NOAA)
  • P-3B : Seconde version de série dotée d'une nouvelle motorisation (144 exemplaires)
    • EP-3B : Version de reconnaissance électronique
    • UP-3B : Version de transport
  • YP-3C : Prototype doté de nouveaux équipements électroniques
  • P-3C : Troisième version de série (348 exemplaires)
  • AP-3C : Version modernisée des P-3C australiens
  • RP-3D : Version de surveillance électronique (3 exemplaires)
  • EP-3E Aries: Version de reconnaissance électronique
  • EP-3J : Version de brouillage radar
  • P-3K : Version modernisée des P-3B néo-zélandais
  • P-3N : Version modernisée des P-3B norvégiens, cockpit équivalent au P-3C et 30 sièges passagers. La suite anti-sous-marine est très réduite et ces avions sont avant tout destinés à l'entrainement des pilotes, le soutien aux gardes-côtes ou encore le transport de passagers.
  • P-3P : Version modifiée de P-3B australienne pour le Portugal
  • P-3T : Version modernisée de P-3A thaïlandais
  • UP-3A : Version modernisée de UP-3A thaïlandais
  • P-3 AEW & C : Version AWACS destinée aux douanes américaines

Utilisateurs[modifier | modifier le code]

P-3C japonais en 2001.
CP-140 Aurora, variante utilisée par l'aviation royale canadienne, servant pour la patrouille maritime.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Développement lié

Aéronefs comparables

Variantes

Articles connexes

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Modernisation des P-3 « Orion » allemands ! », sur psk.blog.24heures.ch, (consulté le ).
  2. Loïc Lauze, « Le P-3C Orion de l'US Navy a effectué son dernier déploiement opérationnel », sur defens-aero.com, (consulté le ).
  3. a et b (en) « New Zealand picks P-8A Poseidon as its new maritime patrol aircraft », sur Naval Today, (consulté le ).
  4. « Quand un P3 Orion survole l’océan indien », sur Bruxelles2.eu, .
  5. (en) « How hurricane hunters fly into the eye of a storm », sur Reuters (consulté le ).
  6. « Des P-3C pour l'Argentine », sur psk.blog.24heures.ch, .
  7. (es) Alejandro Golpe, « Lockheed P-3B Orion », sur amilarg.com.ar (consulté le )
  8. Laurent Lagneau, « L’Argentine lorgne sur les avions de patrouille maritime P-3C/N Orion norvégiens », sur Zone Militaire, (consulté le ).
  9. https://www.avianews.ch/post/des-p3-orion-pour-l-argentine
  10. « 12ème P-8A pour la RAAF ! », sur 24heures.ch via Wikiwix (consulté le ).
  11. (en) « Brazilian Minister of Defence welcomes first P-3 Orion modernised by Airbus Military into the Brazilian Air Force fleet »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur Airbus, (consulté le ).
  12. Chile; P-3 Orions life extension plans « https://web.archive.org/web/20131002192228/http://dmilt.com/index.php?option=com_content&view=article&id=7254%3Achile-p-3-orions-life-extension-plans&catid=35%3Alatin-america&Itemid=58 »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), – Dmilt.com, 13 July 2013
  13. (en) « South Korean P-3s To Be Fully Upgraded By 2018 »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur Aviation Week & Space Technology, (consulté le ).
  14. « Modernisation des P-3 « Orion » sud-coréens ! », sur psk.blog.24heures.ch, (consulté le ).
  15. Air et Cosmos, hors série aviation militaire, 25H, Espagne, p.21
  16. (en) « Goodbye to Grupo 22 P-3M Orions », sur scramble.nl (consulté le ).
  17. (es) Benjamín Carrasco (Infodefensa.com), « Así serán los C295 de Airbus de patrulla marítima que sustituirán a los P3 Orion y CN235 del Ejército del Aire », La Razón,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  18. (en) « Securing America’s Borders: CBP Fiscal Year 2009 in Review Fact Sheet »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), United States Customs, (consulté le ).
  19. Frédéric Marsaly, « La mission impossible des pompiers du ciel américains », Air et Cosmos, no 2322 S,‎
  20. « Greek Maritime Patrol Aircraft : Past, Present and Future », sur navalanalyses.com (consulté le ).
  21. (en) Dario Leone, « IRIAF P-3F Orion Buzzes US Navy Ships in the Gulf of Oman », sur theaviationgeekclub.com, (consulté le ).
  22. (ja) Defence of Japan 2022 (Annual White Paper), Ministère de la Défense (Japon), , 176 p. (lire en ligne), p. 53
  23. Gaétan Powis, « Vidéo : un P-3C Orion norvégien écoute un sous-marin russe de dernière génération », sur Air et Cosmos, .
  24. Gaétan Powis, « Les P-3 Orion néo-zélandais prennent une retraite bien méritée », sur Air et Cosmos, .
  25. (en) Chris Pocock, « Taiwan Receives New Patrol Aircraft and Attack Helicopters », sur ainonline.com, (consulté le ).
  26. « Taïwan reçoit ses P-3C «Orion» ! », sur psk.blog.24heures.ch, (consulté le ).

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • "AP-3C Orion maritime patrol aircraft." Royal Australian Air Force, 28 November 2008. Retrieved: 14 July 2010.
  • (en) Andrew Brookes, Destination disaster : aviation accidents in the modern age, Hersham, Ian Allan, , 160 p. (ISBN 978-0-711-02862-3, OCLC 51194888).
  • (en) Paul Eden (éditeur), The Encyclopedia of Modern Military Aircraft, Londres, Amber Books, 2004, , 512 p. (ISBN 978-1904687849).
  • McCaughlin, Andrew. "Quiet Achiever." Australian Aviation, December 2007.
  • (en) Norman Polmar, The Naval Institute guide to the ships and aircraft of the U.S. fleet, Annapolis, Md, Naval Institute, , 592 p. (ISBN 978-1-591-14685-8, OCLC 56876111).
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  • [0642808678] (en) Anton Müller, Brad McDonald et Colin Cronin, Upgrade of the Orion maritime patrol aircraft fleet : Department of Defence, Defence Materiel Organisation, Canberra, Australian National Audit Office, , 68 p. (ISBN 978-0-642-80867-7, OCLC 225372548, lire en ligne).
  • (en) Jim Winchester, Military aircraft of the Cold War, Hoo, Grange Books, coll. « The Aviation Factfile », , 256 p. (ISBN 978-1-840-13929-7, OCLC 77540443), « Lockheed P-3 Orion. ».
  • Christian Muguet et al., L'encyclopédie des avions civils et militaires, Nov'Edit, , 446 p. (ISBN 978-2915363173).
  • Pierre Gaillard, Avions et hélicoptères militaires d'aujourd'hui, Clichy, éditions Larivière, coll. « Docavia » (no 39), , 304 p. (ISBN 2-907051-24-5, EAN 978-2-907-05124-8).
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Lien externe[modifier | modifier le code]