Libération (journal)

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Libération
Libé
Image illustrative de l’article Libération (journal)

Pays France
Langue Français
Périodicité Quotidienne
Format Tabloïd
Genre Presse nationale, journal d'opinion
Prix au numéro 2,00 €
3,00 € le samedi et le dimanche
Diffusion 67 238[1] ex. (2018 en diminution -10,68 %)
Fondateur Jean-Paul Sartre, Serge July, Philippe Gavi, Bernard Lallement
Date de fondation (51 ans)
Éditeur SARL Libération (SFR Presse)
Ville d’édition Paris

Directeur de publication Laurent Joffrin
Directeur de la rédaction Laurent Joffrin et Paul Quinio[2]
ISSN 0335-1793
Site web www.liberation.fr

Libération est un quotidien français paraissant le matin, disponible également dans une version en ligne.

Fondé sous la protection de Jean-Paul Sartre, le journal paraît pour la première fois le et reprend le nom d'un titre de presse similaire créé en 1927 par le libertaire Jules Vignes, nom qui sera également celui d'un des journaux de la Résistance dirigé par Emmanuel d'Astier de La Vigerie.

Situé à l'extrême gauche à ses débuts, Libération évolue vers la gauche sociale-démocrate à la fin des années 1970 après la démission de Jean-Paul Sartre en 1974. En 1978, le journal n'a déjà plus rien de maoïste : Serge July le décrit alors comme « libéral-libertaire ». Aujourd'hui, sa ligne éditoriale est toujours de centre gauche ou de gauche sociale-démocrate, selon l'échiquier politique français habituellement utilisé, et son lectorat est majoritairement de gauche[3].

Une Société des rédacteurs a pour mission de veiller à l'indépendance journalistique. La rédaction respecte le principe de protection des sources d'information des journalistes.

Libération a pour actionnaires de référence les hommes d'affaires Bruno Ledoux — propriétaire du siège du journal — et Patrick Drahi — président-fondateur du consortium luxembourgeois Altice. Il bénéficie de subventions de la part de l'État français.

Depuis le 2 juillet 2014, Laurent Joffrin est directeur de la rédaction. Il est également co-gérant de la publication avec Clément Delpirou (depuis décembre 2017).

Histoire

Vue depuis la terrasse du journal.

Libération no 1, première époque : Jean-Paul Sartre

En 1972, Jean-Claude Vernier, ancien élève de l'École centrale de Paris et militant maoïste, rencontre au siège du quotidien Paris-Jour, alors en grève et occupé par ses salariés, Jean-René Huleu, journaliste hippique, qui imprime, sur place, un bulletin quotidien appelé Pirate afin de rendre compte des luttes ouvrières de la région (affaire de Bruay-en-Artois) ou des répressions policières (affaire Alain Jaubert)[4]. Jean-Claude Vernier, qui cogère déjà avec Maurice Clavel l’Agence de presse Libération (Agence de presse APL, agence de presse créée le 18 juin 1971 sur le modèle du Centre Landry animé par Pierre Vidal-Naquet lors de la guerre d'Algérie ou du Liberation News Service (en), agence de presse underground des révolutionnaires américains[5]), en rapporte à Paris l'idée d'un journal populaire de gauche. Le projet est repris par Benny Lévy, dirigeant de la Gauche prolétarienne, afin de relancer son mouvement qui était en train de s'étioler.

Le , une réunion préparatoire au lancement d'un nouveau quotidien nommé Libération se tient à Paris. Cinq personnes s'y trouvent rassemblées autour de deux tables accolées : Jean-Paul Sartre, Jean-Claude Vernier, Jean-René Huleu, Serge July et Philippe Gavi. Claude Mauriac, qui a été convié à cette réunion, raconte la séance dans son journal[6].

En février 1973, Jean-Paul Sartre, Serge July, Philippe Gavi, Bernard Lallement et Jean-Claude Vernier fondent le journal Libération. Un manifeste, rendu public le 3 février, constitue la charte politique du journal dont la doctrine devait être « Peuple, prends la parole et garde-la ». Le quotidien se veut sans publicité ni actionnaires financiers.

Un premier numéro de quatre pages paraît le lundi 5 février 1973, avec cette profession de foi, en encadré : « La politique pour Libération, c'est la démocratie directe. Aujourd'hui, élire un député, c'est vouloir que le peuple ne dise son mot, qu'une fois tous les cinq ans. Et encore, pendant ces quatre années, « l'élu du peuple » peut-il faire ce qu'il veut ? Il n'est pas placé sous le contrôle de ses électeurs ; il ne représente que lui-même. Mais si des gens du peuple veulent dire pourquoi ils voteront, ils pourront le faire dans Libération. Cette forme de débat est possible dans les colonnes du journal. Pour sa part, l'équipe de Libération refuse de cautionner un système qui coupe la parole au peuple. »[7]

Un autre quatre pages paraît le , lançant une souscription pour le financement « d’un organe quotidien entièrement libre ». Le 22 mai, Libération sort pour la première fois régulièrement en kiosque au prix de 0,80 franc[8].

Jean-Paul Sartre et Jean-Claude Vernier sont les premiers directeurs de publication du journal. Ils le restent jusqu’à leur démission le pour désaccord avec Serge July, qui leur succède.

Libération encourage à cette époque tous les combats des opprimés. Quand les travailleurs de Lip, menacés de licenciement, occupent leurs usines, Libération titre en première page « Travailleurs, vous pouvez faire de même ». En 1978, le journal cesse sa bienveillance envers l'action violente et le terrorisme d'extrême gauche lorsqu'il publie le 18 octobre, à la suite de la mort suspecte en prison des membres de la Fraction armée rouge Gudrun Ensslin et Jan-Carl Raspe, « RAF-RFA : la guerre des monstres », ce qui provoque la rupture avec ses lecteurs autonomes[9]. Le journal refuse les publicités payantes, car la direction est convaincue que sans indépendance financière, une indépendance politique est impossible.

En avril 1975, le journal salue la victoire des Khmers rouges en plaçant en une : « Phnom Penh : sept jours de fête pour une libération »[10].

De 1973 à 1981, Libération est dirigé par ses salariés ; il n'y a pas de hiérarchie des salaires et toutes les décisions importantes sont prises par l'assemblée générale des salariés, à la majorité des voix.

C'est Libération qui introduit à cette époque, ou du moins généralise dans la presse française la pratique des jeux de mots dans les titres[11].

