Kim Thúy

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Kim Thúy
Kim Thúy en novembre 2019.
Biographie
Naissance
Nationalité
Formation
Activités
Enfant
2
Autres informations
Distinction
finaliste à l’obtention du prix Nobel alternatif de littérature (2018)
Œuvres principales

Kim Thúy, née Kim Thúy Ly Thanh le à Saïgon, est une écrivaine québécoise d'origine vietnamienne. Elle vit à Longueuil et elle est mère de deux enfants. Elle a reçu plusieurs prix, dont le Prix littéraire du Gouverneur général 2010, et a été l’une des quatre finalistes en 2018 du Nouveau prix académique de littérature (surnommé « Nobel alternatif »). Ses livres, dont les ventes montent à plus de 765 000 copies partout dans le monde, sont traduits en 29 langues et 40 pays et territoires.

Jeunesse[modifier | modifier le code]

Née au Vietnam en 1968, Kim Thúy est issue d'une famille de lettrés, avec un père philosophe et un grand-père maternel préfet. En 1978, à l'âge de 10 ans Kim Thúy fuit son Viêtnam natal avec ses parents et ses deux frères, comme boat-people dans la cale d'un bateau. La famille rejoint d'abord un camp de réfugiés en Malaisie, puis arrive au Québec à Granby, dans la région de la Montérégie, sans encore parler français.

Kim Thúy réalise un double cursus universitaire à l'Université de Montréal. En 1990, elle obtient un diplôme en linguistique et traduction, puis un second en droit en 1993[1].

Carrières précédentes[modifier | modifier le code]

Kim Thúy est avocate, elle est reçue au Barreau du Québec en 1995. Elle exerce de 1995 à 1999, dont trois ans à Saïgon[2]. Elle travaille également comme traductrice et interprète[3]. En 2002, elle débute une nouvelle carrière, dans la restauration. Elle tient un restaurant de 2002 à 2007[4], le Ru de Nam[5], situé dans le quartier la Petite-Bourgogne à Montréal[6].

Carrière littéraire[modifier | modifier le code]

En 2009, son premier roman Ru, inspiré de son propre parcours de réfugiée vietnamienne, est édité aux Éditions Libre expression[7]. Le livre devient rapidement un best-seller au Québec et en France. Pour ce livre l'écrivaine est lauréate de nombreux prix, tels le prix du Gouverneur général 2010, le grand prix RTL-Lire 2010 au Salon du livre de Paris ou le Prix du grand public au Salon du livre de Montréal[8].

En septembre 2011, Kim Thúy cosigne avec Pascal Janovjak, auteur franco-suisse établi en Palestine et rencontré à Monaco, l'ouvrage À toi, un recueil de correspondances et de récits croisés entre les deux enfants de l'exil, adeptes du nomadisme[1].

Avec le roman mãn[9] publié en 2013, Kim Thúy poursuit l’exploration de sa double identité et sa relation à la cuisine. Mãn a trois mères, une adolescente qui l’a fait naître et l’a déposée dans le potager d’un temple bouddhiste sur le bord d’un des bras du Mékong, une religieuse qui l’y a recueillie et nourrie avant de la confier à une autre femme, Maman, enseignante et espionne. Pour sa sécurité, Maman la confie à un restaurateur vietnamien vivant à Montréal qui devient son époux. Dans ce nouveau monde, Mãn développe son talent naturel pour la cuisine, un art par lequel elle apprendra non seulement à nourrir le corps mais aussi à y distiller au fil des plats souvenirs, émotions et sensualité.

En 2016, l'écrivaine s'attache au quotidien de Vi, la plus jeune sœur d'une famille de trois grands frères[10]. Dans ce nouveau roman d'apprentissage entre Saïgon et Montréal, de Suzhou à Boston, Kim Thúy questionne une nouvelle fois le déracinement et la construction personnelle loin des prédispositions et de la culture d'origine[11],[12].

En 2017, Kim Thúy édite l'ouvrage culinaire Le Secret des Vietnamiennes aux Éditions Trécarré, un livre de recettes dédié aux recettes traditionnelles et secrets de préparation transmis entre les femmes d’une famille vietnamienne, d’une génération à l'autre[13].

En 2019, les Éditions de la Bagnole publient le premier album illustré de Kim Thúy, Le Poisson et l’oiseau. Le livre prend la forme d’un poème qui rend hommage à la beauté et à la différence et est magistralement mis en images par Rogé.

