Kedah

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Kedah Darul Aman
قدح دارالأمان
Blason de Kedah Darul Aman
Héraldique
Drapeau de Kedah Darul Aman
Drapeau
Kedah
Administration
Pays Drapeau de la Malaisie Malaisie
Statut État
Capitale Alor Setar
Capitale royale Anak Bukit
Sultan Mahmud Sallehuddin
Premier ministre Muhammad Sanusi Md Nor
Démographie
Population 2 071 900 hab. (2015)
Densité 220 hab./km2
Géographie
Coordonnées 6° 07′ 42″ nord, 100° 21′ 46″ est
Superficie 942 600 ha = 9 426 km2
Divers
Devise Darul Aman (Demeure de paix)
Hymne Allah Selamatkan Sultan Mahkota

Le Kedah (en jawi : قدح) est un État de la Malaisie, d'une superficie de 9 426 km2, peuplé de 2 071 900 habitants, dont la capitale est Alor Setar.

Géographie[modifier | modifier le code]

Situation[modifier | modifier le code]

Situé au nord-ouest du pays, le Kedah possède une façade maritime sur le détroit de Malacca à l'ouest et est frontalier de la Thaïlande au nord et à l'est. Il est limitrophe du Perlis au nord-ouest, du Perak au sud et du Penang au sud-ouest.

Histoire[modifier | modifier le code]

Selon une chronique malaise, la Hikayat Merong Mahawangsa, Kedah aurait été fondé par un prince hindouiste.

On a trouvé dans la vallée de Bujang des vestiges hindou-bouddhiques qui ont été datés du IVe ou Ve siècle apr. J.-C.

Le nom de Kedah est attesté dès le XIVe siècle apr. J.-C. Le Nagarakertagama, un poème épique écrit en 1365 dans le royaume javanais de Majapahit, mentionne, parmi les quelque cent "contrées tributaires" du royaume, Keda et Lengkasuka. Une tradition malaise dit que le royaume de Langkasuka se trouvait à Kedah.

En réalité, le territoire contrôlé par Majapahit ne s'étendait que sur une partie de l'est et du centre de Java. Les "contrées tributaires" étaient en fait des comptoirs formant un réseau commercial dont Majapahit était le centre. Majapahit y envoyait des dignitaires dont le rôle était de s'assurer que ces comptoirs ne s'adonnaient pas à un commerce privé qui échapperait au royaume.

En 1620, Kedah est conquise par le sultan Iskandar Muda d'Aceh dans le nord de Sumatra (règne 1607-36), en même temps que Pahang.

En 1622, la princesse Ungu monte sur le trône du royaume de Patani. Elle s'arrange pour remarier sa fille, que sa tante, la reine précédente, avait mariée au prince siamois Okya Decho, au sultan de Johor. Okya Decho, furieux, obtient de son suzerain, le roi d'Ayutthaya, la permission de mener des troupes siamoises pour attaquer Patani. Ungu obtient le soutien de Pahang et Johor. L'attaque siamoise échoue.

Ungu mènera une politique anti-siamoise et refusera par exemple de se faire appeler par son titre siamois de phra chao ("princesse"). Lorsque le prince Prasart Thong prend le pouvoir à Ayutthaya et se fait couronner roi en 1630, Ungu refuse de lui payer tribut. En 1633, Ayutthaya recrute des troupes pour soumettre Patani. Le roi de Kedah intervient comme médiateur. Ayutthaya décide finalement d'envoyer plutôt une ambassade à Patani.

En 1813, le district de Setul est placé sous l'administration d'un gouverneur siamois nommé par la principauté de Nakhon Si Thammarat. En 1897 Setul, que les Siamois appellent Satun, est rattaché à la monthon (région) de Triburi. Finalement dans le cadre du traité anglo-siamois de 1909, Setul est séparé de Kedah en raison de son importante population thaïe.

Au temps de la présence britannique, Kedah fit partie des États Malais non Fédérés (UMS).

La région fut le théâtre de durs combats, terrestres et aériens, en entre les forces du Commonwealth britannique et les Japonais, au début de l'Invasion de la Malaisie.

Population et société[modifier | modifier le code]

État de KEDAH : proportion de citoyens malaisiens d'ethnie malaise lors du recensement de 2010.

Démographie[modifier | modifier le code]

En 2015, la population totale du Kedah s'élève à 2 070 900 habitants et se répartit entre les Malais (1 569 100 soit 75 %), les Chinois (263 200 soit 12 %), les Indiens (143 200 soit 7 %), les autres (19 600), les autres Bumiputera (5 300) et les étrangers (71 500)[1].

Langues[modifier | modifier le code]

La langue des habitants de Kedah est une forme de malais qui est classée dans le sous-groupe dit malais local des langues malaïques de la branche malayo-polynésienne des langues austronésiennes[réf. nécessaire].

Politique et administration[modifier | modifier le code]

L'État est régi par une constitution datant de 1950. Le régime est une monarchie constitutionnelle dans laquelle le sultan est le chef de l'État. Le gouvernement exerce le pouvoir exécutif et l'Assemblée d'État est chargée du pouvoir législatif.

Sultan[modifier | modifier le code]

Descendant de la maison royale qui règne sur le pays depuis le XIIe siècle, Mahmud Sallehuddin est sultan de Kedah depuis le , date à laquelle il a succédé à son père Abdul Halim Muadzam Shah, décédé.

Premier ministre[modifier | modifier le code]

Le premier ministre (en malais : Menteri Besar) est nommé par le sultan et dirige le gouvernement, composé de dix autres membres. Datuk Seri Mukhriz Tun Mahathir occupe cette fonction depuis le .

Assemblée d'État[modifier | modifier le code]

L'Assemblée législative d'État (en malais : Dewan Undangan Negeri), ou simplement l'Assemblée d'État, est composée de 36 membres élus pour cinq ans en même temps que les députés de la Chambre des représentants.

Économie[modifier | modifier le code]

Le Kedah est considéré comme la réserve de riz du pays. Le paysage est composé de rizières et de plaines surmontées de collines calcaires.

Une des villes de l'État, Sungai Petani (en), est considérée depuis 2018 comme la « capitale des déchets » de la Malaisie, avec des centaines d'usines clandestines de « traitement » des plastiques importés d'occident[2],[3],[4].

L'autoroute et la voie ferrée permettent de communiquer avec Kuala Lumpur et Hat Yai en Thaïlande.

Références[modifier | modifier le code]

  1. (ms + en) Population 2015 par États et groupes ethniques
  2. « VIDEO. Nos déchets en plastique empoisonnent la Malaisie », sur Franceinfo, (consulté le )
  3. « Censés être recyclés, des déchets belges retrouvés dans des décharges clandestines à des milliers de km de chez nous », sur RTBF Info, (consulté le )
  4. « Où va votre plastique? Une enquête mondiale révèle le sale secret de l’Amérique – L'initiative » (consulté le )
    — traduit de :
    (en-GB) Erin McCormick, Jamie Fullerton, Alastair Gee et Charlotte Simmonds, « Where does your plastic go? Global investigation reveals America's dirty secret », The Guardian,‎ (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le )

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Ricklefs, M. C., A History of Modern Indonesia since c. 1300 (2de édition), 1993

Liens externes[modifier | modifier le code]