Libération no 2

Le journal traverse plusieurs crises, entraînant plusieurs interruptions. La parution est suspendue le . Après un plan de licenciement, il reparaît le 13 mai, soit 3 jours après la victoire de François Mitterrand à l'élection présidentielle (un « numéro zéro zéro » avec la une « Enfin l'aventure » est néanmoins paru le lendemain de la victoire, mais il n'a pas été diffusé en kiosque[12]). Son développement est alors assuré par la société d'investissement Communication et Participation créée par le banquier Claude Alphandéry avec la participation de l'assureur Patrick Peugeot et de quelques patrons de gauche autour de Martine Bidegain, Jean et Antoine Riboud[13]. Le nouveau logo à losange rouge est créé par le graphiste Claude Maggiori[14]. La formule évolue alors et se situe de nouveau vers la gauche sociale-démocrate (tout en conservant ses convictions libertaires). Son nouveau rédacteur en chef est Jean-Marcel Bouguereau qui reste à la direction opérationnelle du journal jusqu'en 1987.

Autour de Serge July, l'équipe de direction est vivement critiquée par d'anciens acteurs du mouvement de Mai 68, qui l'accusent d'avoir trahi les principes fondateurs du journal. Le , les premières pages de publicité apparaissent dans le journal. Serge July justifie alors ce reniement des principes initiaux par un éloge opportun de la publicité: « Non, Libération ne change pas ; c’est la publicité qui a changé. Elle est un art. On ne sait plus très bien où commence la culture et où finit la publicité. Sans elle Libération eût été incomplet »[15].

Dans les années 1980-1990, le tirage de Libération ne cesse d'augmenter. Le journal lance un Libération Lyon, puis un Libération magazine. Afin de multiplier ses ventes, le journal ouvre ses colonnes à des artistes (comme Enki Bilal, auteur de bande dessinée) chargés pour une journée d'illustrer les articles, de modifier les mises en pages… Régulièrement, des suppléments consacrés à des questions politiques ou culturelles accompagnent le journal. En 1993, le journal se félicite de l’écrasement dans le sang de la « peste brune-rouge » par le régime de Boris Eltsine en Russie, lors de l'assaut que ce dernier avait ordonné contre le Parlement et les manifestants qui le défendaient[16][17].

Selon le journaliste Jean Stern, en un peu moins d'une quinzaine d'années, de 1982 à 1996, Libération a perdu son indépendance financière et politique[18].

Libération no 3

Le est lancé Libération 3, plus souvent surnommé Libé 3, un journal de 80 pages définit comme « total » selon July, qui peine à trouver son lectorat. Échec commercial et financier, la nouvelle formule est abandonnée au cours du second semestre 1995. Le contrôle financier du journal est alors pris par le groupe Chargeurs de Jérôme Seydoux à hauteur de 65 %[19].

Frédéric Filloux devient directeur de la rédaction de Libération de février 1999 à février 2000, qu'il quitte pour la direction de la rédaction du quotidien gratuit 20 minutes.

La diffusion de Libération ne cesse de chuter, encaissant un recul de 20 % en France entre 2001 et 2005 (17 % pour la diffusion totale)[20]. Jérôme Seydoux se désengageant en 2000, la société de capital-risque 3i entre en 2001 à hauteur de 20,8 % du capital mais la bulle internet et l'effondrement des recettes publicitaires accentuent les déficits du journal[21].

Des sursauts ont pourtant lieu. Ainsi, lors de l'élection présidentielle de 2002, le journal augmente considérablement son tirage grâce à ses unes résolument hostiles à Jean-Marie Le Pen[22]. Le lendemain du premier tour, la une comportant une photo de Le Pen avec le simple mot « Non » se vendra à 700 000 exemplaires soit une augmentation de 300 % par rapport au tirage quotidien. En 2003, l'almanach Les trente bouleversantes retrace les trente premières années de Libération. En 2004, c'est 30 années de contre-culture, encensée chaque jour dans les pages du journal, qui sont retracées dans un ouvrage spécial. Mais la tendance est globalement à la baisse.

Arrivée d'Édouard de Rothschild

En 2005, le journal a besoin d'un nouveau financement. Serge July se bat alors pour l'entrée dans le capital d'Édouard de Rothschild, et celui-ci est accepté par le conseil d'administration le 20 janvier.

Rapidement, le climat se détériore. Lors du conseil d'administration de Libération, qui se tient le mercredi 13 avril 2005, Louis Dreyfus, directeur général adjoint, est élu à l'unanimité directeur général du quotidien, sur proposition du PDG Serge July. Il remplace Evence-Charles Coppée, dont la révocation est approuvée à l'unanimité par les membres du conseil d'administration. Le 25 novembre 2005, le journal est en grève contre la suppression de 52 postes. Au début de 2006, les actionnaires refusent de suivre la direction du journal[23], le journal perd de plus en plus d'argent et Édouard de Rothschild estime qu'il ne participe pas assez au processus de décision[24]. Dans ce contexte houleux, le journal annonce au mois de mai 2006 la sortie d'un Libé week-end avec un supplément Écrans (télévision, Internet, cinéma…) et un autre intitulé R. Celui-ci sera abandonné dès septembre.

Le journal est alors en cessation de paiement. Il dépose le bilan et une procédure judiciaire de sauvegarde est ouverte. Le plan de sauvegarde (adopté en décembre 2007) prévoit un remboursement sur 10 ans de plus de 15 millions d'euros de dettes[25].

Le 13 juin 2006, Serge July annonce à la rédaction qu'Édouard de Rothschild n'acceptera une recapitalisation qu'à la condition que lui et Louis Dreyfus (directeur général) quittent le journal, et qu'il s'y résoudra pour le sauver. Pour les journalistes, la nouvelle est un choc. Le lendemain, ceux-ci publient en une un communiqué rendant hommage à leur fondateur et exprimant leur inquiétude quant à leur indépendance[26]. Serge July quitte le journal le 30 juin 2006[27].

Les réactions sont nombreuses. Une polémique naîtra, dans les colonnes du journal Le Monde, entre Bernard Lallement, premier administrateur-gérant de Libération, et Édouard de Rothschild. Dans une tribune publiée le 4 juillet 2006, le cofondateur de Libération voit dans le départ de Serge July la fin d'une époque où « écrire était du sens » et brosse un tableau pessimiste de l'avenir du quotidien, et de la presse en général. Il lui oppose cette phrase de Jean-Paul Sartre dans Nekrassov : « L'argent n'a pas d'idées »[28]. Deux jours plus tard, l'actionnaire de référence lui réplique, de façon cinglante, en rappelant que « Libération a besoin d'aides et de supports moraux, intellectuels et financiers. Libération n'a pas besoin de requiem »[29].