Son dernier roman, Em, est publié par les Éditions Libre expression en novembre 2020. Em, qui signifie en vietnamien «petit frère», «petite sœur» ou encore «bien-aimée», explore les façons dont les humains traumatisés par la guerre et l’exil sont poussés à rechercher l’amour et le cercle familial lorsque leur passé les rattrape. À travers les destins liés d’une famille de personnages, le roman évoque autant l’Opération Babylift, qui a permis l’évacuation de Saïgon de milliers d’orphelins biraciaux en avril 1975, que l’industrie du vernis à ongles et des salons de manucure, en passant par les plantations de caoutchouc dans l’Indochine d’antan. Il est le roman le plus emprunté de la Grande Bibliothèque en 2021[14].

Carrière télévisuelle[modifier | modifier le code]

En 2016, Kim Thúy anime la websérie La Fabrique de Kim[15], diffusée sur la plateforme de La Fabrique culturelle, où elle rencontre des organismes qui utilisent l'art pour favoriser l'épanouissement.

Le , elle lance l'émission La table de Kim à ICI ARTV, dans laquelle elle accueille, en toute amitié, des gens de tous horizons afin de partager un repas et de discuter de sujets divers[16].

Adaptation au cinéma[modifier | modifier le code]

Le , son ouvrage Ru est adapté au cinéma sous le même titre, Ru, réalisé par Charles-Olivier Michaud (en)[17].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Sauf mention contraire, les œuvres de Kim Thúy sont publiées en France aux Éditions Liana Levi et au Québec aux Éditions Libre expression.

Éditions françaises[modifier | modifier le code]

Éditions bilingues[modifier | modifier le code]

  • (de + fr) trad. Brigitte Große, Hitomi, dans Pareil, mais différent. Genauso, nur anders. Récits francocanadiens – Frankokanadische Erzählungen dtv, Munich 2020, p. 196-207 (première édition : (sv) Hitomi. Novellix, Stockholm 2017)

Prix et distinctions[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « Les nombreuses vies de Kim Thuy », Le Nouvelliste,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. Céline Gobert, « «L’avocate en moi est toujours vivante! » - Kim Thuy », sur Droit-inc, (consulté le )
  3. « Hommage à Kim Tùy », sur [[Faculté des arts et des sciences de l'Université de Montréal]], (consulté le )
  4. L'équipe Exquis, « Invitée : Kim Thúy : Transmettre la beauté par la cuisine et les mots », sur Exquis, (consulté le )
  5. Radio-Canada, « La passion contagieuse de Kim Thúy », sur Radio-Canada, (consulté le )
  6. Philippe Mollé, « Ru de Nam, le petit Saïgon des antiquaires », sur Le Devoir, (consulté le )
  7. Jérôme Garcin, « De Saïgon à Montréal : Guerre et Paix », Le Nouvel Observateur,‎ (lire en ligne)
  8. « Kim Thúy : auteure | Libre Expression », sur www.editions-libreexpression.com (consulté le )
  9. « Livre mãn | Stanké », sur www.editions-stanke.com (consulté le )
  10. Josée Lapointe, « Kim Thúy : d'ombre et de lumière », La Presse,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  11. Francoise Dargent, « Itinéraire d'une fille minuscule », Le figaro,‎ , p. 5 (lire en ligne)
  12. « Il est comment le nouveau Kim Thuy ? », Elle,‎ , p. 58.
  13. Rodger Brulotte, « Le secret des Vietnamiennes par l’auteure, Kim Thúy », Le Journal de Montréal,‎ (lire en ligne, consulté le )
  14. Radio-Canada, « Em de Kim Thuy a été le roman le plus emprunté à la Grande Bibliothèque en 2021 », sur Radio-Canada, (consulté le )
  15. « La Fabrique de Kim », sur La Fabrique culturelle (consulté le )
  16. Marie-Josée R. Roy, « ICI ARTV : La table d’amitié de Kim Thúy », Le Journal de Montréal (consulté le ).
  17. « Ru, de Kim Thúy : du succès littéraire au grand écran », sur ICI Radio-Canada Première (consulté le ).
  18. « Dix-sept ambassadeurs culturels honorés pour souligner les 25 ans du Conseil des arts et des lettres du Québec », sur www.calq.gouv.qc.ca, (consulté le )
  19. « Prix Ulrick-Chérubin », sur www.quebec.ca (consulté le )
  20. Radio-Canada, « Kim Thúy dans les six finalistes pour l’International Dublin Literary Award », sur Radio-Canada, (consulté le )

Annexes[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]