L'après Serge July

Laurent Joffrin, président du directoire du 22 novembre 2006 au 1er mars 2011.

Le 28 juin 2006, Serge July et Louis Dreyfus annoncent leur départ du journal. Vittorio de Filippis, gérant élu de la SCPL (Société civile des personnels de Libération, second actionnaire du titre avec 18,45 % des parts), est nommé provisoirement au poste de président-directeur général. Philippe Clerget, ancien directeur de L'Usine nouvelle, devient directeur général du quotidien à la demande de l'actionnaire de référence.

Un comité opérationnel est mis en place composé de trois salariés, désignés par la SCPL, et de trois administrateurs désignés par Édouard de Rothschild : Agnès Touraine, ancienne présidente du pôle éditions de Vivendi, Guillaume Hannezo, ancien directeur financier de Vivendi, tous deux proches de Jean-Marie Messier et Lionel Zinsou, associé-gérant de Rothschild & Cie et animateur du club Fraternité, cercle de réflexion de Laurent Fabius.

À la suite du changement de direction, plusieurs journalistes souhaitent quitter le journal. Quatre figures importantes, Florence Aubenas, Antoine de Baecque (rédacteur en chef adjoint chargé de la culture), Jean Hatzfeld et Dominique Simonnot (ancienne présidente de la Société des rédacteurs), annoncent « être en désaccord avec ce qui se passe au journal » et demandent de bénéficier de la clause de cession[30], qui permet, lors d'un changement de propriétaire, de quitter l'entreprise en bénéficiant des avantages du licenciement économique. Le 14 septembre, alors que le journal publie un appel à ses lecteurs et à ses actionnaires[31], la rubrique « Quotidienne » de Pierre Marcelle n'est pas publiée, car elle prendrait à partie certains des journalistes susnommés, « dans des termes qui n'ont pas été jugés acceptables »[32].

Le 13 novembre est annoncé l'arrivée de Laurent Joffrin au poste de président du directoire du journal[33]. Quittant alors la direction du Nouvel Observateur, il explique sa décision dans un courrier électronique envoyé à la rédaction : « Les difficultés financières et la crise interne de Libération m'ont conduit à prendre cette décision, la plus difficile de ma vie professionnelle. La disparition de Libération ferait taire une voix importante dans la société française et exclurait de facto la gauche de la presse du matin. C'est cet enjeu politique et social qui motive cette candidature à la direction d’un journal que je connais et au sein duquel j'ai appris mon métier de journaliste[34]. »

Le 22 novembre 2006, Antoine de Gaudemar (directeur de la rédaction) est remplacé par Laurent Joffrin. Sous sa direction, Libération va soutenir Ségolène Royal pendant la campagne présidentielle de 2007.

En février 2009, Nathalie Collin, ex-présidente d'EMI-France, prend la coprésidence du quotidien auprès de Laurent Joffrin[35]. Sous cette codirection, le journal renoue avec les bénéfices (2010, 2011) et connaît une hausse sensible de sa diffusion (+5,3 % en 2011)[36].

Laurent Joffrin quitte Libération pour retrouver le Nouvel Observateur au début de 2011. Le , Nicolas Demorand est proposé par Édouard de Rothschild pour prendre la codirection de Libération à partir du , aux côtés de Nathalie Collin qui codirige le journal depuis le début de 2009, et en remplacement de Laurent Joffrin[37]. En août 2011, Nathalie Collin quitte Libération pour prendre la coprésidence du Nouvel Observateur, et la direction générale du groupe Nouvel Observateur, elle est remplacée par Philippe Nicolas au poste de coprésident de Libération. En septembre 2011, Anne Lauvergeon remplace Édouard de Rothschild à la tête du conseil de surveillance du journal.

Conférence de presse de Charlie Hebdo, le 13 janvier 2015 dans les locaux de Libération : (de gauche à droite) Gérard Biard, le dessinateur Luz, Patrick Pelloux et Laurent Joffrin.

En 2011, à la suite de la parution de Charia Hebdo, titre donné au no 1011 de l'hebdomadaire Charlie Hebdo dans lequel se trouvent des caricatures de Mahomet, les locaux du journal satirique sont le théâtre d'un incendie criminel. Libération accueille aussitôt sa rédaction dans ses propres locaux et dès le lendemain, un supplément de quatre pages consacré aux dessins de Charlie Hebdo est vendu dans Libé[38]. Quelques jours après, le site internet du quotidien est menacé de piratage par des hackers turcs[39].

Une des premières décisions de Nicolas Demorand est de mettre fin à quatre déclinaisons locales de Libération, les « Libévilles » de Lille, Strasbourg, Rennes et Orléans[40]. Soutenu par les actionnaires, il est rapidement contesté en interne[41], les équipes rejetant sa gestion humaine et rédactionnelle. Dès juin 2011, les personnels de Libération votent une motion de défiance à 78 % en lui reprochant son « isolement », son absence et son management[42], alors qu'il se consacre essentiellement à trouver des sources de financement pour le titre.

Fin 2011 début 2012, Édouard de Rothschild annonce l'arrivée au sein du holding Refondation de l'homme d'affaires Bruno Ledoux au travers sa société BLHM (Bruno Ledoux Holding Media), par ailleurs propriétaire du siège du journal rue Béranger, comme actionnaire de référence à parité avec lui, à hauteur de 26,64 %, moyennant un investissement de 7,6 millions d'euros. Ensemble, ils détiennent le bloc de contrôle de Libération avec 53,28 % des parts de Refondation (Groupe A).

L’augmentation de capital de Refondation est signée le 27 décembre 2012 et Bruno Ledoux est nommé président de Refondation.

Les conflits entre les journalistes et Nicolas Demorand perdurent. En avril 2012, la Société civile des personnels de Libération (SCPL) dénonce « ligne éditoriale racoleuse, attitude autocrate de leur chef… » et une « greffe [qui] n'a pas pris »[43]. La rédaction lui reproche également de cumuler la direction de la rédaction et la présidence du directoire. Il abandonne cette première fonction le 19 juin 2013, au profit du journaliste Fabrice Rousselot[44]. Les journalistes lui reprochent également les « Unes racoleuses », comme « Casse-toi riche con! » adressée le 10 septembre 2012 à Bernard Arnault qui vient de demander la naturalisation belge, puis celle du 8 avril 2013 titrée sur « Une possible affaire Fabius », relayant une rumeur à propos d’un compte en Suisse de Laurent Fabius, obligeant Nicolas Demorand à présenter ses excuses aux lecteurs quelques jours plus tard[45],[41].

Financièrement, après un bond de 9,5 % sur un an grâce à la campagne présidentielle de 2012, les ventes chutent de 15 % en deux ans, notamment la vente au numéro qui s'effondre de près de 30 %[41]. Le plan d'économie de trois à quatre millions d'euros proposé par Nicolas Demorand à la demande des actionnaires, comprenant la révision des accords sociaux des journalistes, est accueilli par une motion de défiance le 27 novembre 2013, votée par 89,9 % des participants[46],[41].

Crise de 2013-2014 : la reprise par Bruno Ledoux et Patrick Drahi

Vote sur la proposition de Nicolas Demorand au poste de Directeur de la rédaction.
Nicolas Demorand, président du directoire de mars 2011 à février 2014.

Alors que des rumeurs de possible dépôt de bilan circulent dans la presse, le 6 février 2014, les salariés lancent une grève de 24 heures et demandent pour la troisième fois le départ de Nicolas Demorand et du co-président du directoire Philippe Nicolas. Ils s'opposent le lendemain à la publication d'un texte en soutien au projet des actionnaires, en particulier de Bruno Ledoux, de diversifier l'entreprise en s'appuyant sur sa marque et sur la création dans l'immeuble de la rue Béranger d'un espace multimédia autour d'un café Libé et y répondent le 8 février en première page, déclarant « Nous sommes un journal. Pas un restaurant, pas un réseau social, pas un espace culturel, pas un plateau télé, pas un bar, pas un incubateur de start-up… »[41],[47]. Le 13 février, Nicolas Demorand annonce sa démission de la direction du journal dans une interview au Monde[48]. Il est remplacé par François Moulias, représentant de l'actionnaire de référence Bruno Ledoux, tandis que Pierre Fraidenraich, ancien directeur chez Canal+, également proche de Bruno Ledoux, arrive au poste de « directeur opérationnel » du futur groupe qui accueillera Libération et d'éventuelles filiales[49].

À quelques jours d'un dépôt de bilan annoncé comme inéluctable par les membres du directoire, Bruno Ledoux demande la convocation urgente d'un conseil de surveillance qui se tient le 27 mars 2014 où il annonce refuser un tel scénario et indique être en mesure d'organiser le sauvetage du journal au travers de sa société BLHM (Bruno Ledoux Holding Media) dans le cadre d'une augmentation de capital de Libération à hauteur de 18 millions d'euros qui lui serait réservée, l'ensemble des autres actionnaires regroupé au sein de la société Refondation (en particulier Édouard de Rothschild et le patron de presse italien Carlo Caracciolo) étant intégralement dilué. L'augmentation de capital de Libération est votée à l'unanimité. Le co-président du directoire Philippe Nicolas est révoqué sur-le-champ et non remplacé.

Bruno Ledoux est nommé président du conseil de surveillance, en remplacement d'Anne Lauvergeon, démissionnaire.

Matthieu Pigasse et Xavier Niel, co-propriétaires du Monde, officialisent publiquement leur intention de reprendre Libération mais uniquement dans le cadre d'un dépôt de bilan. Cette hypothèse qui, outre la casse sociale, regrouperait en une seule main deux des trois grands quotidiens nationaux est écartée par Bruno Ledoux.

Le 28 avril 2014, le Tribunal de Commerce de Paris valide le plan et le protocole de conciliation proposé par Bruno Ledoux évitant le dépôt de bilan.

Malgré de nombreuses réticences internes, Bruno Ledoux insiste sur la réalisation de son projet et la nécessité de réformer en profondeur le journal, de renforcer les activités web, de fusionner les rédactions papier et web et sur la mise en place d'importantes diversifications dans le domaine d'activités multimédias autour de la marque, tout en préservant le journal papier. Pour ce faire, il annonce le retour de Laurent Joffrin au côté de Pierre Fraidenraich et organise un tour de table avec l'arrivée à ses côtés de l'homme d’affaires franco-israélien Patrick Drahi, propriétaire des sociétés Numéricable et SFR, qui confirme être en mesure d'investir la somme de 14 millions d'euros pour sauver le journal.

En mai de la même année, Patrick Drahi verse 4 millions d'euros sous forme de prêt afin, selon un article paru dans Libération, « de laisser le journal en vie le temps de se mettre d’accord sur le montant de sa part dans le reste de la recapitalisation[50] ».

Le 2 juillet, Laurent Joffrin est officiellement renommé directeur de la rédaction, cette fois à 52,8 % des voix. Il est accompagné pour le volet numérique de sa mission par un « numéro un bis »[51], Johan Hufnagel, cofondateur et rédacteur en chef de Slate, qui fut également rédacteur en chef du site web de 20 Minutes et rédacteur en chef adjoint de celui de Libération[52].

Le 31 juillet, l'augmentation de capital de 18 millions d'euros entérinant le sauvetage du journal est signée : celui-ci est contrôlé à 50/50 par Bruno Ledoux et Patrick Drahi qui a sollicité Marc Laufer[53] pour représenter ses intérêts au travers d'une holding commune créée à cet effet : la SAS Presse Media Participation Holding (PMP Holding), actionnaire à hauteur de 85 % de la SAS Presse Media Participation (PMP) dont Bruno Ledoux est président du conseil de surveillance et Pierre Fraidenraich le directeur général[54], et qui est elle-même propriétaire de près de 100 % de parts de la SARL Libération[55]. Les autres 15 % sont détenus par un ensemble d'actionnaires dont Business & Décision représentée par Patrick Bensabat, Michael Benabou (fondateur de la société Vente-Privee.com), la famille Gerbi (fondateur du groupe Gérard Darel), Franck Papazian (Mediaschool Group) et la société Dinojo.

Le 1er août, la clause de cession est ouverte. En septembre, Laurent Joffrin, en accord avec les actionnaires, annonce vouloir supprimer 93 emplois dans la rédaction du journal afin de renouer avec les bénéfices dès la fin 2015[56]. Parmi les départs qui suivront cette annonce, une équipe emmenée par les Garriberts (Raphaël Garrigos et Isabelle Roberts, chroniqueurs télé du quotidien) lancera un nouveau média en ligne : Les Jours[57].

Juin 2015 : une nouvelle formule « web first »

Débat le 15 mars 2014, salle du hublot.

« Libération était un quotidien qui publiait une version numérique. Libération sera un site qui publie un quotidien », annonce Laurent Joffrin[58]. Le , Libé met en place une nouvelle maquette avec de nouvelles rubriques et une mise en forme différente : « Il faut que ça fasse très boîte à outils avec des angles. On injecte de l’internet dans le journal[59] », déclare Johan Hufnagel à l'AFP. Ceci accompagne une évolution de l'effectif, ramené à 180 personnes, dont 130 journalistes, mais avec de nouvelles recrues rejoignant la rédaction[60].

Le journal souhaite privilégier les supports numériques : « En se levant, le premier réflexe du lecteur pour consulter les infos, c’est le mobile[58] », déclare encore Hufnagel. « La rédaction a été réorganisée selon le principe du « web first », en sept pôles de traitement de l’information responsables chacun de leur production journalistique sur tous les supports, « Pouvoirs et Contre-pouvoirs », « Planète », « Futurs », « Idées », « Culture », « Styles de vibe », et une équipe dédiée aux contenus numériques. Les articles du journal papier et ceux des sites sont réalisés par la même équipe » précise Laurent Joffrin dans une tribune du 29 mai 2015[61].

Décembre 2015 : départ de la rue Béranger

Libération déménage de l'ancien immeuble du 11 rue Béranger dans le 3e arrondissement de Paris pour emménager au côté d'autres journaux d’Altice Media Group dans l'immeuble du 23 rue de Châteaudun dans le 9e arrondissement de Paris. Il rejoint notamment la rédaction de L'Express et celle de L'Étudiant.

Octobre 2017 : Installation dans le XVe arrondissement

Nouveau déménagement en peu de temps, installation de Libération au 2, rue du Général Alain de Boissieu dans le 15e arrondissement de Paris. La rédaction du journal s'installe au sein de l'Altice Campus (SFR Presse). Johan Hufnagel quitte la rédaction et Paul Quinio, quitte celle de L'OBS pour le remplacer. Clement Delpirou devient co-gérant avec Laurent Joffrin fin 2017.

La direction de Libération met en place une stratégie de conquête d'abonnés numériques avec notamment la création de nouvelles newsletters[62] : Chez Pol (avec 3 anciens du Lab d'Europe 1), Tu mitonnes de Jacky Durand (reporter food). Liberation lance également une appli de jeux[63] comme le New York Times.

Ligne éditoriale et lectorat

De ses débuts situés à l'extrême gauche, Libération a gardé une étiquette de journal de gauche. Néanmoins, dès 1978, Serge July décrit le quotidien comme « libéral-libertaire »[64]. Par la suite, le journal assume une ligne éditoriale de centre gauche ou de gauche sociale-démocrate. Dans les années 1980, qui constituent l'âge d'or du journal, le quotidien est déjà beaucoup plus modéré, et Alain Brillon, soulignant l'infléchissement de la ligne éditoriale, avance qu'une partie des lecteurs « votaient pour Raymond Barre »[65].

Noam Chomsky affirme, citant une étude réalisée par un chercheur néerlandais, que Libération, dans les années Reagan, « le pire » des journaux européens « dans son adhésion à la propagande du gouvernement américain », allant même « au-delà des pires journaux des États-Unis »[66].

Pour Acrimed, une association de critique des médias, la présence de François Hollande au pouvoir est révélateur de l'évolution du journal et montre « un quart de siècle de progressisme affiché qui, de renonciation en reniement, s’est souvent traduit, sur le papier, par maints louvoiements éditoriaux ». Le journal est ainsi décrit comme le « quotidien de Rothschild »[67], manière de dire que l'aspect financier impose ses droits jusqu'à perturber la vision d'une ligne éditoriale[65]. Ainsi, pour certains de ses anciens rédacteurs comme Pierre Marcelle, les différents renoncements de Libération ont eu pour conséquence que le journal « a perdu son identité, c'est devenu un journal comme les autres »[65], pour Philippe Gavi, ancien fondateur de Libération, un titre « frappé par la banalisation »[68]. Ces errances ou cette absence de ligne éditoriale bien définie ont parfois été critiquées par une partie des journalistes qui en 2012 dénonce des « Unes racoleuses qui défigurent » le journal[69].

Si le quotidien est « très polarisé » à gauche de l'échiquier politique, son lectorat appartient, selon une étude publiée en 2012, à des catégories bien plus aisées que celui de journaux comme Le Monde ou Le Figaro[70].

Organisation

Le siège social du journal se situe au 23 rue de Châteaudun, dans le 9e arrondissement de Paris.

Depuis le milieu des années 1990, les fonctions de PDG et de directeur de la rédaction sont clairement disjointes. Le PDG fixe les orientations stratégiques (nouvelles formules, suppléments, etc.) tandis que le directeur de rédaction est chargé des choix éditoriaux.

Les statuts du journal prévoient que le PDG propose à la rédaction un directeur que celle-ci est libre d'accepter ou non.

Capital

Au 1er août 2014, le journal Libération (SARL Libération) est détenu à hauteur de près de 100 % par la société SAS Presse Media Participation (PMP).

PMP est détenue à hauteur de 85 % par la société SAS Presse Media Participation Holding (PMP Holding).

PMP Holding est détenue à hauteur de :

  • 50 % par la société BLHM (Bruno Ledoux Holding Media) représentée par Bruno Ledoux.
  • 50 % par la société Holco B représentée par Marc Laufer (représentant les intérêts de Patrick Drahi).

Bruno Ledoux est président de PMP.

Les autres actionnaires de PMP (15 %) sont dans l'ordre des montants d'investissement :

  • La société Business & décision représentée par Patrick Bensabat (spécialisée dans les solutions et développements informatiques).
  • Michael Benabou (co-fondateur de la société Vente-privee.com).
  • La famille Gerbi (fondateur de la société Gérard Darel).
  • La société Mediaschool Group représentée par Franck Papazian (école de journalisme).
  • La société Dinojo.

La SCPL (Société civile des personnels de Libération) veille sur la liberté et l'indépendance du journal. Les seize membres de cette instance sont élus pour deux ans par l'ensemble des salariés. Ils représentent les trois collèges : rédaction, fabricants et administratifs et commerciaux.

En 2010, Libération est le troisième quotidien français qui reçoit le plus de subventions de l'État avec quatorze millions d'euros et, en 2012, avec 6,3 millions d'euros d'aides directes[71] et plus de dix millions d'aide totale[25].

En 2010 et 2011, le quotidien sort deux résultats d’exploitation positifs de plus de 2,5 millions d'euros – réalisant par là une des meilleures performances de la presse écrite – et reçoit le Grand Prix des Médias 2012[72].

Fin 2012, Libération n'est plus endetté qu'à hauteur de 6,6 millions d'euros (passif de sauvegarde) et prévoit un résultat d'exploitation en baisse mais positif à hauteur d’environ un million.

Fin 2013, le quotidien prévoit une perte nette de 1,3 million d'euros, le chiffre d'affaires étant de 58 millions. Pressée par les actionnaires, la direction envisage de réviser les accords sociaux des employés. Édouard de Rothschild et les héritiers de l'éditeur italien Carlo Carraciolo annoncent vouloir se désengager[73].

En 2014, Bruno Ledoux annonce vouloir poursuivre l'activité en redéveloppant le journal autour d'un nouveau projet et d'un nouvel actionnariat alors que Patrick Drahi arrive au capital. Cette année, le journal subit de nouveau une perte en augmentation, à 9 millions d'euros et le chiffre d'affaires chute à 40 millions. Une grande partie de cette perte est néanmoins due au coût exceptionnel d'un plan de départ de 90 salariés, environ un quart de l'effectif du journal[74].

Financement public

En 2016, le site data.gouv.fr du ministère de la Culture publie que le journal reçoit 4 887 544 € de subventions directes de la part de l'État[75].

Diffusion

La diffusion payée moyenne en France de Libération, selon les chiffres publiés par l'ACPM (à partir de 2007)[76],[77] :

Année Diffusion France payée (moyenne quotidienne) Évolution annuelle
1999 169 427 -
2000 169 011 en diminution - 0,2 %
2001 174 310 en augmentation + 4,3 %
2002 164 286 en diminution - 5,8 %
2003 158 115 en diminution - 3,7 %
2004 146 109 en diminution - 7,6 %
2005 142 557 en diminution - 2,4 %
2006 133 270 en diminution - 6,5 %
2007 132 356 en diminution - 0,7 %
2008 123 317 en diminution - 6,8 %
2009 111 584 en diminution - 4,1 %
2010 113 108 en augmentation + 1,4 %
2011 119 205 en augmentation + 5,4 %
2012 119 418 en augmentation + 0,2 %
2013 101 616 en diminution - 14,9 %
2014 93 781 en diminution - 7,7 %
2015 88 395 en diminution - 5,7 %
2016 73 331 en diminution - 20,5 %
2017 75 275 en augmentation + 2,7 %
2018 67 238  −10,68 %

En moyenne en 2015 :

  • environ 88 000 exemplaires papier par jour et 27 000 abonnés papier[74],
  • environ 4 millions de visiteurs uniques en ligne jour[78],
  • environ 10 000 abonnés numériques[74].

Comme pour la plupart des autres quotidiens nationaux français, la diffusion payée a fortement baissé depuis 2001. La croissance amorcée en 2011 ne semble pas se confirmer depuis 2013 : les chiffres semestriels de 2013 montrant une baisse de 11 % à 19 % par rapport à 2011 et 2012[79]. Pour les neuf premiers mois de l'année 2013, le recul moyen des ventes au numéro est de 29,53 %[80].

Au premier semestre 2014, le titre a une diffusion moyenne de 93 731 exemplaires[81]. La baisse des ventes se poursuit en 2015 notamment pour les ventes en kiosque (-26 % en septembre 2015)[82].

2017 a été une année positive avec un retour à la croissance de la diffusion[réf. nécessaire]. Cependant, dès l'année suivante, les ventes chutent à nouveau de 10,6%.

À partir de 2018, la stratégie de diffusion du journal a évolué avec le choix de mettre l'accent sur les abonnements numériques. Dans un communiqué, la direction de Libération annonce plus de 1 000 nouveaux abonnés par mois[83].

Quelques journalistes de Libération, passés ou présents

Société des lecteurs de Libération (SLL)

Fin septembre 2006, alors que le journal est menacé d'un dépôt de bilan, des salariés du journal créent la Société des lecteurs de Libération (SLL)[86], afin « de resserrer les liens entre le journal et ses lecteurs [et] d’assurer l’indépendance éditoriale de Libération » dans un « univers médiatique contrôlé par quelques riches familles et groupes industriels ». Un bureau provisoire, constitué de trois salariés (Olivier Costemalle, responsable du service médias à Libération ; Nicolas Cori, journaliste au service économie ; et Martine Peigner, responsable de la promotion), gère les premiers pas de la SLL avec l'aide, notamment, de Karl Laske (journaliste au service Société), Catherine Cordonnier (responsable du CE) et Catherine Coroller (journaliste au service Société).

Selon Olivier Costemalle, « différentes sensibilités [représentatives de la rédaction] cohabitent au sein du bureau actuel. La SLL n’est pas impliquée dans les querelles qui divisent les salariés (et qui ont tendance à s’estomper, puisque le désaccord majeur portait sur la cogérance, qui est maintenant terminée). »[87].

À la fin de novembre 2006, la SLL revendique plus de 4 000 adhérents et 170 000 euros récoltés. Au début de décembre 2006, deux personnalités qui partagent les valeurs de Libération mais n'en sont pas salariés, Zina Rouabah et William Bourdon, deviennent coprésidents de la SLL. Ils ont notamment pour mission d’organiser une assemblée générale et de procéder à l’élection de nouveaux responsables au conseil d’administration et au bureau. Cette assemblée générale se tient en avril 2007, confirme Rouabah et Bourdon dans leur fonction, et élit un conseil d'administration qui compte désormais 16 membres. L'association édite un journal dont le 1er numéro[88] sort en août 2007 et le second numéro[89]en juin 2008, anime un site web[86] et organise des rencontres dans toute la France associant des lecteurs aux journalistes. En 2008, si les liens avec la direction du journal se sont largement distendues devant la faible coopération ceux avec la Société Civile des Personnels de Libération (SCPL) ont été réaffirmés notamment par la voix de son président, Christophe Ayad lors de la seconde AG de l'association le 21 juin 2008.

Principales rubriques

Les principales rubriques de l'ancienne formule du journal avaient pour nom « Rebonds », « Grand angle », « Portrait »… – intégrées dans le journal – et « Livres », « Libération été »…, en supplément.

Éditions

Le P'tit Libé

Le P'tit Libé est un site internet d'actualité destiné aux enfants de 7 à 12 ans. Chaque vendredi, un sujet traité dans les médias « de grands » y est décrypté en profondeur[93].

Histoire

Le site a été imaginé par les journalistes Cécile Bourgneuf[94], Sophie Gindensperger et Elsa Maudet et la graphiste Emilie Coquard[95]. L'objectif : expliquer une fois par mois aux plus jeunes un sujet qui fait les gros titres. Le premier numéro, consacré à la crise des migrants, est paru en octobre 2015[96]. Au lendemain des attentats du 13 Novembre, un numéro spécial[97] a été publié afin d'expliquer l'événement. Etant donné le retentissement mondial de ces attaques, ce dossier a été traduit en anglais[98]. Durant la campagne électorale pour l'élection présidentielle et les élections législatives de 2017, le site a expérimenté un format hebdomadaire avec son «P'tit carnet de bord des élections»[99].

La quasi-totalité des numéros du P'tit Libé d'octobre 2015 à septembre 2017 a été publiée en version imprimée dans le quotidien Libération.

Après deux ans de publication mensuelle, le P'tit Libé est devenu hebdomadaire le 29 septembre 2017[100]. Initialement gratuit, il est depuis consultable sur abonnement. Il a disparu de la version papier du quotidien Libération.

À l'été 2017 et l'été 2018, un hors-série papier appelé « Le petit journal des grandes vacances » a été vendu en kiosques[101].

Contenu

Les numéros traitent de politique, d'actualité internationale, de sujets de société, de culture et de sport. Un seul sujet est abordé chaque semaine. Il est choisi en fonction des thèmes couverts par les médias généralistes à ce moment-là.

Tous les dossiers (sauf numéros exceptionnels) sont construits de la même façon, en sept parties. Ils s'ouvrent sur un témoignage, qui permet d'incarner le sujet, puis abordent l'actualité et la raison pour laquelle le sujet est traité. Trois parties viennent ensuite apporter des informations complémentaires qui doivent permettre de mieux comprendre le sujet. Un quiz interactif (plus rarement un memory) permet ensuite de vérifier ses connaissances. Enfin, le «coin lecture» recense des conseils de livres pour enfants liés au thème du numéro.

Certains numéros, considérés comme sensibles (attentats, guerre en Syrie, pédophilie...), sont relus par des pédopsychiatres et/ou psychologues de l'enfance.

Le P'tit Libé est illustré par de nombreux dessins, qui mettent en scène le bonhomme P'tit Libé. Il enfile les costumes d'agricultrice, de cosmonaute, de femme politique ou de joueur de foot selon les numéros, parfois dans des saynètes humoristiques.

Une version PDF est proposée en téléchargement avec chaque numéro, pour permettre la lecture sur papier. Depuis le n°76, ce PDF est présenté sous forme de petit journal à feuilleter.

Critiques et polémiques

Défense de la pédophilie

Anne-Claude Ambroise-Rendu, historienne spécialiste de la pédophilie et de l'histoire des médias, a démontré que le journal a fait la promotion de la pédophilie. À la fin des années 1970, de nombreux articles publiés dans Libération présentent la pédophilie sous un jour positif : publication d'une lettre de Jacques Dugué appelant le beau-père à faire l'amour avec le fils de 11 ans dans le lit familial, de petites annonces demandant des mineurs de 12 à 18 ans, d'un article annonçant la création du Front de libération des pédophiles (mai 1977) ainsi d'un dessin pédopornographique du groupe Bazooka présentant une jeune fille faisant une fellation à un adulte dans les pages « Taules » en 1979[102].

Libération a reconnu les faits dans un article paru en 2001[103], où il admet que « Libération de cette époque n'est rien d'autre que l'écho particulier du vertige commun », un « laboratoire. Accoucheur d'espoirs, de rêves, de combats insensés. Et de monstres ».

  • En mai 1977, Libération publie un article faisant explicitement l'apologie de la pédophilie. « Naissance du "front de libération des pédophiles » est un « véritable acte de foi en faveur des pédophiles, qui constituaient une partie des lecteurs de Libération ». L'article est à nouveau publié le 1er mars 1979.
  • Pendant dix-neuf mois, Libération va publier des articles, dessins et photographies à caractère pédophile (entre autres dans l'édition du 5 novembre 1978). Le caractère choquant de ces publications entraînera des poursuites judiciaires.

Cependant, le 1er mars 1979, Libération publie « Les outrages de Libération », article qui relate ses démêlés avec la justice française. Une justice sclérosée et « bourgeoise », qui s'attaque injustement à un journal « novateur ». Pour l'occasion, Libération republie une grande partie des articles et autres dessins qui ont défrayé la chronique.

En 1981, Libération publie un témoignage, « câlins enfantins », dans son édition du 20 juin. Un homme rapporte ses relations pédophiles avec une enfant, sur une durée de près de trois ans.

En 1982, Libération persiste et signe le 20 octobre. Hocquenghem écrit ceci : « La pédophilie n’a jamais été en tant que telle un délit dans le code pénal » ; « la pédophilie ne serait donc pas répréhensible ? ».

En 2001, le journaliste Sorj Chalandon revient sur cette période dans les colonnes du quotidien, pour y voir les errements d'un temps révolu : il estime que Libération a surtout été, dans les années 1970, pris dans le « vertige commun » de son époque, où les journalistes croyaient avoir pour tâche d'abattre ce qui semblait relever de l'ordre moral, aboutissant à faire l'apologie de comportements criminels[104].

Affaire Mehdi Meklat

En février 2017, alors que Mehdi Meklat est au cœur d'une polémique sur les réseaux sociaux, puis dans la presse[105], plusieurs personnalités et journalistes, notamment Jack Dion de Marianne, accusent Libération de prendre la défense du blogueur du Bondy Blog, dont il est partenaire[106]. Celui-ci dénonce une « inversion des rôles et des responsabilités », qui rejette la faute sur les médias ayant dévoilé le racisme de Mehdi Meklat pour oublier ceux qui à l'instar de Libération « en ont fait leur chouchou »[107]. Hugues Serraf, trouve lui « insupportable d'être assigné à cette fameuse fachosphère par le raisonnement crapoteux élaboré dans la panique par une équipe de pompiers pyromanes, qui transforme un appel au meurtre en naïveté adolescente »[108]. Par la suite, il estime dans un nouvel éditorial qu'un autre journaliste du quotidien, Philippe Douroux, et un contributeur extérieur que Dion croit appartenir à Libération, Eric Loret, continuent de défendre le journaliste du Bondy Blog[109].

Alain Finkielkraut, dont certains tweets de Meklat disaient qu'il fallait lui « casser les jambes » ce « fils de pute », juge que Libération et d'autres titres de presse étaient trop en accord avec Mehdi Meklat quand celui-ci affirmait que « la stigmatisation du voile n'est rien d'autre que du racisme et la perpétuation du colonialisme » pour dénoncer l'autre face du blogueur[110].

2017 : boycott de la soirée électorale de Marine Le Pen

Le 7 mai 2017, Libération, mais aussi Les Inrocks et Le Monde prennent la décision de boycotter la soirée électorale de Marine Le Pen pour protester contre le fait qu'une dizaine de médias y aient été interdits[111].

Révélations concernant la « Ligue du LOL »

Le vendredi , dans la soirée, le service Checknews de Libération révèle que de plusieurs personnalités de la sphère journalistique parisienne, à partir de 2009, se sont livrées à un harcèlement de militantes, de journalistes féministes (aussi bien femmes que hommes) au sein d'un groupe Facebook autoproclamé « Ligue du LOL »[112],[113].

Deux journalistes de Libération, Vincent Glad et Alexandre Hervaud, sont alors mis en cause. Le 11 février, le directeur de publication Laurent Joffrin annonce leur mise à pied à titre conservatoire.

Le lundi 4 mars 2019, Laurent Joffrin confirme lors d'un comité de rédaction le licenciement des deux journalistes[114].

Forum au Gabon pour redorer l'image d'Ali Bongo

La Lettre A, quotidien spécialisé dans les médias, révèle en mars 2019 qu'un forum au Gabon a été financé principalement par un service de la présidence gabonaise. Le projet de forum, visait, selon Laurent Mauduit, à associer Libération à un plan de communication d’Ali Bongo, « pour redorer son blason ». En dépit d'un premier refus de la Société des personnels, celle-ci sous la pression de la direction du journal finit par s'incliner. Le quotidien aurait reçu 450 000 euros pour sa prestation, tandis que ses actionnaires auraient empoché trois millions d’euros[115]. L'enquête diligentée en interne révèle que 450 000 euros de commissions auraient été versés à « un intermédiaire »[116]. Pierre Fraidenraich a présenté sa démission du groupe Altice après ces révélations. Lui et le directeur de la rédaction Laurent Joffrin avaient été récemment entendus comme témoins dans une enquête ouverte par le Parquet national financier concernant cet événement[117],[118]. Lors de la conférence qui suit la révélation de cette affaire, Laurent Joffrin concède devant une partie de la rédaction avoir été au courant d’un « important complément d’argent » versé à Libération, en violation, selon Robin Andraca, « des engagements pris par la direction auprès des représentants des salariés en 2015. »[119]

Le lundi 1er avril, une motion de défiance votée à une large majorité de 76,8 % des suffrages exprimés (72,8 % des journalistes ayant participé au vote) appelle à plus de transparence et à ce que les salariés du journal soient désormais représentés par un administrateur salarié disposant d'un droit de vote dans les instances du groupe qui décident de la gestion et de l’avenir du journal. La démission du directeur Laurent Joffrin n'est cependant pas demandée[120].

Résultats financiers

En 2017 Libération a réalisé un chiffre d'affaires de 36 024 200 € avec une perte de 3 317 700 €. L'effectif (donnée 2016) était de 184 collaborateurs[121].

Références

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  2. « Libération » Paul Quinio officiellement nommé directeur délégué de la rédaction, CB News, 31 janvier 2018.
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  8. Soit l'équivalent d'environ 0,70 € en valeur de 2015.
  9. Jacques Guigou, Jacques Wajnsztejn, Violences et globalisation : Anthologie et textes inédits de Temps Critiques, Editions L'Harmattan, , p. 128.
  10. "Libé", 40 balais et quelques casseroles - Bruno Deniel-Laurent, Marianne, 27 octobre 2013.
  11. Benoît Habert, Pierre Fiala, « La langue de bois en éclat : les défigements dans les titres de presse quotidienne française », Mots, no 21,‎ , p. 84.
  12. « Numéro zéro zéro de Libération du 12 mai 1981 ».
  13. François Wenz-Dumas, « Claude Alphandéry. Le banquier solidaire », sur liberation.fr, .
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  19. Patrick Éveno, Le journal Le Monde : une histoire d'indépendance, Odile Jacob, (lire en ligne), p. 98.
  20. « Libération, quotidien en difficulté depuis 2001 », Le Monde, 14 juin 2006.
  21. « Libération dispose d’une marge de manœuvre étroite pour se redresser », Le Monde, 14 octobre 2003.
  22. La une contre Le Pen. Ce qui est concrétisé par la une marquant la défaite. Mais le journal n'aime pas Chirac, comme on peut le voir à travers les unes sur les législatives et les régionales.
  23. « Libération ? Un cas d’école pour la presse française », L'Humanité, 26 mai 2006.
  24. « Les raisons d'un divorce », Le Figaro, 14 juin 2006.
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  26. Depuis trente-trois ans, Serge July, cofondateur de «Libération»…, Libération, 14 juin 2006.
  27. Serge July, « Pourquoi je quitte “Libération” », Libération, 30 juin 2006 (article en ligne).
  28. « Une complainte pour Libé », Le Monde, 4 juillet 2006.
  29. « Libération n'a pas besoin de requiem », Le Monde, 6 juillet 2006.
  30. Quatre figures historiques de Libération sur le départ - Le Monde, 8 septembre 2006
  31. Une page difficile dans l'histoire de “Libération” » - Libération, 14 septembre 2006.
  32. Libération lance un appel aux actionnaires et aux lecteurs - Le Nouvel Observateur, 15 septembre 2006.
  33. Laurent Joffrin, candidat à « Libération », Olivier Costemalle et Gérard Thomas, Libération, 14 novembre 2006.
  34. Laurent Joffrin quitte l'Obs pour Libé - Le Nouvel Observateur, 13 novembre 2006.
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  36. 2011, l’échappée belle de « Libération » - Nicolas Demorand, Libération, 2 février 2012.
  37. Nicolas Demorand va prendre la co-direction de Libération - Le Nouvel Observateur, 25 janvier 2011.
  38. Emmanuel Berretta, « "Charlie Hebdo" revient dès demain dans "Libération" » sur lepoint.fr, 2 novembre 2011.
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Annexes

Bibliographie

Ouvrages :

Monographie :

  • Philippe Artières, Miettes. Éléments pour une histoire infra-ordinaire de l'année 1980[a], éd. Verticales, 2016 - extraits des petites annonces parues dans le supplément « Sandwich » du journal Libération de 1979 à 1981.
  1. « Petites annonces et grande Histoire : les miettes de “Sandwich” à savourer », article du magazine Télérama du 6 avril 2016.

Article :

Articles connexes

Liens externes

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